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| JO-WILFRIED TSONGA | |
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arabem N°1 Mondial
Nombre de messages : 6046 Age : 44 Localisation : Paris Joueur : Gasquet,Tsonga,Monfils,Federer,nadal Joueuse : Rezai Points : 34256 Date d'inscription : 09/11/2006
| Sujet: Re: JO-WILFRIED TSONGA Lun 21 Jan - 15:09 | |
| Tout s’explique…
Un grand Tsonga, un petit orteil douloureux et, surtout, ses propres erreurs ; Richard Gasquet ne manquait pas de matière pour comprendre son échec.
C’ÉTAIT TRISTE comme un dimanche. Comme celui de l’année dernière, quand l’Open d’Australie de Richard Gasquet s’était terminé, déjà en huitièmes de finale, contre le platane Tommy Robredo. Hier, contre un tronc encore plus épais, celui de Tsonga, le numéro 1 français a de nouveau cassé sa pipe. Pour à peu près les mêmes raisons… L’originalité, cette fois, vint dudouble effet nuisible d’un petit orteil et d’une grande arène. « Depuis plusieurs jours, jemebourre d’anti-inflammatoires à cause d’une douleur au petit orteil du pied droit, informait Gasquet. Je ne sais pas ce que c’est exactement puisque je n’ai pas encore passé de radio. Le lendemain du match contre Lopez, avant d’avoir pris du Voltaren, je pouvais à peine poser le pied par terre. Contre Jo, c’était gênant, je me suis fait soigner par le kiné pendant le match, mais ce n’est pas pour ça que j’ai perdu. » C’était l’orteil. Passons à la grande arène. Gasquet n’avait jamais oeuvré dans la Rod Laver Arena et la chimie entre l’homme et la scène ne s’est pas faite d’un claquement de revers.« Je n’avais pas le court dans l’oeil et les sensations ne sont pas venues tout de suite. » Ça, non. Que penser en effet d’un premier set où Gasquet parut mou-mou, presque absent ? « J’ai été ridicule dans ce set », solda-t-il franchement. La suite ne fut certes pas aussi vide, mais jamais vraiment pleine. N’oublions pas que, sans un jeu de service raté à 6-5, Tsonga aurait mené deux sets à rien, sans qu’il y ait lieu de lever un seul sourcil. Au début du troisième set, Gasquet connut enfin une période plus faste. Il servit mieux, avança dans le terrain et donna l’impression de ne plus vouloir subir. Cela ne dura pas longtemps. « Je ne suis pas passé à travers, mais je n’ai pas joué comme j’aurais dû, admit-il. J’ai trop couru et, si j’accepte ça, jeme carbonise vite. J’étais trop loin demaligne de fond, je n’ai pas assez osé attaquer le premier. Cela dit, si je gagne le tie-break du troisième set, le match peut tourner. » Brillant contre Lopez, prometteur contre Andreev, Gasquet a donc fini par remettre les pieds dans ses vieux travers. Il les connaît par coeur, il doit maintenant les jeter au fond d’un puits. Lucide sur ses défauts, Gasquet ne voulait surtout pas passer sous silence une autre raison majeure de son échec : l’ami Jo. « Il a fait un gros match, il est en pleine confiance, bravo à lui. Quand il joue comme ça, il vaut sans problème une place dans le top 10. Quitte à perdre, je préfère que ce soit contre un copain. » – F. Be.
Et maintenant, Youzhny
En quarts de finale, Tsonga affrontera le Russe, 14e mondial et invaincu en neuf matches cette année. MELBOURNE – de notre envoyé spécial POUR AVOIR FAIT le ménage dans sa partie de tableau, en nettoyant les têtes de série nos 8 et 9, Jo-Wilfried Tsonga se voit proposer en quarts de finale un adversaire classé 14e mondial, Mikhaïl Youzhny, vingt-cinq ans. C’est toujours mieux qu’un Federer ou un Djokovic, mais a-t-il gagné pour autant au change ? Pas si sûr. FAUT-IL AVOIR PEUR DE YOUZHNY ? Oui. D’abord parce qu’il est le joueur au monde dont le rapport victoires-défaite(s) est le plus parlant depuis le début de l’année : 9-0 ! Vainqueur à Chennai le 6 janvier, il avait collé une raclée mémorable à Rafael Nadal en finale (6-0, 6-1). Bémol : l’Espagnol sortait d’un combat épique de trois heures cinquante-quatre minutes, la veille, pour se sortir des griffes de son compatriote Carlos Moya en demi-finales. Sur la route de son titre, Youzhny n’a perdu qu’un set (contre Roger-Vasselin), ses autres victoires (Vanek, Malisse, Cilic) se transformant en promenades de santé. À Melbourne, hormis un premier set gâché face à Seppi au 2e tour, il déroule. « Aujourd’hui, je réussissais tout ce que je voulais. Mais, demain, tout peut arriver… » Le bourreau de Mathieu (en finale de Coupe Davis 2002, à Bercy) se connaît bien : il sait tout faire, mais peut subitement perdre le fil et se laisser submerger par ses émotions. Et, quand le train déraille, il ne fait pas semblant. Ce qui explique les préférences de Tsonga pour ce Russe-ci : « Je n’ai pas le souvenir qu’il soit allé très loin en Grand Chelem. Une demi-finale (US Open 2006) ? Ouais, vu son talent, il aurait pu faire mieux, car c’est un beau joueur. Ça me laisse penser que j’ai ma chance. Davydenko, ça m’aurait inquiété plus, parce qu’il retourne l’acier… » TSONGA DOIT-IL ABORDER CE MATCH COMME LES AUTRES ? Oui… et non. Pour préparer son premier quart de finale en Grand Chelem, le Français doit conserver sa routine des entre-deux-tours précédents. « On va garder notre petit rituel, explique Éric Winogradsky, son coach fédéral depuis quatre ans. Demain (la nuit dernière), on reparlera tranquillement de son match (contre Gasquet) et on commencera à réfléchir au suivant. J’espère qu’il va profiter de son entraînement pour retaper dans la balle comme il aime bien le faire, en mettant du rythme, en retrouvant ses bases de façon à se reconfigurer correctement après un match franco-français de niveau moyen face àRichard parce qu’extrêmement difficile mentalement. » Quand il entrera sur le court face à Youzhny, il ne restera plus que huit joueurs dans le tableau. Une vision qui peut donner le tournis à un débutant à ce très haut niveau. « Il va falloir passer à autre chose, suggère “Wino”. L’idéal serait de faire comme si un deuxième tournoi commençait. Jusqu’à présent, Jo n’avait jamais pu enchaîner après une belle victoire. Il l’a fait après Murray contre un joueur moins fort (Warburg). Pour lui, qui n’a pas encore l’expérience de ce genre d’événements, le plus important est d’essayer de mettre de côté tout ce qu’il a fait jusqu’à présent pour pouvoir repartir comme il l’a fait au 2e tour. C’est de l’expérience qu’il emmagasine. » TSONGA PEUT-IL VOIR PLUS LOIN ? Oui. Selon son coach, il a l’étoffe d’un finaliste. « Parce que tous les axes de travail de cet hiver, il a les coucougnettes de s’en servir, se réjouitil. Parce qu’il travaille commeun damné,même quand il n’a pas de match. Quand il est arrivé l’année dernière sur le circuit majeur, il a vu que les meilleurs bossaient tous les jours. Et dur. Alors il fait pareil. Enfin, parce que, mentalement, je ne pense pas me tromper en disant qu’il est costaud. Aujourd’hui encore (hier), quand le match s’est équilibré, il a trouvé les ressources nécessaires pour rester dans la bagarre sans jouer son meilleur tennis ; c’est le signe de capacités mentales élevées. » Le portrait robot du joueur Tsonga est dressé. Il ressemble trait pour trait à celui d’un futur grand. ROMAIN LEFEBVRE | |
| | | arabem N°1 Mondial
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| Sujet: Re: JO-WILFRIED TSONGA Mer 23 Jan - 9:52 | |
| «A star is born»
JIM COURIER, ancien numéro 1 mondial, et tous les témoins de la démonstration de Tsonga sont convaincus d’avoir assisté à l’éclosion d’un champion.
UN DÉLUGE d’éloges s’est abattu sur Jo-Wilfried Tsonga, hier matin, peu après minuit, heure de Melbourne. Rarement pareille démonstration de force et d’audace, pour déblayer la route d’une première demi-finale en Grand Chelem, avait déclenché une telle unanimité parmi les observateurs. Le plus prestigieux d’entre eux, depuis sa cabine de commentateur dressée dans un coin du court, n’attendit pas la fin du match pour s’enflammer. Au micro de la télé australienne, Jim Courier, ancien numéro 1 mondial, quatre titres du Grand Chelem au compteur, débitait : « Ce gars est dans un rêve… C’est un vaisseau spatial dans le tableau… Il a totalement pris possession du court… Il est relax, mais il a des tripes… Son coup droit estun coup demassue… »Plus tard, dans son rôle de speaker de la Rod Laver Arena, il osa même accompagner la sortie du déménageur manceau sous l’ovation du public en articulant ces mots : « A star is born ! » « Une étoile est née », c’était le titre de une de L’Équipe au lendemain de la victoire de Yannick Noah à Roland-Garros, le 5 juin 1983. Vingtcinq ans après, plus que ses origines africaines, c’est le panache déployé par Tsonga pour tailler en pièces Mikhaïl Youzhny, 14e mondial, qui invitait à la comparaison : « Il m’a rappelé Yannick par certains côtés, s’enthousiasmait Guy Forget. Parce qu’il va chercher les points au filet. Par rapport à “ Yan ”, il retourne beaucoup mieux, il a des coups de fond de court nettement plus puissants. Donc, un fonds de jeu plus impressionnant. Il va moins au filet, mais quand il y va, il a une telle détente, une telle puissance qu’il est capable de jouer des volées très dures, à l’arraché. Il a aussi le même style de service très lifté. Et surtout, on sent qu’il a un truc qui passe avec le public, comme l’avait Yannick. Et ça, c’est inné… » Au petit jeu des ressemblances, Courier, tout juste sorti de l’arène, avançait : « Il a une puissance très “ facile ”. Des qualités naturelles, comme Safin. Tout semble aisé. Il a une excellente technique. Il est bon de tous les points du court. Son déplacement est excellent. Physiquement, il a des qualités de top 5. Ce type est prometteur, vous n’avez pas fini d’écrire de belles choses sur lui… » Youzhny : « Contre Nadal, il a ses chances » Top 5, Jo ? Et pourquoi pas plus haut ? Nicolas Escudé, demi-finaliste icimêmeil y a dix ans, renchérissait : « Il se retrouve parmi les quatre meilleurs de cet Open d’Australie ; en termes de niveau de jeu sur ce tournoi, il n’est pas loin des quatre meilleurs au monde. Coller trois petits sets à un joueur étalon comme Youzhny, c’est tout simplement monumental ! » Escudé 1998 - Tsonga 2008 : oserait-on une nouvelle comparaison ? « Oui, parce qu’il est en demies, mais il y en a eu d’autres entre-temps (Grosjean et Clément en 2001), dit le jeune retraité. J’espère qu’il va aller plus loin. Moi, en demies, j’étais arrivé limite, rentrant en chaise roulante sur le terrain, lessivé physiquement après trois matches en cinq sets en étant remonté de deux sets zéro. Jo a beaucoup plus de chances d’arriver à faire une belle demie que moi à l’époque… » Seulement 38e cette semaine, Tsonga est assuré de grimper d’une dizaine de places au prochain classement ATP, voire plus si l’aventure le pousse encore. Surtout, il a gagné l’estime de ses pairs. Marc Gicquel : « Il est méga impressionnant. Il est partout, puissant, agressif, ne fait pas de faute. Dans la tête, il est là, il va chercher les points, il ose. C’est largement mérité parce que l’autre n’a rien lâché du début à la fin. » Le coach du Breton, Rodolphe Gilbert, voit plus loin : « Je suis même impatient de le voir contre Nadal dans deux jours. S’il continuecomme ça, il peut lui casser les bonbons… Ce qui m’a impressionné, c’est son engagement et son relâchement. Pour le déborder, Youzhny devait faire des coups de Martien. Il a une couverture de terrain du fond du court, il y va, il fait des glissades, il ramène, on se régale à le regarder. » « Il fait plaisir à tout le monde ! », insistait Forget. À quelques exceptions près, toutefois. De l’autre côté du filet, Youzhny a moyennement apprécié le spectacle. Peu disert après la défaite, le Russe lâchait, mâchoire serrée : « Il sert bien, c’est clair, mais c’est aussi son deuxième coup aprèsmonretour qui m’a fait mal. Je ne peux pas dire qu’il va battre Nadal, mais il a ses chances. » Éric Winogradsky, compagnon de route de Jo depuis quatre ans, préférait se délecter de l’instant présent. Après tant de galères partagées, pas question de se projeter au-delà de cette vague de bonheur. « Là, je suis très ému, soufflait le coach. Il a été phénoménal, extra du début à la fin. Finalement, c’est pas une blague, hein ? C’est juste mérité. Ce que j’ai surtout aimé, c’est la manière et l’attitude, sa faculté à ne pas se laisser rattraper par ses émotions. Jo a un gros coeur, il donne beaucoup et il reçoit beaucoup. À un moment donné, quand il y aun flux trop important dans un sens ou dans l’autre, ça peut faire perdre le fil. Là, non. J’avais l’impression de voir sur le terrain un gars qui avait déjà fait plusieurs quarts en Grand Chelem ! Il était serein, under control… Il est allé chercher ce match comme un champion. Et puis, il a la banane en permanence, c’est beau… » ROMAIN LEFEBVRE et FRÉDÉRIC BERNÈS (avec Ph. B.) | |
| | | arabem N°1 Mondial
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| Sujet: Re: JO-WILFRIED TSONGA Mer 23 Jan - 9:54 | |
| Les risettes du Mans
Ambiance à Coulaines, dans le premier club de Tsonga près du Mans. Avec papa et maman entre deux cours…
DIDIER ET EVELYNE, bienvenue en enfer médiatique !Ces jours derniers,on sentait les parents de Jo tourneboulés par ce foudroyant déferlement d’attentions autour de leur famille.Mais après avoir diffusé tant d’exploits noctambules, la télé familiale avait malencontreusement lâché lundi, les contraignant à un exil dans le club d’enfance de Jo où les attendaient pêle-mêle quelques adhérents émus du très spacieux JS de Coulaines-Trois-Vallées et la cohorte frétillante des médias. Cerné dans le berceau même des premiers exploits, Didier, professeur de sciences physiques, était arrivé en provenance de son collège d’Yvré-l’Evêque au moment même du coup d’envoi, annoncé en live sur Eurosport et sous les flashes crépitants des appareils photos. « Quels ont été vos derniers mots pour Jo ? », lui demandait-on. « Aucun, j’ai raté notre connexion Skype avec lui hier à cause de vous, vous me harcelez ! », rétorquait-il en ne rigolant qu’à moitié, déjà dans le match. Enseignante dans un institut spécialisé, Evelyne avait eu les horaires moins coulants en cette matinée, ratant le premier set qu’elle avait suivi au gré des vibrations de SMS reçus sur son portable. « Une convention avec mes élèves », plaisantera- t-elle. Quatre-vingt-dix minutes de crispation plus tard, soldées par une salve d’applaudissements, Jo-Wilfried Tsonga avait écrit une nouvelle page d’histoire dans ce club niché dans la verdure mancelle. Il avait débarqué là à huit ans, semblable à l’image renvoyée des antipodes par les faisceaux de la télé.« Le Jo que je vois, c’est celui que j’ai toujours reconnu, décryptait sobrement Franck Lefay, le grand prof barbichu qui avait procédé aux premiers réglages tsonguiens. Gros coup droit, gros service, recherche du beau coup, déjà… Et quand j’entends parler “ Wino ” (son coach) de sa faculté à travailler, je revois Jo, petit. Il voulait toujours s’entraîner. Quand je le sentais fatigué, le seul subterfuge que j’avais trouvé, c’était de dire que je n’étais pas là le lendemain. Sinon, il n’acceptait pas de ne pas venir taper dans la balle… » « Une énergie immense » Parti à treize ans pour le centre de Ligue de Poitiers, le poli et consciencieux garnement n’oublia jamais le lieu des premières classes, jamais avare d’une visite. « C’était après son 8e de finale à Wimbledon l’an dernier, se souvenait Yvette Lefay, présidente du club. Il était venu nous dire bonjour. C’est un gars charmant avec une famille charmante et je suis persuadée que sa réussite vient de là. Il est gentil, quoi ! À l’époque, il jouait nettement mieux que les autres, mais socialement, psychologiquement, il n’écrasait pas ses partenaires. »Etquand l’attachant fils prodigue finit par terrasser Youzhny, c’est tout naturellement que l’émotion gagna les convives du raoût matinal. « Jo, c’est une énergie immense pour tout son entourage, racontait sa maman resplendissante. Je n’en reviens même pas. Moi, je ne dors pas depuis une semaine ou presque à le regarder à la télé et j’ai la même énergie tous les jours… Tout petit déjà, il avait cette faculté. On lui faisait faire des randonnées difficiles et il nous épatait par sa faculté à être devant. Il a marché très tôt, il a tout de suite attrapé n’importe quelle raquette et je le revois encore devant le miroir en train de répéter les gestes pour s’appliquer à faire quelque chose de beau, devant son public imaginaire. Et maintenant, c’est l’euphorie, pour tous. Sa grande soeur nous dit qu’elle ne pose plus les pieds sur terre ! » Didier, le papa, était aussi en lévitation. « Ému, monsieur Tsonga ? – C’est époustouflant ! On l’attendait et il est là, n’est-ce pas ? – Et maintenant ? – Jo n’a pas fait tout ce chemin pour s’arrêter… – Jo vous a rendu hommage pour la qualité de son service… – Demandez à son prof, il m’a vu servir (rires.) Mon côté handballeur, j’ai un bras ! Bon, je vous laisse, je dois y aller. J’ai cours, j’ai d’autres enfants à charge. » Evelyne aussi devait y aller. Elle était déjà en retard. Revenue vers 17 heures à la maison, elle arrivait juste pour intercepter un appel de son fils. « Jo… Toi, tu es un homme incroyable, non ? » FRANCK RAMELLA
ÉRIC WINOGRADSKY, le coach de Tsonga, est convaincu que son élève a la moelle pour tourmenter Rafael Nadal. « J’y crois»
IL Y A CINQ MOIS, Jo-Wilfried défiait Nadal au troisième tour de l’US Open. Il avait plié en trois sets…
– C’est vrai et je suis sûr qu’il n’a pas oublié qu’il l’avait bien secoué au premier set. Après, ç’avait été beaucoup trop dur pour lui. Mais c’était un autre contexte. Jo était arrivé à l’US Open après un été perturbé par un lumbago. C’était une course contre la montre pour le remettre dans une condition physique à peu près correcte. Je me rappelle que les sensations avec la balle n’étaient pas très bonnes. Ici, ce n’est pas la même histoire.
