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 L'histoire de sa vie

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MessageSujet: L'histoire de sa vie   L'histoire de sa vie I_icon_minitimeMar 31 Oct - 11:43

J'ai trouvé ce résumé de sa vie sur un autre forum, et il est vraiment très très bien fait, et très émouvant :

Pouvait-elle abandonner le jeu, aprés lui avoir ouvert tant de voies nouvelles? Le mauvais sort a "cessé" de s'acharner sur elle, et elle a tant de revanche à prendre...

Depuis ce 30 avril 1993, ou un dément, adorateur de sa grande rivale Steffi Graf, l'a frappée d'un coup de couteau à Hambourg, provoquant son abscence des courts durant plus de 27 mois, jusqu'a lissue fatale de la longue maladie dont souffrait son père Karol en mai 1998, et sa blessure au pied contractée à l'open d'australie 2003 ( élimination au 1er tour de Roland Garros c'été la première fois de sa carrière), Monica Seles n'a pas été épargnée par les épreuves les plus cruelles, et a dû entrecouper de longues parenthèses a sa carrière de championne.

Cet incroyable acharnement du destin ne l'a pas dissuadée de revenir à chaque fois chercher son salut sur les courts de tennis. Parfois à contretemps, juste pour fuir le malheur qui la poursuivait, ou parfois pour redonner un sens à son existence.

Monica semble avoir tiré un trait sur les douleurs du passé. Jamais aussi épanouie que dans l'agression musclée du fond, Monica Seles à initié l'évolution du tennis féminin avec ses coup incessant frappés à deux mains, appuyés de surcroit sur le talent explosif d'une gauchère. Même si la concurrence fait rage aujourd'hui dans ce registre elle demeure une référence en la matière.

Aprés avoir retrouvée un condition physique digne de ce nomMonica peut encore s'imposer dans n'importe quel tournoi du Grand Chelem, même si elle a montré ses limites sur Gazon. On peut être certain que sa faim de titres n'est pas rassasiée, malgré son énorme butin.

Monica Seles championne, dans ses jambes, dans sa tête et dans son coeur.

L'histoire de sa vie 23iuej5

À Rome, en mai 1990, Monica Seles allait surprendre tout le monde en écrasant Navratilova 6-1, 6-1 en finale. En 53 minutes seulement! Maintenant, une seule joueuse était invaincue par Seles: Graf! Cette dernière avait à ce moment accumulé plus de 65 victoires de suite et détenait la position #1 au monde.

Quelle surprise lorsque Monica la battit au tournoi d'Allemagne, peu après celui d'Italie. À 16 ans seulement! Monica allait s'offrir une belle BMW après s'être offert une belle victoire de 6-4, 6-3 contre Graf! Roland Garros arriva et ce fut une autre extraordinaire victoire de Monica. Contre Steffi encore. Même si elle traînait de l'arrière 5-0 dans le "tie braker" du 2ème set, Monica remporta ce "tie braker" 8-6 et le match du même coup! Elle se transforma soudainement en la plus jeune joueuse à avoir remporté un tournoi du Grand Chelem (si l'on exclut les records du siècle précédent). Monica était toutefois la cible de plusieurs joueurs et fans du sport, entre autres parce qu'elle venait de quitter Nick Bollettieri et qu'elle refusait de lui attribuer une part de son succès. À l'approche de Wimbledon, Monica était déjà la troisième tête de série.

L'histoire de sa vie 23iuh3o

Le samedi 6 juin 1992: l'Allemande Steffi Graf entre sur le court pour sa cinquième finale en six tournois depuis 1987. Monica Seles arrive, elle, pour tenter le triplé à l'âge de dix-huit ans!

Steffi a soif de revanche. Cela fait trop longtemps qu'elle a laissé passer les chances de remporter Roland Garros une nouvelle fois. Aussi veut-elle regagner ce titre qui lui échappe depuis trois ans et enfin reconquérir sa place de numéro un.

En face se trouve une joueuse hors norme. Elle est l'élève de Nick Bolletieri et aujourd'hui, elle est couvée des yeux par son père Karolj.

Elle a un physique loin d'être aussi extraordinaire que celui de Graf, mais elle possède aussi une volonté de chaque instant qui la pousse à s'engager vers l'avant sur chaque frappe, et quelque soit la situation de jeu. La ligne de fond de court se présente pour elle comme une ligne de fond "du coeur", d'ou elle frappe sans jamais céder un centimètre de terrain.

Dans le troisième set qui dure plus d'une heure, on entend que des "henryyy!": c'est Monica qui hurle sur chaque frappe. Le combat est splendide d'autant que Steffi ne renonce pas: elle sauve quatre balles de match au deuxième set et égalise à une manche partout.
Steffi évite le revers et saute pour frapper ses coups droits; de son côté, Monica est partout en défense et relance tout. Steffi a retouvé sa première balle, mais son visage trahit l'effort, elle est marquée et va céder finalement, au bout d'un long suspense, sur la sixième balle de match.En fin de compte, 10/8 pour Seles, troisième titre consécutif pour celle qui avait offert des fleurs aux spectateurs du Central lors de sa première apparition en 1989.

L'histoire de sa vie 20rs19t

1991, 1992... Monica Seles domine le circuit professionnel. Rien à faire. Même l'Allemande Steffi Graf ne parvient pas à prendre le dessus sur cette joueuse d'origine yougoslave, âgée d'à peine 18 ans. Et l'année 1993 ne va probablement pas déranger à la règle. L'objectif de la saison de Seles est un quatrième titre consécutive à Roland Garros. Monica Seles prend alors quelques semaines de repos avant d'attaquer sa préparation sur Terre battue avec le tournoi d'Hambourg (Allemagne). En quart de finale, le vendredi 30 avril, Monica Seles même 6/4 4/3, service à suivre, face à la Bulgare Magdalena Maleeva. Soudain, un cri déchire le brouhaha du public pendant le changement de côté. Monica Seles se lève et s'effondre sur le court. Monica Seles 19 ans vient d'être poignardé en plein match ! Plusieurs personnes se précipitent sur le court. Dans les tribunes, des spectateurs tente de maîtriser un homme de 38 ans, Günther Parche. Evacuée d'urgence à l'hôpital, c'est le soulagement vers 20h30 lorsque le médecin annonce que Monica Seles est hors danger. La lame du couteau qui mesurait 12 centimètres n'a pas touché la colonne vertébrale (à quelques centimètres prés). L'agresseur interpellé expliquera au poste de police qu'il était un supporter de Steffi Graf et " souhaitait éliminer Seles " pour que l'Allemande redevienne numéro 1 mondiale.

Steffi Graf rend visite à Monica Seles et avoue qu'elles ont toute les deux pleurées. Malgré elle, l'Allemande prendra quelques semaines plus tard les reines du circuit en remportant Roland Garros. Quant à Monica Seles, il faut attendre 2 ans et demi pour la revoir sur un court de tennis, le 29 juillet 1995 à Atlantic City.

