Sergi Bruguera

Souvent cité dans ce forum, ce terrien historique avait bien droit à sa petite place dans la rubrique des coups droits à jamais disparus.

Sergi Bruguera commence d'ailleurs très mal son rendez-vous avec RG. Il détient en effet le record de la défaite la plus rapide face à Lendl en 1992 qui l'étrille en 67 minutes. Record battu l'année suivante par..Bruguera lui même qui sortira Champion en 60 minutes ! Petite anecdote assez cocasse il faut bien l'avouer.
La glace et le feu pour débuter donc.

Il commence à faire peur sur terre dès 91 où il gagne Estoril et Monte-Carlo face à un Becker toujours recalé sur la surface. Il perd contre Camporese sur abandon il me semble et ne confirme donc pas son beau porintemps. En 92 il est donc corrigé de façon humiliante par lendl et malgré quelques beaux titres sur terre comme Madrid, il n'arrive pas à s'imposer comme patron sur terre.
Il le fera l'année suivante en 93 où il retrouve son titre à MC face à un Pioline nouveau et puis surtout à RG où il sort Sampras et Courier en finale, Il s'en tire bien face à Sampras qui n'est pas loin de le pousser au 5ème set.
Mais c'est surtout sa finale mémorable face à Courier qui restera sa plus grande réussite, cette finale accouche dans la douleur du vainqueur, un match sur terre avec de l'intensité et une vraie baston. Une finale agréable à regarder avec beaucoup d'engagement de la part des deux joueurs.
En 94 Bruguera est encore là, il bénéficie d'un tableau plus dégagé et écarte sans trop de difficultés l'OVNI Berasategui en finale. il a quand même perdu son titre à MC Face à un Medvedev injouable qui ne confirme pas à RG.
Bruguera termine bien son été 94 en gagnant encore 2 titres, ce seront les derniers jusqu'à la fin de sa carrière longue encore de 6 ans mais qui s"apparente plus à une lente disparition malgré quelques derniers beaux coups.

Bruguera a terminé sa domination terrienne, il réussira quand même à atteindre les 1/2 à RG en 95 face à Chang où il montre ses limites tactiques et la finale en 97 face à Kuerten qui l'a déjà supplanté. Une médaille d'argent en 96 viendra compléter ces derniers bons résultats.

Ses derniers matches à RG sont insignifiants et il perd dans l'anonymat des permiers tours. Il est bien temps pour lui de s'arrêter en 2000.

Sa domination à RG aura duré 2 ans, comme celle de Courier auquel il a succédé. Il est très fort pendant 4 ans et décline finalement assez sensiblement.

Si il a dominé la terre, il a eu quelques résultats intéressants sur les surfaces plus rapides comme des places de 1/2 F aux Masters ou à Bercy. Quelques titres mineurs également. Il n'était pas maladroit au filet sans en être un spécialiste.

On le présente parfois comme le précurseur de Nadal, j'ai plutôt l'impression que c'est le dernier crocodile espagnol à s'imposer avec Costa peut-être. Mais Moya, Ferrero ou Nadal sont d"un autre genre, attaquant beaucoup plus.

J'ai eu beaucoup de plaisir à le voir évoluer, son jeu semblait un peu suranné mais j'aimais cette simplicité efficace du vieux paysan catalan.

Un bel hommage, pour un joueur dont je dois reconnaître que je n'accrochais pas du tout au jeu, mais il en faut pour tous les goûts!

La finale de RG 1993 était certes un très beau match, même si j'aurais préfére que Courier prenne un dernier RG avant son déclin, c'était une grande finale!

En tout cas, botany, tu vas nous énerver vdd avec des topics pareils!

Et le prochain hors série spécialement consacré à gaston gaudio et mariano puerta

Bruguera c'est ce qui a du se faire de plus laid dans l'histoire. Même Nadal c'est un prince à côté.

Un service pas folichon, un jeu de volée correct mais pas génial, et quand même une finale à Miami dont je n'ai pas parlé ainsi que des 1/8 dans les 3 GC les plus rapides.
Bruguera aura eu pas mal de mérite quand même. Un bon terrien qui ne faisait pas que de la figuration sur dur au milieu des Becker, Sampras, Edberg.

Le précurseur de Nadal, en moins athlétique, moins fort mentalement et beaucoup moins doué.
Un ersatz de Nadal quoi, en plus hideux encore, ce qui n'est pas le moindre de ses exploits.

D'ailleurs Bruguera avait tellement conscience lui-même de n'être qu'un épouvantail des courts qu'il en fermait les yeux de dégoût en tapant ses immondes coups droit (vous me croyez pas? Ressortez vos cassetttes! ).
Le cauchemar de tout esthète qui se respecte en somme, comparé à lui même l'anti-académique Jim Courier faisait figure de chef-d'oeuvre stylistique, c'est tout dire!

Au-delà de son style crapoteux, Bruguera aura su amener le jeu lifté à une autre dimension, avec des effets bondissants jamais vus avant lui.
Après sa deuxième victoire à Roland Garros, alors au comble de l'écoeurement, je le pensais parti pour en gagner 4 ou 5 tellement il me semblait alors invincible sur cette surface.
Les années suivantes marqueront pourtant son déclin, tant physique que mental, et ce à mon immense soulagement.