–Nadal est frais, il joue très bien, il a l’habitude des demi-finales en Grand Chelem. Ça risque d’être compliqué…
– Ça va être compliqué pour Nadal peut-être (il sourit).Bien sûr queRafael est un gros morceau, tout le monde le sait. Mais, maintenant, chaque fois que Jo met un pied sur un terrain, j’y crois. Et ce n’est pas dans la nature de Jo d’arrêter de regarder devant lui ou de se faire une montagne d’un adversaire.
– Pour vous, il va battre Nadal ?
– Je ne sais pas. C’est du sport, alors pourquoi pas ?… Jo a une expression pour bien faire comprendre comment il prend ses matches contre les gros clients. Il dit : “ C’est un mec avec deux bras et deux jambes, pareil que moi. ” Si la bagarre ne fait pas peur à Nadal, je peux vous dire qu’elle ne fait pas du tout peur non plus à Jo. » – F. Be. | |
| | | arabem N°1 Mondial
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| Sujet: Re: JO-WILFRIED TSONGA Mer 23 Jan - 10:00 | |
| Commeun grand
Étonnant de maîtrise, Jo-Wilfried Tsonga a dominé Mikhaïl Youzhny. Il retrouvera demain Rafael Nadal en demi-finales.
Vainqueur de Youzhny (7-5, 6-0, 7-6), Tsonga a exploité au mieux sa puissance. À vingt-deux ans, il fait irruption au plus haut niveau, sans pour autant forcer son talent. Mais Nadal arrive très frais en demi-finales, la première de sa carrière dans un tournoi du Grand Chelem sur dur. MELBOURNE – de notre envoyé spécial UNE FOIS SA TÂCHE accomplie, Jo-Wilfried Tsonga se laissa envahir par l’émotion. Convié par Jim Courier à répondre à son interview publique, au coin du court, il sentit sa voix trembloter et ses yeux se brouiller. Le moment était si grand, si beau qu’il n’arrivait pas à endiguer toutes les images qui affluaient, tous les souvenirs, tous les espoirs enfin concrétisés. Pfff !... Qu’il était dur de trouver les mots pour le dire. Il avait bien le droit de se laisser enfin aller. Pendant deux heures et quart, pour son premier quart de finale d’un tournoi du Grand Chelem, il avait donné une démonstration de maîtrise presque absolue : maîtrise de son jeu, mais aussi de la tension qui souvent inhibe les néophytes dans les grands événements. Un peu trop tendre encore en juillet dernier, quand il avait dû faire face à Richard Gasquet en huitièmes de finale sur le court no 1 à Wimbledon, il se sentait chez lui hier soir sur cette Rod Laver Arena où il avait déjà battu Andy Murray (9e mondial) et Richard Gasquet (8e). Hier, sa victime, Mikhaïl Youzhny, n’était « que » 14e mais le Russe, invaincu cette saison, restait sur une série de neuf victoires dont une en finale à Chennai contre un Rafael Nadal éreinté, et une autre en trois sets, deux jours plus tôt, sur Nikolay Davydenko. L’homme était doué et confiant. La manière à la fois brutale et sereine dont Tsonga a disposé de lui dans le match le plus important de sa jeune carrière ne trompe pas : comme il l’a affirmé ensuite, « Big Jo » est bien à sa place dans le dernier carré du tournoi. Onzième Français à disputer une demi-finale du Grand Chelem dans l’ère open, le sixième à Melbourne, Tsonga fait irruption, à vingt-deux ans, auniveau dont il a toujours rêvé. Il tire désormais parti de la puissance que lui confère sa carcasse (1,88 m pour 90 kg), mais il la remue aussi avec une vivacité presque digne de son quasi-sosie, Muhammad Ali, et il en optimise les capacités grâce à une tête bien pleine et bien claire. Un revers très méchant Au sortir de son entreprise de démolition de Youzhny, les éloges allaient bon train. Les comparaisons aussi. Joueurs actuels et anciens champions évoquaient Marat Safin pour le naturel de son jeu de fond de court et Yannick Noah pour sa présence, surtout au filet. Réussir l’alliage des talents de ces deux champions charismatiques constituerait une garantie de carrière en or. Tsonga n’en est pas encore tout à fait là, mais tous brûlent d’impatience à l’idée de le voir à l’oeuvre demain face à Rafael Nadal. Hier, pendant un set, le premier, il a fait admirer sa solidité en fond de court, sortant de son sac, pour épauler son service et son coup droit, un revers à deux mains très méchant qu’on ne lui connaissait pas vraiment : lâché croisé ou long de ligne, il surprit Youzhny plus d’une fois. Et surtout, il s’imposa comme le patron du court par sa carrure et son agressivité. Quand il eut conclu le premier set par un coup formidable, en retournant un smash, Youzhny mit six jeux, ceux d’un joli 6-0, à se remettre sur pieds. À défaut d’être le meilleur, le troisième set fut tout aussi prometteur. Car, face à un adversaire requinqué, Tsonga sut réagir sans s’affoler. Rassuré par un service qui lui évitait d’avoir à sauver la moindre balle de break, il attendit son heure. Elle faillit ne pas venir quand un sursaut du Russe permit à ce dernier d’obtenir une balle de set au tie-break. Sur les trois points suivants, Tsonga fit admirer tous ses registres : une volée réflexe, un service non retournable et un passing mortel. L’attaquant, le serveur et le défenseur réunis en un seul homme. L’idéal. Nadal au pas de charge Le Français n’est pas pour autant assuré de reprendre demain le rôle du finaliste surprise de l’Open d’Australie, tradition bien établie depuis dix ans. Car c’est maintenant Rafael Nadal qui lui barre la route. Nadal, il le connaît depuis les bancs de l’école de tennis. Plus récemment, l’Espagnol l’a dominé 7-6, 6-2, 6-1 au troisième tour du dernier US Open. Le score ressemble comme deux balles de tennis à tous ceux du Majorquin dans le tournoi, y compris hier contre Jarkko Nieminen : un premier set difficile puis, une fois la volonté adverse brisée, deux autres en déroulant (7-6, 6-3, 6-1). Gaucher comme lui, vainqueur de Tsonga en demi-finales à Adélaïde, le Finlandais cala en vue du but. Il se procura ainsi deux balles de premier set à 5-4, 15-40. Deux mauvais retours, un droit dans le couloir, l’autre trop court, l’empêchèrent de les capitaliser. Nadal se chargea ensuite de l’essorage de ses espérances. Ces deux balles de premier set sauvées par le Majorquin s’ajoutaient à celle qu’il avait écartée au premier tour contre Troicki et aux six de Gilles Simon au troisième. Il est comme ça le Rafa, il entrebâille la porte pour mieux vous la refermer sur les doigts. Ça fait mal ! Le voilà en demi-finales d’un tournoi du Grand Chelem sur dur pour la première fois. En parfaite santé apparente, il a traversé le tableau au pas de charge, sans gaspiller, pour une fois, la moindre goutte d’énergie. Mais Tsonga se sent frais et en appétit. Et biceps pour biceps, il n’a pas forcément à faire de complexe. PHILIPPE BOUIN
« Je suis où? »
JO-WILFRIED TSONGA avait perdu le nord juste après sa victoire déboussolante. Mais il se ressaisit vite pour se préparer face à Nadal. 1 h 10 du matin dans la salle de presse de Melbourne Park. Encore une bonne chambrée, malgré l’heure tardive, pour découvrir le phénomène Tsonga. Pas facile de trouver ses mots en anglais. Dans sa langue maternelle, le Manceau balance aussi lourd que sur le terrain. MELBOURNE – de notre envoyé spécial
« ALLONGÉ SUR le terrain après la balle de match, vous pensez à quoi ?
– Je ne sais plus où j’habite. Je me demande : je suis où ? Puis je me dis qu’il faut que j’aille serrer la main de quelqu’un, mais je sais plus très bien qui. Les émotions arrivent en vrac. Je suis un peu à la rue.
– Une première demi-finale de Grand Chelem, ça a de quoi déboussoler…
– Là, je me dis qu’avant-hier (la victoire sur Gasquet) c’était un peu mieux que ce que j’avais fait auparavant en Grand Chelem, mais que maintenant c’est beaucoup mieux. Que j’ai produit du gros jeu et gagné ma place parmi quatre grands champions…
– Donc, vous vous incluez dans les grands champions…
– Pardon, je me retrouve en effet avec trois grands champions.
– Quelle est la leçon decette victoire en quarts ?
– C’est la confirmation qu’il n’y a pas besoin de surjouer pour battre des grands champions. J’en suis capable en jouant simplement mon jeu à fond.
– Pourtant, ça n’a pas dû être facile de se préparer psychologiquement à votre premier quart en Grand Chelem ?
– Franchement, je n’étais pas du tout stressé. C’est vrai que cette attitude, c’est nouveau. Autrefois, j’aurais eu la boule au ventre avant d’entrer sur le court. Là, rien de tout ça. Dans les vestiaires, je tapotais tranquille sur l’ordinateur pour écouter de la musique. C’est plutôt moi qui ai décrispé mes entraîneurs. Juste avant d’entrer sur le court, j’ai avalé tranquille un muffin, et hop, on y va !
– Il y a eu quelques moments un peu délicats dans ce match mais, à chaque fois, vous avez montré une détermination sans faille. Vous avez toujours été comme ça ?
– Oui, c’est plutôt naturel chez moi. J’ai compris que, dans la vie, il fallait aller chercher les choses. Sur un terrain de tennis, c’est pareil.
« Je ne suis plus le même joueur »
– Quand même, dans le tiebreak, au troisième, ça s’est un peu compliqué. Vous êtes devenu plus tendu ?
– Non, pas vraiment. C’est lui qui s’est mis à mieux jouer. Il était bien dans le court. Je n’arrivais plus à le déborder.
– Cette balle de set contre vous, ce n’était pas évident à gérer. Qu’est-ce que vous vous êtes dit ?
– Que j’allais lui mettre un placard !
– Et sur la balle de match ?
– Que je ne devais pas faire de faute.
– Y a-t-il eu un moment dans le match où vous vous êtes affolé au vu de l’exploit que vous étiez en train d’accomplir ?
– Oui, à deux sets zéro, je me suis dit : “Ça commence à être chaud.” Mais j’ai réussi à oublier ça et à me concentrer sur le jeu.
– Qu’est-ce qui vous étonne le plus dans votre formidable aventure ?
– Que ça arrive si vite. Je connaissais mes capacités, mais tout s’est enchaîné à une telle vitesse !
– Après votre victoire sur Richard Gasquet, vous disiez : “C’est une blague.” Maintenant, quelle est l’expression appropriée ?
– C’est une plaisanterie !
– Les spectateurs étaient derrière vous…
– Oui, je l’apprécie beaucoup. Il y avait toute une petite bande de Français bien sympathiques. Des gars qui étaient venus pour mon premier match. J’ai fait des photos avec eux, je leur ai dit que je comptais sur eux pour la suite. Et ils sont venus.
– Leur soutien ne sera pas de trop pour affronter Nadal. Il vous a battu l’an dernier à Flushing Meadows. Quel souvenir en gardez-vous ?
– Honnêtement ? Que je n’étais pas loin. C’est vrai qu’il court beaucoup et qu’à la longue ça peut vous user. Mais il a deux bras et deux jambes comme moi. Et je ne suis plus le même joueur. J’ai progressé dans pas mal de domaines. Le service, par exemple. S’il veut m’attaquer de ce côté, qu’il y vienne. J’ai acquis de l’expérience depuis. Franchement, j’y crois. » PASCAL COVILLE | |
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| Sujet: Re: JO-WILFRIED TSONGA Mer 23 Jan - 10:10 | |
| L’ÉDITO
LEdSeschchieantss !neOnfonnet pas jurerait pas que ce vieux proverbe a cours dans la région mancelle, où les parents de Jo-Wilfried Tsonga veillent tard en ces nuits de pleine lune, mais tout de même. Ce proverbe, qui ressemble à une morale griffée La Fontaine, renvoie en fait à une jolie fable sur les vertus de la famille. Avec, toutefois, l’impression de l’avoir déjà lue… Cela ne vous dit rien, cette histoire d’un père originaire du Congo (Brazzaville), ancien handballeur de talent devenu prof de physique dans la Sarthe et géniteur de deux talents prometteurs : Enzo, basketteur de dix-sept ans et 1,93 m au Centre fédéral de l’INSEP, et Jo-Wilfried, tennisman de vingt-deux ans et 1,88 m, présentement demi-finaliste de l’Open d’Australie, à Melbourne ? Un père, donc, qui a transmis à ses enfants un physique digne de la nouvelle génération athlétique et des chromosomes génétiquement influencés par sa seule passion du sport… Cet air de famille avec la Saga Africa des Noah a dû vous sauter aux yeux, évidemment. Un père d’origine camerounaise, footballeur professionnel à Sedan, un fils – Yannick – joueur de tennis et vainqueur du tournoi de Roland-Garros en 1983 et un petit-fils – Joakim – basketteur en NBA, à Chicago : là encore, on retrouve, avec cette variabilité des disciplines qui ne fait que traduire l’amour du sport en général, une dimension physique qui permet de s’asseoir au banquet des géants. S’agissant pour l’heure de Jo-Wilfried Tsonga, dont on dit qu’il ressemble physiquement à Muhammad Ali – avec vingt kilos de moins mais autant de punch – et à Yannick Noah – pour l’envergure, la présence au filet et le charisme –, la prudence recommande de ne pas s’emballer dans l’euphorie de l’instant. Surtout au moment où il va rencontrer en demi-finales Rafael Nadal, monstre du genre auquel la surface « dure mais lente » de Melbourne semble remettre les pieds sur une terre où il est imbattable… Là-dessus, on serait volontiers réservé si Jim Courier, expert passé de la raquette au micro sur le central australien, n’avait montré une parfaite adaptation de son patronyme au laconisme des e-mails en déclarant : « A star is born », une étoile est née. Message reçu, quoi qu’il arrive. | |
| | | arabem N°1 Mondial
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| Sujet: Re: JO-WILFRIED TSONGA Ven 25 Jan - 12:51 | |
| « Je me suis fait rêver»
JO-WILFRIED TSONGA, du plaisir plein les mirettes, n’en revenait pas d’avoir touché la grâce à ce point.