J'AVAIS le sentiment de tout contrôler, sur un court de tennis. Si je voulais envoyer la balle à tel endroit, elle y allait quatre-vingts fois sur cent. J'ai perdu toute cette maîtrise. Et la vie qui était la mienne. tout ce qui aurait dû se passer merveilleusement pour moi s'est retourné contre moi. Et personne ne pouvait me dire que cela s'arrangerait. Le seul endroit où je me sentais vraiment en sécurité était le court de tennis, et on m'a privée de ce sentiment. C'était un lieu où je n'avais aucun souci. Je m'y sentais à l'aise. Et maintenant, c'est l'endroit où je me sens la plus vulnérable... »

Les yeux noisette au-dessus de ces lèvres humides se ferment et se raccordent à ses pensées. La main dans les cheveux comme pour balayer ses sombres idées, les autres, les moins claires, elle se reprend et les savoure. Sans honte. Comme jamais sans doute elle n'avait eu l'occasion de le faire, avant, quand la jeunesse, celle dont on lui a volé un bout, lui brimait par l'inexpérience une partie de sa conscience. Monica Seles, du bout de sa raquette, comme celle qu'elle recherchait et fuyait en même temps depuis deux ans et demi, vient de rentrer dans l'histoire malgré la confrontation malheureuse contre Steffi Graf, malgré la défaite, démêlant d'un revers les tourments, d'un coup droit les fragments épars. Monica a bien failli mettre la planète tennis à genoux, en deux semaines, dans un tournoi de Flushing Meadow qui a recueilli ses yeux, ses lèvres et ses pensées.



UNE FEMME DIFFERENTE, « HEUREUSE ».

Plus forte, plus âgée, plus sage, plus grande (de deux centimètres), plus déterminée. Moins concentrée, moins seule, moins rigide, moins élancée, moins gosse. Oui, moins gosse, tout simplement. Monica Seles, à vingt et un ans, semble heureuse, comme si l'existence devait lui survivre, comme si sa nature avait repris le dessus. Depuis l'annonce, le 8 juillet dernier lors des jeux Olympiques des handicapés, de son retour à la compétition, bien des choses s'étaient pourtant bousculées dans les coins de sa tête. Elle se prépara en disputant des tournois à San Diego, à Los Angeles ou à Toronto, après son exhibition, le 29 juillet, contre Martina Navratilova. C'est ce jour-là qu'elle a regoûté au public, qu'elle a ressenti, comme elle le dit, « cette chaleur unique, ces hurlements de la foule qui vous transportent... » On la dit alors heureuse.

Mais heureuse de quoi, au fait ? Que Günther Parche, un ouvrier au chômage, l'eut poignardée lors d'un changement de côté à Hambourg, le 30 avril 1993, pour permettre à Steffi Graf de redevenir numéro un mondial, et soit ressorti libre à l'issue de deux procès ? Que certaines joueuses, ouvertement (qu'en pense Sanchez ?), n'aient pas apprécié qu'on la classe d'office numéro un mondial (au même rang que Graf) malgré sa longue absence ? Que dix tournois du Grand Chelem se soient déroulés sans elle ? Que beaucoup de gens aient fait comme si ? Ou comme ça ? Monica, elle, ne se trompe pas : avant les Internationaux d'Australie de cette année, elle ne pouvait pas regarder un match à la télévision sans pleurer, sans craquer, « parce que j'aurais dû y être », explique-t-elle.



LES NUITS, ASSISE SUR SON LIT.

Pendant deux ans et trois mois les mystères du tennis lui avait échappé. Dans les moments les plus pénibles de sa convalescence - disons-le une bonne fois pour toutes : ce fut, oui, une convalescence mentale -, la femme, qui venait tout juste d'abandonner sur un court ensanglanté une partie de sa candeur d'ado, a commencé à avoir peur de tout. Du jour. De la nuit. Derrière les hauts murs de sa maison de Sarasota, en Floride, avec son père Karolj (deux fois opéré pour des cancers) et son frère Zoltan, Monica a vécu un enfer personnel, avec l'image de « monsieur Parche » (c'est ainsi qu'elle nomme son agresseur) à chaque minute de sa vie et la psychose de le voir resurgir par-dessus les haies, sous les voitures, n'importe où.

De ses rêves, n'en parlons pas. On imagine fort bien les actions qui ont dû peupler ses délires. Sans en rajouter. Ce qu'une agression de ce genre-là, avec un couteau de boucher dont la lame de 20 centimètres avait perforé le sommet de son dos, a pu hanter ses nuits. Sans parler de son propre cri, ce jour-là. « Ce hurlement est resté présent dans mes oreilles pendant très longtemps, avoue-t-elle. Il me dévorait littéralement. Je sortais sur le court de chez moi, je jouais parfois très bien, et tout à coup, cette histoire me revenait à l'esprit. Je me suis pratiquement mise à dormir dans la journée. Je ne pouvais pas dormir la nuit. Je voyais des ombres rôder dans chaque recoin. »



UNE REEDUCATION RAPIDE.

Avant son agression, elle avait remporter sept des huit précédents tournois du Grand Chelem auxquels elle avait participé. Jamais une athlète de ce niveau n'avait quitté la scène dans pareilles circonstances. Elle avait vu son sang. Sa chemisette souillée. Ses larmes couler. Pourtant, son corps s'est rétabli rapidement et elle ne le cache pas. Après une rééducation à la clinique Steadman-Hawkins de Vail, dans le Colorado, elle retrouva le chemin des courts, travailla plus qu'avant, pensant que seul le labeur aveugle l'exorciserait. Avec Bob Kersee et Jackie Joyner-Kersee, grands noms de l'athlétisme américain, elle reprit le goût à l'effort et envisagea sérieusement de participer à l'Open d'Australie en 1994. « Je m'étais tellement entraînée que je n'avais pas eu un moment pour m'asseoir et me demander si j'allais bien. Toutes mes craintes sont remontées à la surface, d'un seul coup... » Le projet tombe à l'eau.

En janvier 1995, son entourage veut aller plus loin dans la démarche. Avec des amis intimes, on décide de lui montrer les images de l'agression qu'elle n'a jamais vues. Elle est d'accord. Se pose sur le canapé. Respire profondément. Et voit Parche brandir son arme. Mais Monica se lève d'un bond et quitte la salle pour aller vomir sous la véranda, près de la piscine. « Certains pensaient que tout cela était du bluff », raconta un jour la championne, excédée. « Mais pourquoi aurais-je bluffé ? », demandait-elle. « Le tennis, c'est tout ce que j'avais. Rejouer, c'est au-delà de ce que j'ai pu imaginer... Pourtant, je n'ai jamais imaginé ne pas rejouer. C'est trop là, dans moi... Je voulais juste ressentir l'excitation, le plaisir de la compétition. »



AU JOUR LE JOUR.

