JO-WILFRIED TSONGA

Question: Quel regard portes tu sur ta saison 2007 ?

Jo: Une année superbe finalement. J’ai commencé cette année par des tournois futures, puis des challengers et au fur et à mesure que je jouais, je les gagnais.

J’ai continué par des tournois de plus en plus sympas et importants. En plus j’ai bien joué!

J’ai vraiment hâte d’être à l’année prochaine, car il y a beaucoup de tournoi que je ne connais pas et que je n’ai jamais fait.

C’est très excitant de ce dire que cette année j’ai seulement goûté à la vie du circuit et que l’année prochaine sera une année complète avec de gros tournois à jouer.

Q: Tes objectifs fixés au début d'année sont-ils atteint ?

Oui, ils ont tous étaient atteint ! Au début de l’année j’étais au delà de la 200ème place et je m’étais mis une barre assez haute avec le top 100. Et quand j’y suis arrivé au milieu de l’année j’ai mis la barre un peu plus haute encore : à la 50ème place… Et puis je me suis dit surtout : pourquoi viser quelque chose et ne pas continuer à progresser !

Q: As-tu l’impression d’avoir grandi cette année ? Et dans quel domaine ? de Nico78

J’ai énormément mûri en tant qu’homme, ce qui m’a aidé pour mon tennis.

Je suis beaucoup plus responsable, et plus concessionnel.

Q: Quel est ton souvenir le plus marquant ? de Nico78

(…. hésitation) Ma victoire sur Hewitt et celle sur Henman : 2 grosses victoires sur 2 grands joueurs dans de grands tournois et sur de grands courts. Il y a ces 2 matches là et celui contre Nadal sur le plus grand court du monde à l'US Open. Au delà de la défaite j’ai passé un très beau moment.


Q : Est-ce que tu lis les articles de presse sur toi, ou est ce que tu préfères éviter pour ne être influencer ? de Vincent

Non je ne lis pas trop les articles de presse, j’essaye de me faire ma propre opinion. Je n’aime pas faire comme les autres, j’ai plutôt un esprit contradictoire.

Je ne lis pas les articles de journaux, je préfère aller sur mon site Internet. J’aime bien aller sur mon site pour voire ce que le gens pensent, et avoir le côté positif des choses parce que les gens peuvent écrire ce qu’ils veulent, ce n’est pas forcement le cas pour la presse.

Et puis c’est plus sympa de voir ce que les personnes ressentent, ce qu’elles ont dans leur chœur.

Q: Quel effet ça te fait quand avant le 1/4 de Gasquet à Bercy tu passes à l'écran géant et que les gens te reconnaissent et t'applaudissent ? de Vincent

Ca m’a fait bizarre car pour moi c’était la 1ere fois qu’il m’arrivait quelque chose comme ça ! J’ai essayé de me cacher comme je pouvais… mais je ne pouvais pas ! (rire)

C’était très particulier et même si je n’étais pas spécialement à l’aise car je ne m’y attendais pas, ça m’a fait chaud au chœur.

Q: Et dans la rue ça se passe comment ?

Dans la rue je n’y fais pas attention. Il arrive que des gens viennent me voir avec un grand sourire en me disant « je vous reconnais, vous êtes joueur de tennis », mais ça ne va pas plus loin que ça. Pour l’instant je suis encore tranquille, j’espère que ça le restera.

Comme je suis assez simple dans la rue, les gens ne se retournent pas forcément en se disant que je suis un joueur de tennis. Je suis comme tout le monde, j’arrive à me fondre dans la masse.

Q: Tu es considéré comme la révélation du tennis Français, depuis quelques temps tu as changé de statut aux yeux du grand public. Comment gères-tu cette pression? de Jealc

Je me sers de la presse pour dire ce que je ressens et ce que je veux faire passer aux gens. Pour l’instant aucune pression médiatique autant positive que négative. En tout cas j’essaye d’y faire abstraction.

Q: Est-ce que tu ressens la pression médiatique de manière plus négative qu'avant (il y a un an), maintenant que tout le monde commence à te connaître ? de Vincent

Moi déjà la pression médiatique je ne sais pas ce que ça veut dire, finalement j’essaye de me servir de la presse pour dire ce que j’ai envie de dire. Tout le monde n’a pas la chance d’être écouté par les autres.

J'essaye de ne pas retenir ce que les gens disent de négatif… Je le prends en compte mais je fais en sorte que ça me passe "au dessus de la tête ».


Q: Maintenant que tu commences à bien gagner ta vie, est ce que tu penses à donner de l'argent pour des œuvres caritatives ? Songes tu à une exhibition avec Nicolas Mahut pour les enfants de la Terre au Mans ou à Angers ? de Vincent

Pour l’exhibition je suis pour à 100%.

Pour les associations caritatives je pense que c’est une des principales choses que je ferais quand j’aurais un peu d’argent.

C’est réellement que cette année que j’ai commencé à gagner un peu d’argent en fin d’année, mais ce n’est pas encore ça, je n’ai pas encore de quoi m’acheter un appartement sur Paris.

Mais ce n’est que le début et dès que j’aurai les moyens je m’occuperai un peu des autres avec plaisir.

Q: Est-ce que tu penses que ta célébrité naissante te donne des devoirs ? de Vincent

Oui bien entendu ! Des devoirs de comportement sur le court, car quand on passe à la télé on a pas le droit de faire ou dire n’importe quoi. Ca me donne des devoirs par rapport aux jeunes qui me regardent. Il y a des choses que je ne peux pas me permettre de faire !

Q: As-tu eu des sollicitations particulières ?

Au niveau des sponsors j’ai une meilleure image par rapport à eux, mais je n’ai pas de sollicitations particulières en plus. Les sollicitations que j’ai en plus reste dans le cadre du tennis.


Q: J'aurais été intéressée par tes relations avec Sébastien Grosjean. Est-ce vous vous êtes toujours bien entendus, ou c'est uniquement ces derniers temps que les journalistes nous ont bassinés avec ça? Si vous vous êtes rapprochés récemment comment ça se fait?

Est-ce que vous avez l'intention de jouer régulièrement le double ensemble l'an prochain? de Françoise

C’est seulement depuis ses derniers temps qu’on se connaît un peu plus avec Seb’. Je ne le connaissais pas beaucoup avant. Quand il était au top j’avais 16/ 17 ans, il me disait bonjour quand on se croisait comme à tous les autres petits jeunes.

Cette année, on s’est retrouvé à jouer en double à Moscou car il n’y avait pas beaucoup d’autres Français. On cherchait tous les 2 un partenaire…

Ca a débuté comme ça, puis on s’est lié d’amitié car Seb’ est super gentil.

Pour moi c’était super, je ne pouvais pas refuser ! Avec toute l’expérience qu’il a, il m’apporte énormément. Sur le peux de temps qu’on a passé ensemble il m’a appris pas mal de truc. Il m’apporte plein de petits détails aussi bien quand on joue que pour la vie extra tennistique. Il a était numéro 1 français et membre du top 10… il sait de quoi il parle !

Maintenant on s’entend vraiment bien et on va continuer en double encore au début de l’année. Ensuite on verra comment ça se passe.

Q: Avec qui aimerais-tu jouer en double: Llodra, Santoro, Gasquet, Monfils...? Et chez les joueurs étrangers ? As-tu eu des demandes ? de Stéphane

Je crois que j’aimerais jouer avec ceux avec qui je m’entends le mieux : Richard et Gaël.

