BERCY MS 1000

J'ai bien peur que l'on ne revoie pas Julian. Qu'il se serait pendu avec ses collants que ça ne m'étonnerait pas.

Salut tout le monde.


De retour de Paris depuis samedi dans le nuit, je viens enfin ici honorer ma promesse de rapport. Circonstancié, comme réclamé.

Bien qu'il m'en coûte car comme vous vous en doutez, j'ai pris un gros coup sur la caboche en rentrant chez moi hier!

Federer qui perd contre Monfils, j'espèrais bien ne plus être en vie dans l'éventualité où un tel cataclysme surviendrait...

Hélas, le pire s'est produit de mon vivant et alors que j'avais encore la tête pleine de belles étoiles suite à mon chouette séjour parisien.

Autant vous dire que plus dure a été la chute!

Mais rembobinons un peu toute l'histoire, en ces heures joyeuses où tous les espoirs semblaient encore permis...

Vendredi après-midi, sur les coups de 11h : arrivée aux abords du POPB en provenance de la gare de Lyon. Pas très frais suite à une nuit blanche. Temps pourrave à ne pas mettre un Murray dehors : averses et rafales de vent. Enfin au moins, ça réveille quoi!

Première impression : ce palais n'a de palais que le nom! Faudrait qu'on m'explique les visées esthétiques de départ. Notamment le truc des plaques de gazon fixées sur les parois en pente. Bref, pas précisément le genre de monument à concourir pour le titre de 8ème merveille du monde!
Mais bon, en même temps l'essentiel est pas là.

Il est près de 13h30 lorsque je me présente à l'entrée, après un repas vite torché dans un resto italien qui pour le coup portait bien son nom puisqu'apparemment la cantoche de ritals pur jus.

Vers 14h, je fais donc enfin mon entrée dans l'enceinte et après m'être fait scanné par une contrôleuse pas piquée des guenons, muni de mon programme du jour Monfilssisé en couverture, je pique droit devant porte A où une placeuse craquante sous tous rapports me pilote vers mon siège...qui se trouve déjà occupé par une dame âgée, visiblement limite grabataire et qui me propose d'échanger ma place avec la sienne...située plusieurs rangs plus bas, à quelques dizaines de marches d'escaliers de distance. Elle m'explique qu'elle a peur de tomber, ce que je comprends vu la hauteur des dites marches (une honte au demeurant!).
Enfin bref, évidemment que j'accepte et c'est ainsi que je me retrouve assis juste derrière la tribune des officiels, paré pour le grand show.
Là-dessus les lumières s'éteignent soudain et au rythme d'une musique syncopée du genre techno, une animation laser défile sous la forme de figures géométriques qui zèbrent les quatre coins du court, de plus en plus vite jusqu'au déclenchement d'un compte à rebours dont le terme marque l'entrée des joueurs sur le terrain (le cérémonial se répétera à chacun des autres matchs).

1er 1/4 Söderling-Roddick : D'emblée, et ça ne surprendra personne, ce qui me frappe en premier c'est l'énormissime qualité de service des deux joueurs. De véritables obus en rafales décochés dans des styles très différents mais avec un exceptionnel timing. Chez Roddick le son de la balle à l'impact est particulièrement retentissant : ça claque comme un tir de fusil. Franchement je plains les balles. Et je crains la bataille d'aces à gogo jusqu'au tie-break du 3ème...
Mais dès les premiers échanges, la qualité de retour de Söder met Roddick en difficulté, et l'extraordinaire lourdeur de ses frappes lui assure la direction de la plupart des échanges.
On a beau critiquer le côté unidimensionnel du jeu du bûcheron suédois, mais je vous le dis carrément, vu du court putain mais quel panard!
Des frappes à la fois compactes, surpuissantes et précises, avec un poids du corps toujours en transfert vers l'avant.
Un jeu d'une simplicité peut-être fruste mais terriblement efficace.
Au bout de quelques jeux, l'issue du match paraît déjà scellée tant Roddick semble impuissant, privé de solutions tactiques et de son côté en manque total de punch sur ses frappes à l'échange.
Au final une victoire en 2 sets on ne peut plus logique et convaincante du Suédois, mais je suis assez déçu par Roddick que j'attendais beaucoup plus offensif (mais il a il est vrai très peu eu l'occasion de l'être).