« J'ai du mal à m'habituer à ma présence sur un court », disait-elle jeudi dernier à Flushing Meadow. Et elle ajoutait, mystérieuse à souhait : « J'essaie d'être concentrée comme avant. Car mon esprit n'est pas encore totalement présent. Je viens et je joue, point après point. » Plus question de se jeter dans l'avenir, de projeter. Se connaît-elle mieux aujourd'hui, sait-elle qui elle est réellement, qui elle est devenue ? La réponse est encore à tiroir : « Je pense le savoir, oui, marmonne-t-elle. Mais je sais que dans dix ans - si je vis encore dix ans - j'affirmerai que je ne le savais pas encore. »

Les mots se découpent de sous-entendus rares dans la bouche d'une sportive de haut niveau que la gloire avait bercée, manipulée, trop tôt. Riche et douée, toujours, elle joue avec ses pulsions. « Graf, je ne serai jamais amie avec elle. Avec aucune autre, d'ailleurs. Je ne peux pas. » La vie et le tennis. La vie et le reste. La vie d'abord. Monica Seles croit avoir compris l'essentiel et ni son retour, ni son échec de samedi soir, ni ses futures victoires n'y changeront rien. « J'en suis arrivée au point où je vis chaque jour de mon existence comme si c'était le dernier. Tout peut arriver. On ne sait jamais. » Deux ans et demi pour en arriver là. « J'avais le sentiment de tout contrôler, sur un court de tennis... »


Une foule survoltée attendait Monica à Atlantic City pour son premier match depuis Hambourg. Personne ne remarqua, à son arrivée, qu'elle était maintenant commanditée par Nike et que des "swoosh" décoraient ses vêtements. En fait, elle avait quitté Fila parce que la compagnie avait poursuivi Monica... pour pertes monétaires... Fila perdait supposément plusieurs millions en ventes à cause de l'absence prolongée de Seles. Personne ne s'en préoccupait! Elle était là et c'est ce qui comptait! Et elle remporta le match 6-3, 6-2. Navratilova jura avoir tout donné.
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MessageSujet: Re: L'histoire de sa vie   L'histoire de sa vie I_icon_minitimeMar 31 Oct - 11:43

Le retour officiel de Monica à la compétition!

Monica décida de revenir au jeu à Toronto! Son premier match officiel depuis près de deux ans se termina par une victoire facile contre Kimberly Po, 6-0, 6-3. En demi-finale, Seles écrasa Sabatini 6-1, 6-0. Aussi incroyable que cela puisse paraître, Monica détruisit Coetzer par un score de 6-0 et 6-1 en finale, devant les spectateurs du National Tennis Center, abasourdis par cette victoire. Et voilà! L'Omnium duMaurier du Canada était remporté par Monica, celle qui, un an auparavant, ne croyait même pas à un retour à la compétition. Incroyable!!! Seles venait de remporter chacun de ses matchs en moins d'une heure. Elle établissait même un nouveau record: le moins de parties pour le tournoi au complet, soit 74.

L'histoire de sa vie 23iulfq


Après son extraordinaire performance à Toronto, Monica se rendit en finale au U.S. Open...contre Steffi Graf. Elle gagna le premier set 6-0, du jamais vu contre Graf au U.S. Open. Malheureusement, elle perdit la rencontre en trois sets!

Comme avant son absence, Monica remporta le championnat d'Australie en 1996. Son premier titre de Grand Chelem depuis son retour! Par la suite, Monica éprouva quelques difficultés.


L'histoire de sa vie 23iunft


La conuméro un mondiale est de retour à Roland-Garros après l'agression subie en 1993. Elle semble avoir retrouvé son niveau mais n'est plus la même. Hier, elle a dominé la Française Caroline Dhenin (6-1, 6-1).

ELLE avait souri, Monica, et elle s'en souvient. Quand elle avait gagné, ici à Paris, en juin 1990, pour la première fois, oui, elle avait souri. Longtemps. Très longtemps. Montrant ses dents, sa langue fine et ses yeux de souris rieuse. Devant un parterre de journalistes amusés, elle avait avoué qu'elle se moquait d'« être la plus jeune championne des Internationaux de France », à seize ans et demi, et même qu'elle ne voyait « aucune importance d'avoir battu en finale Steffi Graf, ou une autre ». Elle reconnaissait juste, comme la gamine qu'elle était alors : « Je suis heureuse parce que je ne voulais pas que dans vingt ans les historiens du tennis écrivent seulement de moi que j'étais ricaneuse, couineuse, avec beaucoup de cheveux... »

15 h 30, hier. Court central A, dit le « bis ». Elle arrive dans le salon d'attente et son sourire ressemble à s'y méprendre à celui d'une femme. Déjà mûre. Trop peut-être. Six ans et une histoire unique qu'elle refuse de raconter
sauf pour l'étouffer sous l'oreiller des cauchemars sombres. Monica Seles revient à Roland-Garros avec sa minceur en moins et de lourdes appréhensions d'adulte en plus. Mais depuis ce 30 avril 1993 et le choc de l'agression au couteau dans le dos dont elle fut victime à Hambourg, l'ex-Yougoslave devenue Américaine parce que ça se fait dans le monde du tennis n'a pas pensé à donner la vie (contrairement aux rumeurs) mais bien à (re)donner un sens à la sienne avant de revenir sur les courts, officiellement, lors de l'Open des Etats-Unis, en août dernier, ne chutant qu'en finale devant Graf mais offrant au monde une émotion unique dans l'histoire de la balle jaune. Elle disait alors sa « grande surprise de voir l'accueil » qui lui « était réservé ». Et ressentait, disait-elle, « des sensations plus ou moins contenues, plus ou moins maîtrisées, plus ou moins contradictoires ».

Et la voilà, hier, à vingt-deux ans, pointant le bout de son nez pointu, dans ce couloir que la pluie parisienne n'agresse plus. « C'est bon ? », demande-t-elle vers le ciel. Silence. Curiosité. Chez elle, moins de naïveté mais plus de doutes
ce qui revient presque au même quand on se voit trancher aussi brutalement son adolescence. Conférence de presse bondée. La première impression ? « Heureuse d'être à Paris, ville où je cherche un appartement », glisse-t-elle d'une voix hésitante. Et puis, aussitôt, le questionnement rituel de ces derniers mois. La blessure. Ce qu'elle a envie d'en dire aujourd'hui. « Beaucoup de choses ont changé, confesse-t-elle. Surtout la confiance que je peux accorder aux autres. Je suis devenue beaucoup plus méfiante, plus sélective avec les gens que je laisse approcher et ceux que je laisse à l'écart. Avant, j'étais gentille avec tout le monde. Mais tous ne me veulent pas que du bien. » Monica a grandi et les idées, nées de l'expérience douloureuse, loin du tennis qu'elle « aime par-dessus tout » pendant vingt-sept mois, sont désormais fixées, à jamais révélées par le bain d'eau souillé de la vie, la vraie, celle qui s'est emparée un jour de son tennis sans crier gare. « J'ai appris aussi que la vie peut s'arrêter brutalement », reprend-elle. Et donc tout change.

Dans une tenue bleu roi (reine ?) d'abord, puis blanche rayée côté maillot après déshabillage, chaussures blanches, chignon remonté, Seles goutte la terre, la touille avec le bord de sa raquette, la touche presque de ses doigts. Ses respirations se font rapides. Les terrains de la porte d'Auteuil étaient ses jardins intimes. Trois victoires, 90, 91, 92. Et puis l'absence. Et les confidences. « Au début, il y a quelques mois, quand j'ai repris le tennis, j'avais du mal à m'habituer à ma présence, lance-t-elle. Quand je levais la tête et que je voyais mon nom sur les tableaux d'affichage, c'était bizarre. » Elles sont pourtant là, lettres jaunes sur fond noir, qui dominent le stade. « Rejouer, c'est au-delà de ce que j'ai pu imaginer », avait-elle déclaré en juillet dernier. Elle s'y jette même si elle l'admet : « Mon corps est passé par beaucoup de changements. » Le match contre la Française Caroline Dhenin ? Il n'y en a pas. Ou si peu. Deux sets (6-1, 6-1) et elle s'en échappe, parle, dépasse sa prestation. « Ce qui m'intéresse maintenant, dit-elle sans effet, c'est taper dans la balle, encore et toujours. » Pourquoi ? « C'est ce que je préfère au monde. » Demi-tour sur un sourire large que personne n'oubliera mais que sa main gauche, maladroite, s'amuse quand même à cacher.

