Arnaud Boetsch

Voilà un joueur français que j'aimais bien.

Très talentueux, il avait un joli revers et un jeu assez complet comme en témoigne son parcours en GC où il atteint pour chaque tournoi une fois les 1/8.
Mais hélas, il était rongé par une très grande nervosité qui l'a sans doute handicapé, il cherchait beaucoup de solutions à sa fragilité mentale, sans aucun résultat.

Il a quand même gagné 3 tournois, Rosmalen et Toulouse 93 et Toulouse 95 et a quelques fois été placé en MS comme à Monte-Carlo 92 où il est en 1/2, à Paris en 1993 encore en 1/2 ou Key Biscayne en 1996 toujours en 1/2.

Mais on se souviendra surtout de lui comme d'un bon joueur de Coupe Davis, il est déjà là en 1991 mais c'est surtout en 1996 qu'il connait son heure de gloire en finale face à la Suède. Dans le 5ème match, face à Kulti qui remplace Edberg, il est mené 2 sets à 0, doit sauver des balles de match et finit par s'imposer 10/8 au cinquième set.

Un joueur émotif assez cérébral.

J'aimais bien voir jouer Boetsch aussi. Il avait un jeu très esthétique et redoutable lorsque tout était en place. Il fait notamment une finale de fou contre un bon Courier à Toulouse en 1995.

Salut Monsieur Vdd,
Après une très longue ( trop ? absence du forum pour causes diverses, me voila de retour pour causer des bonheurs et malheurs de la planète tennis.

AH Arnaud BOETSCH il ne vous rappelle pas dans sa gestuelle tennistique quelqu'un ? Ce petit français avait une technique très propre qui lui permettait d'évoluer sur toutes les surfaces, en donnant l'impression de faire peu d'efforts.
Mais il lui aura manqué ce physique de champion ( il avait eu pas mal de pépins déja en catégorie jeune) qui permet de survivre aux épreuves au long cours.
Je crois que ceci explique beaucoup ce soi disant mental faible ... d'ailleurs il a montré dans cette fameuse finale de coupe davis, ou préparé physiquemment parfaitement , il bat un Kulti déchainé dans une ambiance hostile.

Enfin encore un qui aurait pu avoir une meilleure carrière ... mais lui au moins il l'a gagné la coupe davis.

Je me souviens aussi d'un superbe match contre Stich en 1/8 à Roland Garros 1995.

http://www.wetubeforsports.com/watch/10bbeea7cd28eba29685/Stich-Boetsch-French-Open-1995

Un pic de classement à la 12ème place, cela peut paraître maigre pour un joueur qui faisait figure de véritable terreur dans les catégories de jeunes, promis au plus brillant avenir sur le circuit pro.

Au final, une carrière somme toute honnête, marquée par quelques titres dans des tournois mineurs mais hélas pas la moindre accession en 1/4 de finale d'un Grand Chelem. Signe que Boetsch avait de grandes difficultés à enchaîner les matchs au meilleur des cinq manches, tant sur le plan de la résistance physique que mentale. Je me souviens notamment d'un US Open où il bénéficiait d'un vrai boulevard jusqu'en 1/4 mais échoua hélas assez piteusement contre Javier Sanchez en 1/8èmes, tétanisé par l'enjeu.

Le point d'orgue de sa carrière demeurera bien évidemment cette finale de Coupe Davis 1996 et cette fantastique remontée contre Kulti.

Le meilleur match de sa vie, il le disputa à mon sens un certain soir de cette même année 1996, en 1/8èmes de finale de Bercy. Faisant feu de tout bois ce soir là, il lamina littéralement Michael Chang, alors numéro 2 mondial.
Parmi ses autres matchs mémorables, ceux évoqués par vdd et botany bien sûr, notamment cette défaite en 5 manches contre Stich à Roland Garros à l'issue d'une splendide empoignade. Autre souvenir cruel : une 1/2 finale de Bercy 93 où Boetsch mène 6-2 5-3 (si je me souviens bien!) avant de se fait coiffer sur le poteau par Medvedev.

A titre personnel, je l'ai vu deux fois se produire dans mon club d'enfance : en 1988 ou 89 où il remporta le tournoi au terme d'une finale où j'étais l'un de ses ramasseurs de balles (dans une tenue ridicule! ); en 1999 ensuite, la dernière année de sa carrière, il s'inclina en 1/2 face au -30 local.

Au-delà de ses résultats, j'ai toujours beaucoup admiré la facilité naturelle qui se dégageait de son tennis, en particulier cette fortune de revers dont il faisait quasiment ce qu'il voulait. A l'instar d'un Cédric Pioline, sans doute lui aura-t-il manqué un grand coup droit ou un service plus perforant pour espérer franchir un palier supplémentaire. Avec le recul, une carrière plus ou moins similaire à celle d'un PHM avec qui Boetsch partage hélas une dramatique fébrilité.