Le 2ème 1/4 Llodra-Davydenko débute peu après, avec la grande question de savoir si Llodra aura su digérer son exploit contre Djokovic. Après quelques minutes de match, la réponse semble être non tellement Llodra paraît à côté de ses pompes, servant mal et accumulant les fautes grotesques à l'échange.
Rapidement mené 4-2 et alors que je crains le non-match, il lui suffit pourtant de quelques superbes accélérations de revers et volées gagnantes pour revenir complètement dans le match.
Dès lors et bien que je n'apprécie guère le personnage, je dois admettre que j'ai été séduit voire parfois électrisé par ce que ce joueur est capable de produire en termes de tennis offensif.
Des séquences services-volée dignes des grands attaquants d'antan, avec une qualité de volée absolument merveilleuse, une impressionnante tenue de poignet tant en volées basses qu'en volées tranchantes, un superbe toucher de balles sur ses volées amorties.
En toute franchise, il faudrait être sacrément de mauvaise foi pour ne pas admettre qu'on a en Llodra de loin le meilleur volleyeur du circuit, le plus naturellement doué et le plus technique aussi.
Hélas pour lui, il est arrivé à une époque où l'absence quasi totale de surfaces rapides l'empêche de tirer pleinement parti de son style de jeu.
Et si on aime ce brillant tennis d'attaque pétri de panache, eh bien on ne peut que le regretter.
Après avoir recollé au score, Llodra sera le seul joueur sur le terrain, surclassant totalement un Davydenko que j'aurais trouvé d'une inconsistance flagrante dans ses frappes, commettant beaucoup d'erreurs et sans créativité aucune...désespérément robotique quoi!

Vers 17h30, fin de la session de jour, deux premiers 1/4 relativement rapides certes, mais bonne qualité de jeu.
A la sortie du court, direction les annexes où se disputent les doubles. Hélas, j'apprends à l'entrée que les matchs prévus sont déjà tous bouclés. Pas de frères Bryan donc, tant pis.
Je glandouille un peu autour des courts, teste des lunettes pour téléviseur 3D (effet très sympa mais aïe les yeux!) et pars en quête d'une boutique souvenirs mais curieusement j'apprends à l'accueil qu'il n'y en a pas. Ce sera tant pis pour les cadeaux donc, ou alors je ramènerai une touffe d'herbe du palais, après tout ça le fera aussi.
Reprise des matchs pas avant 19h30, je me dis que j'ai largos le tant d'aller becqueter.

Autour de 18h15 je sors donc du POPB pour aller retrouver un pote avec qui j'ai rendez-vous devant le Romain, le resto recommandé par Shalimar et qui se trouve juste en face.
Hélas une fois arrivés à l'intérieur de la salle bondée, on nous informe que pas une table ne sera dispo avant 3/4 d'heure.
Dans tous les autres restos du coin, même topo, pour la plupart des petits bouis-bouis pas du tout adaptés pour pouvoir satisfaire l'appétit de tout ce peuple.
Bref et en désespoir de cause on se rabat mon pote et moi sur une pizza à emporter, scandaleusement chère et dégueulasse, et qu'on bâfre de surcroît debout comme des clebs devant le POPB (eh oui c'étaent nous les deux piteux!), sous des bourrasques qui emportent la moitié de mon infâme garniture.

L'estomac barbouillé mais le coeur battant, je regagne ma place sur le court juste à temps pour assister à l'entrée du Maître sur le court.
Mon émotion est d'autant plus intense que je me dis que c'est peut-être la dernière fois que je le vois jouer "en vrai".
Les balles d'échauffement s'engagent, le palmarès de Melzer est annoncé (ç'est vite réglé) et puis c'est au tour de celui de Roger, et là on a beau connaître tous ces titres prestigieux, en entendre énumérer l'éclatante liste dans ce contexte-là, sous l'ovation de la foule admirative, franchement j'en ai eu des frissons.