Même avec Gilles Simon, avec qui on est invaincu ! (rire) On avait joué un tournoi future ensemble, que l’on a gagné ! Donc pourquoi pas remettre ça…

Pour les joueurs étrangers, honnêtement je ne pense à personne en particulier sur le moment, j’ai déjà eu des demandes mais c’était occasionnel, sur un tournoi.

Q: Qu’est-ce que ça te fait d’évoluer dans ton sport en même temps que Roger Federer ? de Thomas83

Ba ça me fait une belle jambe ! (rire). Je pense que c’est un grand champion et que dans quelques années il sera le joueur le plus titré de la planète.

C’est super pour moi de jouer en même temps que lui et de faire parti de ceux qui doivent le faire chuter de sa place de numéro 1.

: Que penses tu de l’arriver de Djokovic ? Et de ses imitations ? Et toi tu sais imiter qui ? de Thomas83

Ces imitations m'ont bien fait rire, je ne sais pas pour les autres. Je pense que même si il venait à m’imiter ça me ferait plus rire qu’autre chose.

A vrai dire j'ai trouvé ça assez marrant. Ca fait plaisir de voir des nouveaux joueurs s’affirmer sur le circuit avec du charisme.

Je crois qu’il y a toute une génération de joueurs qui arrive avec plein de personnalités différentes. Dans les années à venir le circuit va être vraiment sympa.

Avec Djokovic, Bagdatis, Monfils , Murray, Tsonga…. Ca va être sympa non ?

Moi je ne sais imiter que ma mère mais personne ne reconnaîtra cette imitation ! (rire)

Q : Que penses tu du Top 3 et de l'écart de jeux avec les autres? de Géraldine
Pour l’instant c’est les joueurs à battre quoi qu’il arrive !


Entre Federer / Nadal et Djokovic avec qui:
- partagerais tu ton casier dans les vestiaires? Je ne sais pas. Je ne connais pas bien Federer, celui que je connais le mieux c’est Djokovic donc avec lui…
- partagerais tu ton entraînement? Nadal, pour voir comment il travaille.
- jouerais tu en double? Avec Roger !
- chanterais tu un Karaoké ? Avec Djoko !
- irais tu pêcher? Avec Rafael, car je crois qu’il pêche à Mayorque
- partirais tu en vacances (et où)? … (hésitation) Avec aucun des trois car quand je pars en vacances je n’ai pas envie de parler tennis…
- qu'elle qualité de ces joueurs aimerais tu avoir? Roger : son coup droit . Rafael : ses jambes Novak : le sang froid, son mental dans les moments importants.

Q: Je voulais savoir si comme moi, tu penses que l'ascension vers le top 10 dépend avant tout du mental du joueur, de sa faculté à jouer sur sa vraie valeur des matchs importants. Et si oui, comment te prépares tu mentalement pour l'année prochaine? de bretorn
Oui tout à fait, je pense que dans un grand match il faut savoir répondre présent ! Je me prépare en travaillant très dur, c’est comme ça que lorsque tu es sur le terrain que ça paye ! Ca devient moins difficile après les heures d’entraînement que tu as fourni.

Sinon, je n’ai pas de préparateur mental, j’ai toujours refusé. Je préfère être autonome.

Je prépare mes matches en essayant le plus décontracté possible, concentré mais décontracté

-> Famille-junior

Q: Est-ce qu'il t'arrive encore de taper dans la balle avec ton père pour lui faire plaisir ? de Vincent

Oui bien sur et pas qu'avec lui, avec tout le monde! Avec mon père mes voisins, ma petite voisine.

J’ai dit à ma petite voisine que si elle jouait au tennis je lui offrirais une raquette… Donc elle a pris une inscription au club, je lui ai offert une raquette, et après on a joué ensemble.

Q: Est-ce que ton père songe à prendre une année sabbatique dans ses cours pour te suivre un moment sur le circuit ? de Vincent

Pourquoi faire ? Non il ne l’a jamais envisagé. Il travaille et entre deux il a les vacances scolaires où il peut me suivre.

Q: Comment tes parents et le reste de ta famille suivent-ils tes matches ? de Vanessa

Ils me suivent à la télé, sur Internet, par le biais de mon entraîneur ou moi même.

Mes parents stressent un peu pendant les matches, comme tous les parents pour leurs enfants, mais ils regardent quand même !

Q: Quel regard portes tu en arrière sur les années de junior maintenant que tu commences à percer ? de Vincent

Un très bon regard… ça m’a apporté pas mal d’expérience. Le circuit junior ressemble beaucoup au circuit professionnel de haut niveau. On est logé dans des beaux hôtels, on joue sur des grands courts, et finalement on joue aussi des matches importants.

Il y a les grands chelems juniors, et quand on est jeune ça à presque la même valeur que chez les grands. Après ce qui change c’est justement le côté professionnel : le côté lucratif.
C’est donc un très gros avantage de passer par là, de déjà connaître des grands matches, les finales de grand chelem, où il y a déjà de la pression.

Q: Tu en rêvais de cette vie quand tu étais gosse ? de Vincent

Oui carrément ! Aucun regret.

Q: Quels sont pour toi les plus gros sacrifices ?

Mes amis et ma famille… l’éloignement.

Q: Je me souviens avoir tapé la balle 10 minutes avec toi avant de jouer avec ton père quand tu avais 11 ans, 15/4, je crois, et j'avais été impressionné par ta technique, est ce que déjà à cet age tu en voulais au point de t'entraîner pour devenir un champion ou est-ce que tu t'y es mis à fond plus tard ? de Vincent

Je m’y suis mis à fond plus tard. Ce n'est qu'autour de 13, 14 ans que je m’entraînais pour devenir un champion. Avant je ne jouais que pour jouer parce que j’aimais le « GAME ». J’aimais me dépenser, j’aimais le sport, ça me plaisait. J’adorais jouer au tennis mais dans ma tête je n’avais pas encore l’idée de devenir un des meilleurs joueurs mondiaux. Je ne me posais pas de questions, je jouais comme ça venait…Je disais à ma mère quand j’avais envie de faire un tournois le week end, elle m’y inscrivait, et voilà elle m’y emmenait ! Mes parents étaient supers pour ça !

Q: Maintenant que tu y ES ! ( yé, tu y es !! ), ça fait quoi ? de Vincent

C’est plutôt cool, même si on se dit qu’on est pas arrivé tant qu’on est pas dans les premières places. Donc je ne me considère pas encore comme un « champion ». Pour l’instant je me considère comme un joueur « ordinaire » pour moi un champion c’est un Jordan, un Mohamed Ali, ou un Federer !

Q: Tu prends tous les plus grand !

Oui pour moi c’est ça un champion, et c’est ça que je veux être ! Faire parti de ceux qui font les plus grandes choses !


Q: Qu'elles sont tes impressions un peu plus personnelles de cette formation à Disneyworld (fin novembre). Ça vous apporte quelque chose, ces trucs organisés par l'ATP? de Françoise

Ca m’a apporté pas mal de fatigue mental et physique ! On n'a pas appris grand chose, c’était beaucoup axé sur la sensibilisation à la vie du circuit.

On a fait du média training, on a parlé de la corruption… C’était sur 3 jours on a appris à répondre à des interviews, on nous a briefé sur la façon de se comporter sur le terrain pour bien vendre le « tennis ». C’était plutôt un stage pour les plus jeunes, moi ça fait déjà 4 ans que je suis sur le circuit, j’en avais pas vraiment besoin. C’est comme les autres Français qui étaient là Gilles (Simon), Mathieu (Montcourt) et Gaël (Monfils) on n’est pas tout nouveau sur le circuit, c’est bien pour sensibiliser des joueurs plus jeunes.