C’est la foule des grands soirs dans la salle de conférences de presse. D’où qu’on vienne, onveut entendre ce garçon parler de ce qu’il a fait. Il entre. « Bonsoir, bonsoir... Ah ! ça fait plaisir de vous voir tous les deux soirs comme ça ! » Les questions dévalent vers lui, d’abord en anglais. Parfois, Jo est lost in translation. Mais il a un truc imparable pour terminer une phrase sans la finir : il sourit. Vous avez aimé le numéro sidérant sur le court, alors vous aimerez aussi l’interview.
MELBOURNE – de notre envoyé spécial
« APRÈS GASQUET, vous disiez : “C’est une blague !” Après Youzhny :“C’est une plaisanterie !” Après Nadal, c’est quoi ?
– Ouh ! la la, je ne sais plus… Aujourd’hui, c’est clairement une grosse connerie ! Ça vous va ? (Il éclate de rire.) Je n’ai plus de mots pour décrire. J’ai fait un grand match et je crois quemon jeu a fait rêver les gens. Moi-même, je me suis fait rêver.
– Qu’est-ce qui s’est passé dans cette demi-finale ?
– Une folie, c’était une folie ! J’ai fait des volées spatiales, des trucs dos au filet, des trucs bizarres qui devenaient de jolies volées amorties. C’était juste magique. C’est le match comme on se le fait en rêve : le public qui me soutient dès que je lève le petit doigt, les coups qui partent tout seuls…
– Et c’était en demi-finales de l’Open d’Australie, contre Nadal…
– C’est ce qu’il y a de plus incroyable. Faire un match de cette qualité, ce jour-là, dans ce contextelà, contre ce joueur-là. Je ne m’y attendais pas dutout.Àchaque shot, j’avais l’impression que je le mettais assez loin. J’ai choisi le bon jour, non ?
– Nadal a dit que vous étiez imbattable…
– Je pense que ce soir j’étais en forme. (Il rit.)
– Il a également dit qu’il ne s’attendait pas à voir un tel niveau de jeu, pas même chez Federer…
– Ah, quand même… C’est une énorme fierté d’entendre ça.
– Balle de match. Vous n’explosez pas de joie, tout reste à l’intérieur…
– Franchement, ce n’est pas du tout pensé. C’est fini, mais je ne réalise rien. Je veux tellement jouer la balle de match comme un point normal qu’au moment où ça se termine, eh ben, rien… Après, je lui serre la main et je me dis : “Attends, tu viens de faire un truc monstrueux”. C’est là que je me rends compte, pas avant. En fait, j’étais tellement heureux d’être là, je prenais tellement de plaisir que j’aurais peut-être voulu que ça dure encore… Ou alors, dans ma tête, j’étais déjà ailleurs, j’étais parti.
– Où ?
– Chez mes parents, avec ma famille, près de mes amis…
– Aviez-vous déjà atteint un niveau aussi insensé ?
– Jamais, jamais, jamais. Nulle part, à aucun moment, contre qui que ce soit. J’avais l’impression que je ne pouvais pas rater. Je me disais : “Ah bon, ce soir, ça marche comme ça ? Alo r s , j e continue !” Le truc de fou, quoi. Je pensais : “Tiens, là, j e v a i s mettre un coup droit long de ligne... Eh ben, ça marche, c’est super !” C’était comme un jeu vidéo ! Je me sentais intouchable.
– Comment vous sentiez-vous avant d’entrer sur le court ?
– Encore plus relâché qu’avant le quart de finale contre Youzhny. Je me suis dit qu’il fallait prendre ce match comme si c’était un autre, quitte à exagérer dans cette idée.
– À latélévision, nous avons vu les images dans le couloir des vestiaires. Nadal faisait des bonds pendant que vous étiez complètement immobile…
– Dans les vestiaires, déjà, je le voyais sauter partout. Je me disais : “Mais il va faire des bondscomme ça tout le temps ou est-ce qu’il se fatigue un peu et il lui en manquera s u r l e c o u r t ? ” C ’ e s t s a f a ç o n d’être. Il a dû se rendre compte que ses sauts de cabri nemefaisaient pas trop d’effet.
– On a dit que vous n’étiez pas content de l’attitude de Nadal quand vous vous étiez entraînés ensemble à Wimbledon, l’an dernier. Que vous l’aviez trouvé trop agressif, que ça vous avait déçu…
– Euh…Disonsque ça ne s’était pas passé comme j’avais envie à l’époque. J’étais nouveau sur le circuit et je ne savais pas comment ça marchait. J’étais juste content d’être là, de taper la balle avec un grand champion… Finalement, on n’avait pas eu un bon contact. C’était un peu froid et distant. Cette histoire m’avait mis les choses au clair. On est là pour gagner, pas pour s’amuser. Nadal, quand il vient sur un terrain, ce n’est pas une récré.
– Aviez-vous un plan très précis pour gêner Nadal ?
– Plutôt une voie à suivre : ne pas lui céder de terrain et avancer, avancer, quitte à monter au filet sur des balles pas forcément idéales.
– Fin du premier set, la Rod Laver Arena entière se dresse. Fin du deuxième set, standing ovation à nouveau…
– Ah ouais ! En fait, j’ai senti une énorme énergie qui poussait, mais je me suis presque demandé si c’était vraiment pour moi. J’étais tellement dansmontruc que je ne l’ai peut-être pas sentie aussi forte qu’elle était.
– Vous n’avez pas eu peur de descendre de votre nuage ?
– Non, je me sentais bien. Surtout parce que, physiquement, je savais que s’il y avait besoin de partir dans un quatrième set, je serais là.
– À1-0 pour Nadal dans le troisièmeset, vousdevezfaire face àune ballede break.Vous frappez un service gagnant, mais l’arbitre overrule. Le challenge vidéo vous donne raison, mais l’arbitre ne vous rend pas le point pour autant. Comment avez-vous fait pour garder votre calme ?
– Ah mais, là, je n’ai pas du tout gardé mon calme. Je me suis énervé avec l’arbitre et voilà. Après, je me suis dit : “Ils m’ont soûlé, je vais mettre trois boulets au service et n’en parlons plus !” Et c’est ce qui s’est passé.
– Vous allez disputer une finale en Grand Chelem. Qu’est-ce que cela éveille en vous ?
– C’est l’histoire du jeu, les finales que j’ai vues, celle de Pioline à Wimbledon, celle de Clément ici… Des gens en France et dans le monde entier vont me soutenir. C’est le match qu’on rêve tous d’avoir à jouer dans sa vie…
– Une préférence entre Federer et Djokovic ?
– Je peux choisir ? L’un comme l’autre, ce sera fantastique. Ce sont deux grands joueurs, alors…
– Qu’est-ce qui changerait dans votre façon de faire selon que ce soit l’un ou l’autre ?
– Ben, justement, y a rien qui changerait. Il ne faudra pas les laisser entrer dans le terrain parce que leur jeu n’est pas de rester derrière. S’ils sont dedans à ma place, je vais avoir des bobos.
– Sentez-vous que vous êtes en train de devenir une star ?
– Je ne sais pas… J’essaie de ne pas en faire trop, de rester le même et, surtout, de bien finir l’histoire ici. » FRÉDÉRIC BERNÈS | |
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| Sujet: Re: JO-WILFRIED TSONGA Ven 25 Jan - 12:53 | |
| L’ÉDITO
QUauExLQaUnEtiSpopdaertsi,ecsedlaevtoeunsnis change un homme ! Celui-là s’appelle donc Jo-Wilfried Tsonga et l’on a dû, en quelques jours, accélérer la cadence des rotatives et la vitesse des images pour prendre la mesure du personnage. La bio express n’a pas oublié le parallèle des familles Tsonga et Noah, ni d’insister, surtout après le K.-O. infligé à Rafael Nadal, sur la ressemblance du joueur avec qui vous savez, le danseur inspiré des rings de jadis. Il convient d’ailleurs de préciser que ce copié-collé de puncheur au visage angélique relie plus Jo-Wilfried Tsonga à Cassius Clay qu’au Muhammad Ali qu’il devint plus tard. Oui, c’est avec le juvénile Cassius, champion olympique des mi-lourds en 1960, à Rome, puis pour la première fois champion du monde des lourds en 1964 – à vingt-deux ans, l’âge de Jo –, que les images se confondent vraiment. Hormis évidemment Nadal, mais aussi ses autres principales victimes, Andy Murray, Richard Gasquet et Mikhaïl Youzhny, tout le monde semble avoir vécu l’avènement fulgurant de Jo-Wilfried Tsonga dans la béatitude semée d’étoiles qui accompagne, diton, un de ces fameux K.-O. Bref, comme pour Laure Manaudou en 2004 ou Teddy Riner l’an passé, tout le monde est sous le charme, intrigué aussi par le divin mystère de ces révélations soudaines. Comment l’élève Tsonga, que son bulletin scolaire tennistique de junior poussait à travailler beaucoup pour espérer se faire une place nullement garantie au soleil, s’est-il mué d’un coup en prof de court magistral ? Comment, dans un tennis français qui traînasse à se trouver une locomotive, estil devenu un Tsonga à grande vitesse ? Celui qui, peutêtre, saura dépasser Henri Leconte, Cédric Pioline ou Arnaud Clément, Français de l’ère moderne a avoir atteint une finale de Grand Chelem. Qui pourra, allez savoir, imiter Yannick Noah, le seul a en avoir, en 1983, à Roland-Garros, remporté une ? Cette histoire, certes, reste à écrire pour Jo-Wilfried Tsonga, à commencer par celle de sa finale. Mais, si Rafael Nadal n’a pas tort de dire que son vainqueur d’hier ne pourra pas toujours jouer à un tel niveau, il est tout aussi clair que quelque chose a changé au bout du monde. Soudainement. Mais sûrement pas par hasard.
Sérénissime Tsonga
LE MATCH EN QUESTIONS. – Depuis le vestiaire jusqu’à la balle de match, le Français n’a jamais tremblé face au numéro 2 mondial.
COMMENT S’EST DÉROULÉ L’AVANT-MATCH ? Champion incontesté de l’intox, Rafael Nadal a exercé son habituel devoir d’intimidation bien avant son apparition sur la Rod Laver Arena. Il était 19 heures passées de quelques minutes. Témoin privilégié, Éric Winogradsky, le coach de Tsonga, raconte : « On est restés dans le players’ lounge jusqu’à vingt minutes avant le match, à discuter, tranquilles, avec les gens qui s’occupent de lui tous les jours. Pour vous dire, trente secondes avant d’être appelé sur le court, Jo était encore sur Internet à regarder des trucs… C’est bluffant, mais c’est sa façon de se conditionner. Pendant ce tempslà, Rafael faisait sa routine : des sprints, des sauts, la musique sur les oreilles, il nous lançait des regards pour voir si on le voyait. » « Ce n’est pas ce genre de choses qui l’impressionne », ajoute Cyril Brechbuhl, préparateur physique du Français. À l’entrée sur le court, l’applaudimètre pencha en faveur de l’Espagnol. Longtemps assis sur sa chaise, il prit bien soin de faire attendre, comme à son habitude, l’arbitre et son adversaire au filet avant l’exécution du toss. De quoi alimenter le petit contentieux né entre les deux joueurs depuis Wimbledon 2007. À la suite d’une séance d’entraînement commune, Tsonga avait écrit à une de ses admiratrices sur son site Internet : « Cela ne s’est pas bien passé, c’était pas cool. J’ai été un peu déçu, ce n’est pas une attitude de champion, c’est normal d’être agressif en match, pas à l’entraînement. » QUELLE ÉTAIT LA TACTIQUE DE TSONGA ? Dès les premiers jeux, le Français posa les bases de son plan de bataille : services slicés, alternance de balles bombées et de coups de fusil, ruées vers le filet à la moindre balle courte. « Je pensais que Nadal allait lui faire beaucoup plus mal avec ses coups droits croisés sur son revers, note Michaël Llodra. Finalement, il arrivait à le contrer en revers, même loin derrière sa ligne. Dès qu’il avait une balle courte, il allait vers l’avant. Il a eu certes un peu de réussite à la volée, mais il a étouffé l’adversaire. Tactiquement, c’était parfait. » Des étoiles dans les yeux, Arnaud Clément enchaîne : « Il a extrêmement bien défendu. Ce qui est hallucinant, c’est la manière dont il se déplace. Il pèse 90 kg, mais il couvre admirablement son terrain. C’est un athlète hors norme. » Futur capitaine de Tsonga (« Et vous, à ma place, vous le prendriez en Coupe Davis ? Bah… je crois que je vais faire comme vous », disait-il déjà après le quart de finale), Guy Forget n’aurait pas eu grand-chose à dire sur la chaise. « Il a eu très peu de déchets. Tout au long de la rencontre, il a été sur le fil, comme un équilibriste. » Deux jours plus tôt, Forget comparaît Tsonga à Noah. Cette fois, il a vu un autre monstre du jeu : « Il me rappelait Boris Becker par moments. En servant très fort, en venant à la volée, en étant solide du fond, il avait écrabouillé Wilander en Coupe Davis alors que ce dernier était numéro 2 mondial (en 1985). » COMMENT A RÉAGI NADAL ? Comme un boxeur sonné, diront certains ; comme un junior, ironiseront d’autres. « Jo mène 6-2, 6-3,mais tu te dis toujours : “C’est Nadal en face, ça va tourner”, dit Clément. En plus, il était en pleine possession de ses moyens, il faisait des glissades, il courait à 100 000…» Le regard sans cesse tourné vers son camp, Nadal semblait pourtant impuissant à mesure qu’il se tassait sous les coups de King Tsonga. Llodra :« Àla fin, on avait l’impression de voir un poids lourd contre un poids léger. » Forget : « Le contraste était saisissant entre Nadal, cette espèce de pitbull qui ne lâche rien, et Jo, la force tranquille, l’éléphant qui marche doucement, imperturbable, qui écrase tout sur son passage. » COMMENT A RÉAGI LE PUBLIC ? Après trente-deux minutes de jeu seulement, une standing ovation salua le gain dupremier set par Tsonga. Du jamais-vu ? « Si, coupe Llodra. Federer contre Roddick l’année dernière, ça faisait 6-4, 6-0, 2-0, un truc comme ça… Mais, bon, c’était Federer… Là, ils étaient captivés par ce que dégage Jo. » « Il a tout de la star, s’enflamme Clément. Il dégage quelque chose. Il a un jeu éblouissant mais, au-delà de ça, on palpe son caractère sur le terrain, cette énergie et ce charisme. C’est bon, j’adore ! » « Astar is born », martela encore Jim Courier, la voix du stade. Cette fois, le pudique Winogradsky ne pouvait le contredire : « Ce qui était difficile, c’était d’arriver à gérer le côté émotionnel de l’événement. Non seulement Jo l’a très bien fait mais, en plus, il ajouté sa touche personnelle en partageant avec le public. » Rebelote dimanche soir ? ROMAIN LEFEBVRE
WILANDER CLIN D OEIL :
Nadal paraissait petit « ONPOUVAIT PENSER que Tsonga avait ses chances en demi-finales s’il jouait comme contre Youzhny car Nadal ne fait rien pour changer de rythme. Mais personne ne pouvait se douter qu’il allait être aussi calme contre l’Espagnol. C’est incroyable. C’est ça quimontre qu’il est vraiment bon. Tsonga a une attitude très ouverte et joue un tennis incroyablement intelligent. Il cogne au bon moment. Il slice au bon moment. Il sait ralentir l’échange complètement pour forcer Nadal à tenter quelque chose. Il l’endort et, soudain, “bing !”, il le fait sauter sur une balle courte. Il faut aussi prendre en considération que Nadal a joué très court dans ce tournoi. J’ai constaté que son lift n’était pas “méchant”, que la balle ne jaillissait pas. C’était une balle parfaite pour Jo. En plus, Tsonga est le premier joueur que je vois à ne pas être i m pr e s s i o n né physiquement par Nadal. À la fin, c’était même le contraire. Nadal paraissait petit. Tsonga est plus grand, plus puissant et il bouge mieux parce qu’il est plus en équilibre. Et il a couru très vite sur les amorties. Je ne sais pas en combien il court le 100 m, mais… Pour moi, il va gagner cinq tournois du Grand Chelem dans sa carrière. J’en suis sûr à cent pour cent, s’il garde la santé. Il n’a aucun point faible. Ce n’est que son cinquième tournoi du Grand Chelem. Regardez ce qu’il a accompli en un an ! Pouvez-vous imaginer ce qu’il accomplira dans un an ? S’il est si costaud, je pense que c’est parce qu’il a fait des heures de gym. Le seul moyen d’avoir un coup droit aussi puissant avec une préparation si courte, c’est de faire du muscle en salle. Quand on le voit de près, il est vraiment costaud. J’espère que Federer sera en finale pour que Jo montre ce qu’il sait faire face à un numéro 1 mondial capable de jouer en variations, de slicer, de monter au filet. Il y a une grande différence entre une finale et une demie. Mais je n’imagine pas que Tsonga ne mette pas toute sa force mentale dans la bagarre. S’il avait battu Nadal 7-5 au cinquième après un match incroyable, il serait simplement content. Une victoire comme celle-là ne vous rend pas content, elle vous met en appétit. J’imagine qu’il est rentré à l’hôtel en se disant : “Allez, qu’on m’amène le prochain, je suis prêt !” » | |
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| Sujet: Re: JO-WILFRIED TSONGA Ven 25 Jan - 12:54 | |
| Une leçon pour l’histoire
Jo-Wilfried Tsonga a réussi hier un exploit exceptionnel en laminant Rafael Nadal en demi-finales. Du (presque) jamais-vu.