Un début de match comme dans mes rêves avec un Federer tel qu'il l'a été dans ses années dorées, c'est-à-dire à la fois éblouissant, aérien, virevoltant, et aussi implacable de géniale maîtrise dans l'exécution tant technique que stylistique de ses coups.
Aucune impression d'effort dans ses frappes, à la limite j'avais presque le sentiment qu'il jouait au ralenti, tout en alignant les points gagnants à une allure vertigineuse. Et tout cela avec une décontraction absolue.
Le score est déjà de 5-0 et Melzer n'a pratiquement pas touché la balle.
L'autrichien marque enfin son premier jeu sur le premier jeu médiocre du Suisse, vite rectifié grâce à un jeu de service impeccable.
Premier set 6-1 Rodg avec tous les voyants au vert.
Le 2ème set sera pourtant d'un tout autre tonneau avec un Federer qui baissera un peu en intensité de jeu, laissant à l'Autrichien plus d'ouverture pour l'agresser.
Melzer fera vraiment honneur à sa 12ème place mondiale dans ce second set, tenant la dragée haute au Maître avec beaucoup de punch et de pugnacité.
Sans jamais être mis en danger sur son service (stratosphérique dans ce secteur-là!), Fed se voit contraint de disputer le tie-break.
Un tie-break très serré qui se jouera en fait sur un point crucial, sur ce mini-break décisif que le Suisse réalisera en obligeant Melzer à une délicate volée sous le filet. Le coup juste au bon moment, la marque des vrais cadors quoi.
Quelques secondes plus tard, Rodg conclue le match sur son service et sous une pluie d'applaudissements.
Pour moi, il est clair sur ce que j'ai vu qu'il est plus que jamais le grandissime favori pour le titre.
Et j'enrage déjà de m'y être pris trop tard pour avoir des places pour samedi!

Federer je pourrais le regarder jouer durant des jours entiers, le voir ainsi évoluer va au-delà du simple spectacle sportif, c'est quasiment de l'ordre de l'expérience... mystique, en tout cas je ne peux exprimer autrement ce qu'il dégage sur le terrain en termes de fluidité, d'inspiration géniale et de sérénité.
J'espère être encore de ce monde pour pouvoir le revoir l'an prochain, chez lui à Bâle peut-être...


Vers 21h démarre le dernier match de cette journée des 1/4 avec le très attendu Monfils-Murray.
La salle est encore quasi comble et je ressens un vent de chauvinisme m'encercler de toutes parts.
Je m'attends là à un match très différent des trois autres, un match plus physique avec des échanges moins rapides et un jeu d'usure plus typique de ce qu'on voit la plupart du temps sur le circuit.
Premier point et déjà Monfils par terre, déjà je me marre!
Dès l'entame du match, il me semble évident que Murray n'y est pas du tout.
Lent en jambes, accumulant les erreurs aussi bien en coups droit qu'en revers, il laisse la direction du jeu à un Monfils qui n'en demandait pas tant.
La fin du premier set est à la limite du bazardage de la part d'un Murray totalement transparent, la tête sans doute déjà trop à Londres.
Le second set verra pourtant le Scottish se rebiffer, servant mieux et mettant plus d'intensité dans ses frappes, mais profitant aussi et surtout d'un gros trou d'air de la part de Monfils.
Je me dis alors qu'on va avoir un gros bras de fer dans le set final... mais quetchi!
Le combat tourne court dès les premiers jeux et là j'ai vraiment l'impression d'un gros manque de fraîcheur physique et mentale chez Murray.
Il faut avouer qu'en face Monfils ne lâche rien et se sert du soutien du public (c-à-d tout le monde sauf moi!) pour se transcender.
Fin de match à sens unique avec un Murray à la ramasse.
Plutôt décevant ce match de mon point de vue, surtout déçu de la prestation de Murray ,qui avait beaucoup de mal à faire avancer la balle, jouant la plupart de ses coups à l'arrêt et sans guère d'imagination.
Monfils je l'avais vu jouer "en live" il y a déjà un bail et je l'ai trouvé vraiment en progrès là, beaucoup plus dense dans ses frappes quoique toujours pas fluide du tout.
Mais plus que tout, c'est d'abord un phénomène sur le plan athlétique, tout à la fois puissant, souple, rapide et endurant.
Enfin ceci dit, je l'exècre toujours autant!


Il est autour de 23h et ma journée à Bercy s'achève. Bilan des matchs très positif et je me promets déjà de revenir l'an prochain, mais cette fois pour deux jours.
Trop excité pour dormir, je vais me taper un bar avec mon pote des pizz foireuses, en fait on va jouer les after jusqu'à 4heures, découvrant les charmes de Paris by-night et quelques-unes des créatures les plus exotiques du cru...
Le lendemain sera consacré à une visite au pas de course des Champs-Elysées et alentours, encore sous une saloperie de météo écossaise, et enrageant cette fois de ne pas pouvoir aller voir une très prometteuse expo consacrée à Monet.

Retour via le TGV aux alentours de 2h30 le samedi où j'apprends sur ITélé avec consternation...enfin ce que vous saviez déjà depuis des heures (je parie que vous avez du sabler le champ mes saloupiauds!)
Dans le genre cassage d'ambiance, je dois dire que c'était brutal, comme un mythe qui s'effondre, l'humiliation suprême que j'étais à ce moment-là bien soulagé d'avoir loupé (anti-sportif que je suis!).
Traîné comme une foutue gueule de bois tout le dimanche, envoyé péter tout le monde et me suis biberonner à la 16 pour noyer mon chagrin.
Hélas les chagrins savent nager et là je me suis juste chopé un putain de mal de crâne en prime.
Rien vu de la finale bien sûr, rien à battre.

