- Fan Diaz a écrit:
- arabem a écrit:
- en ce moment il diffuse en differée et en clair sur canal+ la rencontre serra-kholschreiber !
Qui va vu la victoire de serra ! Quelle surprise, decidement les francais sont mieux sur gazon ! A quand Un roland garros sur herbe?
Rien n'y interdit :biggrin:
Excellent papier dans L'Equipe d'aujourd'hui (ou d'hier ). D'un point de vue tennistique, la technique très propre des Français s'adapte très bien au gazon (manquerait juste le service même si avec des Mahut, Tsonga, Monfils, Llodra, ça commençait à changer). Les prises ouvertes notamment sont assez indiquée pour bien jouer sur herbe. de plus, souvent les joueurs français ont une bonne "main" (Santoro, Gasquet, Grosjean, aujourd'hui, Pioline, Leconte, Forget hier), gros atout sur une surface favorable aux shot makers (alors que la terre fait la part belle aux adeptes du travail, aux rois de la prise fermée et aux forçats des courts, tout ce que nos joueurs ne sont pas en général).
En revanche, ils expliquaient que l'option gazon en Davis Cup se heurtait à deux eccueils : les périodes de compétition souvent exposées à une possible pluie et surtout... il n'y a que 5 courts en gazon en France !!! Coûteux et aps de savoir faire français en la matière selon le DTN Patrice Dominguez.
Mais c'est vrai que la France se donnerait sans doute un bel avantage contre beaucoup de nations (except Etats-Unis, Australie et la Croatie)
C'est de cet article dont tu fais allusion? :biggrin:
GAZON : AVANTAGE FRANCEAlors qu’il existe peu de courts en herbe dans le pays, c’est sur cette surface que les Français sont les plus efficaces.
Le joueur français adore cette période de la saison où
lui pousse de l’herbe sous les chaussures à picots. Il
peutalors cueillirlesplacesd’honneurquise refusent
à lui sur terre battue. Pourquoi ? La technique, surtout
: petit, le Français reçoit la boîte à outils la plus
complète au monde, une qualité récompensée sur
gazon. Alors, quand finit le printemps, il se sent plus
fort dans ces tableaux délaissés par l’armada hispanophone
terrienne du top 100.
VOUS MAÎTRISEZ le principe des
vases communicants ? Vous regrettez
qu’on étale rarement conjointement
le beurre et l’argent du
beurre ? Vous n’ignorez pas que les
extrêmes ont des chances infimes
de se rejoindre ? Alors, vous savez
déjà presque tout du paradoxe français.
Hôte du seul tournoi du Grand
Chelem à se disputer sur terre battue,
le tennis made in France brille
bien souvent par son absence à
Roland-Garros. 2007 n’a pas fait
exception à la règle. Mais, dès qu’il
enfile ses chaussures à picots et part
fouler les courts en gazon, de Halle
à Wimbledon en passant par Eastbourne,
le voilà qui s’amuse à se
faire remarquer. Pourtant, aucun
court en herbe digne de ce nom
n’existe dans l’Hexagone. Une
exception culturelle, une de plus.
Bizarre autant qu’étrange ? Non :
d’une logique désarmante. Caractérisé
par son rebond bas, fusant et
par la vitesse qu’il imprime à la
balle, le gazon se situe aux antipodes
de la bonne vieille terre battue
européenne, sur laquelle la
frappe se joue à hauteur d’épaule et
où la lourdeur de balle prime sur sa
fulgurance. Or le joueur français
n’apprend pas à manier la raquette
sur des sols ocres. Derrière l’inégalable
vitrine que représente le
French, le grand magasin de la FFT
offre essentiellement à ses apprentis
champions des courts à surface
rapide. « Que ce soit Seb (Grosjean),
“la Clé” (Clément) ou moi, on
a tous commencé sur dur, rappelle
Michaël Llodra. On a tous été formés
sur cette surface. Ça dessine
automatiquement un certain profil
de joueur. Exactement comme pour
les Espagnol s ou l es Sud-
Américains avec la terre battue. »
Comme si cela ne suffisait pas, la
formation du petit Frenchie est fondamentalement
axée sur l’apprentissage
d’une technique propre et
complète. « Interrogez les joueurs
sur le circuit, glisse Thierry Champion,
le coach de Paul-Henri
Mathieu, et vous obtiendrez toujours
la même réponse : les Français
possèdent la meilleure technique
du monde. Cela tient à la qualité de
nos enseignants et de nos diplômes.