6-2, 6-3, 6-2 : Jo-Wilfried Tsonga n’a pas fait de détail. À la manière d’un Sampras à l’US Open 1990 ou d’un Safin à l’US Open 2000, il a balayé un adversaire archi-favori. Agressif, relâché, il est le premier à avoir dominé Nadal physiquement à ce point. À vingt-deux ans, il est le plus jeune Français à atteindre la finale d’un Grand Chelem. S’il reste serein, il peut rêver encore mieux. MELBOURNE – de notre envoyé spécial ET DIRE QU’À LABALLE de match, Big Jo n’a même pas levé les bras. Tranquille comme Baptiste dans un stade en ébullition, il a pris le temps de serrer lamain d’un Nadal meurtri, celle de l’arbitre, de regagner sa chaise, de poser sa raquette avant, enfin, de danser sur le court la sarabande de la victoire. Mais où donc avait-il puisé ce calme, cette sérénité, ce détachement qui lui avaient permis, pendant près de deux heures, de pratiquer un tennis d’un autre monde ? Car l’exploit accompli par le Français hier est monumental. Dans une salle de presse où les reporters les plus endurcis du monde entier, Espagnols compris, arboraient des faces aussi bénignement ahuries que les 15 000 spectateurs de la Rod Laver Arena, les comparaisons allaient bon train. L’accord se fit rapidement : seules deux finales de l’US Open avaient produit une impression comparable sur les témoins. Celle de 1990, gagnée par le tout jeune Pete Sampras, dix-neuf ans, contre Andre Agassi (6-4, 6-3, 6-2) ; et la victoire en 2000 de Marat Safin, vingt ans, contre le même Sampras (6-4, 6-3, 6-3). Sampras, Safin, Tsonga, même combat. Excusez du peu.Un instant mises en balance, la démolition de Nadal l’an passé sur le même court, en quarts de finale, par Fernando Gonzalez et l’accession de ce dernier à la finale, avaient été préalablement écartées. Le Nadal de 2007 clopinait ; cette année, il avait traversé le tableau au galop. Le jeu du Chilien était plus sommaire que celui du Français et, âgé de vingt-six ans, Gonzalez disputait alors son vingt-quatrième tournoi du Grand Chelem. Tsonga, lui, à vingt-deux ans, n’en est qu’à son cinquième, devançant même en précocité son vaincu du jour, finaliste à Paris à sa sixième apparition à ce niveau. « Ali mobayé ! » La comparaison s’arrête là pour le moment, car ces deux points de repères sont des finales, et Nadal, lui, a gagné à Roland-Garros en 2005, à dix-neuf ans, la première qu’il a disputée. Tsonga peut-il faire aussi bien et devenir le deuxième Français de l’histoire seulement à remporter le tournoi, après Jean Borotra, quatre-vingts ans plus tôt ? Aucun des témoins de sa victoire n’en doutait hier, que son adversaire dimanche s’appelle Djokovic ou même Federer. À une seule condition : qu’il joue aussi bien, voire tout juste un peu moins bien. La manière dont le Français a démantelé la défense de Rafael Nadal fut, en effet, ahurissante. Sans doute aidé par les conditions de jeu nocturnes et le rebond moins haut, il a asséné punch sur punch à l’Espagnol, dans un style si comparable à celui de son sosie, Muhammad Ali, qu’on entendit retentir dans les gradins quelques« Alimobayé ! », le cri de guerre des supporters de l’Américain lors de son combat légendaire contre George Foreman à Kinshasa. Jo les a écoutés. Nadal est tombé K.-O. Depuis l’avènement du Majorquin dans les premiers rangs mondiaux, jamais un attaquant ne lui avait imposé sa loi physiquement. Pas même Federer. Hier, Jo-Wilfried Tsonga l’a fait.Du premier au dernier point. Dès le break initial, au deuxième jeu du match, on surprit des regards inquiets de l’Espagnol vers son camp. Plus la partie avançait, plus la domination du Français s’accroissait, plus Nadal semblait s’étioler, rapetisser. Ses « Venga ! » sonnaient grêles comparés au tamtam de la raquette adverse. Boum ! Un coup droit gagnant. Boum ! Un smash en extension. Boum ! Boum ! Deux aces. Sur l’écran géant du stade, le visage du numéro 2 semblait se marbrer sous les coups. Venga ? Si ! Mais où ? Aucun des coins du ring n’était sûr. Sept ans après Clément En adepte averti du noble art du tennis, Tsonga ne cognait pas en désordre. Il avait décidé d’avancer dans le court, de frapper fort, mais surtout de ne jamais laisser son adversaire s’installer dans un rythme à samesure. S’il fallait ralentir le jeu, il usait soit du slice, soit de remises bombées et profondes, propulsées par un coup droit bref mais élastique. Au service, il alternait les slices débordants (à la façon d’un James Blake, la bête noire de Nadal), les bombes et un bon gros kick bien refoulant. Au filet… Ah oui, au filet ! Au filet, c’est bien simple : tout lui réussissait et même plus. Volée boisée sur la ligne, demi-volée caressée du bout des doigts, volée volée. Jusqu’au filet lui-même qui vint à sa rescousse sur quelques points. Béni des dieux du tennis dans cette soirée magique, Tsonga avait su leur taper dans l’oeil. Ils lui devaient bien un coup de pouce. Son jeu, son panache, son sourire le méritaient. Il prenait tous les risques, domptait la chance et chavirait le public qui lui décerna une standing ovation à la fin de chaque set. Du jamais-vu. Pas plus que le score des deux premiers sets : 6-2, 6-3, contre un Nadal qui n’avait alors encore commis que quatre (oui, bien 3 + 1) fautes directes. Deux fois seulement, l’Espagnol put espérer desserrer l’étreinte. La première, après avoir sauvé deux balles de 2-0 au deuxième set, il entraîna Tsonga deux fois à égalité sur son engagement. Pour le punir, le Français asséna huit aces dans ses trois jeux de service suivants. La deuxième fois, la menace fut plus intense : trois balles de break à 1-0 au troisième set. Tsonga les sauva par une volée miracle, un premier ace, puis un deuxième après que l’arbitre, Jay Garner, eut annulé un de ses services gagnants avant de se faire lui-même démentir par le Hawk-Eye. Un autre ace et un service gagnant conclurent le jeu, pour faire bon poids. Nadal ne pouvait en encaisser plus. K.-O. debout, il termina la partie dans un état comateux, incapable de serrer le jeu, ni le poing, un sourire incrédule aux lèvres. Tsonga, 212e mondial l’an passé à pareille époque, prendra dimanche le relais d’Arnaud Clément, seul autre finaliste masculin français en Australie (en 2001) depuis Jean Borotra. Face à lui, Andre Agassi n’avait pas fait de quartier. Deux fois large comme l’Aixois et deux fois plus puissant, le Manceau ne risque pas de se faire balayer du court, à moins qu’il ne perde sa sérénité. Si elle résiste aux soixante-douze heures de gamberge qui l’attendaient, alors tous les espoirs lui seront permis. PHILIPPE BOUIN | |
| | | arabem N°1 Mondial
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| Sujet: Re: JO-WILFRIED TSONGA Ven 25 Jan - 12:55 | |
| «Unegrosse cylindrée»
YANNICK NOAH suit à distance, mais intensément, l’aventure de Jo-Wilfried Tsonga.
MERCREDI SOIR, Yannick Noah était en partance pour Charleroi, en Belgique, où l’attendait une salle de spectacle pleine à craquer. Entre la répétition et le concert, il a livré ses premières impressions sur Jo- Wilfried Tsonga, avant de conclure le chapitre le lendemainmatin (hier), en arrivant à Paris. De nombreuses similitudes unissent l’ancien champion et le nouveau finaliste de l’Open d’Australie. Mais, s’il ne boude pas son plaisir, la « personnalité préférée des Français » fait tout ce qu’il peut pour ne pas jouer les anciens combattants. « J’ai vu son dernier set contre Youzhny, en quarts, raconte-t-il, et avant j’avais vu son match contre Richard (Gasquet). » Le premier mot qui lui vient alors à l’esprit est : « Rafraîchissant ! » « C’est très beau, très sympa, poursuit-il. J’ai adoré les images de sa famille au Mans… Et puis, c’est bien de voir une nouvelle tête. Ça va faire bouger les autres ! » Lui qui est proche de Richard Gasquet a dû néanmoins éprouver un étrange sentiment en voyant son protégé disparaître au profit de Tsonga. « Non, dit-il, j’ai surtout pensé que c’était deux copains qui se connaissent depuis le berceau et qui se retrouvaient face à face. Je me mets à la place de Richard : perdre contre son pote au bout du monde, c’est très dur. Mais, bon, c’est super pour le môme (Tsonga), et puis ça montre à tous les autres qu’atteindre une demi-finale en Grand Chelem, c’est faisable. » À Melbourne, c’est dans un autre registre que Tsonga s’est distingué : « Jo, c’est une grosse cylindrée ! constate Noah. Aujourd’hui, quand des mecs avec ce gabarit-là jouent bien, ce sont eux qui tiennent la route loin devant les autres. On sent qu’il est là pour gagner. Et je repense à Éric (Winogradsky). Je l’ai rencontré il n’y a pas si longtemps ; il était en vacances forcées parce que Jo était blessé. Éric a toujours cru en lui. Il m’avait parlé de sa frustration parce qu’il savait que c’était tout proche, que le succès était là, à portée de main… » « Jo ne va pas tomber dans le panneau » Il y a quelques années, alors que « Wino » venait de se séparer de Gasquet et commençait sa collaboration avec Tsonga, Noah avait enchaîné quelques entraînements avec le Manceau. De quoi faire naître une petite connivence entre les deux hommes dont une part d’eux-mêmes est enracinée en Afrique : « Nos chemins se sont croisés, en effet. Il y a le côté africain, bien sûr, joueur de tennis… Au Mans, dans son club, là où les gens suivaient le match à la télé, la ville avait organisé un concert pour réunir des fonds, l’aider à payer ses frais de kiné, quand il était au plus mal. Et c’est ça qui est beau. Ça donne du sens à tout ce qui lui arrive. » Il faut dire, aussi, que l’Australie se prête bien à l’exploit pour les Français : « C’est vrai. C’est une ambiance fabuleuse, le Grand Chelem le plus cool. Le stade est génial. Tu téléphones à la maison, c’est l’hiver et là-bas tout le monde est en bermuda. C’est un public de connaisseurs, mais bon enfant. En plus, il y a toujours des joyeuses colonies de supporters pour chaque pays. Pour moi, Bill (Wanaro N’Godrella) était venu avec une trentaine de gosses de Nouvelle-Calédonie, qui chantaient et agitaient des drapeaux tricolores dans les tribunes. C’est un de mes plus grands souvenirs de joueur... » Le lendemain (hier), fin de matinée, gare du Nord. « Je n’ai pas pu suivre le match contre Nadal, regrette Noah. Mais, quand j’ai vu en descendant du train quema messagerie était pleine, que tout le monde cherchait à me joindre, je me suis dit : “C’est bon, il a gagné !” » Onlui raconte le match prodigieux livré par Tsonga, l’émotion suscitée, ses premières déclarations : « Ouahh ! Il a fait le gros match, alors ? C’est super. C’est bien que ça tombe sur lui. D’ici à la finale, beaucoup de choses vont lui tomber dessus, qu’il va devoir gérer, mais, en même temps, il a l’air d’être tout à fait apte à tenir le coup physiquement et moralement. Il donne l’impression d’être frais, il est heureux, il va y aller pour gagner, c’est sûr. » Trois Français seulement ont atteint une finale de Grand Chelem depuis la victoire de Noah à Roland-Garros, en 1983 : Leconte, Pioline (deux fois) et Clément. Mais aucun n’a pu soulever le trophée. Si ce n’est pas une malédiction, de quoi fautil donc se méfier ? « À partir de maintenant, Jo ne va entendre que des “Bravo !”, “Extraordinaire !”, “Félicitations !”, comme s’il avait gagné le tournoi, alors qu’il y a une finale à jouer. Mais il ne va pas tomber dans le panneau. Il est très bien accompagné. Wino a de l’expérience au plus haut niveau. Jo est entre de bonnes mains. » L’idée de leur envoyer un petit signe, un conseil, n’est pas venu à l’esprit de Noah. Il se veut simple témoin, comme tout le monde : « Çame rappelle trop le temps où on bassinait Platini avec Kopa et ensuite les joueurs de 1998 avec la génération Platini. Je ne veux surtout pas faire le vieux joueur qui la ramène à chaque occasion. Moi, c’est simple : ça me fait VRAIMENT quelque chose de voir ça. Voir un gamin arriver à surmonter tant de difficultés dans sa vie et s’élever comme ça au plus haut niveau, ça véhicule des choses fortes pour tous les mômes qui regardent ça. » DOMINIQUE BONNOT | |
| | | arabem N°1 Mondial
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| Sujet: Re: JO-WILFRIED TSONGA Ven 25 Jan - 12:57 | |
| Nadal n’en revient pas
Incrédulité et impuissance étaient les sentiments de Rafael et Toni Nadal après le passage de l’ouragan Tsonga.