L'histoire de sa vie 23iurfa


Elle fait un signe à ses proches et s'en va serrer la main de Martina Hingis. Pas de cri, pas de saut, pas de hurlement de plaisir. Et pourtant Monica Seles vit une espèce de miracle à l'heure où l'arbitre annonce le gain de ce match qui lui ouvre la porte de sa quatrième finale à Roland-Garros. Ce tournoi, l'Américaine qui fut yougoslave jusqu'en 1994, l'a déjà enlevé à trois reprises, mais c'était en 1990, 1991 et 1992. Une éternité. Entre-temps, il y a eu un coup de couteau, en 1993 à Hambourg du fait d'un déséquilibré se déclarant fou de la rivale d'alors, Steffi Graf, et deux ans d'arrêt complet. Pas facile de revenir après ça, surtout lorsque déboulent d'autres gamines qui n'hésitent pas à tout balayer sur leur passage, sans complexe.

Martina Hingis avait pour idole Monica Seles. Elle l'a si bien imitée qu'à seize ans elle régnait à son tour sur le tennis mondial. Le changement d'époque semblait d'ailleurs s'être opéré, insensiblement Ä quoique Seles n'ait que vingt-quatre ans ! Hingis, en cinq confrontations face à l'Américaine, s'était imposée à chaque fois. La page était si bien tournée que les les séurs Williams, la blonde Kournikova, l'énigme Davenport et l'incontournable Hingis monopolisaient la chronique. Et puis Monica Seles avait désormais la tête ailleurs, forcément. Ces dernières semaines, elle les a passées au chevet de son père, décédé deux semaines avant le début des Internationaux de France. Sans préparation, profondément meurtrie par la disparition de celui qui fut son seul entraînement, Seles a pourtant pris son sac et ses raquettes. "J'ai longtemps hésité avant de venir à Paris, expliquait-elle après son premier match, mais j'ai finalement décidé de jouer parce que mon père aurait adoré que je joue."

Elle est donc là, toute en noir, le cheveu sagement tiré, le regard cerné. Monica Seles joue parce que, dit-elle, "le tennis c'est toute ma vie." Elle met simplement un peu plus d'elle-même dans chaque coup, une sorte d'énergie supérieure qui compense les heures d'entraînement annulées. Face à Hingis, qui n'avait pas encore perdu le moindre set, c'est une boule de nerfs qui entre dans la balle. Son cri, celui qui agaçait tant les puristes, est aujourd'hui comme un souffle d'espoir. Elle n'attend surtout pas le rebond pour frapper, déséquilibre la Suissesse par des tirs fusants. Surtout ne pas faiblir, soutenir le rythme du jeu et ne pas permettre à Hingis, experte tacticienne, de reprendre ses esprits. Dès lors, Monica Seles redevient ouragan. Après le premier set, "d'une qualité de jeu incroyable", note-t-elle, elle bouscule son adversaire dans le second, repoussant au fond du court une Martina Hingis livide, incrédule (6-3, 6-2).

Là voilà en finale face à une vieille rivale, Arantxa Sanchez-Vicario, qui a écarté Lindsay Davenport en deux sets également (6-3, 7-6). Un classique en somme, qui nous ramène quelques années en arrière, et montre qu'en sport rien n'est jamais totalement terminé. Monica Seles affirme qu'elle retrouve de ce fait "un peu de soleil" après "les nuages" de ces dernières semaines, mais souhaite qu'on la considère comme une joueuse "normale" en dépit du drame récent l'ayant touchée. "Mon père n'aurait pas aimé que je lui dédie un tournoi", clame-t-elle.

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MessageSujet: Re: L'histoire de sa vie   L'histoire de sa vie I_icon_minitimeMer 6 Déc - 12:02

franchement j etais fan d elle ,si elle n aurait pas recu de couteau elle aurait bien plus de GC ,c est drole de voir que la meilleur rivale de ma préféréé serait la femme de mon préféré un jour
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MessageSujet: Re: L'histoire de sa vie   L'histoire de sa vie I_icon_minitimeMer 6 Déc - 15:18

Seles je n'aimais pas son jeu ni ses cris mais j'admire beaucoup son courage! beau palmarès en très peu de temps. grande championne.
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MessageSujet: Re: L'histoire de sa vie   L'histoire de sa vie I_icon_minitimeMer 6 Déc - 15:23

c est clair chapeau a seles
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MessageSujet: Re: L'histoire de sa vie   L'histoire de sa vie I_icon_minitimeMer 6 Déc - 16:04

champignon horrifique a écrit:
Seles je n'aimais pas son jeu ni ses cris mais j'admire beaucoup son courage! beau palmarès en très peu de temps. grande championne.

Bôf, en matière de cris, elle est largement battue par Sharapova, alors... :biggrin:
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MessageSujet: Re: L'histoire de sa vie   L'histoire de sa vie I_icon_minitimeLun 16 Juil - 4:44

Dommage qu'il n'y ait plus trop d'infos concernant cette superbe joueuse ,il est un peu tard pour reprendre mais bon j'aimerais bien la revoir un jour sur un court.(domaine de l'irréel)C'est selon moi une des plus grandes championnes de tout les temps,pas la meilleure(mais la meilleure de la premiere moité des années 90)car impossible de comparer les époques car la concurrence n'est pas la meme et il y a trop de paramètres à prendre en compte.(je regrette encore le coup de son agresseur qui aura réussi son coup mais bon elle était en train d'empocher pleins de GC et Graf etait passer en second plan). Crying or Very sad
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MessageSujet: Re: L'histoire de sa vie   L'histoire de sa vie I_icon_minitimeLun 23 Juil - 10:52

Finale d'OA 1993 Seles /Graf
Quel niveau de jeu avait Seles avant l'attentat !


https://www.youtube.com/watch?v=PGupLOYTZxU (beaux points)

https://www.youtube.com/watch?v=JvyEnVCEl9A&mode=related&search=
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elizabet
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MessageSujet: Re: L'histoire de sa vie   L'histoire de sa vie I_icon_minitimeVen 15 Fév - 13:18

monica seles vient d'annoncer son retrait définitif du circuit. elle avait en effet laisser entendre en décembre dernier qu'elle pourrait faire un retour en forme d'adieu (style guga). finalement non.
http://www.sonyericssonwtatour.com/3/newsroom/stories/?ContentID=2045

botany doit être rassuré Wink
mais à 34 ans, avec ses blessures et tout ce temps loin des cours, c'est surement la bonne décision.

un résumé ultra rapide de ce qu'elle dit :
elle participera à des tournois exhibitions, à des évenements caritatifs. elle s'occupera de ses 2 passions : les enfants et les animaux. le sport a été et restera quelque chose de très important dans sa vie. ses fans (qui l'ont énormément soutenus) vont lui manquer autant que la compétition va lui manquer.


de mon côté ses cris m'horripilaient ! Laughing je n'aimais pas du tout sa prise de raquette, complètement ramassée sur elle même.
et pourtant ... quelle joueuse !
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MessageSujet: Re: L'histoire de sa vie   L'histoire de sa vie I_icon_minitimeVen 15 Fév - 19:44

elizabet a écrit:
monica seles vient d'annoncer son retrait définitif du circuit. elle avait en effet laisser entendre en décembre dernier qu'elle pourrait faire un retour en forme d'adieu (style guga). finalement non.
http://www.sonyericssonwtatour.com/3/newsroom/stories/?ContentID=2045

botany doit être rassuré Wink
mais à 34 ans, avec ses blessures et tout ce temps loin des cours, c'est surement la bonne décision.

un résumé ultra rapide de ce qu'elle dit :
elle participera à des tournois exhibitions, à des évenements caritatifs. elle s'occupera de ses 2 passions : les enfants et les animaux. le sport a été et restera quelque chose de très important dans sa vie. ses fans (qui l'ont énormément soutenus) vont lui manquer autant que la compétition va lui manquer.


de mon côté ses cris m'horripilaient ! Laughing je n'aimais pas du tout sa prise de raquette, complètement ramassée sur elle même.
et pourtant ... quelle joueuse !

