Ivan Lendl est un joueur de tennis tchèque né le 7 mars 1960 à Ostrava. Lendl est devenu citoyen américain en 1992. Seuls deux de ses titres auront été remportés sous sa nouvelle nationalité. Lendl est probablement l'un des joueurs qui aura le plus marqué l'histoire du tennis.
La révolution Lendl dans le tennis pro
Lendl a marqué l'histoire par son jeu de fond de court, plus offensif que ceux de ses prédécesseurs (Björn Borg, Guillermo Vilas) mais aussi par son professionnalisme à toute épreuve. Ivan Lendl effectuait une préparation physique et stratégique très poussée avec son entraineur l'australien Tony Roche, ancien vainqueur de Roland-Garros.
Le public, notamment français, soutenait peu Lendl lui reprochant un côté antipathique. Lendl possède un des plus beaux palmarès de l'histoire du tennis moderne : 270 semaines numéro un mondial, 8 tournois du grand chelem, 94 titres, 1 coupe Davis.
John McEnroe un de ses adversaires les plus acharnés reconnaît dans sa biographie Lendl comme un adversaire redoutable qui transforma plus le tennis qu'aucun de ses contemporains immédiats.
L'approche extrêmement posée qu'adoptent certains pros d'aujourd'hui (Andre Agassi ou Justine Henin-Hardenne par exemple) se situe dans la droite lignée de ce qui a fait d'Ivan Lendl un des plus grands champions du XXe siècle. Lendl fournit un travail de tous les instants et une approche méthodique parfaitement adaptée aux exigences du sport moderne.
Si elle peut paraître classique, la préparation Lendl (que subit le jeune Sampras à l'hiver 1989-1990, peu avant son premier triomphe à l'US Open) détonnait dans les années 1980. Les joueurs de l'époque ne se refusaient ni sorties, ni boissons. Les standards minimaux de diététique étaient à l'époque très bas. Avec Lendl, tout a changé, et le tennis est entré dans l'ère du professionnalisme.
Des débuts difficiles : la « poule mouillée »
Au point de vue de la carrière, Ivan Lendl issu d'une famille de tennismen (sa mère numéro un tchécoslovaque), fut le premier champion du monde juniors de l'histoire en 1978. Rapidement, il s'imposa sur le grand circuit où régnaient encore les 4 as de l'époque, Björn Borg, Jimmy Connors, John McEnroe et Guillermo Vilas. Vainqueur de 7 tournois en 1980, il atteignit sa première finale de grand chelem à Roland-Garros 1981, où il prit deux sets à Björn Borg, qui remportait là son dernier titre du Grand Chelem. Jusqu'en 1984, Ivan Lendl traîna la réputation d'être ce que Connors appelait une « poule mouillée ». En effet, il parvenait à s'imposer très souvent sur le circuit : 10 titres en 1981, 15 en 1982, 7 en 1983, mais échouait sans cesse en finale de Grand Chelem.
À l'US Open 1982 (Connors), 1983 (Connors), en Australie la même année (Wilander), ainsi qu'aux Masters 1980 et 1983, Lendl avait échoué. Comme grands titres, à la veille de la saison 1984, il ne comptait que deux Masters (1981, 1982) et une coupe Davis (1980).
Le duel avec McEnroe
Mais sa persévérance finit par l'emporter sur McEnroe : à Roland-Garros en 1984, dans une finale dramatique, il remonta de deux sets à 0, trois balles de break dans la 3e manche pour finalement s'imposer contre un Américain effondré.
À 24 ans, beaucoup plus tardivement que les autres grands joueurs de son sport, Lendl entrait dans l'histoire. Il laissa certes la suite de la saison 1984 à McEnroe (qui le battit à l'US Open), avant de prendre définitivement le dessus sur l'Américain en 1985, chez lui, lors de l'US Open.
Alors qu'il avait perdu face à Wilander le tournoi de Roland-Garros en 1985, et que McEnroe avait été surpris en quarts de Wimbledon par le sud-africain Kevin Curren, les deux joueurs se retrouvèrent à jouer la première place mondiale en finale. En fait de match, on assista au cavalier seul du tchécoslovaque qui prenait la première place mondiale pour les 3 années qui suivirent. John McEnroe ne regagna plus de grand chelem. Lendl enchaîna par une victoire au Masters 1985.