À L’IMPOSSIBLE NUL n’est tenu. C’est avec cette conviction que le clan Nadal a vécu hier la formidable fessée administrée au numéro 2 mondial. Il en faudrait plus pour déstabiliser Toni, l’oncle et entraîneur, personnage tout en rondeurs. Une demiheure après le séisme qui venait de terrasser son protégé, il mâchait tranquillement un sandwich, absolument seul dans le restaurant des joueurs. Il ne venait pas pour y fuir un quelconque chagrin mais pour se connecter à Internet et parler à sa femme. Plus tard, Rafael fit preuve du même détachement. Au début dumoins, car, au fur et à mesure, on le vit se ronger de plus en plus les ongles. Il donna d’emblée le ton : « Iln’y a rien à dire sur mon jeu. Je suis tombé sur quelqu’un qui jouait à un niveau incroyable. » Son oncle dit à peu près la même chose : « Tsonga a trop bien joué et Rafa pas assez pour se hisser au niveau invraisemblable de son adversaire. » Rafa ne manqua pas de détails pour illustrer la prestation de mutant de Tsonga. « Prenez ses volées, argumentait-il. Il y en a certaines, je n’arrive toujours pas à y croire. Mes passings étaient bons, et boum ! Je me prenais une volée amortie. Vous y comprenez quelque chose, vous ? Finalement, ce n’est pas la peine de discuter des heures sur ce match. Quand on dit incroyable, tout est dit. » Mais, comme il en avait quand même gros sur la patate, il consentit à en dire plus : « Bon, ces balles de break à 1-0 dans le troisième set, c’est dommage de les louper. Mais bon, de toute façon, de la façon dont il jouait… Sur la première balle de break, franchement, je frappe un excellent passing, il me fait une volée amortie, mais j’arrive bien dessus.Moncoup est bien frappé, mais il me fait une volée de merde (sic) qui rebondit près de la ligne. Aucune chance de la remettre. » « Ce n’est pas son vrai niveau » En langagemoins imagé, ça donnait chez le tonton : «Cette balle de break a été l’unique opportunité pour Rafa d’essayer de changer le cours du match. Mais vous avez vu la réussite de Tsonga sur ce coup-là. Ç’a été un peu comme ça pendant tout le match. Le filet lui était favorable, ses balles touchaient les lignes… » Tsonga aurait eu du bol ? « Ce n’est pas ce que j’ai dit. Je dis qu’il a super bien joué. Et que ç’a commencé dès le début du tournoi. Il n’a pas battu Murray, Gasquet et Youzhny par chance. On va voir si ça va durer, mais pour ce tournoi, rien à dire, chapeau ! » Après avoir rendu son dû au héros, les Nadalmettaient quand même des bémols à la formidable aventure australienne de Tsonga. « Quand on arrivecommeça et que tout vous sourit, c’est normal d’être en confiance et de lâcher tous ses coups », expliquait Toni. Le neveu renchérissait : « Il joue avec zéro pression. Dans ces conditions, on peut envoyer toutes les balles sur les lignes. » Ça ne va pas durer autant que les impôts. « Honnêtement, son niveau de ce soir n’est pas son vrai niveau, poursuivait la victime. Il ne peut pas jouer comme ça toutes les semaines. Impossible. Il est combien ? 38e ? À votre avis, il a joué 38e ce soir ? » Tsonga a été « fédéresque » hier. « Federer peut jouer à ce niveau-là, commentait Nadal, peut-être même un tout petit peu mieux, mais jouer au niveau de Tsonga ce soir, c’est extrêmement difficile. Dès le début de l’échange, je prenais “pim, pam, poum”. Impossible d’arriver à une demidouzaine d’échanges pour essayer de construire quelque chose. » Le Français va-t-il redescendre de son nuage dès la finale ? C’est l’avis du numéro 2 mondial : « Il y a une grosse différence entre une demie et une finale. Je pense que là, il va sentir la pression. » Mais son oncle a moins de réticences à avoir la pensée sacrilège : « Battre Federer ou Djokovic en finale, ce sera une autre histoire. Mais s’il garde ce niveau-là, pourquoi pas ? » PASCAL COVILLE
Gasquet : « Que du plaisir »
« DÈSQUEJOAGAGNÉ le premier set 6-2, je me suis dit qu’il allait remporter les deux autres 6-3, 6-3. Je ne voyais pas comment il pouvait perdre. Il servait tellement bien et jouait tellement bien du fond qu’il envoyait Nadal dans les bâches ! La balle de Rafa ne “partait” pas, il ne servait et ne retournait pas assez bien. Enplus, Jo a été très fort tactiquement. Il a le jeu idéal pour battre Nadal. Et il n’y avait pas de raison qu’il se laisse rattraper par la pression : Jo, c’est vraiment pas le genre de mec à flipper ! Le jour où il m’avait battu à Melbourne, franchement, j’avais fait mon match. C’est pour ça que j’avais dit qu’il jouait “top 10”. Je savais qu’il pouvait jouer monstrueux. En finale, je crois que le jeu de Federer lui conviendrait mieux que celui de Djokovic. Mais, dans les deux cas, ce sera plus dur que contre Nadal. Roger et “Djoko” sont les deux meilleurs du monde sur dur. Parce qu’ils servent et retournent bien mieux que Nadal, mais aussi parce qu’ils se tiennent bien moins loin de la ligne que lui. Dimanche, je serai de tout coeur avec Jo. Parce que c’est un vrai bon mec. Il mérite amplement ce qui lui arrive. Avec lui, ce n’est que du plaisir ! » Nicolas ESCUDÉ : « J’ai vu un Nadal petit garçon, sans aucune solution, dépassé par un Jo qui l’a surclassé. C’est phénoménal parce que cirer Nadal en trois petits sets, c’est plus que rare. En demi-finales d’un Grand Chelem, ça n’existait pas avant. Aujourd’hui, Jo a littéralement fait des trous dans le court ! Il a marché sur l’eau. Il a maîtrisé son sujet de bout en bout. C’est un des trucs les plus énormes que j’ai vus. En performance sportive pure, même hors tennis, c’est tout en haut. » Pat CASH (vainqueur de Wimbledon 1987): « Brillant. Absolument incroyable. Il a réussi des volées invraisemblables. C’était génial pour moi de voir une telle présence au filet, même si je suis sûr qu’il admettra que beaucoup de ses volées étaient chanceuses. C’était un de ces jours où tout était parfait. J’ai été très impressionné de voir un type aussi complet. » Jim COURIER (ancien numéro 1 mondial): « J’ai vu beaucoup de matches incroyables dansmavie, particulièrement de la part de Roger Federer. Un tennis que je ne pouvais pas comprendre et que je devais me contenter d’apprécier. J’ai eu la même sensation aujourd’hui en voyant jouer Jo. Je ne comprenais pas ce que je voyais, je savais simplement que c’était quelque chose d’incroyablement spécial. Il était dans un état où rien ne pouvait le perturber. C’était simplement phénoménal. Je n’ai jamais vu Nadal dominé physiquement de cette manière. Jo est un joueur de tennis vraiment spécial. Et s’il peut rester mentalement dans le même état dans les semaines à venir, il sera bientôt dans le top 5. Après cette victoire, il est déjà dans le top 20, et comme l’an dernier, à lamême époque, il jouait des challengers, il n’a quasiment pas de points à défendre. Bien sûr qu’il a une chance en finale. Mêmesi c’est contre Federer. S’il peut produire ce niveau de tennis. Il défend de manière si formidable et il est si véloce sur le court qu’il a une chance. » Darren CAHILL (ancien coach de Lleyton Hewitt et d’Andre Agassi) : « C’est une performance exceptionnelle. Rafa avait parfois eu des problèmes sur les courts en dur, mais là il aplutôt bien joué : il n’acommis que quatre fautes directes dansles deux premiers sets et il les a perdus 6-2, 6-3 ! Tsonga a produit un grand tennis et il mérite sa victoire du premier au dernier point. » | |
| | | arabem N°1 Mondial
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| Sujet: Re: JO-WILFRIED TSONGA Ven 25 Jan - 12:59 | |
| Vu du Mans, vu de Roland
Dans son club d’origine comme à la Fédé, tous étaient bluffés par la performance de Tsonga.
ÀCOULAINES, dans le nouveau berceau dutennis français, désormais coincé entre Savigné-l’Evêque (la maison de Jo) et Coulaines (son club formateur), les très proches avaient préféré l’intimité dulogis familial et laissé la quasi-centaine de membres du kop donner libre cours à leur bruyante euphorie dans le club-house. « L’autre, il apprend à jouer », retiendra-t-on comme commentaire symbole d’un match à sens unique. Un quart d’heure après la victoire, les parents Tsonga débarquaient avec ceux qu’ils avaient invités à voir le match chez eux, dont le " pur " premier entraîneur, Joël Cruchet. « Quelle gestion des événements chez Jo ! s’émerveillait ce dernier. Mais, à neuf ans, il était déjà sage et pondéré, alors… » « De quoi je suis le plus fier ? De sa force et sa sagesse », ajoutait sa maman, Evelyne. Quant à Didier, le papa, il oscillait entre irritation (« Laissez-moi souffler ! ») et stupéfaction quandon lui parlait de l’ascendance africaine de son fils. « Jo n’a jamais mis les pieds en Afrique ! Pourquoi voudriez-vous qu’il soit africain ? » Aumêmemoment, àRoland-Garros, le Club des loges accueillait tout le personnel de la FFT ainsi que d’anciens joueurs pour assister à la rencontre sur écran géant. Le président, Christian Bîmes, n’y alla pas par quatre chemins pour livrer ses impressions. « Jusqu’ici, je gardais en mémoire la victoire de Leconte sur Sampras lors de la finale de Coupe Davis 1991. Je pense que ce qu’a fait Jo est encore plus fort et impressionnant. »Thierry Tulasne ajoutait : « Ce qui est dingue, c’est l’impression que Jo donne de pouvoir répéter ce genre de match sans problème. » – F. Ra. et A. D. | |
| | | arabem N°1 Mondial
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| Sujet: Re: JO-WILFRIED TSONGA Ven 25 Jan - 13:45 | |
| LES CHAÎNES SE DECHAÎNENT POUR TSONGA.
– Non content d’avoir éparpillé Nadal façon puzzle à coups de « pim pam poum » (dixit le n° 2mondial), Tsonga a aussi bousculé le PAF hier. Selon nos informations, TF 1 et France Télévisions (voire M 6) ont passé l’après-midi à faire monter les enchères auprès d’Eurosport, détenteur des droits de retransmission du tournoi, pour obtenir le droit de codiffuser la finale, dimanche matin à 9 h 30. Verdict aujourd’hui.
France 3 va diffuser la finale de l'Open Australie dimanche
France 3 modifie sa grille de programmes dimanche, suite à la victoire de Jo-Wilfried Tsonga lors de la demi-finale de l'Open d'Australie de tennis.
Hier, le jeune joueur de 22 ans a éliminé Rafael Nadal en trois sets.
France 3 proposera donc la finale de l'Open d'Australie, dimanche, à 9h30.
Le match sera commenté par Lionel Chamoulaud, avec l'ancien joueur Arnaud Boetsch comme consultant, en direct de Melbourne. | |
| | | botany N°1 Mondial
Nombre de messages : 3217 Age : 49 Joueur : Ted le passeur, Stich, Edberg, Mac Enroe, Korda, Martin, Paes, Pioline, Moya, Melzer, Bruguera, Darcis, Muster, Joueuse : Safina, Henin, Davenport, Novotna, Pierce, Hingis Points : 33640 Date d'inscription : 28/05/2007
| Sujet: Re: JO-WILFRIED TSONGA Ven 25 Jan - 18:28 | |
| Tiens, je vais peut-être préférer France 3 à Eurosport, Chamoulaud est là pour meubler mais Boetsch commente bien je trouve. Hélas, il est quand même moins technique que Loth qui expliquait chaque point de façon très détaillée. | |
| | | Kain N°1 Mondial
Nombre de messages : 4071 Age : 34 Joueur : Del Potro, Federer, Nadal, Murray, Gulbis, Nishikori, Dimitrov, Dolgopolov Points : 33798 Date d'inscription : 07/09/2007
| Sujet: Re: JO-WILFRIED TSONGA Ven 25 Jan - 21:59 | |
| - botany a écrit:
- Tiens, je vais peut-être préférer France 3 à Eurosport, Chamoulaud est là pour meubler mais Boetsch commente bien je trouve.
Hélas, il est quand même moins technique que Loth qui expliquait chaque point de façon très détaillée. Faut dire aussi que la qualité sera bien meilleure sur Fr3: ça joue forcement | |
| | | arabem N°1 Mondial
Nombre de messages : 6046 Age : 44 Localisation : Paris Joueur : Gasquet,Tsonga,Monfils,Federer,nadal Joueuse : Rezai Points : 34256 Date d'inscription : 09/11/2006
| Sujet: Re: JO-WILFRIED TSONGA Dim 27 Jan - 8:08 | |
| Tsonga
« Noah, cest un de mes pères »
JO-WILFRIED TSONGA, finaliste de l’Open d’Australie
O-WILFRIED TSONGA est ar- J rivé hier à 11 h 30 dans lam- phithéâtre de Melbourne Park. Un quart dheure de presse interna- tionale dans un anglais hésitant. Plus tard, dans sa langue naturelle, les mots étaient forts.
Comment vous sentez-vous a quelques heures de cette finale de l’Open d’Australie ?
Jo-Wilfried Tsonga. Plutôt bien. Jaborde ma finale sereine- ment. Je me sens impatient. Quoi quil arrive, je vais arriver relax, en pleine possession de mes moyens.
Que pensez-vous de Novak Djokovic ?
Moi, jai plutôt tendance à me concentrer sur ce que je vais réaliser. Peu importe le joueur que jai en face. Cela dit, je mattends à un gros combat. On a des jeux similaires même si je suis plus offensif. En re- vanche, il est peut-être, pour le mo- ment, plus solide sur sa ligne de fond.On va voir ce que ça va donner. Je vais attaquer à outrance. Novak Djokovic passe pour être un ambitieux… Il sait ce quil veut, il nest pas là pour plaisanter. Mais je fais partie de ces joueurs qui déboulent et qui nont pas envie de faire de concessions. Les journalistes anglo-saxons ne cessent de faire allusion a votre ressemblance frappante avec Muhammad Ali.
Avez-vous vu des videos de ses combats ?
Bien sûr, jai regardé le documentaire du fameux combat match Ali Fore- man de Kinshasa, en 1974. Mon père se trouvait au bord du ring. Ilme la prouvé enme montrant des pho- tos. Mais cest sûr que ce quAli a fait devient une sorte dinspiration pour moi.
Peut-être que mon style de jeu sapparente à son style de boxe… Vos parents sont en Australie. Un atout supplementaire ?
Je suis vraiment heureux. Je réalise un des rêves de mon père qui a tou- jours souhaité venir en Australie. Cest une façon de leur dire : Merci pour tout ce que vousmavez apporté. « Ce serait fabuleux » Yannick Noah dit que vous apportez un vent de fraicheur… Si ça vient de lui, je le crois. Cest un de mes « pères ». Un grand bon- homme. Je ne peux quapprouver ses paroles. Ali, Noah, il n’y a que des mythes autour de votre personnage… Onmen parlemais je ne le senspas. Javoue que dimanche (aujourdhui), si je gagne, je risque de le sentir un peu plus.
Ce matin en France, toute une nation sera derriere vous…
Cest mon rêve, ce serait fabuleux. Je fais mon sport pour représenter ce que je suis,mes valeurs, ma famille, mes amis et surtout mon pays. Pou- voir avoir la reconnaissance de ma nation, cest un sentiment au-dessus de tout. Si ça m affole ? Au contraire, cest génial. Je représente la France en tant quindividu. Que je sois en fi- nale dun Grand Chelem ou que jaille travailler le matin, il ny a pas déchelle. On est tous les mêmes. Propos recueillis par Jack Bennett | |
| | | vdd N°1 Mondial
Nombre de messages : 13801 Age : 47 Joueur : Courier, Federer, Medvedev, Sampras, Agassi, Safin,Baghdatis, Roddick, Almagro, Djokovic, Gasquet Joueuse : les Williams, Sabatini, Santoro Points : 36305 Date d'inscription : 04/10/2006
| Sujet: Re: JO-WILFRIED TSONGA Dim 27 Jan - 13:21 | |
| - arabem a écrit:
Peut-être que mon style de jeu sapparente à son style de boxe…
Elle est bonne celle-là. A la rigueur, je dis bien à la rigueur, on pourrait comparer Federer et Ali pour le jeu de jambe aérien et l'importance qu'il représente dans leur accomplissement sportif, mais Tsonga... C'est plus un Tyson à la rigueur. | |
| | | arabem N°1 Mondial
Nombre de messages : 6046 Age : 44 Localisation : Paris Joueur : Gasquet,Tsonga,Monfils,Federer,nadal Joueuse : Rezai Points : 34256 Date d'inscription : 09/11/2006
| Sujet: Re: JO-WILFRIED TSONGA Lun 28 Jan - 18:26 | |
| « Pas de regrets »
JO-WILFRIED TSONGA était fier de sa résistance en finale et de sa formidable quinzaine. Il était1 heuredumatin, dansla nuit dedimanche àlundi,quandle Français entra en salle de presse. Les obligations du contrôle antidopage avaient repoussé son récit au milieu de la nuit, mais le Manceau croquait encore à pleines dents dans son odyssée en terre australienne. Bien que battu, « Jo » avait la banane.
MELBOURNE – de notre envoyé spécial
« COMMENT AVEZ-VOUS abordé votre première finale de Grand Chelem ?
– Bien, parce que je l’ai abordée comme les autres matches. C’était un super moment. Dans les moments difficiles, je sentais le public derrière moi. J’ai vraiment eu l’impression que j’avais conquis ce public. Je me sentais bien, mais Novak a fait un grand match. Je le félicite. Je n’ai pas de regret, car il a été meilleur que moi.
–On a eu l’impression que vous étiez un peu moins à l’aise sur votre coup droit…
– Je ne l’ai pas ressenti comme ça. C’est lui qui ne me laissait pas de temps. Il prenait la balle très tôt. Je n’avais pas le temps de pouvoir ajuster mes coups.
– Djokovic a avoué que vous étiez très proches l’un de l’autre et que ça aurait très bien pu basculer dans l’autre sens…
– Si j’avais gagné le quatrième, c’était un autre match, parce que je me sentais encore très bien. Alors que lui, au contraire, était sur la pente descendante. Malheureusement, il a su tout donner sur la fin du quatrième.
– Et cette fameuse balle de break à 5-5 dans le quatrième, où il a intercepté votre passing et réussi une volée gagnante ?
– J’ai choisi mon côté. Quand j’ai frappé la balle, je n’ai pas eu l’impression de faire une erreur. C’est lui qui a anticipé très bien.Moi, je dis “ chapeau !”. Franchement, je ne veux pas m’arrêter sur un point ou un autre. Je me dis que je me suis donné à fond, que j’ai eu la bonne attitude. Au tennis, ce n’est pas comme au foot, ça peut jouer très bien des deux côtés, mais ça ne peut pas faire match nul.