Q: C’était obligatoire ?

Oui, le stage était obligatoire. Je ne me serais pas amusé à aller seulement pour 3 jours à Orlando en Floride à cette époque de l’année ! Le décalage nous a assez fatigué.

Q: C’était la 1ere année ?

Non, il y avait déjà eu des cessions, mais le projet a ensuite changé de forme. Ils envoyaient des DVD à chacun et il fallait faire les exercices par DVD… Le problème c’est que ce n’était pas toujours les joueurs qui les faisaient…mais leur entourage !


Q: Là tu reviens du stage de fin d'année organisé par la FFT à St Cyprien, comment s'est déroulé ce stage ?

C’était sympa on était dans un hôtel balnéo au bord de la mer.

Moi j’ai beaucoup joué au tennis à l'extérieur ainsi que fais beaucoup de physique.

A coté de ça on a fait plein d’autres activités tel que : du canionnig, du karting,…

Une journée type c’était levé 7h00 ; entraînement tennis de 9h00 jusqu’à midi. Ensuite je reprenais à 14h00 pendant 1h30 suivie d’une séance de musculation et de temps en temps de l’intermittent. C'est un exercice pour faire travailler son chœur en faisant des courses fractionnées. Et le soir on avait le droit à la balnéo pour récupérer.

Le programme était collectif avec une adaptation aux besoins de chacun. On pouvait travailler à la carte pour les mieux classés et ceux qui ressentaient plus le besoin.

On a pu profiter du temps et jouer dehors comme 90% des étrangers, alors que d’habitude en cette période on se les pèle à l’intérieur.

Q: Là tu poursuis au CNE?

Oui, maintenant je continue à peu près les mêmes journées au CNE, en travaillant plus particulièrement le revers et la volée.

-> Questions divers

Q: Qu'elle est l'origine de ce surnom TGV. C'est juste à cause de ton nom? de Françoise

(Rire) Je n’en sais rien… ça vient du site… Il faudrait cherchait dessus !

Q: Est-ce que tu fais attention à ta ligne, est ce qu'à un haut niveau avoir 2 kg de trop ça se ressent ? de Vincent

Je fais super attention car 2kg de trop ça se ressent énormément !

La fatigue viens plus vite, quand ces 2kg de trop sont sur un match de 1h00-1h30 ça va encore mais quand on a un match qui dure 3h00 ou plus en grand chelem on les sent !

Q: Par simple curiosité j'aimerais connaître ton origine ethnique.? de Jean René

Je ne répondrais pas: Joker !


Q: Tu as bien le temps, mais as-tu déjà quelques projets des projets pour "l'après tennis" ? de Vincent

Non pas spécialement, je sais que dans la vie j’aime bien diriger et être maître de moi même. Ca va dépendre de ma carrière de joueur de tennis, des opportunités qui se présenteront. Pour l’instant j’ai rien de fixé, j’aimerais rester mon propre patron.

Pas forcement rester dans le sport, même si j’en ferais toute ma vie, je suis capable de m’intéresser à autre chose.

Q: Questions concernant les relations FFT/Lagardère, les possibles répercussions pour les joueurs et le climat au sein des joueurs français, ton choix de rester à la FFT m'auraient intéressé... de Françoise

Il y a aucun soucis, tout le monde peux trouver son compte et aller où bon il lui semble.

Il y en a aussi qui sont dans des structures privées qu’ils gèrent eux même, chacun va là où est son intérêt. Moi je reste à la FFT car j’y suis bien, j’ai toujours eu des bons résultats dans ce cadre là. Je ne vois donc pas mon intérêt de changer !

Q: Est-ce qu'il y a une grosse différence en terme de niveau de vie entre la 80ème et la 50ème place ? de Vincent

Il y a une grosse différence au niveau pression : quand on est au porte de la 100eme place on galère beaucoup. On ne rentre pas dans les masters séries, on doit passer par les qualifications des tournois les plus importants. C’est beaucoup plus dur au niveau gestion et organisation.


-> L'année 2008…

Q: Tes superbes résultats t'ont propulsé dans les 50 meilleurs joueurs mondiaux ce qui va te permettre de participer en 2008 à la totalité des tournois de l'élite mondiale. Vas-tu modifier ton organisation (préparation, gestion du calendrier, staff) ou vas-tu continuer à l'identique? de Jealc

Automatiquement avec mon nouveau classement le calendrier sera différent. J’aurais 13 tournois imposés dans l’année (4 grands chelem + 9 Masters series) par l’ATP. Après tout s’articulera autour de ces 13 tournois obligatoires.

J’ai un préparateur physique qui va me suivre personnellement sur plusieurs semaines l’année prochaine. Avant j’en avais déjà un, mais c’était moins personnalisé.


Q: Tu étais au delà de la 200ème place mondiale il y a quelques mois encore, tu es aujourd'hui 45ème mondial. Quelles sont tes ambitions à court et à moyen terme? Vises-tu le sommet du classement mondial ou estimes tu qu'il y a un écart important avec des Federer, Nadal ou Djokovic? de Jealc

A court terme c’est de bien jouer à l’Australian Open car après il y a 4 mois à attendre pour le grand chelem suivant, c’est donc très important. Et puis il faut que je profite de cette période où je n’ai pas de points à défendre pour monter au classement.

Ensuite, à long terme c’est vraiment de continuer à progresser et de pouvoir un jour participer à la coupe Davis.

Je vise le sommet, je ne vois pas pourquoi je ne le viserais pas ! Aujourd’hui je ne fais pas tout ça pour me contenter de ce que j’ai. Aujourd’hui je fais tout ça pour essayer d’aller chercher quelque chose qui peut paraître intouchable mais qui finalement n’est pas loin et ça motive pour aller toujours plus haut.

Q: Penses tu aux JO ? A la Coupe Davis ? de Sophie

Oui trop ! J’aimerais trop jouer aux JO! Ca doit être une superbe expérience, depuis tout petit je les regarde à la télé comme tout le monde. J’avoue qu’aller aux Jo pourrait être la plus belle expérience de ma vie. Il y a 4 joueurs Français sélectionnés en simple et 2 en double donc pourquoi pas moi?

Et la coupe Davis j’y pense forcement !


Q: Pour terminer qu’as-tu demandé au père noël ?

Houlà ! Je ne lui ai rien demandé, le père Noël fait toujours des surprises. Je n’ai pas son numéro perso donc je n’ai pas pu lui demander ! Mais je le laisse choisir, toute surprise est bienvenue.

Q: Et toi tu joues au père Noël ?

Mais moi je suis la réincarnation de papa noël ! (rire) Bien entendu que je vais jouer au père noël, avec moi il va passer un peu en avance: le week-end du 22-23 avec toute ma famille avant de partir pour l’Australie.

Q: Quel vœux formules tu pour 2008 ?

Tout d’abord la santé , et que le monde se porte bien


Source: http://frenchballs.loco-web.com/tsonga/page_online5-dec07B.htm

Citation :

Q: Qu'elles sont tes impressions un peu plus personnelles de cette formation à Disneyworld (fin novembre). Ça vous apporte quelque chose, ces trucs organisés par l'ATP? de Françoise

Ca m’a apporté pas mal de fatigue mental et physique ! On n'a pas appris grand chose, c’était beaucoup axé sur la sensibilisation à la vie du circuit.