A toutes celles et tous ceux qui me reparleront de ce Monfils-Federer à l'avenir, je lance l'avertissement suivant : ce match n'a jamais existé, comme le dirait ce cher Kid S., ce n'est rien qu'une putain de légende urbaine!


Allez, A Benneteau les poteaux!

excellent post, Julian !

ça me rappelle un peu mon 1er bercy, en 2008 pour les 1/4 également.

ça doit être rageant d'apprendre à ton retour le résultat du non-match de federer, après l'avoir vu quelques heures plus tôt en pleine confiance.

Je pense que tu as eu droit, comme moi, à un Murray des mauvais jours, pas très agréable à voir.

ça me donne envie d'y retourner.

Oui, sublime post cher julian, en plus tu as un style magnifique avec une pointe de San antonio dans la plume, c'est un régal!

Magnifique description, c'est bien simple, j'ai l'impression que j'y étais, chapeau à toi!

agassi the overgifted a écrit:

Décidemment soderling fait le bonheur de tous, des anti-nadal ou anti-fed aux anti-monfils.

Il manque de variété par contre ses frappes étaient bien sèches aujourd hui.

.

ça, c'est vrai, je me demande si c'est pas un des rares joueurs qui commence pas à faire l'unanimité, ici!

Moi-même j'ai souvent moqué son côté tête de fouine et grosse pute (faut reconnaître qu'il ne s'en cache pas trop), qui me bloquait un peu, mais le joueur, je dois reconnaître que je prends de plus en plaisir à le voir jouer, cette semaine, notamment, ou comme à RG, cette année...

Kid Stefano a écrit:

Oui, sublime post cher julian, en plus tu as un style magnifique avec une pointe de San antonio dans la plume, c'est un régal!

Magnifique description, c'est bien simple, j'ai l'impression que j'y étais, chapeau à toi!

+1--Tableau d'Excellence (je regrette pour la bouffe dégueu...)

Bon, sinon, on est d'accord que le forum va être mort toute la semaine!

Kid Stefano a écrit:

Bon, sinon, on est d'accord que le forum va être mort toute la semaine!

Sur le tennis, ya plus rien^^-- On peut parler de nos problèmes existentiels???!!!!!

Content de voir que vous avez apprécié mon journal de bord Bercyen.

Il n'est certes pas toujours simple d'arriver à s'organiser pour aller assister à un tournoi comme celui-là.
Toutefois je trouve que le jeu en vaut largement la chandelle.

Vivre les matchs au bord du court change en fait totalement la manière de percevoir et d'appréhender ce sport.
En termes de réalisme des sensations du jeu, c'est le must.
L'appréciation des vitesses, celle des trajectoires des effets et de la lourdeur des frappes, le niveau d'intensité physique des échanges, bref tout est différent, infiniment plus authentique, comme le tournage d'un film de cinéma auquel on assisterait sur le plateau même.

L'une des autres grandes différences avec des matchs suivis à la télé, c'est que le regard est totalement libre de s'attarder sur des détails qui affinent en quelque sorte la compréhension du jeu et du fil conducteur des parties.
Tout est finalement recentré sur le jeu en lui-même et non sur des gros plans sur les mimiques des joueurs, des images imposées qui mettent davantage l'accent sur la personnalité des joueurs que sur la qualité réelle de leurs jeux.

En résumé, je dirais que je n'ai qu'une hâte, celle de retater du terrain, et de préférence dans ces tournois prestigieux où la plupart des joueurs se donnent vraiment à fond (ce qui est rarement le cas dans un tournoi du petit calibre de Metz par ex.).

misterk a écrit:

Je pense que tu as eu droit, comme moi, à un Murray des mauvais jours, pas très agréable à voir.

Oui, c'est ce que je me suis dit aussi, que Murray devait vraiment être dans un jour sans.
En tout cas, en panne de jus et de ressort, ça ne fait aucun doute.
Probable que la surface ne lui convenait pas non plus, bien trop rapide pour son tennis en large déficit de puissance.
Il n'en reste pas moins que ce joueur me laisse foutrement perplexe.
Car mis à part un sens tactique très aiguisé et un talent certain dans le pourrissement du jeu adverse, eh bien je ne vois rien de tellement exceptionnel chez lui.