– Dans cette journée un peu folle, quel a été le moment fort ?
– Juste après la fin du match, quand j’étais assis surmon banc. Là, j’ai serré les dents pour ne pas pleurer. C’était la pression qui redescendait, après ces deux semaines où je n’avais rien lâché. À ce moment-là, tout s’est évacué d’un coup et j’aurais pu craquer.
– Quel a été votre meilleur match de la quinzaine ?
–Celui contre Youzhny, parce que lui jouait très bien et qu’il m’a fallu être hyper costaud. Contre Nadal, ça a été aussi un grand match, mais j’aurais tendance à dire que c’est trop facile parce que tout vous réussit. Toutes mes victoires, je les ai en vidéo, je vais maintenant me les distiller.
– Vos parents dans les gradins, ça a dû être spécial ?
– En fait, j’essayais de ne pas trop y penser. Souvent, le piège est de vouloir jouer pour les autres, pour les gens qui vous aident.
–Mais, quand même, vous avez senti le public ?
– C’était géant. Je n’avais jamais connu ça. Il suffisait que je lève le bras pour qu’il réagisse. C’était fabuleux. Ça me donnait des frissons. J’avais une impression de puissance.
–Est-cequevous avezsentique Djokovic était touché physiquement au quatrième set ?
– Il a appelé le kiné après un jeu où il avait beaucoup couru. J’aurais envie de dire qu’il l’a joué finement, car avec ces quelques minutes de repos, il est parvenu à se refaire. Ça lui a permis de finir fort.
« J’aimais bien ma petite vie tranquille »
– Est-ce que vous arrivez à cibler le moment du déclic depuis votre arrivée en Australie, au début de janvier ?
– Je vois deux moments clés : la victoire en deux sets contre Hewitt à Adélaïde, un tournoi qu’il avait gagné plusieurs fois, et la victoire en double avec Richard contre les frères Bryan qui sont des tout bons.
– Vous prenez conscience que, pour vous, rien ne sera plus comme avant ?
– C’est vrai que j’aimais bien ma petite vie tranquille. Là, je vais être un peu plus sous les feux des projecteurs. Mais je ne veux pas me priver de jouer du bon tennis pour rester peinard. Depuis que je suis tout jeune, je rêve de ça. Reste maintenant à gérer le mieux possible cette vie publique.
– Vous allez probablement vous découvrir pas mal de nouveaux amis, entre guillemets ?
– Bien sûr, mais ça, j’ai déjà vécu. Quand j’étais bon en juniors, j’avais pas mal de gens autour de moi, mais quand je me suis blessé, ne sont restés que les vrais amis, les gens qui s’étaient intéressés à moi pour moi et pas pour autre chose. Cette fois, je ne me ferai pas avoir.
– Après une quinzaine aussi exténuante, vous avez enviede quoi ?
–Deme reposer, de coupermon portable et de ne plus parler à personne, à part aux gens que j’aime. Mais je saisque ce n’est pas encore pour tout de suite. J’ai encore quelques rencontres à Paris avec les médias. Mais j’ai quand même envie de raconter encore une fois mon bonheur et dire à quel point je suis fier de moi.
« Je veux des titres maintenant »
– Vivement que vous puissiez aller pêcher la truite ducôté de vot re vi l lage suisse de La Rippe…
– Il va falloir que je repère les bons coins ! Je n’y suis installé que depuis le début de l’année. J’ai choisi ce coin parce que je suis un grand fan de la nature. Ça sera un endroit parfait pour me ressourcer.
– Est-ce que ça ne va pas être difficile de retourner sur le circuit pour y disputer des tournois normaux ?
– Non, parce que j’ai encore beaucoup d’objectifs à atteindre. Je n’ai toujours pas remporté de tournoi ATP. Je veux des titres maintenant.
– Mais l’actualité immédiate, ça va être la Coupe Davis…
– J’aimerais beaucoup, c’est sûr. Mais ce n’est pas un dû. J’ai toujours rêvé de pouvoir représenter mon pays. Alors, si je peux ensuite aller au Jeux Olympiques, ce sera fabuleux.
–Vous êtes devenu le leader du tennis français ?
– Ah ! non, non. Richard (Gasquet), lui, a gagné des tournois. Il a plusieurs sélections en Coupe Davis.
– Avez-vous appris quelque chose sur vous durant cette quinzaine ?
– Pas que je pouvais gagner des grandsmatches, ça, je m’en suis toujours senti capable. Mais j’ai appris que mon corps était capable d’encaisser tout ça. Et ça, c’est super, parce que c’est la récompense dema rigueur.
– Maintenant, il va falloir confirmer votre superbe percée.
– C’est toujours un peu compliqué. Mais bon, on m’avait déjà demandé de confirmer après Wimbledon. Pareil après l’US Open. Cette année, onmedemandait aussi de confirmer. Là, je crois que c’est fait. » PASCAL COVILLE | |
| | | arabem N°1 Mondial
Nombre de messages : 6046 Age : 44 Localisation : Paris Joueur : Gasquet,Tsonga,Monfils,Federer,nadal Joueuse : Rezai Points : 34256 Date d'inscription : 09/11/2006
| Sujet: Re: JO-WILFRIED TSONGA Lun 28 Jan - 18:28 | |
| L’ÉDITO
DAfoNisSrqeutoemlqbuéees jloaufrisè,vurene déclenchée par son odyssée australienne, conclue hier par une défaite en finale de la première levée du Grand Chelem, face au Serbe Novak Djokovic (4-6, 6-4, 6-3, 7-6), Jo-Wilfried Tsonga découvrira un tennis d’un autre genre, qui se joue en équipe, sous d’autres latitudes, dans une ambiance parfois pesante, sur une surface choisie par l’adversaire : celui de la Coupe Davis. Du 8 au 10 février, « Jo-le-Magicien » viendra en Roumanie prêter sa main forte aux Bleus. Bonne nouvelle. Là-bas, il devrait retrouver Richard Gasquet, aux côtés de qui, le 12 janvier, il a emporté, et de quelle manière, la finale du double du tournoi ATP de Sydney face aux redoutables frères américains Bob et Mike Bryan, numéros 1 mondiaux de la spécialité. C’est dire que ces deux talents, plutôt riches de promesses en simple, ont déjà fait la preuve de leur complicité. De quoi permettre à Guy Forget, leur capitaine, de faire de beaux rêves et aux amateurs français de tennis d’espérer que ces garçons-là renouent avec la tradition des Mousquetaires. Un bref rétropédalage dans l’espace temps nous remet en mémoire le parcours d’Arnaud Clément en 2001. Battu en finale de l’Open d’Australie, par Andre Agassi (6-4, 6-2, 6-2), le Provençal avait aidé l’équipe de France, déjà conduite par Guy Forget, à s’adjuger la neuvième Coupe Davis de son histoire, face à l’Australie de Lleyton Hewitt (3-2), alors numéro 1 mondial, après avoir écarté la Belgique, la Suisse et les Pays-Bas. On a connu plus mauvais présage. Mais le jeu de tennis, tout comme celui du pronostic, est plus riche d’aléas que de certitudes. Reste que l’enthousiasme et l’ambition désormais déclarée de Jo-Wilfried Tsonga (22 ans), conjugués à l’expérience de Richard Gasquet (21 ans) et à la maîtrise de la paire Michaël Llodra (27 ans)-Arnaud Clément (30 ans), devraient offrir à l’équipe de France une cohérence et une cohésion qu’elle aura rarement connues à un tel point. La Coupe Davis, davantage que les tournois du Grand Chelem, donnera une âme à cette génération qui ne compte encore que des personnalités, lui proposera un projet commun, comme une histoire, comme un destin.
FFT, TCP, même combat ! La Fédération française de tennis et le Tennis Club de Paris avaient installé un écran géant pour suivre la finale. DU CAFÉ, des viennoiseries, la FFT avait bien fait les choses, hier, pour accueillir dès 9 h 30 tous les « amis » du tennis à l’espace « Côté club ». L’écran géant branché sur France 3 passa d’un mouvement de zappette sur Eurosport. Mais, à cause d’un décalage insupportable entre l’image et le son des frappes, on repassa vite sur la 3. « Je voulais avoir les commentaires de Nicolas Escudé parce qu’il suit le tournoi depuis le début », regrette Patrice Dominguez, directeur technique national. Fasciné, Thierry Tulasne est admiratif à la fin du premier set : « C’est un monstre mental. Vraiment incroyable, surtout pour un Français, si souvent rattrapé par ses émotions... » À 3-3 au deuxième, Fabrice Santoro note : « Il est à neuf jeux du bonheur… mais la route est encore très longue. » Il n’y a qu’un pas à faire pour rejoindre le TCP (Tennis Club de Paris), le club où Jo-Wilfried Tsonga et Éric Winogradsky ont leurs habitudes. Jo défend les couleurs du TCP depuis la saison 2004 et « Wino » y laisse sa famille. Angélique, son épouse, est aux premières loges, avec Éricka, leur fille de dix-neuf ans, Danièle Bombardier, sa « collègue » à l’accueil des joueurs des tournois de Lyon, Metz et Marseille, et Jean-François Alcan, le président d’un club où plus d’une centaine de personnes, dont Hugo Winogradsky (quinze ans), vibrent pour leur héros. « Je suis contente pour eux, avoue Angélique. Je pense à nos deux familles, et je me dis : tous ces sacrifices, ce n’était pas pour rien. » Elle ne peut s’empêcher de s’adresser directement à Tsonga : « Vas-y, mon Djo-djo, les biscotos ! Faut “praliner” maintenant ! Fais-nous Patator en retour ! » lâche-t-elle en riant. « Il pourrait être mon fils », s’excuse-t-elle aussitôt, au centre d’un gentil brouhaha composé de « ahhh ! » et de « ohhh », de hauts et de bas… À 12 h 53, la défaite est consommée. Les gens, debout, applaudissent longuement l’un des plus dignes représentants du club comme l’était Jean Borotra, le dernier Français à avoir remporté l’Open d’Australie, il y a quatre-vingts ans. – D. B.
Le poids de l’expérience
LE MATCH EN QUESTIONS. – Après avoir pris les commandes de la finale, Tsonga a manqué de métier pour enfoncer un Djokovic rodé aux grands matches. MELBOURNE – de notre envoyé spécial POURQUOI TSONGA N’A-T-IL PAS RÉUSSI LE MÊME MATCH QUE FACE À NADAL ? Parce que Djokovic n’est pas Nadal. En demi-finales, l’Espagnol avait manqué de longueur de balle, s’offrant aux accélérations de Tsonga. Hier, le Serbe priva trop souvent son adversaire de cette liberté. Hormis lors dupremier set puis épisodiquement dans le deuxième, quand la tension nerveuse l’empêchait de libérer son bras, il maintint constamment le Français loin de sa ligne. « Sur la physionomie du match, même si Jo gagne le premier set, il ne faut pas oublier que c’est sur des phases défensives, remarquait Éric Winogradsky, son coach. Il le breake en s’accrochant, en défendant à merveille et en ne commettant pas la faute. C’est un signe : Djokovic a eu la plupart du temps la direction du jeu. Comme contre Federer, quand la bagarre s’est vraiment lancée à la fin du premier set, Djokovic n’a pas reculé. Il a imprimé un rythme incroyable, il a repoussé Jo qui, dans le vestiaire, m’a dit : “Attends, il y a cinq, six jeux dans le match, oùmême avec toute la meilleure volonté du monde je n’arrivais pas à ne pas reculer. ” Et ça, Jo ne le dit pas souvent. » Dans les rares occasions qu’il eut de prendre le jeu à son compte, Tsonga se heurta à un mur. Doté d’un coup d’oeil exceptionnel et de jambes de feu, à l’image d’un Nalbandian des grands jours, Djokovic est capable de défendre sur sa ligne. « Donc, les balles revenaient beaucoup plus vite. Du tac au tac, expliquait Forget. Sur certains jeux entiers, Jo regardait passer les fusées. Il s’est retrouvé en face d’un gars qui faisait lamêmechose que lui. » Et qui, selon Cédric Pioline, possède « une faculté incroyable à jouer les coups le long de la ligne » qui mit parfois Tsonga au supplice. POURQUOI LE MATCH A-T-IL TOURNÉ AU DEUXIÈME SET ? Dans les deux premiers jeux de service de Djokovic au deuxième set, Tsonga mena 15-30 puis 0-30. À chaque fois, le Serbe, pourtant fébrile, recolla. Un mystère pour John Newcombe, exnuméro 1 mondial : « Je ne sais pas ce qui est arrivé à Tsonga à ce moment-là. Cela me semble plus émotionnel que physique. S’il revoit ce match, il en tirera les enseignements et comprendra pourquoi il s’est un peu tassé. Dans le même temps, Djokovic s’est requinqué. » Pour Forget, « alors que Djoko n’est pas vraiment serein, c’est là que Jo doit accentuer son jeu d’attaque.Or, à cemoment-là, il “ gère ” un petit peu et laisse l’autre revenir dans le match ». C’est le métier qui rentre. Pioline : « Jo n’a pas su répondre à cette agression, à cette élévation du niveau et il a mis un moment à revenir dans le match. Son esprit estmêmeunpeu sorti du match. » Nicolas Escudé : « Quand il se fait breaker, Jo prend un gros coup derrière la tête. Il enchaîne les points très vite, il lâche un peu mentalement. Djokovic, ça le relance complètement et ces mecs-là, à partir du moment où ils sont devant, c’est très dur d’aller les chercher… » Confirmation de Jim Courier : « Ce retour de Novak à 3-3, 15-30 (un revers bloqué gagnant sur une première balle à 213 km/h) l’a mis sur orbite et a fait peur à Jo. » POURQUOI LE MATCH N’A PAS TOURNÉ DANS LE QUATRIÈME SET ? Il s’en est fallu d’un rien. Flashback. Djokovic au service, 5-5, 30-40 : une amortie moyenne, Tsonga jaillit et glisse une pichenette droit devant lui. Djokovic a anticipé, volée de revers croisée gagnante. Newcombe, enthousiasmé par le Français, regrette : « S’il avait croisé, il aurait eu le break. Et qui sait ce qui se serait passé dans le cinquième set… Car, au quatrième, Djokovic m’a paru fatigué. » Si Pioline et Forget regrettaient tous deux ce « mauvais choix », Escudé exonérait Jo de tout reproche. « Il ne l’envoie pas deuxmètres derrière ou dans le filet ! Djokovic a bien couvert son filet, il n’a pas loupé sa volée. Oui, Jo aurait pu la croiser, mais avec des “ si ” on refait le match et on refait le monde… » « Novak est resté sur la ligne, ajoutait Courier, il a fait une super volée, il a eu un peu de chance. » Sûrement celle de l’audacieux. ROMAIN LEFEBVRE | |
| | | arabem N°1 Mondial
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| Sujet: Re: JO-WILFRIED TSONGA Lun 28 Jan - 18:29 | |
| Un goût de revenez-y
Sans jouer son meilleur match, Jo-Wilfried Tsonga a assez bien résisté à Novak Djokovic pour espérer vivre d’autres finales.