On a fait du média training, on a parlé de la corruption… C’était sur 3 jours on a appris à répondre à des interviews, on nous a briefé sur la façon de se comporter sur le terrain pour bien vendre le « tennis ». C’était plutôt un stage pour les plus jeunes, moi ça fait déjà 4 ans que je suis sur le circuit, j’en avais pas vraiment besoin. C’est comme les autres Français qui étaient là Gilles (Simon), Mathieu (Montcourt) et Gaël (Monfils) on n’est pas tout nouveau sur le circuit, c’est bien pour sensibiliser des joueurs plus jeunes.

Q: C’était obligatoire ?

Oui, le stage était obligatoire. Je ne me serais pas amusé à aller seulement pour 3 jours à Orlando en Floride à cette époque de l’année ! Le décalage nous a assez fatigué.

Je ne veux pas faire le chieur parano mais franchement, De Villiers étant l'ex directeur de Disneyworld, ce n'est pas un peu bizarre d'envoyer les joueurs justement là-bas ? Y a qu'en même 30.000 endroits au monde ou on peut faire ce genre de réunion.

ENTRE LA, TSONGA

Il y a un an, alors qu’il revenait de l’enfer des blessures, Jo-Wilfried Tsonga se sentait mal à Melbourne. Hier, c’était lui le héros.


Ce n’est plus lemême ! Jo-Wilfried Tsonga n’est plus
celui qui ne se sentait pas invité pour les tournois de
GrandChelem. Depuis sadéfaite « héroïque »face à
Roddick,il yaunanpile sur cesmêmescourtsdeMelbourne,
le Français a grandi, mûri et se sent prêt à
rejoindre la patrouille d’avant-garde menée par son
pote Gasquet. Dernière victime en date de son appétit
d’ogre : Andy Murray, tombé hier en quatre sets.


PRESQUE MÊME JOUR, presque
mêmeheure,mêmeendroit. Il y a un
an, au premier tour de l’Open d’Australie,
la Rod Laver Arena s’était
entichée d’un illustre inconnu,
212e mondial, qu’un quotidien australien,
par un jeu troublant de photos-
portraits, avait promu comme
sosie officiel de Muhammad Ali. Jo-
Wilfried Tsonga n’a pas oublié la
comparaison avec « The Greatest »
ni le reste. Il se souvient du tie-break
épique, arraché 20-18, dans le premier
set contre Andy Roddick, de ce
soleil qui l’avait aveuglé quand il
avait dû servir à 5-3 dans la manche
suivante et qui s’était couché sur sa
défaite.
L’année d’après, c’était hier. On lui
avait remplacé un Andy par un
autre, Roddick par Murray. A priori,
il n’y gagnait pas du tout au change.
Épouvantail de janvier, titré à Doha,
l’Écossais, numéro 9 mondial,
c’était la mer à boire. Mais Tsonga
avait le gosier sec, alors il a bu la
mer (7-5, 6-4, 0-6, 7-6). Quand le
dernier coup droit de Murray s’est
perdu, Tsonga s’est laissé choir à la
renverse. Ensuite, il amontré lenom
dans son dos, comme si sa chemise
était floquée. Il n’y avait aucun nom
à lire, plutôt un message. Il a aussi
tourné sa casquette de traviole,
façon rappeurs des années 80.
« J’étais complètement ému, souriait-
il. Je me disais : “Ça y est, je l’ai
fait ! J’ai battu Murray, dans un
central plein, une ambiance de
folie… C’est sûr, c’est ma plus
belle.” »
La ressemblance entre Tsonga versus
Andy R. et Tsonga versus
AndyM.est morte à cemoment. Pas
seulement parce qu’une victoire a
remplacé une défaite. Ça, finalement,
ce n’est que le tout petit bout
de la lorgnette. « C’est moi qui ne
suis plus le même, insistait Tsonga.
L’année dernière, celle d’avant, tout
ça me paraît tellement loin. Quand
j’ai affronté Roddick ici, je ne me
sentais pas à ma place dans le vestiaire
de Melbourne. J’étais là parce
qu’il existe un accord entre les Fédérations
française et australienne et
que, gentiment, on a pensé à moi
pour une wild-card. Dans mon
esprit, j’étais une pièce rapportée.
Dans le vestiaire, j’attendais des
plombes avant de m’asseoir, je
disais : “Excuse me” toutes les
trente secondes. C’était : “Je suis là
mais faites comme si je n’étais pas
là.” »
Sur le ring, Ali hurlait : « What’s my
name ? What’s my name ? » Son
sosie tennisman ne trouvait pas
encore le sien assez légitime. Pourtant,
ce Tsonga n’était pas arrivé de
nulle part. Junior, il avait gagné
l’US Open en 2003, dominant Baghdatis
en finale.
Génération Monfils et Gasquet, on
lui traçait un destin siamois. Mais
c’est là, au tournant de l’âge adulte,
que l’histoire de Tsonga a déraillé.
Les autres filaient droit, lui allait au
fond à gauche, à l’hôpital. Blessure
au dos, blessure au genou, blessure
au dos, blessure au genou. Ses
copains le perdent de vue. Mais ne
l’oublient pas. « Reviens vite, mec,
on t’attend. Tu vas voir, on va faire
des trucs magnifiques ! » « textote
» Monfils. Tsonga voudrait
bien mais il ne peut pas revenir. Pas
tout de suite. Il est posé à l’horizontale
sur un lit tout blanc dans un
hôpital. « Quand j’ai été soigné
pour une hernie discale, ç’a été le
pire, se rappelle-t-il. Tout ce que je
faisais, je le faisais avec peine et ce
n’était pas grand-chose. J’étais
malheureux. J’ai pleuré le jour où
j’ai demandé au médecin si j’allais
pouvoir rejouer et qu’il m’a répondu
: “Ça sera dur”. »
Il doit souvent expliquer comment
un corps aussi fort que le sien
(1,88 m, 90 kg) peut s’ébrécher aussi
souvent. Ce n’est pas marrant
comme exercice. Aujourd’hui, ce
corps s’est endurci. Mais les fragilités
sont restées et resteront. Il y a les
zones sensibles, ce dos, ce genou,
cette épaule, que Tsonga doit
bichonner et muscler. Il y a aussi les
séquelles parallèles,
dans la tête et dans la
mémoire. Grand cassé,
Tsonga sera toujours
un ancien bless
é . « Oui , j ’ai
toujours cette petite
peur en moi, je suis
toujours super à
l’écoute du moindre
bruit, de la moindre
s en sa t i o n . » L a
semaine dernière à Sydney, du jour
au lendemain, on s’inquiéta de
l’apparition d’un gros élastique noir
autour de son genou. « Ah, ça, c’est