Même en tenant compte de sa méforme, son jeu me paraît souffrir de grosses lacunes, particulièrement son coup droit que je qualifierai de limite indigent pour un joueur de sa trempe. En tout cas son vrai point faible.
Même s'il anticipe très bien en général les trajectoires de balles, il a sans doute besoin de pouvoir s'appuyer en permanence sur la vitesse de balle adverse pour pouvoir installer son propre jeu.
Un jeu de contre à mi chemin entre Mecir et Santoro, dans une version plus moderne mais que je trouve désespérément sur la défensive.

Je pense que ce type de jeu lui vaudra à l'avenir encore un paquet de déconvenues, face à des joueurs qui sauront le prendre à la gorge du début à la fin d'un match.
Il peut bien sûr encore évoluer tactiquement, il en a les moyens mais je doute fort qu'il soit doté de l'état d'esprit propre à le transformer en véritable attaquant de fond de court.
Quoi qu'il en soit, j'ai trouvé son jeu d'un ennui mortel l'autre jour.

misterk a écrit:

ça doit être rageant d'apprendre à ton retour le résultat du non-match de federer, après l'avoir vu quelques heures plus tôt en pleine confiance.

Mais quel match? De quoi tu me parles là?

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Sympa ton petit résumé, tu es bon pour le Goncourt ! Houellebecq est déjà dépassé !
En ce qui me concerne, c'est le contraire, je préfère le tennis à la télé. C'est beaucoup plus lisible que quand je suis proche des joueurs, je suis mieux la construction du point qui semble plus évidente.
En "vrai", je suis écrasé sur le joueur le plus proche et le tout manque de fluidité.
Je trouve que pour le sport au moins, la télé est une formidable invention. Passé le côté "ambiance" et "joueur en chair et en os à quelques mètres", j'avoue que la télé c'est mieux pour moi.
Je ne garde pas d'excellents souvenirs de mes descentes à Gerland au feu tournoi de Lyon. Certes j'y ai surtout vu des Delaître/Sampras ou Pioline/Sampras, pas vraiment des affiches alléchantes.
Idem à MC où un Pioline/Bruguera ne m'avait pas convaincu.
La qualité du match y est sans doute aussi pour quelque chose.
Par contre, je suis étonné qu'il n'y ait plus de boutique de souvenirs ? Je me souviens avoir fait le plein de posters et magazines à l'époque.
Même constat pour la bouffe. Il est presque nécessaire d'apporter sa gamelle.
Le mieux c'est peut-être de manger au restaurant du tournoi.

Mon propos n'était absolument pas de faire le procès du tennis à la télé.
J'entendais seulement pointer les différences en termes de ressenti en bordure du court.
Après, bien sûr que la retransmission télé a ses avantages aussi.
Mais en tout cas pas celui du rendu authentique de la réalité du terrain.

Tu dis avoir été à Lyon il y a une paire d'années de ça.
Si je me réfère aux matchs que tu cites Botany, il devait s'agir des finales 91, puis 92 ou 93, puisque autant que je me souvienne Sampras et Pioline s'y sont affrontés en finale deux années de suite.
J'espère que tu as pu voir celle de 93, dont je garde le souvenir d'un gros duel en 3 sets hyper serrés.

Pour ce qui est des souvenirs à Bercy et selon les infos que j'ai pu avoir, pas de boutique officielle à proprement parler.
Donc pas de tee-shirt à l'effigie du tournoi ni rien de ce genre.
Par contre et comme tu l'as signalé, il y a effectivement différents stands de ventes de posters de joueurs, mais bon, c'est pas précisément le genre de cadeaux que je comptais offrir.
Là où j'ai vraiment été choqué (d'ailleurs je vais porter plainte!), c'est qu'il est strictement impossible d'y trouver une bonne bière digne de ce nom. Si la 1664 est bel et bien présente c'est dans la version pour nouveau-né, sans alcool et sans saveur, de la pisse d'âne quoi et qui plus est presque au prix prohibitif d'un cocktail en boîte. Du racket pur et simple.

Le resto de Bercy, j'y ai songé mais même binz qu'à l'extérieur, c'était vraiment sursaturé, et il aurait sans doute fallu que je loupe la moitié d'un match pour m'y dégoter une place. Ce qui était tout à fait exclu bien sûr.
Ramener sa propre bouffe vaut donc peut-être mieux en effet, enfin si on n'a pas peur de se retrouver avec un sandwich faisandé le soir (il fait vraiment très chaud dans la salle).
En tout cas, s'agissant des bonnes adresses gastros, c'est apparemment seulement celle de la gastro...entérite qui mérite d'être retenue dans ce quartier.
Tout compte fait, le jeûne s'impose là comme une évidence.