Je pensais qu'elle avait arrêté depuis longtemps !
Quel gâchis quand même, elle semblait pouvoir battre tous les records.
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MessageSujet: Re: L'histoire de sa vie   L'histoire de sa vie I_icon_minitimeLun 18 Fév - 13:34

C'est dommage j'espérais la revoir une dernière fois à RG, là où tout a commencé....
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MessageSujet: Re: L'histoire de sa vie   L'histoire de sa vie I_icon_minitimeVen 8 Aoû - 11:22

Après avoir annoncé son retrait définitif il y a 6 mois, voici que Seles annonce son retrait vraiment définitif ! A quand un troisième retrait ?
Le retrait le plus longe de l'histoire.


Citation :
WTA Tour - Seles tire sa révérence
Eurosport - jeu, 07 août 15:03:00 2008

Il n'y aura pas de troisième come-back. Monica Seles, 34 ans, a officiellement annoncé sa retraite sportive jeudi. Malgré sa volonté de revenir, l'Américaine a dû se rendre à l'évidence: plusieurs fois blessée au pied gauche, elle ne pourrait plus tenir le choc.


Plus d'infosSeles ne reviendra pas
Issue de l'académie Nick Bollettieri en Floride, véritable "usine" à champions, Monica Seles remporte son premier match sur le circuit en 1988, à 14 ans, face à la 31e mondiale d'alors. Le monde entier la découvre un an plus tard à Roland-Garros. Agée d'à peine 15 ans et demi, elle pousse Steffi Graf au troisième set en demi-finale, scellant ainsi le début d'une des plus grandes rivalités de l'histoire du tennis: le phénomène Seles est lancé. Un an plus tard, c'est avec la coupe Suzanne-Lenglen que la Yougoslave quitte le central de la Porte d'Auteuil, devenant la plus jeune gagnante d'un titre du Grand Chelem. Un record qui en appellera d'autres: victorieuse du Masters, elle finit l'année à la deuxième place mondiale.

Numéro 1 mondiale à 17 ans

1991 sera l'année de la consécration: auteur du petit Chelem, elle devient le 11 mars 1991 la plus jeune numéro 1 mondiale de l'histoire, à l'âge de 17 ans et 3 mois. A compter de ce moment, il y aura elle et les autres. 1992 est de nouveau une année Seles: vainqueur de trois titres du Grand Chelem, seule une Steffi Graf revancharde la prive d'un Grand Chelem en finale de Wimbledon. Victorieuse pour la troisième année consécutive à Melbourne, 1993 semble partie sur les mêmes bases pour Monica, dont les cris délivrés à chaque frappe de balle sont déjà devenus célèbres. Un fou va pourtant briser son destin doré. Le 30 avril, en quart de finale du tournoi d'Hambourg, un fanatique de Steffi Graf, qui ne supporte plus de voir son idole réduite à un rôle de figurante, la poignarde dans le dos lors d'un changement de côté. Par chance, le couteau n'atteint pas les poumons mais Monica, victime d'une dépression, mettra plus de deux années à s'en remettre.

Chouchou du public

En août 1995, Monica, devenue américaine un an plus tôt, entame une deuxième carrière par un titre à Toronto et une finale à l'US Open. En janvier 1996, elle remporte, au comble du bonheur, son quatrième Open d'Australie. Ce sera son dernier titre du Grand Chelem. Même si elle ne retrouve pas son niveau d'antan, Monica, monstre de détermination et de courage, redevient l'une des meilleures joueuses du monde. Le destin la frappe de nouveau: après avoir perdu une amie anorexique et sa grand-mère, c'est son père et entraîneur de toujours, Karolj, qui disparaît quinze jours avant Roland-Garros 1998. Sans préparation, elle atteint la finale, battue par Arantxa Sanchez. Monica, qui bénéficie depuis son retour de l'inconditionnelle sympathie du public qui en fait l'une de ses joueuses préférées, est encore prête à renverser des montagnes. En 2000, elle décroche sa première médaille olympique (bronze) à Sydney et atteint la finale des Masters. En 2002, elle atteint au moins les demi-finales lors de ses sept premiers tournois et termine l'année à la 7e place.

2003 sera un calvaire pour la joueuse américaine. Blessée au pied gauche lors de l'Open d'Australie, elle ne dispute que sept tournois et joue son dernier match de sa saison - et de sa carrière - au premier tour de Roland-Garros face à Nadia Petrova, là où tout avait commencé quatorze ans plus tôt. Monica avait conservé un espoir, disputant des exhibitions avec Martina Navratilova et s'entraînant régulièrement avec Jennifer Capriati et Nicole Vaidisova notamment. Le retour de Lindsay Davenport après sa grossesse l'avait inspirée et elle espérait revenir pour le tournoi de Miami, en mars. "Je peux le faire" déclarait-elle il y a quelques semaines. Mais la raison a pris le dessus sur son envie: son pied gauche pourrait tenir un set mais difficilement plus.

"Monica, un modèle pour des millions de fans"

"Le tennis a toujours occupé et occupera toujours la majeure partie de mon existence, a-t-elle assuré. J'ai plusieurs fois envisagé de revenir sur le circuit, mais maintenant je renonce. Je continuerai à jouer quelques exhibitions, à participer à des oeuvres de charité, à promouvoir mon sport mais le circuit pro, c'est fini". Monica Seles, précurseur du tennis moderne avec sa prise de balle précoce à deux mains des deux côtés, est un modèle pour beaucoup de joueuses: Serena Williams, Ana Ivanovic et Marion Bartoli, pour ne citer qu'elles, en sont fans.

Le président de la WTA, Larry Scott, lui a rendu jeudi un bel hommage: "Monica Seles est l'une des plus grandes championnes de l'histoire du tennis féminin et une inspiration et un modèle pour des millions de fans à travers le monde. Jamais personne n'oubliera sa féroce détermination et sa volonté de gagner, ni la charmante personne, dévouée aux autres, qu'elle a toujours été en dehors. Monica et ses incroyables matches garderont une place à part dans la mémoire des fans de tennis féminin et nul doute qu'elle trouvera rapidement sa place au Hall of Fame, le panthéon du tennis". Visage familier et respecté, Monica - désignée par Tennis Channel joueuse préférée par les amateurs de tennis en novembre 2007 - aura pu compter jusqu'au bout sur le soutien indéfectible de ses fans. Elle n'a d'ailleurs pas manqué de les saluer: "Je voudrais remercier tous mes fans qui m'ont supportée et inspirée dans les bons moments de ma carrière, et réconfortée pendant les heures sombres que j'ai vécues. J'ai toujours été fière de mes fans, ils vont me manquer comme va me manquer la compétition". Nul doute qu'elle manquera aussi au tennis.