Après avoir gagné le premier set, le Français n’a pas réussi à empêcher Djokovic de reprendre pied dans la partie (4-6, 6-4, 6-3, 7-6). Premier Serbe vainqueur en Grand Chelem, ce dernier se pose en rival de Federer et de Nadal. Tsonga, lui, va intégrer le top 20 et peut voir plus haut. MELBOURNE – de notre envoyé spécial NON, JO-WILFRIED TSONGA n’a pas succédé à Yannick Noah parmi les vainqueurs d’un tournoi du Grand Chelem. Pas encore. Au terme d’une finale longue de plus de trois heures, moins brillante que ses deux matches précédents contre Mikhaïl Youzhny et Rafael Nadal, il repartira cependant de Melbourne avec la certitude d’avoir sa place dans les derniers tours des plus grands tournois du monde. Il a quitté la Rod Laver Arena au petit matin dans la peau du battu, mais pas du faire-valoir. Au contraire des quatre dernières finales du Grand Chelem perdues par des Français, la rencontre n’a pas été à sens unique. Et avec un tout petit peu de réussite sur la seule balle de break du quatrième set, il aurait pu entraîner le Serbe dans un cinquième set indécis. Les raisons de sa défaite sont multiples. La première porte unnom:Djokovic. À vingt ans, ce jeune homme, premier Serbe couronné en Grand Chelem, a démontré une fois de plus son talent et sa rage de vaincre. Rendu hésitant au premier set par sa position de favori, il a su se faire violence pour reprendre la partie en main, malgré le poids des coups du Français et d’un public tout acquis à la cause de ce dernier. On a pu alors s’apercevoir qu’il était autrement plus difficile à battre sur surface semi-rapide que Rafael Nadal : son service, ses coups de fond de court frappés plus tôt après le rebond lui permettent de prendre très vite l’échange à son compte là où le Majorquin a besoin de repousser progressivement l’adversaire. Son potentiel offensif est bien supérieur, sans que sa défense soit faible. Le Français a pu le constater sur les trois balles de break qu’il n’a pu convertir (deux au premier set, une au quatrième). Elles furent sauvées par un ace, un passing et une volée. La panoplie complète. Le premier set gagné depuis Noah Venant après une finale perdue contre Roger Federer au dernier US Open, ce succès replace clairement le Serbe dans la course au sommet. La défaite du Suisse, la place de demi-finaliste de Nadal (quart-finaliste l’an passé) et sa propre victoire vont resserrer les positions en tête de la hiérarchie. On ne doute pas que ce titre confère à Djokovic une confiance à toute épreuve pour les tournois à venir. Les deux leaders vont devoir serrer le jeu. Leurs poursuivants aussi, car leur club comprend depuis hier un membre de plus. Dix-huitième au prochain classement mondial, Jo-Wilfried Tsonga a démontré pendant toute la quinzaine qu’il avait les moyens de son ambition. Onne bat pas par hasard les deuxième, huitième, neuvième et quatorzième mondiaux dans le même tournoi, au meilleur des cinq sets. Et même si sa finale ne fut pas aussi ébouriffante que ses matches précédents, elle vient plus confirmer sa valeur que l’infirmer. Tout aussi tendu en début de match qu’un Djokovic mal à l’aise dans ce maillot de favori un peu large pour lui, il eut le grand mérite d’exploiter à fond la première occasion de gagner le premier set, le premier gagné aussi par un Français dans une finale de Grand Chelem depuis Yannick Noah en 1983 : un passing, pour retourner à l’envoyeur un smash mollasson et un lob parfait conclurent cette première manche, saluée par son père, Didier, d’un jab digne du sosie du fiston. Si, comme il l’a laissé entendre, Jo- Wilfried Tsonga visionne dans les jours à venir les cassettes de ses meilleurs matches à Melbourne, qu’il ne fasse surtout pas l’impasse sur celle de la finale. Il s’apercevra sans doute que le début du deuxième set aurait pu être mieux exploité. Malgré le soutien du public, que chacun de ses coups de tambour mettait en transes, malgré les hésitations de Djokovic, touché par la perte de la première manche, il ne poussa pas les chevaux. Ou du moins pas sur le bon chemin. Après sa défaite, il assura ne pas s’être senti du tout nerveux malgré les circonstances. Quelques coups droits d’attaque ratés, certains très près du filet sur des balles hautes, incitent à penser qu’il n’était pas tout à fait aussi lucide que les jours précédents. Il ne pouvait sans doute pas en être autrement pour la première finale de sa carrière sur le circuit majeur, a fortiori sa première du Grand Chelem. Le métier a parlé Ce n’est cependant pas un manque de discernement qui lui coûta de ne pas convertir la seule balle de break du quatrième set à 5-5. Son passing était bien frappé. Djokovic avait anticipé du bon côté pour poser sa volée. Mais, dans le tie-break qui suivit, c’est bien une attaque de coup droit ratée et une double faute, sa deuxième seulement de la partie, qui précipitèrent sa perte, alors que le Serbe, au contraire, ne donnait pas le moindre point. Le métier avait parlé. Jo-Wilfried Tsonga apprend encore le sien. La prochaine épreuve aura pour cadre les salles de presse et les plateaux télé. La notoriété est parfois dure à vivre. Yannick Noah s’en était cruellement rendu compte après sa victoire à Roland-Garros, en 1983. Plus porté sur la pêche à la ligne que sur le night-clubbing, domicilié en Suisse depuis le début de l’année, Big Jo saura sans doute se mettre au vert. Raquette en main, il ne paraît pas du genre à se satisfaire d’un coup d’éclat passager. Sa volonté de continuer sur sa lancée ne faisait aucun doute à sa sortie du court : ni abattu ni exalté, il envisageait l’avenir d’un oeil plein d’appétit, rassuré par sa solidité physique toute neuve. La prochaine épreuve prendra la forme d’une première sélection en Coupe Davis dans une dizaine de jours, contre la Roumanie, au côté de son copain Richard Gasquet. Concurrents sur le terrain, les deux garçons sont assez copains en dehors pour que ce tandem fonctionne. Pour peu que leurs compatriotes poursuivent aussi leur ascension, la France pourrait tenir là une génération de Mousquetaires de premier ordre. PHILIPPE BOUIN
LE FILM DE LA FINALE Djokovic b. Tsonga 4-6, 6-4, 6-3, 7-6 en 3 h 6’ PREMIER SET : 49’ Le soleil n’est pas encore couché. Tsongaentre en pas chassés, bras levé, il est acclamé. Djokovic est plus sobre. La nervosité est palpable dans les deux premiers jeux. Tsonga a choisi de servir et perd son engagement, pour la première fois depuis sa victoire sur Richard Gasquet en huitièmes de finale. Djokovic lui rend le break aussitôt en commettant trois fautes en coup droit. Le Serbe sauve encore deux balles de break au jeu suivant. Cinq points plus tard, deux smashes de Tsonga mettent le stade en ébullition. Servant à 4-5, Djokovic coince. À 30 A, il pousse un smash et se fait cueillir par un passing de coup droit. Sur la balle de set, le lob du Français le surprend. Le public exulte. DEUXIÈME SET : 39’ Djokovic encaisse le coup. Sur ses deux premiers jeux de service, le Français mène 15-30 puis 0-30, mais le Serbe réagit. Il gagne quelques longs points qui lui permettent de reprendre pied dans la partie. À 3-3, un formidable retour de revers long de ligne sur un service à 213 km/h lui donne une balle de break convertie par un coup droit raté du Français. Djokovic garde la main jusqu’à la fin du set. TROISIÈME SET : 41’ Le Serbe a pris la conduite du match. Ses coups long de ligne posent des problèmes à son adversaire. Dès le troisième jeu, un coup droit d’attaque dehors coûte un break à Tsonga. Malgré le soutien du public, le Français ne parvient plus à mettre la main sur la partie. Pire, en dépit d’un sursaut qui lui vaut de sauver six balles de set à 5-3, il cède son service une deuxième fois pour conclure le set. QUATRIÈME SET : 57’ Le Serbe fait la course en tête mais, à 2-1, semble se faire mal en courant sur une amortie. Au changement de côté, il se fait masser la cuisse gauche. La tension semble le reprendre. À 5-5, après un revers dans le filet, il doit sauver la seule balle de break du set. Malgré un excellent retour de Tsonga, il suit son deuxième coup de raquette au filet. Le Français passe long de ligne. La volée est parfaite. La dernière chance de Tsonga est passée. Tie-break. Un coup droit dans le filet sur le deuxième point. Une double faute sur le sixième. Unultime coup droit dehors sur la balle de match. C’est fini. – Ph. B. | |
| | | arabem N°1 Mondial
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| Sujet: Re: JO-WILFRIED TSONGA Lun 28 Jan - 18:31 | |
| OEIL DE WILANDER
Gare à ce qu’on montre JECROISQUELAFINALEs’est jouée sur le mental. Tsonga doit éviter d’entrer et de sortir des matches comme il le fait parfois. Il possède une excellente mentalité, il joue intelligemment, il a tous les coups, il se déplace remarquablement bien, il est fort comme un taureau, mais, quand on arrive au niveau qu’il a atteint désormais, il est interdit de laisser sa concentration divaguer pendant cinq minutes. Chaque coup est important. Aujourd’hui (hier), l’écart était vraiment si petit qu’il ne pouvait pas montrer cette attitude à son adversaire. D’ailleurs, le body language des deux joueurs n’a pas été très bon. Si Djokovic avait montré ce qu’il a montré aujourd’hui contre un Nadal, je suis sûr que Nadal en aurait tiré profit. Pour les deux finalistes, c’est le prochain progrès à faire. J’ai pourtant eu l’impression que Djokovic était p lus « dans » le match que Tsonga. Jo n’a pas été très loin de faire tourner la rencontre, mais il n’a jamais eu le match en main, même après avoir gagnéle premier set. Tsonga ne jouait pas pour gagner, il se contentait de se dire : « C’ e s t c o o l , j e m’amuse. » Et puis, petit à petit, on a pu voir sur son visage qu’il cessait de prendre du plaisir. C’est quelque chose qu’il ne peut pas se permettre. C’est pour cela que le body language est si important. Le tennis, ce n’est pas comme le golf où on peut contrôler la situation. On joue contre un autre être humain qui n’arrête pas de vous observer. Ce match va montrer à Tsonga qu’il a encore certaines choses à apprendre. Essentiellement, un comportement. Il lui faut montrer à ses adversaires qu’il n’est pas là pour s’amuser mais pour gagner un match. Je ne pense pas que Jo aura du mal à digérer sa quinzaine. Quand c’est le résultat d’un long travail, comme Federer par exemple, qui était déjà une star avant de gagner quoi que ce soit et qui est devenu une méga, méga, mégastar, comme Tiger Woods, ça vient naturellement. Tsonga doit juste se rappeler que, quand il était blessé, il avait décidé de prendre du plaisir à jouer au tennis. Aujourd’hui, il n’en a pas vraiment montré. Il faut qu’il soit naturel. Et qu’il le montre aux autres joueurs. En revanche, il va devoir faire attention à ne pas se fixer trop d’objectifs. Les siens doivent être de rester en bonne santé et de prendre du plaisir avec le public qui peut l’aider à se sortir de quelques passes difficiles. Mais je crois qu’il est très solide. La pression sera là, mais pas immédiatement. Dans trois ans, les gens lui diront peutêtre : « Hey Jo, quand vas-tu gagner un Grand Chelem ? » Mais pas tout de suite.
Et maintenant, Jo ?
Statut de joueur en expansion, notoriété galopante, Jo-Wilfried Tsonga devra négocier un bouleversement radical dans sa vie. Capable ?
COMME LE TEMPS passe vite. Comme il a l’air pressé avec Jo-Wilfried Tsonga. À la surboum du jour de l’an dans un hôtel d’Adélaïde, son poignet ne risquait pas la fracture de fatigue à cause des autographes. Un mois après, une main au feu, on jurerait que ce « hier » appartient à l’histoire ancienne et pour un moment. À Melbourne, Tsonga a basculé dans une autre vie, qu’il la veuille ou non. Que maman Évelyne et papa Didier embarquent dans un long-courrier et découvrent une Australie en pâmoison devant le fiston, qui l’eût cru ? Que des chanteurs, plus ou moins bien pourvus en cordes vocales, fassent rimer Tsonga avec Noah et Manceau avec pas manchot, qui l’eût imaginé ? Jo-Wilfried Tsonga a créé le personnage du Cassius Clay de Melbourne à la seule force de son talent sur le court et d’une personnalité à laquelle, c’est comme ça, on accroche. Donc, uniquement pour de bonnes raisons. Aujourd’hui, papa, maman et Jo rentrent au pays. Mardi, dès l’aérogare à Roissy, Jo entrera en collision avec un miroir, celui qui réfléchit le regard des autres. Comment, à un âge encore tendre, se dépatouiller d’une notoriété aussi brutale ? Comment ne pas être aveuglé par cette luminosité, indice UV très fort ? « En ne changeant rien à qui il est, propose Éric Winogradsky, son entraîneur. Jo a les pieds sur terre, il sait reconnaître le vrai du faux et si on me dit qu’il va se faire bouffer par tout cet engouement, connaissant le garçon, je réponds non, nonet non. C’est unmec bien, avec une bonne éducation et des valeurs très simples, donc je n’y crois pas. » La grande bouche médiatico- commerciale, celle qui a l’attirance de la pie pour tout ce qui brille, lui tourne déjà autour et ce n’est que le commencement. Dans pas longtemps, si ce n’est déjà fait, Jo réclamera la compagnie des poissons carnassiers de la Sarthe qui ont l’énorme avantage d’être muets. « La ferveur qu’il y a en France autour de lui, c’est génial, fait remarquer Nicolas Escudé. Mais Jo a suffisamment la tête sur les épaules pour ne pas s’envoyer en l’air. » Jeune homme simple ayant des goûts simples et le sens des fidélités, Tsonga ne devrait pas partir en toupie de sitôt. Voilà pour le domaine vie privée, vie publique. Bifurquons sur le terrain du jeu où, là encore, le panorama s’est considérablement bouleversé. Arrivé à Melbourne avec le dossard no 38 à l’ATP, Tsonga l’a quitté avec le no 18, un statut de finaliste en Grand Chelem et l’assurance d’une première sélection en Coupe Davis. Pour le moment, Guy Forget ne lui a pas explicitement annoncé la bonne nouvelle d’une escapade à Sibiu, en Roumanie, dans une dizaine de jours. Mais ce n’est là que précaution formelle : Tsonga sera du voyage. Commele temps passe vite.Comme il a l’air pressé. « Jouer en équipe de France, il en rêve depuis qu’il est gosse, sourit Wino. Il a la fibre, il a l’état d’esprit, il va être un très bon équipier. » Cette convocation induit, forcément, un retoilettage du programme immédiat. Premièrement, Tsonga s’est décommandé des Petits As à Tarbes, où une exhibition entre Paul-Henri Mathieu et lui était sur le feu pour vendredi. Deuxio, entre Marseille, Rotterdam et Dubaï, ses trois prochains tournois, il est fort probable qu’une, voire deux de ces dates soient rayées d’une croix d’ici peu. Où qu’il aille, Tsonga devra s’habituer à la présence entre ses larges omoplates d’une cible aussi large. « Oui, reconnaît Wino, il va être un des mecs à battre. Mais ça fait un moment qu’il a compris qu’il n’aurait plus de tours de chauffe comme cela pouvait lui arriver en Challenger. Maintenant, ce sera tout, tout de suite, parce que les gars auront le couteau entre les dents. Chaque fois, on se demande s’il va être capable de… Et, chaque fois, il a été capable. Il a confirmé après Wimbledon, confirmé après Lyon. Donc, moi, je ne doute pas. Et pourtant,mon caractère me pousse toujours plus vers la méfiance. Il faut juste qu’on soit très clair avec lui pour qu’il ne se projette pas trop vite à l’étage supérieur, sinon ça peut s’échapper. » Newcombe : « Il a le potentiel pour être top 4 » Jusqu’à Wimbledon, Tsonga n’a presque aucun point à défendre et la vue sur le top 10 risque de devenir une tentation forte. « Mais c’est normal, juge Wino. Ce n’est pas du tout un tabou, on en parle tranquillement. On est toujours gourmand et on a le droit de l’être parce que Jo a une vraie marge de progression. Ce que je voudrais qu’il retienne de Melbourne, c’est qu’il a les moyens de faire partie des tout meilleurs, d’être tout en haut avec Djokovic. Il a l’intime conviction qu’il aura droit un jour à une revanche et je pense qu’il a raison. Ce n’est pas un rêve qui est passé, c’est un rêve qui commence. » Tout le monde, de Gasquet à Nadal, s’accordait à trouver son classement pré-Melbourne bien mensonger. Mais le nouveau n’a pas l’air de contenter tout à fait les experts. « Jo possède un potentiel évident pour entrer dans le top 10, pressent Forget. Il ne l’a pas prouvé sur un match, mais sur plusieurs. Maintenant, il ne faut pas attendre de lui qu’il fasse finale dans tous les tournois. Il ne sera pas forcément en finale à Roland-Garros. Mais il peut arriver en quarts ou en demi-finales dans les plus grands tournois, ça c’est sûr. Pour lemoment, laissons lui le temps de la digestion. » Le légendaire John Newcombe, sept titres en Grand Chelem sous la moustache, pousse le bouchon plus loin encore. « Je l’ai trouvé fantastique et amusant à voir jouer. Très sérieusement, il a en lui le potentiel pour être top 4. Maintenant, il faut qu’il fasse attention, il a besoin de gens bien autour de lui. Car, comme Baghdatis, il va concentrer toutes les attentions et devra garder la tête au tennis. » Pas plus de pessimisme chez Jim Courier. « Il a un avenir incroyable. Il s’est comporté mieux que d’autres en pareilles circonstances. Battre tous ces super-joueurs n’était pas un accident. » FRÉDÉRIC BERNÈS
SON PROGRAMME DES DEUX PROCHAINS MOIS…2-10 FÉVRIER. – Avec l’équipe de France de Coupe Davis qui ira défier la Roumanie au premier tour à Sibiu (8-10 février) (1). 11-17 FÉVRIER. – Tournoi ATP de Marseille (2). 18-24 FÉVRIER. – Tournoi ATP de Rotterdam (2). 25 FÉVRIER-2 MARS. – Pas de tournoi. 3-9 MARS. – Tournoi ATP de Dubaï (2). 12-23 MARS. – Masters Series d’Indian Wells (3). 26 MARS-6 AVRIL. – Masters Series de Miami (3) (1) Première sélection en équipe de France de Coupe Davis. (2) L’un de ces trois tournois au moins devrait être supprimé de son programme. (3) Jo-Wilfried Tsonga découvrira ces deux Masters Series, qu’il n’a jamais disputés. | |
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| Sujet: Re: JO-WILFRIED TSONGA Lun 28 Jan - 18:32 | |
| YANNICK NOAH promet un grand avenir à Jo-Wilfried Tsonga.