Pas mal du tout ton dernier post!


Je viens de lire ton récit,il est génial, tu as une sacré prose! Tu devais être doué en lettres!


En salle voir de tel joueur doit être bien plus impressionnant, car je ne mens pas, j ai bien été plus impressionné de voir des pros au challenger de brest ou même olivier delaître et rodolphe gilbert en 2004 jouer(contre des 15 ou 5/6) en salle que des voir les plus grand à roland....

En salle ça joue à un rythme bien plus rapide.Il faudrait que je revois les joueurs que j avais vu jouer à roland en salle je suis sur qu il y aurait une sacré différence.

Concernant Lyon,
En 91 j'ai vu la finale Sampras contre Delaître, 6/1 6/1. C'est frustrant de se déplacer pour voir une mise à mort.
En 93 les 1/2, Hlasek/Sampras, beau match avec un Hlasek pas passé loin et Fromberg/Pioline, correct aussi.
Mais bon je le répète, je ne suis pas fan du match vu d'une tribune.
Tu as sans doute été attentif aux détails techniques comme tu sembles le dire, tu as étudié le mouvement, le déplacement. Attitude, je dois l'avouer, beaucoup plus passive en ce qui me concernait. Je voulais voir beaucoup de volées c'est à peu près tout. Je n'ai pas spécialement étudié de près les joueurs. A part peut-être Pioline dont je scrutais la dentition sortante lors de son service. J'en suis resté à ces quelques notions d'anatomie.

agassi the overgifted a écrit:

En salle voir de tel joueur doit être bien plus impressionnant, car je ne mens pas, j ai bien été plus impressionné de voir des pros au challenger de brest ou même olivier delaître et rodolphe gilbert en 2004 jouer(contre des 15 ou 5/6) en salle que des voir les plus grand à roland....

En salle ça joue à un rythme bien plus rapide.Il faudrait que je revois les joueurs que j avais vu jouer à roland en salle je suis sur qu il y aurait une sacré différence.

Il est clair que le jeu est beaucoup plus spectaculaire sur ce type de revêtement rapide.
Et à Bercy, c'était d'autant plus flagrant qu'il y avait des années qu'aucun tournoi ne s'était plus disputé dans de telles conditions de jeu.
En fait plus une surface est rapide et plus le côté purement instinctif du jeu se trouve sollicité, les joueurs ayant nettement moins de temps que d'ordinaire pour pouvoir s'organiser.
Le rythme des parties s'élève, car la balle est très difficile à contrôler, ce qui amène forcément les joueurs à prendre des risques afin d'écourter au maximum la durée des échanges.

A Bercy cette année, j'ai notamment été ravi de revoir le slice d'attaque remis au goût du jour, la balle fusant très bas après rebond.
Un effet slicé également ultra efficace au service et qui entre pour une large part dans le superbe parcours de Llodra lors de cette édition.
Nul doute qu'avec davantage de tournois disputés sur ce genre de surface, le jeu d'attaque pourrait retrouver une seconde jeunesse.
Mais hélas et comme je l'ai déjà dit, m'est avis que l'expérience ne sera pas reconduite de sitôt.

Roland-Garros et Bercy se situent aujourd'hui à l'extrémité de deux pôles pour ce qui concerne le type de jeu favorisé.
A côté de ça, bien sûr que RG reste un événement d'un prestige sans commune mesure avec Bercy.
Si on est capable de patienter des heures sous la flotte, de se taper des matchs de nana absolument chiatiques en attendant de voir du vrai tennis, tout en espérant ne pas voir deux rois de la lime se tirer la bourre durant 4 ou 5 plombes; si on est prêt à se farcir des coups de soleil carabinés dans les allées noires de monde tout en suçotant une glace italienne made in Tchernobyl; si on arrive à gérer l'envie de casser la gueule à tous ces connards de la télé qui viennent se faire voir dans les loges aux heures de grande écoute; bref si on est prêt à avaler toutes sortes de couleuvres possibles et imaginables, alors Roland-Garros c'est vraiment le nec plus ultra!