parce que ça me rassure. Je n’ai pas
encore mal, rigola-t-il. C’est comme
dans les Tontons flingueurs. Vous
savez, le mec qui prend une claque à
chaque fois qu’il ouvre la porte. Une
fois, ça va. Mais faut être buté pour
ne pas y repenser quand tu ouvres la
porte la fois d’après. Moi, c’est
pareil sauf que la porte, c’est la blessure.
»
Hier, on a craint que le syndrome
Volfoni (*) ne resurgisse. À la fin du
troisième set, après avoir reçu une
bulle bien ronde, Tsonga se fit masser
la cuisse gauche. Le kiné revint
manipuler le muscle plus tard mais
« Jo » n’arrêtait plus de grimacer.
Dans ses trois premiers jeux de service
au quatrième set, sa première
balle mollissait autour de 170 km/h.
Une misère. « C’était des crampes
liées au stress, expliquait-il. Je ne
pouvais plus servir. Je me disais :
“Mais comment je vais faire ? C’est
pas vrai, putain, l’an dernier, je suis
proche de mener deux sets à rien
contre Roddick et je suis cuit ! Et,
aujourd’hui, c’est les crampes !”
Mais je n’ai pas accepté cela. On ne
pourra pas dire que je ne suis pas
allé à la bataille. »
Depuis que le diable laisse son corps
en paix, Tsonga, vingt-deux ans, en
a gagné d’autres. On l’a vu renaître
l’été dernier sur du gazon anglais et
atteindre les huitièmes de finale à
Wimbledon. On l’a regardé passer
deux tours sur du ciment américain,
à l’US Open, et croquer dans la première
demi-finale de sa vie, à Lyon
en octobre. Il n’a plus rien à voir
avec le garçon qui s’excusait d’être
là, dans le vestiaire de Melbourne.
« C’est fini, ça ! Je suis 38e mondial,
je suis avec eux maintenant. Cet
Open d’Australie n’est que mon cinquième
tournoi du Grand Chelem
mais je ne me dis pas que j’ai perdu
du temps. Quand je voyais Richard
ou Gaël casser la baraque, je n’étais
pas jaloux. Pas une seconde. Je me
disais que ce qui leur arrivait, c’était
ce qui m’était aussi destiné. Moi, ça
mettrait juste plus de temps. Quand
j’étais sur mon lit d’hôpital et que je
pensais au tennis, mes jambes
tremblaient. Mesgalères m’ont permis
d’être sûr de trois choses :
1. J’aime le tennis ; 2. Je veux faire
de grandes choses ; 3. Je peux le
faire. »
La combinaison du 2 et du 3 est des
plus intéressantes. Tsonga dégage
quelque chose de pas toujours très
répandu. Il croit en lui et a une haute
idée de ce qu’il pourrait réussir. Cela
ne se manifeste pas du tout par des
mécaniques qui roulent ou des chevilles
qui enflent. Non, c’est plus
profond que ça. Il n’a peur de personne
et ne s’autocensure pas. Il dit
toujours : « Oui, pourquoi pas ? »
Battre les frères Bryan en finale du
double à Sydney avec Gasquet ?
« Oui, pourquoi pas ? » Et ils le
firent. Battre Murray àMelbourne ?
« Oui, pourquoi pas ? Je ne me suis
jamais dit : “Oh mince, c’est Murray,
c’est foutu.” Bah non, c’était
plutôt : “Si je le sors, je m’ouvre le
tableau. Faut y aller, y’a pas à tortiller.”
J’ai l’impression
que je suis fait pour
les gros matches
dans les grands
stades. C’est là où je
suis le meilleur. Le
boulot, c’est justement
de savoir aussi
être à fond quand
c’est supposé être moins difficile…
»
Ce sera le cas demain, quand il
devra affronter l’Américain Warburg,
172e mondial. C’est un peu le
boulot d’Éric Winogradsky, son
entraîneur depuis des années, les
bonnes et les mauvaises. Àlui et à la
Fédération française qui ne l’ont
jamais lâché, « Jo » voue une
reconnaissance infinie. « C’est ce
dont je suis le plus fier, dit Wino. Ce
garçon a de belles valeurs, c’est un
mec bien. Maintenant, j’entends
qu’on lui parle déjà de deuxième
semaine àMelbourne. Je ne suis pas
miro, je sais le potentiel qu’a Jo. Il
est puissant mais très rapide. Il a un
punch en coup droit très rare et son
revers s’est fortement amélioré.
Mais il y a quandmême des paliers à
respecter. Faut un peu se calmer. »
C’est raté. Hier, tout le monde avait
sa petite question sur la Coupe
Davis. Richard Gasquet lui-même
plaçait son pote « sur la passerelle
» pour l’équipe de France. Les
anciens, de Grosjean à Clément,
louent son état d’esprit. Et lui, qu’en
dit-il ? « Dans le tennis, ce qui me
fait le plus envie, c’est la Coupe
Davis. Mon rêve, ç’aurait été de
faire un sport d’équipe. »
Ça, c’est son côté Tsonga qui ressort.
Le côté du papa Didier et celui
du jeune frangin Enzo. Le père a
quitté le Congo pour la France, à la
fin des années 70, parce qu’il était
un international de handball. On l’a
plus ou moins recruté puis plus ou
moins laissé tomber. Adieu les roucoulettes,
bonjour les pipettes.
Didier s’est lancé dans des études
de chimie et enseigne aujourd’hui
dans la Sarthe. Enzo, lui, a dixsept
ans. Il est grand (1,94 m) et dort
tous les soirs à l’INSEP dans ce
même bâtiment où « Jo » passa
bien des nuits. Enzo a commencé
par le tennis. Puis « Jo » et lui ont
joué à être Jordan et Pippen autour
d’un panneau à Savigné-l’Évêque,
dans la Sarthe. Enzo est aujourd’hui
un des meilleurs basketteurs de sa
génération.
« Il est ailier, il a un bon shoot et il
dunke, décrit, pas peu fier, l’aîné. Je
fais vraiment le grand frère avec lui :
je lui dis que jusqu’ici c’est venu
assez facilement pour lui mais que,
bientôt, ça va devenir plus rude.
Tout le monde veut sa part du
gâteau. Comme il a aussi des problèmes
de dos, je lui parle de la blessure.
Mais ça rentre par ici et ça ressort
par là… C’est normal. » Faut-il
préparer les rubriques tennis et basket
de L’Équipe à devoir écrire souvent
lenom de Tsonga ? « Ah ça, les
gars , rigole “Jo”, y a des
chances ! »
FRÉDÉRIC BERNÈS
(*) Volfoni est le nom de famille de
Raoul, le personnage du film les Tontons
flingueurs auquel Jo-Wilfried
Tsonga fait référence pour expliquer sa
peur des blessures.