Monica SELES:


- Née le 2 décembre 1973 à Novi Sad (Ex-Yougoslavie), Américaine en 1994


- Gauchère (coup droit et revers à deux mains)


- Meilleur classement mondial: 1ère (1991, 1992, 1993, 1995, 1996)


- 53 titres en simple, dont 9 en Grand Chelem: 4 Open d'Australie (1991, 1992, 1993, 1996), 3 Roland Garros (1990, 1991, 1992) et 2 US Open (1991, 1992)


- Autres performances en Grand Chelem: 2 demi-finales (1999, 2002) à l'Open d'Australie, 1 finale (1998) et 3 demi-finales (1989, 1997, 1999) à Roland-Garros, 1 finale à Wimbledon (1992) et deux finales à l'US Open (1995, 1996)


- Autres victoires: 3 Masters (1990, 1991, 1992) et 1 finale (2000), 2 Fed Cup (1996, 2000) et 6 titres en double et une médaille de bronze aux Jeux Olympiques de Sydney (2000).


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MessageSujet: Re: L'histoire de sa vie   L'histoire de sa vie I_icon_minitimeVen 8 Aoû - 12:08

Je ne vois aucune news nulle part sur eurosport concernant Seles et daté du 7 août! 😕

Ni nulle part ailleurs, d'ailleurs! 😕

scratch scratch
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MessageSujet: Re: L'histoire de sa vie   L'histoire de sa vie I_icon_minitimeVen 8 Aoû - 19:38

Kid Stefano a écrit:
Je ne vois aucune news nulle part sur eurosport concernant Seles et daté du 7 août! 😕

Ni nulle part ailleurs, d'ailleurs! 😕

scratch scratch

Bien vu le Kid.

J'ai balancé cette info sans me rendre compte que cet artricle date de février 2008 et qu'il a été remis en place aujourd'hui sur yahoo sans aucune raison d'ailleurs mais avec une date du 07/08/08 qui ne correspond donc à rien.

Erreur de yahoo sports ?

Leçon : vérifier ses sources.
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MessageSujet: Re: L'histoire de sa vie   L'histoire de sa vie I_icon_minitimeVen 8 Aoû - 20:33

botany a écrit:
Kid Stefano a écrit:
Je ne vois aucune news nulle part sur eurosport concernant Seles et daté du 7 août! 😕

Ni nulle part ailleurs, d'ailleurs! 😕

scratch scratch

Bien vu le Kid.

J'ai balancé cette info sans me rendre compte que cet artricle date de février 2008 et qu'il a été remis en place aujourd'hui sur yahoo sans aucune raison d'ailleurs mais avec une date du 07/08/08 qui ne correspond donc à rien.

Erreur de yahoo sports ?

Leçon : vérifier ses sources.



Ok, c'est bien ce que je pensais, c'était plus que bizarre, cette histoire!

De toute façon, je peux pas avoir tout le temps tort tout le temps, il faut bien que j'ai raison une fois de temps à autre! Laughing
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MessageSujet: Re: L'histoire de sa vie   L'histoire de sa vie I_icon_minitimeVen 8 Aoû - 21:06

Un truc qui m'a toujours echappé ...

Comment une fille peut battre la 31ème mondiale à 14 ans ?
Faire une demi à Roland à 15 ans ?
Gagner RG à 16 ans ?
Et devenir N1 mondiale à 17 ans ?

Même chez Bolletieri quoi scratch
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MessageSujet: Re: L'histoire de sa vie   L'histoire de sa vie I_icon_minitimeVen 19 Fév - 23:53

Agassi a écrit:
J'ai trouvé ce résumé de sa vie sur un autre forum, et il est vraiment très très bien fait, et très émouvant :

Pouvait-elle abandonner le jeu, aprés lui avoir ouvert tant de voies nouvelles? Le mauvais sort a "cessé" de s'acharner sur elle, et elle a tant de revanche à prendre...

Depuis ce 30 avril 1993, ou un dément, adorateur de sa grande rivale Steffi Graf, l'a frappée d'un coup de couteau à Hambourg, provoquant son abscence des courts durant plus de 27 mois, jusqu'a lissue fatale de la longue maladie dont souffrait son père Karol en mai 1998, et sa blessure au pied contractée à l'open d'australie 2003 ( élimination au 1er tour de Roland Garros c'été la première fois de sa carrière), Monica Seles n'a pas été épargnée par les épreuves les plus cruelles, et a dû entrecouper de longues parenthèses a sa carrière de championne.

Cet incroyable acharnement du destin ne l'a pas dissuadée de revenir à chaque fois chercher son salut sur les courts de tennis. Parfois à contretemps, juste pour fuir le malheur qui la poursuivait, ou parfois pour redonner un sens à son existence.

Monica semble avoir tiré un trait sur les douleurs du passé. Jamais aussi épanouie que dans l'agression musclée du fond, Monica Seles à initié l'évolution du tennis féminin avec ses coup incessant frappés à deux mains, appuyés de surcroit sur le talent explosif d'une gauchère. Même si la concurrence fait rage aujourd'hui dans ce registre elle demeure une référence en la matière.

Aprés avoir retrouvée un condition physique digne de ce nomMonica peut encore s'imposer dans n'importe quel tournoi du Grand Chelem, même si elle a montré ses limites sur Gazon. On peut être certain que sa faim de titres n'est pas rassasiée, malgré son énorme butin.

Monica Seles championne, dans ses jambes, dans sa tête et dans son coeur.

L'histoire de sa vie 23iuej5

À Rome, en mai 1990, Monica Seles allait surprendre tout le monde en écrasant Navratilova 6-1, 6-1 en finale. En 53 minutes seulement! Maintenant, une seule joueuse était invaincue par Seles: Graf! Cette dernière avait à ce moment accumulé plus de 65 victoires de suite et détenait la position #1 au monde.

Quelle surprise lorsque Monica la battit au tournoi d'Allemagne, peu après celui d'Italie. À 16 ans seulement! Monica allait s'offrir une belle BMW après s'être offert une belle victoire de 6-4, 6-3 contre Graf! Roland Garros arriva et ce fut une autre extraordinaire victoire de Monica. Contre Steffi encore. Même si elle traînait de l'arrière 5-0 dans le "tie braker" du 2ème set, Monica remporta ce "tie braker" 8-6 et le match du même coup! Elle se transforma soudainement en la plus jeune joueuse à avoir remporté un tournoi du Grand Chelem (si l'on exclut les records du siècle précédent). Monica était toutefois la cible de plusieurs joueurs et fans du sport, entre autres parce qu'elle venait de quitter Nick Bollettieri et qu'elle refusait de lui attribuer une part de son succès. À l'approche de Wimbledon, Monica était déjà la troisième tête de série.