Il restera dans l'histoire de ce sport comme l'un des meilleurs terriens des années 90, bien que je le place derrière Muster (qui l'a d'ailleurs souvent écrabouillé) et malgré le fait que ce dernier compte un RG de moins.
Sur d'autres surfaces, et à quelques rares exceptions près (citées par Botany), l'amplitude démesurée de ses gestes lui a interdit de rivaliser avec les meilleurs.

Salut

Bien que je sois pas fan de ce joueur, j'ai quand meme aimé ce style de jeu nouveau pour l'epoque et qui posait pas mal de problemes aux autres joueurs du circuit lol

Comme dirait Hortefeux, un joueur seulement ça va encore mais plusieurs ça devient un probleme

arabem a écrit:

Salut

Bien que je sois pas fan de ce joueur, j'ai quand meme aimé ce style de jeu nouveau pour l'epoque et qui posait pas mal de problemes aux autres joueurs du circuit lol

Comme dirait Hortefeux, un joueur seulement ça va encore mais plusieurs ça devient un probleme

C'est bien de connaître et citer les grands penseurs de son époque. Respect monsieur! :afro:

Julian a écrit:

Le précurseur de Nadal, en moins athlétique, moins fort mentalement et beaucoup moins doué.
Un ersatz de Nadal quoi, en plus hideux encore, ce qui n'est pas le moindre de ses exploits.

D'ailleurs Bruguera avait tellement conscience lui-même de n'être qu'un épouvantail des courts qu'il en fermait les yeux de dégoût en tapant ses immondes coups droit (vous me croyez pas? Ressortez vos cassetttes! ).
Le cauchemar de tout esthète qui se respecte en somme, comparé à lui même l'anti-académique Jim Courier faisait figure de chef-d'oeuvre stylistique, c'est tout dire!

Au-delà de son style crapoteux, Bruguera aura su amener le jeu lifté à une autre dimension, avec des effets bondissants jamais vus avant lui.
Après sa deuxième victoire à Roland Garros, alors au comble de l'écoeurement, je le pensais parti pour en gagner 4 ou 5 tellement il me semblait alors invincible sur cette surface.
Les années suivantes marqueront pourtant son déclin, tant physique que mental, et ce à mon immense soulagement.



Il restera dans l'histoire de ce sport comme l'un des meilleurs terriens des années 90, bien que je le place derrière Muster (qui l'a d'ailleurs souvent écrabouillé) et malgré le fait que ce dernier compte un RG de moins.
Sur d'autres surfaces, et à quelques rares exceptions près (citées par Botany), l'amplitude démesurée de ses gestes lui a interdit de rivaliser avec les meilleurs.

Oui, je place également Muster devant tant il dominait tous les tournois sur terre. Hélas, à RG il était moins à l'aise.
Deux joueurs qui se faisaient quand même corriger par Edberg qui savait les jouer. Je n'ai jamais compris pourquoi Edberg qui écrasait les Moya, Bruguera ou Muster n'avait pas un palmarès plus fourni sur terre, sans doute perdait-il contre les attaquants sur cette surface !

Je crois qu'Edberg aurait vraiment pu gagner RG. Son problème c'était surtout les frappeurs du genre de Courier et Agassi. Les limeurs il les battait. Dans les années 91-94 il était devenu fort sur terre.

Depuis Noah, Edberg est même l'attaquant à être passé le plus près du titre à RG.

Bien plus près que Mc Enroe encore, puisqu'il avait vendangé une flopée de balles de break dans le 4ème set de sa finale. Chang était alors au bord de la rupture et je crois pas qu'il aurait pu revenir sur un Edberg qui n'était pas du genre à craquer mentalement au moment de conclure un match.

Suite à cette superbe édition 89, il réussira encore 2 très bons parcours à Paris, en 91 et 93, mais hélas stoppé à chaque fois par le cogneur en forme du moment, Courier en 91 et Medvedev en 93, profil qui ne lui a jamais convenu comme le soulignait justement vdd.

Edberg restera sans doute comme le dernier serveur-volleyeur à avoir vraiment su apprivoiser le jeu sur terre, y remportant de grands titres (Hambourg, Madrid) et y dominant à l'occasion les meilleurs spécialistes.

Contrairement à Sampras et Becker, Edberg n'a jamais fait de complexe terre battue.
Fidèle à son credo de pur attaquant, il y a pratiqué le même tennis qui lui a valu ailleurs ses plus grands triomphes.
L'excellence de sa condition physique lui permettait aussi d'encaisser l'extrême niveau d'endurance requis sur cette surface.