Il rend attachant Jo Tsonga avec ce portrait de l'Equipe

Tsonga empêche ses parents de dormir


ALORS que Jo-Wilfried Tsonga (22 ans) retrouvera Richard Gasquet (21 ans) la
nuit prochaine en 8es de finale, ses pa-
rents Evelyne et Didier, respective-
ment institutrice spécialisée et profes-
seur de sciences physiques, bouclent
dans la Sarthe une semaine excitante
mais passablement éprouvante. « Les
matchs sont à des heures impos-
sibles*, entre 1 heure et 5 heures,
alors nousmettons le réveil, explique
le papa, depuis le domicile familial de
Savigné-lEvêque, à 10 km au nord-
ouest du Mans. Mais, que voulez-
vous, cest notre fils ! »
Hier, les Tsonga ont programmé
leur réveil sur 3 heures, de sorte de ne
pas rater le 3e tour du fiston face à
Guillermo Garcia-Lopez, conclu peu
avant… 5 heures. « Ma femme a pu
aller dormir après lematchmais,moi,
rien à faire, confieDidier. Alors, jai re-
gardé la partie suivante, Paul-Henri
Mathieu contre Koubek. Excellent
match dailleurs, encore que je nai
pas pu voir la fin, car il était lheure
daller au collège. Ce matin (hier) à
8 h 30, cétait un peu dur… »
« Il est parti
le coeur plein »
Le reste de la fratrie est-il sur le pont ?
Sarah, la soeur aînée, 27 ans, vit à Pa-
ris (XIXe) et travaille à la ville de Se-
vran (93) dans le domaine de la santé
publique. « Je ne pense pas quelle re-
garde les matchs de Jo, précise le
papa. Elle est sportive, mais elle nest
pas très intéressée par la compéti-
tion. » Enzo (voir notre édition du
31 décembre 2007), le petit dernier,
17 ans, est pensionnaire de lInsep,
section basket. « Il est interne, dans le
bâtiment U où Jo a lui-même passé
deux ans, dit le père. Ils ont bien une
télé, mais je suis pratiquement sûr
quil na pas vu les matchs de son
frère. Après chaque match de Jo, sa
maman lui envoie un SMS. Enzo ne
rentre à la maison en moyenne
quune fois par mois. » Rentre-t-il ce
week-end de sorte de voir en famille
le Gasquet - Tsonga de la nuit pro-
chaine ? «Malheureusement non, dit
le papa. Nous ne sommes plus guère
que tous les deux. Jo a quitté la mai-
son à 13 ans, Enzo à 14. Nous lac-
ceptons, car ils sont des sportifs de
haut niveau, explique Didier Tsonga
qui, originaire du Congo-Brazzaville,
a lui-même été élumeilleur handbal-
leur dAfrique centrale en 1974. So-
cialement, cest lassurance dune re-
conversion. Affectivement, cest plus
difficile… »
Pendant les fêtes, la famille Tsonga
au complet a anticipé de quelques
jours la remise des cadeaux. « Le jour
de Noël, Jo était dans lavion vers
lAustralie, dit le papa. Mais je crois
pouvoir dire quil est parti le coeur
plein. » Jo présentait-il déjà les signes
extérieurs dune belle performance ?
« Jene saispas, reprendlepapa. Juste
avant son départ, il ma fait tâter ses
pectoraux et ses abdominaux, et je
vous garantis quil était prêt. » Jo et ses
parents ont un truc pour effacer la
distance Le Mans-Melbourne.
«Chaque jour, nous avonsun rendez-
vous fixe sur Skype (NDLR : une
conversation téléphonique via Internet,
qui permet de voir son interlocuteur).
Aujourdhui (hier), nous
sommes rentrés déjeuner et nous
nous sommes parlé à midi et demi
(22 h 30 àMelbourne). Jai trouvé quil
avait rendu une bonne copie, mais il
pensait pouvoir encore mieux jouer.
Cest son côté perfectionniste. » Pro-
chain épisode la nuit prochaine.
Lionel Chami

Sympathique cet article, comme ce joueur en devenir, spontané et humble à la fois, l'anti-Monfils en somme!

Un vrai dilemme que ce duel pour toi arabem! Qui vas-tu donc soutenir J'ose seulement espérer que l'enjeu ne tuera pas le jeu entre ces deux potes de longue date!

Stefan.Federer a écrit:

Sympathique cet article, comme ce joueur en devenir, spontané et humble à la fois, l'anti-Monfils en somme!

Un vrai dilemme que ce duel pour toi arabem! Qui vas-tu donc soutenir J'ose seulement espérer que l'enjeu ne tuera pas le jeu entre ces deux potes de longue date!

Oui c'est un dilemme en effet !

Je crois que je serais plutot pour Gasquet à 51/49

M'enfin, j'espere surtout voir un gros match et que les deux joueurs vont montrer ce qu'ils ont dans la ventre, on peut tres bien assister à une tres belle partie

J'espere que le fait qu'ils s'affrontent souvent permettront aux deux joueurs de se desinhiber completement surtout du coté Jo...(en faisant allusion à son match de wimbly...)

Je pense qu'on assistera à un autre match que celui de la 8eme à wimbly, cette fois ci ca va jouer...

Gasquet à 90/10 pour moi! Du moins est-ce mon souhait parce qu'en terme de réalité du terrain je placerais volontiers quelques pièces sur Tsonga pour la victoire. Je le sens plus libéré que Richard qui aura cette étiquette du grandissime favori à assumer, un rôle qu'il est loin de trouver encore à son goût d'une manière générale...

Leur 1/8ème de Wimbledon avait été une sorte de non-match tant Tsonga était passé au travers, mais il apprend à vitesse grand V le bougre et il m'étonnerait qu'il se montre aussi timoré cette fois-ci. Il avait d'ailleurs pris sa revanche à Lyon, dans un cadre somme toute infiniment plus modeste. J'espère donc moi aussi un grand spectacle même si j'ignore pour l'heure si les valoches croissantes que j'ai sous les yeux me permettront de distinguer encore la balle d'ici quelques heures...les nuits australiennes c'est pas pour les marmottes!

Moi je soutiens Gasquet à 100% . Je n'ai jamais vu jouer Tsonga, mais le jeu de Gasquet est assez énorme quand il est au top mentalement et physiquement. Et pour moi, il a plus de chances de faire de grandes choses que le reste des français.

Edit : mince je viens de voir la victoire de Tsonga .

Moi je mets la grosse côte sur lui en finale.S'il sort Youzhny,il peut parfaitement ramassé un Nadal qui aura fighté pendaant 10 heures avec PHM :france:

Tsonga en finale c'est jouable, mais contre Nadal en demies, ça risque d'être compliqué d'autant que Nadal ne travaillera pas sur Nieminen à mon avis.

vdd a écrit:

Tsonga en finale c'est jouable, mais contre Nadal en demies, ça risque d'être compliqué d'autant que Nadal ne travaillera pas sur Nieminen à mon avis.

Que de changement sur Tsonga, qui aurait cru que quelques mois apres, Vdd verrait bien potentiellement Tsonga en finale d'un grand chelem, lui qui ne le voyait pas dans le top 20

En tout cas bravo à Jo le tgv, enorme ce qu'il fait ! Il ne fait que progresser à grand pas ! Serait il devenu le nouveau Noah? Celui qui va rendre une plus grande popularité au tennis en France(donc plus de tennis à la télé ) comme Noah l'avait fait? On verra bien !

Je suis deja frappé par son mental, il est tranquille dans ses matchs, on ne sens pas de pression en lui lorsqu'il aborde les matchs malgré les enjeux que ca peut representer !
Ah que c'est bon d'avoir quelqu'un qui a un tel etat d'esprit, c'est beau j'ai cru que ca n'allais jamais existé ce genre de joueur de tennis francais

arabem a écrit:

Que de changement sur Tsonga, qui aurait cru que quelques mois apres, Vdd verrait bien potentiellement Tsonga en finale d'un grand chelem, lui qui ne le voyait pas dans le top 20

Toi tu me fais marrer. Tu te vantes à chaque post d'avoir vu venir Tsonga alors que ce mec a une loupe énorme sur la tête depuis 3 ans (qu'est-ce que je devrais dire alors que je donnais Djokovic en 2005, Baghdatis en 2004 et Cilic depuis l'an dernier). Là je l'affirme, il bénéficie de l'effet de surprise et d'une grosse confiance. Ca peut l'emmener en finale effectivement.

arabem a écrit:

Je suis deja frappé par son mental, il est tranquille dans ses matchs, on ne sens pas de pression en lui lorsqu'il aborde les matchs malgré les enjeux que ca peut representer !
Ah que c'est bon d'avoir quelqu'un qui a un tel etat d'esprit, c'est beau j'ai cru que ca n'allais jamais existé ce genre de joueur de tennis francais

Attention, l'an dernier il se chie dessus sur Grosjean en demies de Lyon donc faut rester vigilant à ce niveau même s'il est irréprochable depuis le début de la semaine.

vdd a écrit:

Toi tu me fais marrer. Tu te vantes à chaque post d'avoir vu venir Tsonga alors que ce mec a une loupe énorme sur la tête depuis 3 ans (qu'est-ce que je devrais dire alors que je donnais Djokovic en 2005, Baghdatis en 2004 et Cilic depuis l'an dernier). Là je l'affirme, il bénéficie de l'effet de surprise et d'une grosse confiance. Ca peut l'emmener en finale effectivement.