L'histoire de sa vie 23iuh3o

Le samedi 6 juin 1992: l'Allemande Steffi Graf entre sur le court pour sa cinquième finale en six tournois depuis 1987. Monica Seles arrive, elle, pour tenter le triplé à l'âge de dix-huit ans!

Steffi a soif de revanche. Cela fait trop longtemps qu'elle a laissé passer les chances de remporter Roland Garros une nouvelle fois. Aussi veut-elle regagner ce titre qui lui échappe depuis trois ans et enfin reconquérir sa place de numéro un.

En face se trouve une joueuse hors norme. Elle est l'élève de Nick Bolletieri et aujourd'hui, elle est couvée des yeux par son père Karolj.

Elle a un physique loin d'être aussi extraordinaire que celui de Graf, mais elle possède aussi une volonté de chaque instant qui la pousse à s'engager vers l'avant sur chaque frappe, et quelque soit la situation de jeu. La ligne de fond de court se présente pour elle comme une ligne de fond "du coeur", d'ou elle frappe sans jamais céder un centimètre de terrain.

Dans le troisième set qui dure plus d'une heure, on entend que des "henryyy!": c'est Monica qui hurle sur chaque frappe. Le combat est splendide d'autant que Steffi ne renonce pas: elle sauve quatre balles de match au deuxième set et égalise à une manche partout.
Steffi évite le revers et saute pour frapper ses coups droits; de son côté, Monica est partout en défense et relance tout. Steffi a retouvé sa première balle, mais son visage trahit l'effort, elle est marquée et va céder finalement, au bout d'un long suspense, sur la sixième balle de match.En fin de compte, 10/8 pour Seles, troisième titre consécutif pour celle qui avait offert des fleurs aux spectateurs du Central lors de sa première apparition en 1989.

L'histoire de sa vie 20rs19t

1991, 1992... Monica Seles domine le circuit professionnel. Rien à faire. Même l'Allemande Steffi Graf ne parvient pas à prendre le dessus sur cette joueuse d'origine yougoslave, âgée d'à peine 18 ans. Et l'année 1993 ne va probablement pas déranger à la règle. L'objectif de la saison de Seles est un quatrième titre consécutive à Roland Garros. Monica Seles prend alors quelques semaines de repos avant d'attaquer sa préparation sur Terre battue avec le tournoi d'Hambourg (Allemagne). En quart de finale, le vendredi 30 avril, Monica Seles même 6/4 4/3, service à suivre, face à la Bulgare Magdalena Maleeva. Soudain, un cri déchire le brouhaha du public pendant le changement de côté. Monica Seles se lève et s'effondre sur le court. Monica Seles 19 ans vient d'être poignardé en plein match ! Plusieurs personnes se précipitent sur le court. Dans les tribunes, des spectateurs tente de maîtriser un homme de 38 ans, Günther Parche. Evacuée d'urgence à l'hôpital, c'est le soulagement vers 20h30 lorsque le médecin annonce que Monica Seles est hors danger. La lame du couteau qui mesurait 12 centimètres n'a pas touché la colonne vertébrale (à quelques centimètres prés). L'agresseur interpellé expliquera au poste de police qu'il était un supporter de Steffi Graf et " souhaitait éliminer Seles " pour que l'Allemande redevienne numéro 1 mondiale.

Steffi Graf rend visite à Monica Seles et avoue qu'elles ont toute les deux pleurées. Malgré elle, l'Allemande prendra quelques semaines plus tard les reines du circuit en remportant Roland Garros. Quant à Monica Seles, il faut attendre 2 ans et demi pour la revoir sur un court de tennis, le 29 juillet 1995 à Atlantic City.

J'AVAIS le sentiment de tout contrôler, sur un court de tennis. Si je voulais envoyer la balle à tel endroit, elle y allait quatre-vingts fois sur cent. J'ai perdu toute cette maîtrise. Et la vie qui était la mienne. tout ce qui aurait dû se passer merveilleusement pour moi s'est retourné contre moi. Et personne ne pouvait me dire que cela s'arrangerait. Le seul endroit où je me sentais vraiment en sécurité était le court de tennis, et on m'a privée de ce sentiment. C'était un lieu où je n'avais aucun souci. Je m'y sentais à l'aise. Et maintenant, c'est l'endroit où je me sens la plus vulnérable... »

Les yeux noisette au-dessus de ces lèvres humides se ferment et se raccordent à ses pensées. La main dans les cheveux comme pour balayer ses sombres idées, les autres, les moins claires, elle se reprend et les savoure. Sans honte. Comme jamais sans doute elle n'avait eu l'occasion de le faire, avant, quand la jeunesse, celle dont on lui a volé un bout, lui brimait par l'inexpérience une partie de sa conscience. Monica Seles, du bout de sa raquette, comme celle qu'elle recherchait et fuyait en même temps depuis deux ans et demi, vient de rentrer dans l'histoire malgré la confrontation malheureuse contre Steffi Graf, malgré la défaite, démêlant d'un revers les tourments, d'un coup droit les fragments épars. Monica a bien failli mettre la planète tennis à genoux, en deux semaines, dans un tournoi de Flushing Meadow qui a recueilli ses yeux, ses lèvres et ses pensées.



UNE FEMME DIFFERENTE, « HEUREUSE ».

Plus forte, plus âgée, plus sage, plus grande (de deux centimètres), plus déterminée. Moins concentrée, moins seule, moins rigide, moins élancée, moins gosse. Oui, moins gosse, tout simplement. Monica Seles, à vingt et un ans, semble heureuse, comme si l'existence devait lui survivre, comme si sa nature avait repris le dessus. Depuis l'annonce, le 8 juillet dernier lors des jeux Olympiques des handicapés, de son retour à la compétition, bien des choses s'étaient pourtant bousculées dans les coins de sa tête. Elle se prépara en disputant des tournois à San Diego, à Los Angeles ou à Toronto, après son exhibition, le 29 juillet, contre Martina Navratilova. C'est ce jour-là qu'elle a regoûté au public, qu'elle a ressenti, comme elle le dit, « cette chaleur unique, ces hurlements de la foule qui vous transportent... » On la dit alors heureuse.

Mais heureuse de quoi, au fait ? Que Günther Parche, un ouvrier au chômage, l'eut poignardée lors d'un changement de côté à Hambourg, le 30 avril 1993, pour permettre à Steffi Graf de redevenir numéro un mondial, et soit ressorti libre à l'issue de deux procès ? Que certaines joueuses, ouvertement (qu'en pense Sanchez ?), n'aient pas apprécié qu'on la classe d'office numéro un mondial (au même rang que Graf) malgré sa longue absence ? Que dix tournois du Grand Chelem se soient déroulés sans elle ? Que beaucoup de gens aient fait comme si ? Ou comme ça ? Monica, elle, ne se trompe pas : avant les Internationaux d'Australie de cette année, elle ne pouvait pas regarder un match à la télévision sans pleurer, sans craquer, « parce que j'aurais dû y être », explique-t-elle.



LES NUITS, ASSISE SUR SON LIT.

Pendant deux ans et trois mois les mystères du tennis lui avait échappé. Dans les moments les plus pénibles de sa convalescence - disons-le une bonne fois pour toutes : ce fut, oui, une convalescence mentale -, la femme, qui venait tout juste d'abandonner sur un court ensanglanté une partie de sa candeur d'ado, a commencé à avoir peur de tout. Du jour. De la nuit. Derrière les hauts murs de sa maison de Sarasota, en Floride, avec son père Karolj (deux fois opéré pour des cancers) et son frère Zoltan, Monica a vécu un enfer personnel, avec l'image de « monsieur Parche » (c'est ainsi qu'elle nomme son agresseur) à chaque minute de sa vie et la psychose de le voir resurgir par-dessus les haies, sous les voitures, n'importe où.