« Il a le coffre » « AVEZ-VOUS VU la finale ? – J’ai vu le match… Je pensais qu’il allait gagner… D’ailleurs, je pense que s’il avait gagné le point sur la balle de break qu’il obtient à 5-5 au quatrième, il aurait sûrement égalisé à deux sets partout, et alors, là, je le voyais très bien au cinquième ! – Êtes-vous déçu ? –Moins que lui !Mais c’est sûr, il ale coffre pour aller plus loin, en faire d’autres, des belles finales, et en gagner. – Vous n’êtes pas passé loin de ne plus être “ le dernier vainqueur français d’un tournoi du Grand Chelem ”. Qu’est-ce que cela vous fait ? – D’abord, je n’aurais jamais pensé que ça durerait plus de vingt-cinq ans ! Et, en le regardant, je me disais que quitte à ce qu’un mec – comment dit-on ? – me “ succède ”, ça m’aurait fait plaisir que ce soit lui. En tout cas, jememarre bien à le suivre (dans les médias). Ses parents sont vraiment sympas, aussi. Quand son père dit : “Jo,un Africain ? Mais il n’a jamais mis les pieds en Afrique ! Il est Manceau ! ”, j’adore ! – Pensez-vous que sa vie va changer ? – Forcément, on va le reconnaître dans la rue maintenant… En tout cas, il faut arrêter avec Ali ! Parce que ça va vite le saouler ! Jo, ça fait quand même longtemps qu’on le connaît, je n’ai jamais entendu personne le comparer àMuhammad Ali. Il a fallu qu’un Australien sorte ça pour que tout le monde le reprenne. Il n’a pas besoin de point de comparaison, il va se faire sa carrière à lui. » – D. B
ÉVELYNE et DIDIER TSONGA, les parents de Jo, voulaient surtout dire leur fierté pour leur fils. « Complètement fans » MELBOURNE – de notre envoyé spécial ÉVELYNE, sa maman : « C’était beaucoup d’émotions. Djokovic a fait un très beau match et Jo un très beau tournoi. Il ne faut pas trop lui en demander parce que c’est déjà énorme ce qu’il a fait. Oui, j’y ai cru après le premier set et même après. On est très fier de lui, on est complètement fans. Jo n’a pas surpris tout le monde. Il y en a qui avaient perçu chez lui le champion depuis longtemps. C’est un peu irréel ce qui nous arrive. On n’a rien vu de l’Australie et comme on repart aussitôt on n’en verra pas plus.Onest dans la bulledu tennis en fait. Mais c’est super. On voit que Jo, pendant ce tournoi, est passé du côté des adultes, c’est très clair. Il a dégagé une grande autorité, un grand contrôle sur le court. On est sûr que Jo sera un grand champion. » DIDIER, son papa : « Le coeur qui battait fort pendant la finale ? Non, je suis trop fatigué pour ça. Je trouve que Jo a rendu une assez bonne copie. Je m’en contenterai. Le meilleur de l’instant a gagné, mais ce n’est que partie remise. Je ne suis pas déçu du résultat, pas déçu par Jo. Vous savez, Jo s’est blessé il y a deux ans, et nous, ce qu’on guette le plus, c’est sa santé. Il se porte bien et c’est l’essentiel. Croyez-moi, il n’a pas fini de nous surprendre. Que dire ? On l’aime beaucoup, on l’aime beaucoup. » – F. Be.
ILSONT DIT ChristianBÎMES(présidentde la FFT) : « Jo a joué son tennis, mais il n’était pas dans l’état de grâce qui avait été le sien dans les matches précédents, en particulier la demi-finale. Mais Tsonga a tout pour être le numéro 1 français. Ça va se jouer avec Gasquet. Ça va bouger tout le monde. C’est une très, très bonne chose. J’ai le sentiment qu’il a des coups extrêmement offensifs qui peuvent faire la différence sur herbe, sur rapide à l’US Open. Sur terre battue, il va falloir encore attendreun petit peu, car il y a un problème de mobilité, mais d’ici à an ou deux ans pourquoi pas sur terre battue aussi. On a tout lieu d’être content, car on a deux joueurs capables de finir dans le dernier carré d’un tournoi du Grand Chelem. Bientôt on aura un Français qui va gagner unGrand Chelem. Dans deux ans, on aura ce plaisir. Et ça va devenir remarquable pour la Coupe Davis. »
Pat CASH (vainqueur de Wimbledon 1987): « Maintenant, Tsonga peut tout envisager pour la suite de sa carrière. Il sait tout faire à part sa volée de coup droit qu’il devra améliorer. S’il n’est pas blessé, l’avenir lui appartient. »
KenROSEWALL(vainqueur de huit titres duGrand Chelem) : « Djokovic est un redoutable compétiteur et il a fini par profiter des erreurs de Tsonga. Mais tous les espoirs sont permis pour le Français. Et avec le capital confianceaccumulé ici, les choses vont être plus faciles ». | |
| | | arabem N°1 Mondial
Nombre de messages : 6046 Age : 44 Localisation : Paris Joueur : Gasquet,Tsonga,Monfils,Federer,nadal Joueuse : Rezai Points : 34256 Date d'inscription : 09/11/2006
| Sujet: Re: JO-WILFRIED TSONGA Lun 28 Jan - 18:34 | |
| SAGA TSONGA
À Pointe-Noire, un petit clan a fiévreusement suivi la finale de Melbourne. Voyage au Congo, en pays Tsonga.
Pointe-Noire, un petit clan a fiévreusement suivi la finale de Melbourne. Voyage au Congo, en pays Tsonga. Même si Alphonse, le g r a n d - p è r e , n e connaît Jo-Wilfried q u ’ à t r a v e r s d’anciennes photos, lafamilleTsongas’est retrouvée dans la rage du « petit dernier ». Chez Gaspard ou devant leur poste de télé, ils ont découvert le tennis et un drôle de guerrier que les politiques locaux aimerai ent b ien accueillir rapidement aupays. Dans le quartier de Tié-Tié, on en parle encore. POINTE-NOIRE – (CON) de notre envoyé spécial DANS SA VOITURE blanche brinquebalante sur la piste défoncée menant au quartier Songolo, Faustin Tsonga recevait hier matin un coup de fil très insolite. À trente minutes du coup d’envoi du match de l’enfant si loin du pays, Chérubin Kodia venait aux nouvelles auprès de l’oncle méconnu de Jo-Wilfried. Le conseiller des sports pour le président de la République Sassou Nguesso voulait le numéro de téléphone du finaliste, pour que son boss lui transmette son soutien. Juste un peu tard. Après quelques petits flottements au sommet de l’État pour intégrer la filiation congolaise du garçon, la vérité avait fini par éclater : même si on avait pu le prendre pour un Congolais de l’autre rive de Kinshasa, ce Tsonga-là avait bien le sang d’ici qui coulait dans ses veines. Peut-être que l’article du 25 janvier en une des Dépêches de Brazzaville, célébrant « l’étoile montante, fils de Didier, excellent sportif des années 70 dans la section handball des Diables Noirs de Brazzaville », avaitmis la puce à l’oreille. Peut-être que radio tam-tam aussi avait fait son effet. Ces jours derniers, quelques initiés de Pointe-Noire murmuraient dans le sillage de Faustin : « L’enfant », « le Français », que l’on entrevoyait à la télé ou dont on entendait parler sur RFI, serait bien de sa famille. Ceux qui savaient venaient directement voir Faustin. « Il va faire ça en trois sets contre l’autre, retiens bien ce que je te dis. » Après Ashe et Noah, Tsonga avait réintroduit en Afrique noire quelques notions de tennis. Zinzins au Congo pour la balle jaune ? Pas tout à fait. Mais, samedi soir, on avait bien palabré « Chez Gaspard », la nganda (restaurant) prisée du quartier joyeusement dépareillé de La Cité, marché le jour et ruelles de la soif après. En claquant fort des doigts, Faustin et ses amis avaient mimé l’effet des boulets servis chauds par le fils de Didier. « Et quand je vois ses réactions sur un court, je peux vous dire que Jo, c’est Didier peint en blanc ! », rigolait l’oncle du Congo. Quelques heures plus tard, ce dernier était donc à l’écoute de l’émissaire présidentiel, un peu troublé par cette brutale connexion avec la politique.« Onne peut quand même pas tout laisser à la France », lâchait en rigolant son interlocuteur à l’autre bout du combiné. Après la tentative d’OPA, le match pouvait commencer. Puisque la ville de Pointe-Noire était soumise à une panne (coutumière) d’électricité générale de 7 heures à 17 heures, il avait fallu trouver pour l’événement un gîte capable d’avoir un générateur et un satellite. Cachée sous la verdure, l’agréable villa de Jean- Honoré Mouanga, un cousin, recelait tous ces trésors. Sur la table basse, la bière Primus et le Caprice des Dieux offerts au petit groupe symbolisaient le métissage des cultures propres à Jo. Sur l’écran soumis aux caprices du générateur, l’image renvoyait la silhouette athlétique d’un Manceau pas tout à fait comme les autres. À quoi pouvait penser « le Vieux » à ce moment-là ? Alphonse, chef du clan de quatre-vingt-trois ans, ancien chef de brigade nommé chevalier du Mérite congolais, avait pour l’occasion revêtu le costume que l’on met pour aller à la messe. Avant de suivre les méandres de cette finale d’un tournoi du Grand Chelem, il n’avait jamais vu de match de tennis. Sur sa bonne trentaine de petits-enfants – lui-même confesse en rigolant qu’il « est incapable de tous les dénombrer » –, Jo-Wilfried est l’un de ceux qu’il n’a jamais vus ailleurs que sur des photos vieillies enfouies dans une enveloppe râpée. Et le voilà endimanché à espérer de visu un avenir de mégastar pour cette graine de Tsonga sillonnant le monde… Depuis le début de l’Open d’Australie, les Tsonga de Pointe-Noire avaient procédé ainsi : Faustin prévenait son père Alphonse de l’imminence du début de match, et « Le Vieux » priait pour léguer la réussite à Dieu. Immuablement installé derrière le comptoir hors d’âge de sa sobre nganda dans le quartier de Tié- Tié, le petit poste de radio à sa droite, il apprenait fièrement lematin que la connexion fonctionnait à merveille. Avant que sonnomne se mondialise, Alphonse avait été gendarme pour l’Afrique Équatoriale française. Au gré de ses missions au Gabon, en Centrafrique et au Tchad, il avait élargi sa famille avec Richard, Faustin, Didier, Valérie, Thierry, Yvette, Liline, Louis Roi et Luna. Le gène sportif s’était dissimulé chez Richard, volleyeur en vue des Jeux d’Afrique de Brazzaville en 1965, et chez Didier, handballeur réputé en Afrique. « Qu’est-ce qu’il pompait, lui, rigole encore Alphonse. Mais à une certaine époque, il m’a dit que les conditions pour faire les études ne lui plaisaient pas et qu’il voulait un billet pour Le Mans. Je ne peux pas vous dire pourquoi Le Mans. J’espérais une bourse, mais un fonctionnaire avait osé me demander pourquoi je voulais envoyer mon enfant en France, et ça ne m’avait pas plu. Et je lui ai payé le billet. » En retour, Alphonse allait hériter d’un fringant petit-fils qu’il ne pouvait vraiment pas renier. Ne serait-il pas un peu cabotin comme lui, qui avait fini par écourter sa carrière dans la gendarmerie pour ne pas avoir à supporter le grade supérieur de son fils Richard (aujourd’hui colonel) ? Dans cette férocité à taper dans la balle, n’y aurait-il pas non plus de ce caractère pas commode du grandpère, aux intonations toujours gendarmesques pour réguler le flux des buveurs ? Voilà à quoi pensait sans doute hier Alphonse devant Eurosport, impassible devant l’écran face à l’évolution d’un score dont il ne maîtrisait pas tous les paramètres. Mais il comprenait bien que son petit-fils était en difficulté. Au début, les joyeux suiveurs, partageant une notion approximative des termes propres au tennis, abondaient de commentaires festifs. « Qu’est-ce que j’aime ça, quand il pilonne ! » (trois aces pour faire 5-4 au premier set). « Laisse-moi ton Nadal et regarde le fauve ! » (intermède publicitaire avec l’Espagnol au début du deuxième set). Tout à ses émotions, Faustin, de son côté, recevait encore des coups de fil lui réclamant le numéro personnel de Jo. « Je suis dans une salle climatisée, mais je transpire ! », s’exclamait- il fébrilement. Mais, au même rythme que les coupures d’images provoquées par le générateur crachotant, le scénario bien enclenché finissait par tressauter. Parti de toute urgence rechercher un autre générateur, Faustin apprendra la mauvaise nouvelle au téléphone dans la voiture. Cette fois-ci, c’était Charles Bakari Boao, leministre de la Coopération. Pressé par le président, il lui fallait de toute urgence contacter la famille Tsonga pour organiser un pèlerinage au Congo du nouveau fils prodige. Le pays n’allait pas se contenter de la visite de Didier et de sa fille Sarah programmée de longue date le 15 février ! « Mêmesi Jo-Wilfried a perdu, il faut organiser ce voyage, grand frère », intimait la voix de l’homme d’État sans doute peu connaisseur des agendas serrés des tennismen professionnels. Dans la même phrase, Faustin, l’ancien comptable du port autonome de Pointe-Noire, avait eu à gérer l’amertume de la défaite et les douceurs de la familiarité ministérielle. La saga n’allait pas s’arrêter aux tourments d’un jour provoqués par Djokovic… Et si Jo, qui n’a jamais mis les pieds au Congo, finissait par venir à la rencontre du joyeux désordre de Pointe-Noire ? Et s’il finissait par suer à grosses gouttes sous les effets collatéraux de la bière Ngog et du soleil ? Et s’il finissait par déambuler sur la côte Sauvage et swinguer les jours de concert sur le sable au rythme du kiburiki, la danse qui fait que les corps se cassent ? Et si le « Blanc Rillettes », comme rigolait encore Didier jeudi dernier, finissait par décortiquer la carpe géante Chez Gaspard ? Et si le citoyen du monde, enfant d’honneur de Coulaines et chouchou de Melbourne, finissait par reconnaître l’ascendance ponténégrine ? Plus que les hommes politiques, un homme semblait hier l’attendre de pied ferme : Alphonse. Ses commentaires du match étaient ceux d’un grand-père bienveillant. « Mon petit-fils, c’était la première fois qu’il disputait une finale. Il n’y a pas beaucoup à regretter. Il va arriver à bien travailler. » Et sur ce, Alphonse ajustait son beau chapeau avant de retourner à Tié-Tié, pour prolonger l’aventure dans la « beuverie » Tsonga. FRANCK RAMELLA | |
| | | agassi the overgifted N°1 Mondial
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| Sujet: Re: JO-WILFRIED TSONGA Lun 28 Jan - 19:43 | |
| Je ne suis pas d accord avec l analyse de wilander, un coup il dit qu il ne faut pas jouer pour s amuser ou se faire plaisir mais gagner le macth, et juste apres il dit que tsonga hier n a pas essayé de se faire plaisir et de jouer naturelement. Les anlyses de mats sont parfois un peu strange.Enfin grand bravo a tsonga et vivement wimbly pour lui... | |
| | | zennero N°2 Mondial
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| Sujet: Re: JO-WILFRIED TSONGA Lun 28 Jan - 19:47 | |
| Moi je comprends pas pourquoi il est considéré comme un bon analyste de tennis,ce mec là dit parfois des trucs très sensés mais il ne fait que ce contredire et parfois il dit juste des abérations. | |
| | | agassi the overgifted N°1 Mondial
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| Sujet: Re: JO-WILFRIED TSONGA Lun 28 Jan - 19:56 | |
| Oui c est vrai il se contredit et parfois il donne des analyses assez étonnantes. | |
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| Sujet: Re: JO-WILFRIED TSONGA | |
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| | | | JO-WILFRIED TSONGA | |
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