Or il n’y a pas surface plus révélatrice
pour un joueur que le gazon :
s’il a les lacunes ou si sa technique
est spécifiquement adaptée à la
terre, le joueur est, sur herbe,
condamné à piocher. De par sa durée limitée (quatre semaines seulement),
la saison sur gazon exige
des grandes capacités d’adaptation.
Or plus on est complet techniquement,
plus on s’adapte vite. Je
ne suis pas certain que les Français
se feraient autant remarquer si la
saison sur gazon durait six mois…
Parce que tout le monde serait alors
obligé de s’y mettre et qu’on perdrait
une partie de notre avantage
technique. »
Même si elle a perdu en vingt ans
une part de sa spécificité, la stratégie
du jeu sur herbe reste toujours
tributaire de trois coups : le service,
le retour et la volée. Trois coups que
les joueurs français maîtrisent, par
tradition. « Ils sont efficaces quand
le rebond arrive à hauteur de
hanche ou au-dessous, explique
Patrice Hagelauer, l’entraîneur de
l’équipe de France de Coupe Davis.
Et leurs prises sont moins extrêmes
que celles des Espagnols, par
exemple. Ils se sentent à l’aise lorsqu’il
faut jouer trajectoire tendue.
Ce n’est pas un hasard si on a de
bons relanceurs, comme Grosjean,
Clément, Mathieu ou Gasquet. »
« Et de très bons volleyeurs, renchérit
Arnaud Clément. La technique de
la volée s’apprend jeune et elle est
très spécifique. Il faut savoir la frapper
ou la déposer, il faut du feeling,
du toucher de balle. Regardez Guy
(Forget), Cédric (Pioline), “Scud”
(Escudé), Fabrice (Santoro), “Mika”
(Llodra), Richard (Gasquet), “Seb”
(Grosjean), Amélie
(Ma ur esmo) o u
Nathalie (Tauziat),
ils ont tous une
main ! » Une main
verte, dans laquelle
la sensation vaudra
toujours mieux que
la force brute.
« En France, on
développe une technique
simple et comp
l è t e , e xpl i que
Patrice Dominguez,
le directeur technique
national. Nos
joueurs ont des
o u v e r t u r e s d e
raquet te et des
accompagnements de coups très
proches de la technique qu’il faut
posséder sur gazon. On ne joue plus
sur herbe comme on le faisait il y a
vingt ans. L’enchaînement servicevolée,
par exemple, a quasiment
disparu. L’échange de fond de court
est devenu la norme. Mais c’est un
échange en cadence, qui se rapproche
beaucoup de celui qu’on
pratique sur les courts en dur ou en
indoor rapide en France. Résultat :
quand on envoie nos jeunes de dixsept
ans sur les tournées sur gazon,
ils possèdent déjà cette accoutumance
technique. Ils ne sont pas du
tout dépaysés. Jusqu’à présent, le
seul bémol, c’était le service. À
cause de gabarits limités, les Français
n’étaient pas exceptionnels
dans ce domaine. Hormis pour des
gars comme Forget ou Pioline, ce
n’était pas notre fort. Mais c’est en
train de changer, grâce à Llodra,
Monfils, Mahut ou Tsonga. »
Cet enseignement précoce sur surface
rapide induit aussi d’autres
effets, liés cette fois au physique et
au mental. Comme la technique
proprement dite, ils influencent
l’attitude et le potentiel du joueur.
La terre battue reste le domaine
réservé du marathonien, capable de
courir sur un rythme soutenu durant
trois ou quatre heures. Sur herbe, où
il faut pouvoir se montrer vif et
rapide, le sprinteur prend l’avantage.
On retrouve la même différence
quand on pénètre dans l’univers
mental du joueur. « Sur terre, il
est évident qu’il faut être un guerrier,
souligne Champion. Les
matches sont durs, longs, il faut
savoir souffrir et repousser ses
limites. Mais il faut aussi être très
costaud dans la tête pour réussir sur
gazon. Un match peut basculer sur
une erreur d’arbitrage ou sur un
faux rebond. C’est l’école de la frustration
par excellence. On dit souvent
qu’il faut jouer point par point.
Sur terre, c’est limite cliché. On peut
par exemple revenir dans le match,
se recadrer mentalement, en disputant
deux ou trois longs échanges.
Sur herbe, on fait vraiment du point
par point. Et, croyez-moi, c’est dur.