Rien que d'y penser, je m'y vois déjà, moi et mon incontournable sandwich au pâté ramollo enveloppé dans un sac poubelle, confortablement installé près de la benne à ordures du village des V.I.P (les Vraiment Imbus de leur Personnes!), l'humeur d'un pitbull, pestant de ne pas avoir le bon billet, parce que comme d'hab le Rodg joue comme par hasard sur le grand court où j'ai pas de sésame!
Du coup ce sera pour moi lime à tire-larigot, avec dans le rôle du lifteur givré, Rafa le roi de la branlette espagnole au rayon boucherie sur le Court Central.
Non y a pas à dire, le jour où j'aurais chopé une maladie mortelle, du genre craquer pour Bartoli par ex., là je retournerais à RG, histoire d'en finir une fois pour toutes avec le beau tennis.
Si ça se trouve...dès l'an prochain, allez savoir!

T'as déjà supprimé ta signature, julian ? C'est dommage, j'aimais bien, elle était pas mal!

J'adore ta description de RG, aussi, vraiment énorme!

Il n'y a pas à dire, tu devrais nous faire régulièrement des petits billets d'humeur tennistiques de ce style-là, j'adore!

Kid Stefano a écrit:

T'as déjà supprimé ta signature, julian ? C'est dommage, j'aimais bien, elle était pas mal!

Ma quelle signature???

Oooh je vois, tu dois faire allusion au coup de pub que je t'ai offert quelques posts plus hauts.
Tu recevras bientôt ma facture bien sûr et je t'assure que ça va douiller sec!

Non mais pour être sérieux un dixième de seconde, il s'agissait pas d'une signature mais d'une référence à une réponse que j'avais donnée, au sujet d'un soi-disant match qui n'a en fait (et j'ai vérifié!)...jamais existé!

Ah oui, pardon, c'était pas une signature en fait, j'ai mal vu!

J'attends ta facture!

Moi aussi j'adooooooooore : description explicite jusquau moindre détail,on s'y croirait....
humour à tous les coins (équivalent à notre Kidou^^),et le style, le phrasé, de la superbe prose, te lire Julian est hyper régalant....Ne nous quitte pas, comme dirait Brel,(et ce, nonobstant ton aversion pour MON NADAL, lol).....

Voilà, voilà....

botany a écrit:

Concernant Lyon,
En 91 j'ai vu la finale Sampras contre Delaître, 6/1 6/1. C'est frustrant de se déplacer pour voir une mise à mort.
En 93 les 1/2, Hlasek/Sampras, beau match avec un Hlasek pas passé loin et Fromberg/Pioline, correct aussi.
Mais bon je le répète, je ne suis pas fan du match vu d'une tribune.
Tu as sans doute été attentif aux détails techniques comme tu sembles le dire, tu as étudié le mouvement, le déplacement. Attitude, je dois l'avouer, beaucoup plus passive en ce qui me concernait. Je voulais voir beaucoup de volées c'est à peu près tout. Je n'ai pas spécialement étudié de près les joueurs. A part peut-être Pioline dont je scrutais la dentition sortante lors de son service. J'en suis resté à ces quelques notions d'anatomie.

Moi en live ce que j'adore c'est l'implication physique du joueur sur chaque frappe. La façon dont les mecs s'agrippent au sol sur chaque frappe par exemple. Ce genre de truc on le ressent pas devant sa télé. Ce qui est emmerdant c'est l'humain qui gravite autour.

La tribune VIP par ex est assez déroutante.

Sinon Monfils il m'a mis le mort là à se faire démouler par le robot après avoir sorti Federer. Qu'est-ce que ça peut m'énerver ce genre de trucs. Le bon signe c'est que mes élèves prennent même plus le lendemain tellement je m'y habitue lentement.

Julian a écrit:

agassi the overgifted a écrit:

En salle voir de tel joueur doit être bien plus impressionnant, car je ne mens pas, j ai bien été plus impressionné de voir des pros au challenger de brest ou même olivier delaître et rodolphe gilbert en 2004 jouer(contre des 15 ou 5/6) en salle que des voir les plus grand à roland....

En salle ça joue à un rythme bien plus rapide.Il faudrait que je revois les joueurs que j avais vu jouer à roland en salle je suis sur qu il y aurait une sacré différence.

Il est clair que le jeu est beaucoup plus spectaculaire sur ce type de revêtement rapide.
Et à Bercy, c'était d'autant plus flagrant qu'il y avait des années qu'aucun tournoi ne s'était plus disputé dans de telles conditions de jeu.
En fait plus une surface est rapide et plus le côté purement instinctif du jeu se trouve sollicité, les joueurs ayant nettement moins de temps que d'ordinaire pour pouvoir s'organiser.
Le rythme des parties s'élève, car la balle est très difficile à contrôler, ce qui amène forcément les joueurs à prendre des risques afin d'écourter au maximum la durée des échanges.