De ses rêves, n'en parlons pas. On imagine fort bien les actions qui ont dû peupler ses délires. Sans en rajouter. Ce qu'une agression de ce genre-là, avec un couteau de boucher dont la lame de 20 centimètres avait perforé le sommet de son dos, a pu hanter ses nuits. Sans parler de son propre cri, ce jour-là. « Ce hurlement est resté présent dans mes oreilles pendant très longtemps, avoue-t-elle. Il me dévorait littéralement. Je sortais sur le court de chez moi, je jouais parfois très bien, et tout à coup, cette histoire me revenait à l'esprit. Je me suis pratiquement mise à dormir dans la journée. Je ne pouvais pas dormir la nuit. Je voyais des ombres rôder dans chaque recoin. »



UNE REEDUCATION RAPIDE.

Avant son agression, elle avait remporter sept des huit précédents tournois du Grand Chelem auxquels elle avait participé. Jamais une athlète de ce niveau n'avait quitté la scène dans pareilles circonstances. Elle avait vu son sang. Sa chemisette souillée. Ses larmes couler. Pourtant, son corps s'est rétabli rapidement et elle ne le cache pas. Après une rééducation à la clinique Steadman-Hawkins de Vail, dans le Colorado, elle retrouva le chemin des courts, travailla plus qu'avant, pensant que seul le labeur aveugle l'exorciserait. Avec Bob Kersee et Jackie Joyner-Kersee, grands noms de l'athlétisme américain, elle reprit le goût à l'effort et envisagea sérieusement de participer à l'Open d'Australie en 1994. « Je m'étais tellement entraînée que je n'avais pas eu un moment pour m'asseoir et me demander si j'allais bien. Toutes mes craintes sont remontées à la surface, d'un seul coup... » Le projet tombe à l'eau.

En janvier 1995, son entourage veut aller plus loin dans la démarche. Avec des amis intimes, on décide de lui montrer les images de l'agression qu'elle n'a jamais vues. Elle est d'accord. Se pose sur le canapé. Respire profondément. Et voit Parche brandir son arme. Mais Monica se lève d'un bond et quitte la salle pour aller vomir sous la véranda, près de la piscine. « Certains pensaient que tout cela était du bluff », raconta un jour la championne, excédée. « Mais pourquoi aurais-je bluffé ? », demandait-elle. « Le tennis, c'est tout ce que j'avais. Rejouer, c'est au-delà de ce que j'ai pu imaginer... Pourtant, je n'ai jamais imaginé ne pas rejouer. C'est trop là, dans moi... Je voulais juste ressentir l'excitation, le plaisir de la compétition. »



AU JOUR LE JOUR.

« J'ai du mal à m'habituer à ma présence sur un court », disait-elle jeudi dernier à Flushing Meadow. Et elle ajoutait, mystérieuse à souhait : « J'essaie d'être concentrée comme avant. Car mon esprit n'est pas encore totalement présent. Je viens et je joue, point après point. » Plus question de se jeter dans l'avenir, de projeter. Se connaît-elle mieux aujourd'hui, sait-elle qui elle est réellement, qui elle est devenue ? La réponse est encore à tiroir : « Je pense le savoir, oui, marmonne-t-elle. Mais je sais que dans dix ans - si je vis encore dix ans - j'affirmerai que je ne le savais pas encore. »

Les mots se découpent de sous-entendus rares dans la bouche d'une sportive de haut niveau que la gloire avait bercée, manipulée, trop tôt. Riche et douée, toujours, elle joue avec ses pulsions. « Graf, je ne serai jamais amie avec elle. Avec aucune autre, d'ailleurs. Je ne peux pas. » La vie et le tennis. La vie et le reste. La vie d'abord. Monica Seles croit avoir compris l'essentiel et ni son retour, ni son échec de samedi soir, ni ses futures victoires n'y changeront rien. « J'en suis arrivée au point où je vis chaque jour de mon existence comme si c'était le dernier. Tout peut arriver. On ne sait jamais. » Deux ans et demi pour en arriver là. « J'avais le sentiment de tout contrôler, sur un court de tennis... »


Une foule survoltée attendait Monica à Atlantic City pour son premier match depuis Hambourg. Personne ne remarqua, à son arrivée, qu'elle était maintenant commanditée par Nike et que des "swoosh" décoraient ses vêtements. En fait, elle avait quitté Fila parce que la compagnie avait poursuivi Monica... pour pertes monétaires... Fila perdait supposément plusieurs millions en ventes à cause de l'absence prolongée de Seles. Personne ne s'en préoccupait! Elle était là et c'est ce qui comptait! Et elle remporta le match 6-3, 6-2. Navratilova jura avoir tout donné.


Très émouvant en effet. On ne peut qu'éprouver de la compassion pour cette immense championne en lisant cela, elle qui s'est toujours battu avec tout son coeur et dont le courage était sans faille. C'est vraiment triste ce qui lui est arrivé, elle ne méritait vraiment pas ça.
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MessageSujet: Re: L'histoire de sa vie   L'histoire de sa vie I_icon_minitimeSam 20 Fév - 0:20

Une très très grande championne! je n'en étais pas fan, mais j'étais tout de même admiratif rien que pour la détermination dont elle faisait preuve à chacun de ses matchs. Et quel agressivité du fond de court, remarquable!

Puis il y a malheureusement eu cette épisode tragique ou elle se fait poignarder par un malade mentale. Et vraiment pour une raison ridicule! je veut bien qu'on soit admiratif de Graf comme c'est le cas pour moi, mais de là aller poignarder Seles rien que parce qu'il voulait que Graf redevienne n°1 mondiale, c'est franchement inutile et surtout vraiment écoeurrant. Désolé pour les fans de Seles si je remet ça sur le couvert, mais ça m'a sincèrement bouleversé et marqué.

C'est vraiment triste et regrettable ce qui lui est arriver, elle ne méritait vraiment pas ça, la pauvre. Surtout pour une championne comme elle, et certainement quelqu'un de bien en plus. Qu'est-ce qu'il foutait là celui là, c'est pas normal qu'un type comme lui soit dans les tribunes. Le monde est injuste, pourquoi est-ce qu'il faut que ça arrive aux gens bien, c'est à n'y rien comprendre.

Et il faut que se soit au moment ou elle empochait les Grands Chelems, ou elle était à son meilleur niveau, et ou les confrontations avec Steffi Graf allaient certainement devenir des moments d'anthologie! Je suis sur que si il n'y aurait pas eu cet incident, son palmarès aurait été encore plus grandiose!

En tout cas, elle reste l'une des plus grande championne de l'histoire malgré tout, établissant des records qui ne sont pas encore battus. Je pense qu'elle a marqué les esprits à jamais, tant pour cet événement dramatique que pour sa carrière tennistique, ou elle est un roman à elle seule.

Bravo en tout cas à cette joueuse emblématique, pour sa carrière émouvante, sa détermination et son courage sans faille. Tout cela m'inspire le plus profond respect à son égard.
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