- arabem a écrit:
- Salut
J'aime bien ce petit lutin japonais! Assez plaisant à le voir evoluer !
Que c'est bon pour le Japon si il y a un champion japonais qui emerge ! ![Smile](https://2img.net/i/fa/i/smiles/icon_smile.gif)
Eh bien ca n'a pas trainé, puisque le Japon est deja fou de lui !
Nishikori à la folieÀ 18 ans, le vainqueur de Delray Beach déchaîne l’enthousiasme des médias et du public japonais.
MERCREDI DERNIER, lorsque son
avion se posa sur l’aéroport de Tokyo,
Kei Nishikori eut une surprise de taille.
Soixante-dix photographes et cameramen
l’attendaient dès sa sortie de la
carlingue. « Je ne sais pas comment ils
avaient fait pour franchir les douanes
et les postes de sécurité, explique son
agent, Olivier Van Lindonk. Mais ils
étaient là. Je n’avais jamais vu un truc
pareil. » À dix-huit ans, le Japonais
n’est pourtant classé que 84e joueur
mondial. Mais le titre obtenu en février
à Delray Beach et son huitième de
finale à l’US Open ont déclenché au
Japon une ferveur absolument incommensurable.
Tout le monde veut du
Nishikori, tout le temps. Le fait qu’il
vive à Bradenton, en Floride, où il
s’entraîne chez Old Nick (Bollettieri)
n’a fait qu’amplifier l’attente de tout
un peuple dingue de tennis.
Ce trip en pays natal a été soigneusement
préparé par son entourage.
Échaudé par l’expérience de 2007, où
la venue du kid avait déjà fait pas mal
de bruit, Van Lindonk a tout balisé en
amont. « On a pris bien soin de ne pas
lui faire disputer un tournoi la semaine
précédente pour qu’il puisse satisfaire
à toutes les opérations de sponsoring
et à toutes les interviews avant le
week-end, explique-t-il. Comme ça,
dès le samedi, il a pu se consacrer uniquement
au tennis. Parallèlement, on
a pris soin de l’engager dans un autre
tournoi (Stockholm) dès la semaine
prochaine. Sinon, on n’en finirait
jamais. »
Hier, Nishikori s’est qualifié pour le
deuxième tour en éliminant l’Américain
Kendrick en trois sets. Soutenu
par des spectateurs hypnotisés, il remplit
ensuite jusqu’à ras bord une salle
de conférences de presse pourtant
vaste. Ici, l’interaction médias - public
joue à son maximum. « J’ai reçu vingtquatre
demandes d’interview en tête à
tête avec des journalistes, raconte
Nicola Arzani, le responsable de la
communication de l’ATP. Plus que
pour Federer ou Nadal lors d’un Masters
Series. C’est tout simplement
incroyable. Avant même son entrée
dans le tournoi, il avait déjà donné
deux conférences de presse générales :
une à l’aéroport et une lors du tirage au
sort. » Pour ce qui est des demandes
spécifiques, n’ont été retenues que
celles qui touchent le haut du papier :
la télévision publique NHK (où il passa
en prime time dimanche soir), le
Yomiuri Shimbun (premier quotidien
du monde avec presque 15 millions de
lecteurs) et le Nikkei (le Financial
Times local).
Neuf gardes du corps
Dans un pays qui compte 5 700 000
pratiquants réguliers, l’irruption de
Nishikori dans le top 100 a fait l’effet
d’une bombe. « La pression qui pèse
sur ses épaules est énorme, précise
Van Lindonk. Le premier jour, j’ai eu
une seconde d’inattention et j’ai laissé
Kei seul en haut d’un escalier. Quandje
me suis retourné, il était enseveli sous
les demandes d’autographes. Depuis,
quand il sort dans la rue, il a neuf
gardes du corps autour de lui. L’autre
soir, on est allés dîner dans un restaurant
typique. Kei avait mis une large
casquette, mais quelqu’un l’a reconnu.
Tous les convives se sont levés et il a eu
droit à une ovation de plus de trois
minutes. »
Il faut dire que ses chances de passer
inaperçu sont tout simplement nulles.
Depuisson exploit àDelray Beach (plus
jeune vainqueur sur le circuit depuis
Lleyton Hewitt, à Adélaïde, en 1998), il
est suivi pas à pas par les sept plus
grandes chaînes de télévision japonaises.
« Quand le Japon est allé jouer
en Inde en Coupe Davis, ils avaient
tous réservé sur le même vol que Kei,
dit Van Lindonk. Juste pour avoir des
images de lui dans l’avion… Et
l’attente du public japonais est sans
limites. D’autant qu’il faut encore faire
sonéducation. Depuis qu’il a battu Ferrer,
alors numéro 4 mondial, à l’US
Open, tout le monde croit qu’il a le
niveau du numéro3…Àdix-huit ans, il
faut avoir les reins solides pour jouer
dans ces conditions. » Le revers de la
médaille est sonnant et trébuchant.
« Ici, Kei signe des contrats à hauteur
de ceux d’un vainqueur de tournoi du
Grand Chelem », précise Van Lindonk.
Cette fois, c’est sûr : lemonde est devenu
fou.
VINCENT COGNET