.

Salut...

Tu es aigri la... Franchement tu es infecte ses derniers jours et tu deviens de moins en moins agreable à te lire... Tu deviens negatif sur tout...

Tu dis que je me vante à chaque post sur Tsonga? Je ne crois pas, l'art d'etre excessif...

Pour toi se rejouir des victoires de son poulain c'est de la vantardise?

Je te titillais un peu, n'y voit pas une mechanceté de ma part...

arabem a écrit:

Tu es aigri la... Franchement tu es infecte ses derniers jours et tu deviens de moins en moins agreable à te lire... Tu deviens negatif sur tout...

Et pourtant ma vie privée est plus agréable. Marrant non?

C'est quand même dingue, on a l'impression d'un concours de celui qui aurait découvert un joueur avant tout le monde.
Chacun y va de son "je l'avais découvert avant, j'avais vu juste avant les autres".

Respirez, c'est pas une carrière du meilleur pronostiqueur.
Qui va nous dire qu'il avait découvert Tsonga alors que celui-ci était encore gamète ?

Savoure ton bonheur arabem !

Moi je viens juste de le découvrir et j'ai été bien surpris par son jeu d'attaque et ses prises de risque. Il est assez complet et joue sans se poser de questions. Gardera-t-il cet état d'esprit ?

botany a écrit:

C'est quand même dingue, on a l'impression d'un concours de celui qui aurait découvert un joueur avant tout le monde.
Chacun y va de son "je l'avais découvert avant, j'avais vu juste avant les autres".

Respirez, c'est pas une carrière du meilleur pronostiqueur.

T'as archi raison. Mais il m'énerve. Ca s'explique pas par autre chose que mon imperfection dûe à ma nature humaine.

botany a écrit:

C'est quand même dingue, on a l'impression d'un concours de celui qui aurait découvert un joueur avant tout le monde.
Chacun y va de son "je l'avais découvert avant, j'avais vu juste avant les autres".

Respirez, c'est pas une carrière du meilleur pronostiqueur.
Qui va nous dire qu'il avait découvert Tsonga alors que celui-ci était encore gamète ?

Savoure ton bonheur arabem !

Moi je viens juste de le découvrir et j'ai été bien surpris par son jeu d'attaque et ses prises de risque. Il est assez complet et joue sans se poser de questions. Gardera-t-il cet état d'esprit ?

Merci c'est gentil...

Mais je suis de plus en plus degouté par ce forum...

Vainqueur de Richard Gasquet, Jo-Wilfried Tsonga affrontera Mikhail Youzhny en quarts de finale de l'Open d'Australie. Et il n'a pas l'intention de s'arrêter là. Lors de sa conférence de presse, il rayonnait, mais il pensait déjà à mardi…

OPEN D'AUSTRALIE - 1/8 de finale

J.-W.Tsonga (FRA) bat R.Gasquet (FRA/N.18) 6-3, 6-7 (5/7), 7-6 (8/6), 6-3
Prochain adversaire : Youzhny.

Vous voilà en quarts de finale de l'Open d'Australie. Que ressentez-vous ?

JO-WILFRIED TSONGA: C'est magique. Je travaille pour ça. Parfois, on ne sait pas pourquoi on travaille. Aujourd'hui, je sais (sourire).

N'avez-vous pas le sentiment que tout se précipite pour vous depuis six mois ?

J-W.T. : Tout va très vite, peut-être. Mais ne vaut-il pas mieux que ça arrive vite plutôt que lentement ou jamais ? Depuis que je suis arrivé en Australie, je me sens bien. Je l'ai senti tout de suite. Pour la première fois, j'ai commencé une saison sans pépin physique. C'est toute la différence.

Pouvez-vous gagner ce tournoi ?

J-W.T. : Oui. Sinon, je ne serais pas venu ici. Je serais resté à Paris. J'espère que le rêve va continuer.

Demain, il ne restera plus que huit joueurs dont vous…

J-W.T. : Oui, c'est une blague (rire).

On sent que vous vous épanouissez devant des foules aussi nombreuses. Vous avez partagé votre bonheur avec le public à la fin de rencontre. En quoi est-ce nécessaire ?

J-W.T. : J'aime ce contact avec le public. Quand je jouais sur le circuit des Futures et je voyais qu'il n'y avait que deux spectateurs, je me disais : « Les salauds, ils auraient pu être nombreux (rire) ». Je suis conscient d'être privilégié. J'ai appris beaucoup de choses au cours des années passées à cause de mes blessures. J'ai une réflexion là-dessus. Je ne suis pas un robot. J'essaie de profiter du moment, de me laisser aller. Comme un joueur de foot quand il marque un penalty.

Revenons un instant sur ce match contre Richard Gasquet. Comment l'analysez-vous ?

J-W.T. : Un très bon match. Enorme. Je l'ai très bien commencé. Ça me rend fier. Oui, j'espère que le rêve va continuer.

Quelle est la réaction de votre famille, dans la Sarthe ?

J-W.T. : Ils vivent à mon rythme horaire (rire). Ils regardent les matches la nuit et sont complètement décalés. Ils me disent : « Tu nous fais pleurer. »

Vous leur parlez souvent ?

J-W.T. : Oui, j'ai un rendez-vous sur Skype tous les jours. C'est bien de parler à d'autres gens que ceux que je vois tous les jours au stade ou à l'hôtel. Ça me change les idées.

Que pensez-vous de votre futur adversaire, Mikhail Youzhny ?
J-W.T. : Quel est son meilleur résultat dans le Grand Chelem ? Une demi-finale ? Peut-être qu'il aurait pu mieux faire. J'aurai ma chance.

Quel bel etat d'esprit mon cher Jo, je t'aime

Pourvu que ca continue !

Tout à fait d'accord. Un état d'esprit conquérant et sans inhibition qui tranche avec les affligeantes excuses et piteuses dérobades, apanages chez tant d'autres de ses compatriotes, sa victime du jour en tête!

Tsonga va démantibuler Youzhny, j'en suis convaincu, il est verni d'échapper à Davydenko en tout cas, lequel lui aurait à mon avis posé des problèmes insolubles en le contraignant à surjouer. Avec Youzhny, il va avoir une nouvelle fois l'occasion d'imposer sa fabuleuse puissance de feu...et se rapprocher joliment du top 20 par la même occasion!

Stefan.Federer a écrit:

Tsonga va démantibuler Youzhny, j'en suis convaincu, il est verni d'échapper à Davydenko en tout cas, lequel lui aurait à mon avis posé des problèmes insolubles en le contraignant à surjouer. Avec Youzhny, il va avoir une nouvelle fois l'occasion d'imposer sa fabuleuse puissance de feu...et se rapprocher joliment du top 20 par la même occasion!

Je pense aussi qu'il passera Youzhny. C'est pas un tirage si chaud que ça Youzhny en quarts de finale. Après, s'il joue Nadal en demis, on pourra voir l'étendue de ses progrès du fond parcequ'à l'US Open il avait pas tenu.

«C’est juste une blague»

JO-WILFRIED TSONGA s’émerveillait de sa présence en quarts de finale et des émotions ressenties jusque-là.



