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«Sympa de jouer Tsonga»




Sport24.com : Sébastien, dans cette rencontre vous avez dû batailler ferme pour l´emporter...

Sébastien Grosjean : C´était un sacré combat. J´ai pris beaucoup de plaisir dans ce match. On peut dire que tous les deux on a bien joué et on s´est donné à fond. C´est un peu dur pour Julien, mais je pense, qu´il peut être satisfait de son match.

Sport24.com : Il méritait presque la victoire...

Sébastien Grosjean : Bien sûr, c´était vraiment un match serré. Je gagne trois balles de set au premier, 6-3 dans le tie-break. Si je gagne ce premier set, je peux peut-être gagner en deux sets derrière. Je pense que ça s´est aussi joué sur le service.

Sport24.com : Pensez-vous que c´est l´expérience qui a fait la différence ?

Sébastien Grosjean : Peut-être. Il s’est un peu précipité sur quelques balles de break dont une sur un coup droit où il peut faire mieux que ça. A vrai dire, je pense que mon expérience m´a servi notamment en fin de match.

Sport24.com : Vous allez affronter en demi-finale un certain Jo-Wilfried Tsonga...

Sébastien Grosjean : Il va jouer la première demi-finale de sa carrière mais je le connais très bien puisque c´est mon partenaire de double. Ca va être sympa de le jouer. Il a un gros potentiel et c´est joueur qui a un super état d´esprit. Je m´attends à un match très difficile et je pense qu´il y aura du spectacle.

Sport24.com : Tsonga va disputer la première demi-finale de sa carrière, pensez-vous que cela peut avoir une influence sur le match ?

Sébastien Grosjean : Il a encore fait un beau match aujourd’hui (vendredi) ainsi que dans son opposition contre Richard (Gasquet). Il a du talent et a pris énormément de confiance. Je ne pense pas que ce facteur va jouer en début de partie mais ça peut avoir une influence en fin de match.

«Çafait un bien fou»


SÉBASTIEN GROSJEAN a soulevé hier à Lyon son premier trophée depuis cinq ans !


Cinq Françaissursa routeetpasunpourl’empêcherderemporter
le quatrièmetitrede sa carrière.Àvingt-neuf ans, Sébastien
Grosjeana battu hierenfinaledutournoide LyonMarcGicquel
(7-6, 6-4), au terme d’une semaine où le Marseillais, ex-numéro4mondial,
aretrouvébeaucoupd’envieetdeplaisir.Et assez
de points pour terminer l’année aux portes du top 50.


« DEPUIS COMBIEN de temps
n’aviez-vous pas éprouvé
pareille joie sur un court de
tennis ?

– En Coupe Davis, on a aussi des
émotions très fortes, mais là, à la fin,
j’ai soulevé le trophée et ça fait un
bien fou, un soulagement et un bonheur
immense. Parce qu’il y a la victoire,
mais il y a eu lamanière. Je suis
allé le chercher, ce match. C’est
génial de gagner en France.

– Votre dernier titre remontait
à 2002. Cinq ans de disette,
ça paraît incroyable…


– Oui, d’autant que je finissais toujoursdans
le top 20, sauf l’année dernière
(top 30). Je jouais très bien en
Grand Chelem. Sur les autres tournois,
je jouais bien, mais sans avoir
plus que ça l’ambition de les gagner.
Je pensais plus à être bien classé en
fin de saison. Là, je savais qu’il me
restait deux tournois après une saison
pas très bonne, j’avais envie de
me faire plaisir. Il me reste deux ou
trois ans pour essayer d’en gagner
encore.

– Dans quel état d’esprit étiezvous
au début de l’année, alors
que vous étiez 28e à l’ATP ?

– Motivé. Je voulais faire enfin une
saison pleine. Je fais un bon Open
d’Australie, mais malheureusement
je me blesse de nouveau. Six
semaines d’arrêt. Je rejoue bien sur
terre, mais je me refais mal un petit
peu. Chaque année, j’ai envie de
repartir, mais c’est une vie qui est difficile.
On est ravi au début, heureux
de pouvoir voyager dans le monde
entier, et puis, au bout de dix ou onze
ans, il y a eu un peu de manque de
motivation qui se manifeste. Avant
d’arriver ici, on peut dire que ma saison
était moyenne, mauvaise même,
mais voilà un titre qui met un petit
peu de bonheur là-dedans.
« Revenir dans les dix
est mon objectif »

– Sur le court, vous avez salué
votre coach, Bernard Fritz, qui
vous a tendu la main fin juillet.
« Quand j’étais un petit peu
dans la galère », avez-vous
ajouté. Pouvez-vous préciser ?

– Je cherchais des solutions, j’avais
perdu l’envie. Ensuite, via Alain
Quintallet, mon préparateur physique,
j’ai rencontré Pierre Dantin,
qui travaille à la fac àMarseille et fait
du coaching en entreprise. Il a déjà
travaillé avec d’autres sportifs. Et
puis cet été j’étais en famille à Marseille
en vacances. Bernard et moi
avons déjeuné ensemble et ilm’a dit
qu’il était prêt à m’aider parce qu’il
avait confiance en moi et envie de
me voir revenir au niveau qui était le
mien.

– Vous communiquez du
regard avec lui sur le court…

– Le regard, oui, ça compte. Il me
connaît depuis que je suis vraiment
gamin. Il est comme un deuxième
père pour moi. J’allais chez lui quand
j’étais tout petit. Il m’avait dit :
« Cela ne va pas être facile » et ça ne
l’a pas été, mais la victoire est là,
aujourd’hui (assortie d’une victoire
en double, avec Tsonga).

– Cela vous a-t-il fait de la
peine quand on a parlé de vous
commed’un vétéran, un joueur
en semi-retraite ?

– Bien sûr ! Et je l’ai dit parce que ça
manquait complètement de respect
à mon égard. Combien de Français
ont été dans les cinq premiers mondiaux
et gagné la Coupe Davis ?
Quand on dit que je ne joue plus à
mon niveau, je l’accepte parce que
c’est vrai.Mais il y a un minimum de
respect à avoir.

– Comment va se passer votre
arrivée à Bercy ? Vous affrontez
de nouveau Tsonga, dans la
perspective d’affronter Gasquet…

– Ce sera spécial, je vais arriver avec
de la confiance et un peu de fatigue,
mais de la bonne fatigue. Je n’ai pas
trop envie de penser à “mon arrivée
à Paris”. Il faut juste essayer de garder
la motivation.

– Votre but est derevenir dans
le top 10, cela vous ferait-il
plaisir de redevenir numéro 1
français ?

– Ce n’est pas monobjectif. J’ai déjà
planifié mon entraînement de
novembre-décembre. J’ai des ambitions
pour l’année prochaine. Revenir
dans les dix estmon objectif. Si je
suis dans les dix,mais troisième français,
je serai très content. Cela voudra
dire que l’on a une belle équipe
de Coupe Davis !

– À ce propos, vous allez avoir
une réunion importante au
sujet de la Coupe Davis, ce lundi
matin…

– J’en ai déjà parlé : je pense que
Guy Forget et Patrice Hagelauer sont
les deux personnes les plus aptes à
leur poste en Coupe Davis. »
DOMINIQUE BONNOT