Les duels Lendl-McEnroe avaient ceci de particulier qu'ils constituaient une opposition totale : le côté pince sans rire, froid, méthodique d'un joueur de fond de court travailleur contre l'approche inspirée d'un génie du jeu d'attaque, souvent incontrôlable. Cette opposition, qui connut un apogée dramatique à Roland-Garros en 1984, s'acheva avec la crise de confiance que connut l'Américain à la fin de 1985. Resteraient les souvenirs et pour l'Américain, les regrets de ne pas avoir gagné le grand titre qui lui manque.
Le règne 1985-1990
En 1986, il écrasa la concurrence à Paris et à New York mais échoua en finale de Wimbledon face au jeune Allemand de l'ouest Boris Becker. Pour Lendl, le tournoi londonien allait devenir son chemin de croix. Une 4e victoire au Masters ne corrigeait pas ce sentiment. En 1987, Lendl continua sur sa lancée, remportant les titres parisien (Roland-Garros) et new-yorkais (US Open et Masters). Mais encore une fois il échoua à Wimbledon, cette fois face à l'Australien Pat Cash, joueur fragile et fantasque qui se trouvait cette année-là en état de grâce.
1988, année Wilander, vit Lendl échouer partout : en Australie, autre tournoi qui se refusait à lui, en France, à Londres et à l'US Open. Même le Masters ne lui sourit pas. Beaucoup pensaient alors qu'entre le suédois de 23 ans et le tchécoslovaque de 28 ans le flambeau venait de passer. Et pourtant Wilander, à la fin de son petit chelem, eut beau prendre la première place de Lendl, il ne s'y maintint que 20 semaines avant de sombrer définitivement.
Et Lendl de reprendre et garder sa première place jusqu'à l'été 1990. Il parvint à s'imposer en Australie à deux reprises (face à Mečíř et Edberg) mais échouera à Roland-Garros en 1989 en huitième de finale dans un match, resté dans les mémoires, face au jeune Américain Michael Chang. En 5 sets, cet adolescent de 17 ans, perclus de crampes à la fin de son match, triompha du favori et numéro un mondial. Usant de tous les stratagèmes possibles, n'hésitant pas à servir à la cuiller ou à se placer à proximité de la ligne de carré de service pour retourner, Chang provoqua la fureur du tchécoslovaque qui quitta Roland-Garros et n'y revint qu'en 1992 : il voulait se consacrer à Wimbledon, son tournoi maudit.
Le lent déclin
Cela ne lui fut d'aucune utilité : il ne gagna jamais à Londres. Pour un joueur de fond de court comme lui, il aurait fallu arriver dans une période moins féconde en excellents joueurs de gazon (McEnroe, Edberg et Becker). Il perdit également la finale de l'US Open 1989, sa 8e consécutive à New York (record absolu).
Les dernières années ne furent qu'un lent recul : dernière finale en grand chelem face à Becker à l'Australian 91, dernière demi-finale à l'US Open la même année face à Edberg, il quitte les 10 meilleurs à la fin 1992 (alors qu'il venait de prendre la nationalité américaine), puis, rattrapé par des problèmes de dos, abandonna le tennis professionnel à l'automne 1994. Il se reconvertit alors quelques temps dans le golf, où il ne connut guère de succès.
Bilan
94 titres remportés dont :
* 2 Open d'Australie 1989, 1990 (2 finales perdues en 1983 et 1991)
* 3 Roland-Garros 1984, 1986, 1987 (2 finales perdues en 1981 et 1985)
* 2 défaites en finale de Wimbledon (1986, 1987, 5 défaites en demi-finales en 1983, 1984, 1988, 1989, 1990)
* 3 US Open 1985, 1986, 1987 (5 finales perdues en 1982, 1983, 1984, 1988 et 1989)
* 5 Masters 1981, 1982, 1985, 1986, 1987 (4 finales perdues 1980, 1983, 1984, 1988 : record de 9 finales consécutives !)
* 1 Coupe Davis 1980 (seule victoire de la Tchécoslovaquie)
Il est le joueur qui a disputé le plus de finales de grand chelem dans l'histoire, celui qui a le plus gagné de matches au Masters, le 2e plus long règne de l'histoire à la première place mondiale (derrière Sampras).
En outre il a gagné Monte-Carlo en 1985, Key Biscayne et Rome en 1986, Hambourg et l' Open du Canada en 1987, Monte-Carlo, Rome et l' Open du Canada en 1988, Key Biscayne, Hambourg et l' Open du Canada en 1989.