D’abord, une victoire contre son
pote Richard Gasquet. Ensuite,
une conférence de presse. Et
puis, plus tard, dans le petit jardin
où les journalistes boivent
leur cafe latte, Jo-Wilfried Tsonga
a encore papoté, tout en
décontraction. « Elle est pas
belle, la vie ? », demandait-il
sans même avoir besoin d’une
réponse pour en être sûr. Il se
balade, Jo…

MELBOURNE –
de notre envoyé spécial


« CE LUNDI SOIR, il ne restera
que huit noms dans le tableau
de l’Open d’Australie. Et il y
aura le vôtre…


– Entendre ça, c’est juste une blague
! C’est magique, ce qui m’arrive
ici.

– Votre éclosion a été douloureuse
à cause de vos nombreuses
blessures. Mais,
depuis six mois, tout va très,
très vite… Trop vite ?

– Tout va très vite, c’est vrai. Mais
c’est quoi, le mieux ? Que ça aille
très vite ou que ça aille lentement ?
Ou que je ne le fasse pas du tout ? Je
prends le truc, il est là, voilà. Je neme
demande pas si ça va trop vite. Je
croque dedans et c’est super bon.

– Quand vous avez posé un
pied en Aus t r a l i e, f in
décembre, avez-vous senti que
quelque chose d’aussi grand se
préparait ?

– Tout de suite, j’ai senti un truc. Je
me suis dit : “Tiens, c’est bizarre,
c’est la première année que je viens
ici sans avoir mal quelque part. C’est
peut-être un signe.”

– Qu’avez-vous pensé quand
vous avez perdu le deuxième
set, alors que vous aviez servi à
6-5 ?

– Je me suis di t : “Shi t !”
(“Merde !”) Mais, bon, on était à
égalité un set partout, y avait pas de
drame.

– Vous avez donné l’impression
d’être très tranquille pendant
la quasi-totalité du
match…

– Oui. Et c’est là que je vois que j’ai
bien progressé. J’ai essayé de ne pas
m’emballer quand je faisais un super
coup. D’ailleurs, à la fin, il m’en restait
sous la semelle.


– Vous n’avez pas senti l’émotion
monter quand vous vous
trouviez à trois, puis deux, puis
un point de votre premier
quart de finale en Grand Chelem
?

– Ben non… À un moment, je ne
savais même plus où on en était.
Quand Richard a servi à 5-3 dans le
quatrième set, j’étais un peu paumé.
J’ai regardé le grand écran et je me
suis dit : “Attends, si je gagne ce jeu,
ah ouais, en fait, c’est fini.” (Il
rigole.)

– Et, à la veille d’un match si
spécial, vous sentiez-vous aussi
relax ?

– En fait, j’ai pas mal appris ces derniers
temps là-dessus. La nuit avant
le match contre Richard à Wimbledon
l’an dernier, je n’avais pas dormi.
Encore récemment, à Adélaïde,
avant ma demi-finale, pareil : je dors
mal. Donc, cette fois, j’ai essayé de
me détendre…

– D’accord, mais comment ?

– J’ai appeléma famille. Depuis que
je suis en Australie, on a un rendezvous
chaque jour au téléphone. Ça
me fait un bien fou de ne pas penser,
manger et dormir tennis tout le
temps. J’ai demandé à mes parents
comment se portaient ma soeur et
mon frère, j’ai demandé si le chat
était sage… Ça fait du bien de
s’échapper. C’est fatigant de parler
toujours aux mêmes personnes du
même sujet… Aujourd’hui, c’est
beau, ce tournoi, mais, voilà, la vie
continue. Et il n’y a pas que le tennis
dans la vie.


– Diriez-vous que vous vous
sentez au moins autant athlète
que joueur de tennis ?

– Carrément. Aujourd’hui, on n’a
pas le choix. Il faut courir, taper fort,
avoir une certaine présence sur le
terrain. Les joueurs font un peu ce
qu’ils veulent avec la balle, enfin,
moi, moyennement…

– Ça veut dire quoi ? Que vous
ne vous voyez pas comme un
bon technicien ?

– Si, si. Disons que j’ai une bonne
petite technique pourmon physique.
Matechnique est propre parce que je
l’ai apprise. Je serais plutôt Drogba :
un crochet et boum, une praline !
Ronaldinho ou Messi, ça, c’est plutôt
Richard.

– Jouer dans l’immense Rod
Laver Arena, ça ne vous
impressionne pas ?

– J’adore ! Je m’y sens super bien.
Quoi de mieux que de pouvoir
s’amuser devant autant de gens ?
Plus y en a et mieux c’est ! Quand je
jouais des Futures devant trois personnes
appuyées contre le grillage,
jemedisais : “Purée, ils sont salauds,
ils auraient pu venir plus nombreux
!”
« Je sais
pourquoi je suis ici »

– Et là, être en conférence de
presse, ça vous plaît ?

– Ah oui, j’adore aussi. Ce n’est pas
tout le monde qui peut être entendu
comme ça… Enfin, entendu je ne
sais pas, disons écouté. (Il se marre.)
C’est comme sur le terrain. Tout à
l’heure, je me disais sans arrêt :
“Pense à tous les gars qui aimeraient
être là, à ta place.”

– Et ce gars-là, il y a un an, un
an et demi, c’était vous…

– Exactement. C’était moi qui me
battais avec mes blessures. Quand
j’étais junior, je ne savais pas toujours
pourquoi je devais m’entraîner.
Tout m’était tombé tout cuit dans la
main, je gagnais les matches et je
m’étais dit : “Tiens ! Et si je faisais
joueur de tennis ?” C’était assez
léger, pas très pensé. Et puis, j’ai été
blessé et j’ai pu comprendre combien
j’aimais ce jeu. Aujourd’hui,
j’essaie de vivre les choses avec une
certaine réflexion et pas comme un
robot. Je sais pourquoi je suis ici,
c’est très clair.

– Pour gagner le tournoi ?

– Oui. Sinon, je serais resté à Paris.

– Comment ça se passe en ce
moment dans la famille, près
du Mans ?

– Àla maison, ils sont tous en ébullition.
Ils se sont réveillés pour mon
match (en plein milieu de la nuit dernière)
et, à l’heure qu’il est (il était
alors 9 heures, heure française), mon
père doit en être au champagne. J’ai
eu des messages de folie, du genre :
“Tu nous fais pleurer de joie !” Mon
frère (Enzo, basketteur à l’INSEP) est
à fond, ilmedit : “Va au bout, vas-y Fais le claquer, ce tournoi !” Ils dorment
le jour, ils sont devant la télé la
nuit. Je les sens là, avec moi.

– Qu’avez-vous pris de votre
mère et qu’avez-vous pris de
votre père ?

– De ma mère, je dirais le côté cool,
simple et serein. De mon père, ce
serait davantage le respect des
règles et des gens qui m’entourent.
Je le remercie aussi pour ses qualités
physiques dont j’ai hérité. Je le
remercie pour mon service. Il vient
beaucoup de lui.

– Comment ça ?

– C’est le seul coup inné chez moi.
Bien sûr, je l’ai travaillé. Mais je dis
souvent à Éric (Winogradsky, son
coach) que, si je ne sers pas pendant
quatre jours, le cinquième, quand je
m’y remets, ça va partir tout seul. Je
me rappelle qu’il y a une photo de
moi incroyable à lamaison. Je devais
avoir unan et on m’a amenéfaire des
photos d’identité. Le photographe
m’a donné une balle de tennis et,
direct, je l’ai lancée en l’air tandis
qu’avec l’autre bras j’ai armé comme
si j’allais servir. J’avais un an !

– En quarts de finale, vous
affrontez Youzhny, invaincu
cette année. Dur ?

– De toute façon, c’est forcément
contre un gros bonhomme et pas
contre le 15/2 du club.Mais, bon, pas
de complexes. »
FRÉDÉRIC BERNÈS