A Bercy cette année, j'ai notamment été ravi de revoir le slice d'attaque remis au goût du jour, la balle fusant très bas après rebond.
Un effet slicé également ultra efficace au service et qui entre pour une large part dans le superbe parcours de Llodra lors de cette édition.
Nul doute qu'avec davantage de tournois disputés sur ce genre de surface, le jeu d'attaque pourrait retrouver une seconde jeunesse.
Mais hélas et comme je l'ai déjà dit, m'est avis que l'expérience ne sera pas reconduite de sitôt.

Roland-Garros et Bercy se situent aujourd'hui à l'extrémité de deux pôles pour ce qui concerne le type de jeu favorisé.
A côté de ça, bien sûr que RG reste un événement d'un prestige sans commune mesure avec Bercy.
Si on est capable de patienter des heures sous la flotte, de se taper des matchs de nana absolument chiatiques en attendant de voir du vrai tennis, tout en espérant ne pas voir deux rois de la lime se tirer la bourre durant 4 ou 5 plombes; si on est prêt à se farcir des coups de soleil carabinés dans les allées noires de monde tout en suçotant une glace italienne made in Tchernobyl; si on arrive à gérer l'envie de casser la gueule à tous ces connards de la télé qui viennent se faire voir dans les loges aux heures de grande écoute; bref si on est prêt à avaler toutes sortes de couleuvres possibles et imaginables, alors Roland-Garros c'est vraiment le nec plus ultra!

Rien que d'y penser, je m'y vois déjà, moi et mon incontournable sandwich au pâté ramollo enveloppé dans un sac poubelle, confortablement installé près de la benne à ordures du village des V.I.P (les Vraiment Imbus de leur Personnes!), l'humeur d'un pitbull, pestant de ne pas avoir le bon billet, parce que comme d'hab le Rodg joue comme par hasard sur le grand court où j'ai pas de sésame!
Du coup ce sera pour moi lime à tire-larigot, avec dans le rôle du lifteur givré, Rafa le roi de la branlette espagnole au rayon boucherie sur le Court Central.
Non y a pas à dire, le jour où j'aurais chopé une maladie mortelle, du genre craquer pour Bartoli par ex., là je retournerais à RG, histoire d'en finir une fois pour toutes avec le beau tennis.
Si ça se trouve...dès l'an prochain, allez savoir!

ça se passe de commentaire. Je suis fan de tes posts

Super post Julian, mais ou est -ce que tu vas chercher tout ça?


Tout à fait d accord avec ta description de roland garros.Les gens qui y vont juste pour se montrer m énervent, les parigos bourrés de tune qui parlent tout fort de leur pseudo perf à 1/6 pour que tout le monde les écoute.

La jet set igniard et inculte tennistique.Un autre sujet essentiel à roland et d une vitale importance: l 'eau, ça paraît con mais en 2005 surtout il faisait 33°, autant dire la canicule sous la pollution et la réverbération sur la terre battue orangée, et là 3 bouteilles de 75cl ne suffisent pas, quand on voit le peu d eau que boivent les joueurs en plein effort sous le cagnard et nous qui buvons dix fois plus qu eux tranquillement campés sur nos sièges, ça me fait marrer .

Mon frangin avait du boire 6 litres dans la journée, l eau devenait le sujet obssessionel, et le sujet de pas mal de fous rires.


Je vous raconterais les anecdotes de mon frangin à roland si vous êtes sages .

Salut

Ah oui effectivement il n'y a pas à dire, Julian est tres inspiré sur ses posts ! Chapeau bas !

Je vais etre concis et ne pas trop m'attarder sur ma journée à bercy (je n'ai pas le talent de julian ).

J'ai passé une tres belle journée, deux matchs à suspense, j'en ai eu pour mon argent! Il y a eu des rebondissements dans les deux matchs!
Assister en LIVE les matchs de tennis, effectivement les sensations sont differentes, et on peut constater à quel point le talent qu'a Llodra à la volée, c'est une pure merveille ! Il a fait si peu de dechets dans ce secteur ! Ca fait tellement longtemps qu'on a pu vu un tel attaquant au filet si performant! Il faut remonter à la periode des henman, rafter ou encore edberg !

Mon cousin le pauvre il ne s'etait toujours pas remis de la balle de match manqué par Llodra et qui s'echoue au filet !

En tout cas je compte bien y retourner l'an prochain, comme je le fais depuis 1995