OUANNA, Josselin

Ouanna prend son tour

Après l’éclosion de Mannarino à Metz, voici un autre nouveau venu du tennis français en quarts à Lyon : Josselin Ouanna.


IL Y A UN AN, Gaël Monfils avait
dressé, pour rire, le portrait de son
équipe de Coupe Davis idéale :
« Ouanna, Mamata, Tsonga et Monfils,
soit quatre Blacks, plus Yannick
(Noah) comme capitaine. » Les trois
derniers noms du quintet sont plutôt
connus, pas besoin d’épiloguer. Pour
Paterne Mamata, vice-champion de
France juniors en 2004, ça n’est pas
encore gagné. Il vient de reprendre le
chemin de la compétition, après deux
ans de blessures. Il n’est classé que
moins 2/6 (environ 300e joueur français)
mais rêve encore de professionnalisme.
En revanche, pour Josselin
Ouanna, vingt-deux ans lui aussi, les
choses s’accélèrent.Aumoment de la
déclaration d’intention de Monfils, il
n’était que le 400e mondial. Lundi, il
sera au pire 150e. Et, tout à l’heure,
en quarts de finale à Lyon, il va se
mesurer au numéro 10 mondial,
Gilles Simon. C’est ce qui s’appelle
changer de catégorie.
Origine de la métamorphose ?
« Avant, “Joss” était très grand et
con. Maintenant, il est toujours très
grand, mais il est devenu malin. »
L’avantage, avec Jérôme Potier, c’est
qu’il ne dit pas “félidé domestique”
pour appeler un chat. L’un des trois
entraîneurs fédéraux – avec Laurent
Raymond et Jérôme Prigent – à
s’occuper, entre autres, de Josselin
Ouanna, n’a pas besoin de plus d’une
minute pour expliquer comment son
joueur se retrouve en quarts de finale
à Lyon, dans la foulée de son premier
titre en Challenger, à Rennes, alors
qu’il n’avait jamais gagné un match
sur le circuit principal : « Il pleurait
sur le court, il ne pleure plus, c’est
devenu un grand garçon. » C’est
tout ? Pas un truc technique, physique
ou tactique à glisser dans la
case progrès ? « Il faut rendre hommage
à ses premiers entraîneurs. Ils
ont fait du super boulot parce que sa
technique est vraiment juste à tous
les niveaux. Ça nous fait une super
base pour bosser. Il sait tout faire. »

Il battait Djokovic
en juniors
À quoi ressemble celui qui vient de
dominer deux ex-top 10 (Ljubicic et
Lapentti) à Gerland ? À un grand
gaillard de 1,92 m pour 90 kg qui
garde toujours le buste très droit lorsqu’il
se déplace, façon James Blake, à
qui il a aussi emprunté la coupe bien
dégagée sur le côté et sur le dessus
ainsi que le bandeau serre-tête.
D’origine guadeloupéenne, né à
Tours, Ouanna dispose effectivement
de très jolis coups, notamment
d’un revers à une main qui est
« devenu une arme », de l’aveu de
Potier, d’un « coup droit maousse »,
dixit Laurent Raymond et d’un service
qu’il claque efficacement à
200 km/h dès lors « qu’il n’oublie pas
de lancer sa balle bien haut ».
Capable de s’exprimer sur toutes les
surfaces, il doit surtout ne jamais
hésiter à s’appuyer sur la sécheresse
de ses frappes, au-dessus de la
moyenne : « Commeil a beaucoup de
solutions dans son jeu, le risque, c’est parfois de s’éparpiller, souligne
Potier. Il faut qu’il continue sans arrêt
à avancer, c’est comme ça qu’il est le
meilleur. » « Heureusement, il comprend
bien le jeu et dispose d’un bon
sens tactique », ajoute Raymond.
Le puzzle a tout de même mis du
temps à se mettre en place. Début
2004, lorsqu’il bat Novak Djokovic en
demi-finales de l’Open d’Australie
juniors, Ouanna est présenté comme
un grand espoir du tennis français,
avec un potentiel (jugé par certains)
supérieur à celui de Monfils. Mais
c’est bien ce dernier qui l’écrase le
lendemain en finale (6-0, 6-3) et qui
est aujourd’hui dans le top 20 mondial.
Potier : « Son triceps,
on le voit pas ! »
Ces quatre dernières années, Ouanna
a dû jongler avec de nombreuses
blessures, principalement au niveau
des adducteurs, du psoas et des
ischio-jambiers. Mais il était aussi
très dur avec lui-même sur le court et
pratiquait avec talent l’autodestruction.
« À un moment, il pouvait être
trop exigeant, estime Raymond, et
vivre difficilement le fait que ses
potes Monfils et Tsonga aillent plus
vite que lui, mais il a fini par accepter
qu’il ne pouvait pas griller les étapes
et qu’il allait avancer à son rythme. »
« Etmaintenant,on peut s’attendre à
des surprises avec lui », se régale
d’avance Potier, qui apprécie de travailler
avec ce garçon « très calme,
bien élevé, réservé et fin. Un grand
biloute, quoi ! »
Mais ce que Potier préfère, c’est
d’avoir transmis à Ouanna sa passion
du levage de fonte : « Avant, Joss
disait que ça ne lui servait à rien de
courir ou de faire de la muscu. Il s’y
est bienmis,même si je trouve qu’on
ne voit pas assez ses tablettes de chocolat.
Et puis, l’autre jour, avec les
préparateurs physiques, on a cherché
en vain son triceps, on le voit pas ! »
« En tout cas, grâce à Jérôme, Josselin
a perdu cinq kilos de masse graisseuse,
et ça fait une grosse différence
», indique Raymond.
On ne louera jamais assez les bienfaits
de ce travail physique sur la carrièredeOuanna.
Il y a quelque temps,
c’est en découvrant la personnalité
attachante du garçon, alors que luimême
effectuait sa propre gym dans
la salle de muscu du CNE, à Roland-
Garros, que Gilles Moretton, directeur
du tournoi de Lyon, a décidé de
lui attribuer la dernière wild-card
pour cette édition 2008.Un sacré carton,
cette invitation.
JULIEN REBOULLET

Citation :

, Ouanna dispose effectivement
de très jolis coups, notamment
d’un revers à une main qui est
« devenu une arme », de l’aveu de
Potier, d’un « coup droit maousse »,
dixit Laurent Raymond et d’un service
qu’il claque efficacement à
200 km/h dès lors « qu’il n’oublie pas
de lancer sa balle bien haut ».

Il a un bon coup droit, mais le revers bof... c'est une arme de 7 ème catégorie.

Tuco Benedicto Pacifico a écrit:

Citation :

, Ouanna dispose effectivement
de très jolis coups, notamment
d’un revers à une main qui est
« devenu une arme », de l’aveu de
Potier, d’un « coup droit maousse »,
dixit Laurent Raymond et d’un service
qu’il claque efficacement à
200 km/h dès lors « qu’il n’oublie pas
de lancer sa balle bien haut ».

Il a un bon coup droit, mais le revers bof... c'est une arme de 7 ème catégorie.

Salut

Attendons un peu sur les autres matchs à venir. Peut etre qu'il n'ose pas utiliser pleinement son revers face à des matchs de haute importance pour lui et prefere se securiser en utilisant surtout son coup droit.
Ca va peut etre changé quand il aura suffisement emmagisiner de la confiance?