C’est pour ça que ça m’énerve
d’entendre dire que les Français
n’ont pas de mental. Bien sûr qu’ils
en ont ! Mais il n’est simplement
pas adapté à la terre battue… »
Équipés de la sorte pour passer rapidement
de Roland-Garros à Wimbledon,
les joueurs français traversent
la Manche l’esprit conquérant.
Car ils savent aussi qu’ils trouveront
sur gazon ce qui manque cruellement
dans la galerie de tableaux qui
courent de Monte-Carlo à Paris : des
trous, des ouvertures, voire des
boulevards, dans lesquels ils pourront
s’engouffrer. Dominé par une
armada de langue espagnole, le
top 100 subit une métamorphose
quand le feu passe au vert. On entre
dans un autre monde, où le lift n’est
plus roi. « J’ai vu Andreev (quartfinaliste
à Paris il y a deux semaines
et demie) s’entraîner à Aorangi
Park, raconte Patrick Mouratoglou,
le boss de l’académie du même
nom. C’est un sketch ! Le pauvre, il
semblait perdu sur le court… »
Même si le serveur-volleyeur à
l’ancienne a quasiment disparu des
tablettes, le cahier des charges
imposé par la surface coupe l’herbe
sous le pied de la majorité des
cadors. Et booste le moral des Frenchies.
« Sur gazon, pas mal demecs
jouent bien au-dessous de leur
valeur normale, reconnaît Llodra.
Des gars comme Calleri, Chela, Ferrero,
Hrbaty perdent un tiers de leur
classement sur cette surface. Du
coup, on aborde le match différemment.
On sent qu’ils sont à notre
portée. ça change beaucoup de
choses. » Convoqué pendant
Roland-Garros pour livrer son top 3
des meilleurs volleyeurs du circuit,
Arnaud Clément se plia au jeu en
grimaçant. « Vous n’êtes pas cool
avec moi, j’ai vraiment l’impression
d’avoir hérité du sujet le plus pourri,
lança-t-il. Trois volleyeurs ? Et des
gars qui sont toujours en activité ?
Mais c’est mission impossible ! » Il
ne parvint à ses fins qu’en reprenant
un à un les noms des 128 joueurs du
tournoi… L’effondrement des tennis
américain et australien, traditionnel
vivier en herbivores, n’a fait
qu’accentuer la tendance.
Si la pluie consent à faire ses claquettes
ailleurs, la journée d’ouverture
de Wimbledon pourrait
aujourd’hui conforter cet « avantage
France ». Mais le sort s’est
montré méchamment coquin : en
opposant d’entrée Clément à
Mahut (pour aller sur… Gasquet) et
Tsonga à Benneteau, il va très rapidement
priver le tennis français de
quelques-uns de ses meilleurs
atouts. À moins qu’il ne s’agisse
d’une forme d’hommage typically
British : pour rendre la compétition
plus attractive, c’est aux meilleurs
que l’on réserve d’ordinaire un
handicap.
VINCENT COGNET
Recherche herbe désespérémentVU LE PROFIL de ses joueurs et la
faiblesse récurrente des autres
nations sur cette surface, l’équipe de
France ne devrait-elle pas systématiquement
choisir le gazon lorsqu’elle
dispute une rencontre de Coupe Davis
à domicile ? Pas si simple. Elle en est
empêchée pour deux raisons : les
dates de l’épreuve (février, puis septembre
: prévoir le parapluie…) et
surtout l’absence quasi totale de
courts en herbe en France. En ratissant
large, on en dénombre seulement
cinq : un dans le parc de
l’ambassade de Grande-Bretagne à
Paris ; deux dans le centre fédéral de
Moliets (Landes), à côté d’un green de
golf ; et deux dans un petit club de
l’Aube, non loin de Troyes (où s’est
disputé l’an dernier un tournoi réservé
aux 3e et 2e Séries). « Mais il
n’existe pas de club " à l’anglaise ",
rappelle le DTN, Patrice Dominguez.
À dire vrai, on n’envisage pas de
construire des courts en gazon. Parce
que ça représente un coût et un entretien
considérables et que nous
n’avons pas d’experts dans ce
domaine. » Dort pourtant dans des
cartons le projet d’une grande plateforme
(trois ou quatre courts en
herbe) au Racing-Club de France, à la
Croix-Catelan. « On pourrait en
reparler en 2008, confie Patrice Hagelauer.
Ce serait formidable et je sais
qu’Arnaud Lagardère se montre très
intéressé par le projet. » – V. C.
Source: L'EQUIPE version papier