Derrière Edberg, j'ai aussi envie de citer Stich parmi ces grands attaquants de terre battue.
Lui aussi a remporté Hambourg et atteint la finale de RG.
Mais là où Edberg y exportait son tennis de service-volée classique, Stich y jouait plus un tennis total tourné vers l'attaque.
Son parcours 96 avait vraiment été magnifique dans ce registre, avec au passage un superbe exploit pour sortir Muster en 1/8ème.
Dommage aussi pour Stich qu'il ait rencontré en finale un Kafelnikov qui était l'un des joueurs qui décryptait le mieux son service.

Edberg semblait en effet trouver ses limites face aux frappeurs ou aux attaquants de terre (Stich, Rosset) tandis que Becker ne semblait pas gêné par un style de jeu. A part Agassi qui était devenu une bête noire, il battait tous les styles de jeu sur terre.
Paradoxalement, si Edberg a plus gagné sur terre, Becker semblait avoir plus d'armes pour bien jouer sur la surface, c'est vraiment mentalement qu'il a saboté sa possibilité de victoire.
Il fait quand même 3 1/2 à RG quand Edberg n'atteindra qu'une fois ce stade.
Edberg joue 6 finales sur terre et en gagne 3.
Becker en joue 7 dont 3MC et Rome mais n'en gagne aucune.
Les deux se tiennent, l'histoire donnera raison à Edberg qui a su jouer son jeu sans se poser de questions et ramener des coupes, je ne peux m'empêcher de penser que Becker avait plus d'armes pour avoir un palmarès sérieux sur terre. Ses démons en auront décidé autrement.

botany a écrit:

Edberg semblait en effet trouver ses limites face aux frappeurs ou aux attaquants de terre (Stich, Rosset) tandis que Becker ne semblait pas gêné par un style de jeu. A part Agassi qui était devenu une bête noire, il battait tous les styles de jeu sur terre.
Paradoxalement, si Edberg a plus gagné sur terre, Becker semblait avoir plus d'armes pour bien jouer sur la surface, c'est vraiment mentalement qu'il a saboté sa possibilité de victoire.
Il fait quand même 3 1/2 à RG quand Edberg n'atteindra qu'une fois ce stade.
Edberg joue 6 finales sur terre et en gagne 3.
Becker en joue 7 dont 3MC et Rome mais n'en gagne aucune.
Les deux se tiennent, l'histoire donnera raison à Edberg qui a su jouer son jeu sans se poser de questions et ramener des coupes, je ne peux m'empêcher de penser que Becker avait plus d'armes pour avoir un palmarès sérieux sur terre. Ses démons en auront décidé autrement.

Je ne partage pas ton avis.

Déjà, Becker n'a pratiquement battu personne sur terre, et il se retrouvait le plus souvent en grosse difficulté face à la plupart des spécialistes de cette surface, y compris les plus obscurs.
Je suis allé l'autre jour vérifier ça sur le site de l'ATP et je t'assure que c'est flagrant.
Il y perdait aussi le plus souvent contre ses confrères attaquants, les Stich, Leconte, Sampras...Edberg. Tous mieux préparés que lui pour faire face aux défis physiques inhérents à cette surface.

Becker avait certes des armes pour briller sur terre, je le nie pas.
Techniquement, il était capable, sans doute plus qu'Edberg, de réussir tous les coups du tennis.
Mais et gros MAIS, son problème et handicap majeur aura toujours consisté en un physique bien trop lourd pour pouvoir soutenir les efforts particuliers que réclame cette surface.
Pour moi, c'est LA raison principale de ses contre-perfs sur terre, sa lourdeur de déplacement qui pouvait devenir carrément rhédibitoire en cas de conditions de jeu humides.

Pour moi il y a Edberg, Stich et Krajicek qui s'exportaient très bien sur terre. Le Hollandais fait 2 demis et un quart à RG et il va gagner un Barcelone truffé de pas beaux espingouins.

vdd a écrit:

Pour moi il y a Edberg, Stich et Krajicek qui s'exportaient très bien sur terre. Le Hollandais fait 2 demis et un quart à RG et il va gagner un Barcelone truffé de pas beaux espingouins.

Une seule suffira Il résiste d'ailleurs bien à Courier.

Vous avez raison pour Krajicek, lui aussi a obtenu de super résultats sur terre.
Et à l'instar d'Edberg et Rafter, en y développant son jeu naturel de serveur-volleyeur.

Ce tournoi de Barcelone, il le gagne face à quelques-uns des meilleurs terriens de l'époque et il me semble de plus qu'il s'agissait de son tournoi de rentrée suite à une assez longue blessure.

A côté de ça et de sa 1/2 à RG, il avait aussi atteint la finale (comme Rafter) sur la terre rapide de Rome, ne s'inclinant que face à l'ogre Muster.

J'appréciais beaucoup ce joueur qui pouvait battre n'importe qui n'importe où dans une période faste.
Dommage qu'il ait été si souvent stoppé dans son élan par de multiples blessures parce que je pense qu'il avait plus d'un Grand Chelem dans sa raquette.

Krajicek bat en effet Santoro, Chesnokov, Bruguera, Agenor et Carlos Costa.

Pas mal.

Sa victoire fait penser à celle de Martin au même tournoi en 98 qui bat, excusez du peu, Muster, Carlos Costa et Berasategui.