PARIS TRUQUES EXISTENT BEL ET BIEN...( 50 000 $ si tu perds)

« 50 000 $ si tu perds »

DEUX JOUEURS ont accepté de témoigner anonymement sur les tentatives de corruption dont ils ont fait l’objet.


Depuis quelques semaines, les paris truqués font autant parler
d’eux que les meilleurs joueurs et joueuses sur les circuits ATP et
WTA.Les langues ne se délient que dans l’intimité, et les instances
dirigeantes du tennis sont sur le qui-vive (voir par ailleurs). Deux
joueurs de l’élite – que nous avons renommés monsieurAet monsieur
B – ont accepté de livrer, sous condition d’anonymat, leur
témoignage sur ce qu’ils ont vécuouvu, sur ce qu’ils craignent, sur
ce qui les écoeurent… Sans qu’ils soient identifiés parce qu’ils
n’ont « pas envie de prendre une balle entre les deux yeux », plaisantent-
ils à moitié.


« QUEL A ÉTÉ votre premier
contact avec la corruption ?

– Monsieur A : c’était il y a
quelques années, je m’étais qualifié
pour le deuxième tour d’un tournoi
et je devais affronter un gars nettement
moins bien classé, qui sortait
des qualifs. J’avais un message dans
machambre d’hôtel avec un typeme
demandant de le rappeler à tel
numéro. Ce que je n’ai pas fait.
Quelques minutes plus tard, juste
avant que je parte dîner, le téléphone
sonne et on me dit : “Ça te
dirait de jouer relax demain ?” Sur le
coup, je ne savais pas si c’était du
lard ou du cochon. À l’époque on
entendait beaucoup moins parler de
matches achetés. Je réponds :
“Relax, qu’est-ce que vous entendez
par relax ?” “Prendre de
l’argent cash à la place du
prize money .” J’ai dit aussitôt
que ça ne m’intéressait
pas et j’ai raccroché.
– Monsieur B : moi,
c’était en fin d’année dernière.
Un type est venu me
voir directement, au matin
de mon match, et m’a dit
franco : “50 000 dollars si
tu perds.” Pas une seconde
je n’ai pensé à une blague, j’ai tout
de suite su que c’était sérieux, que le
gars était un intermédiaire. C’était
un joueur... 50 000 dollars, ça représentait
plus qu’une demi-finale dans
ce tournoi, d’autant que c’était du
cash, net d’impôts… J’ai dit non aussitôt.
Je me suis dit : où on va là ?

– Comment se sont enchaînés
lesévénements ensuite ? Avezvous
été recontactés ? Comment
avez-vous vécu le match
dans la foulée ?
– M.A. : on ne m’a pas relancé et, le
lendemain, j’ai joué et gagné mon
match. J’ai oublié cet épisode aussitôt,
je n’en ai même parlé à personne
sur le coup. Je me disais que c’était
peut-être même un canular.
Aujourd’hui, je saurais que ça ne
rigole pas.
– M. B. : comme je n’avais pas eu le
moindre doute sur ma réponse, j’ai
fait abstraction de ce qui venait de se
passer et j’ai joué normalement, bien
concentré, et j’ai gagné.

– Quel sentiment prédominait
à la suite de cette tentative de
corruption ?

– M.B. : j’étais écoeuré. Je trouve ça
tellement loin des valeurs du sport,
de ce que ça représente pour moi, ça
me dégoûte. Se dire que des joueurs
peuvent gagner dix fois plus de
pognon avec la corruption qu’avec
leurs performances, ça fait peur. Le
problème n’est pas tant pour les tout
meilleurs, qui gagnent déjà pas mal
d’argent, que pour ceux qui arrivent
juste sur le circuit ou qui y sont
depuis longtemps et galèrent sur les
challengers par exemple.
– M. A. : certains, même dans le
top 100, peuvent parfois ne dégager
au bout du compte que 10 ou
20 000 dollars sur la saison, une fois
toutes les taxes, les voyages, les
coaches ou tous autres frais payés.
Les gars se battent comme des
chiens toute l’année et se rendent
compte que ça ne leur rapporte pas
tant que ça. Ceux-là peuvent terriblement
être tentés. Le danger est
surtout là.

– Que savez-vous de l’ampleur
du phénomène aujourd’hui ?

– M. B. : plusieurs joueurs m’ont
raconté qu’on leur avait fait exactement
la même proposition qu’à moi.
Il y en a plein, même si je ne pense
pas que ça ait été proposé à absolument
tout le monde sur le circuit.
– M. A. : dans les player’s lounges,
si on va sur les ordinateurs connectés
à Internet, on se rend compte que les
sites de paris sont souvent visités. Je
me dis que peut-être 60 à 80 % des
coaches doivent jouer. Il y a beaucoup
de mecs que je connais qui
jouent. Internet, avec les paris, c’est
devenu un truc énorme. Tout le
monde a envie de se faire du blé…
– Maisdesmatches clairement
“balancés”, vous en avez vu ?
– M. A. : oui, même s’il est impossible
de dire que c’était lié à des paris
sur Internet. Des matches balancés,
j’en ai vus, et pas forcément que
dans des petits tournois. J’en ai vu un
au Masters par exemple.
– M. B. : le problème, c’est que des
matches pourris, des défaites hyper
surprenantes, il y en a forcément
dans une saison et presque pour tout
le monde. Le drame, c’est que maintenant,
chaque résultat “bizarre "
prendra une résonance différente
parce qu’on se posera la question
des paris. Il y aura toujours la suspicion
sans la preuve.

– À son époque, Kafelnikov
avait éveillé de nombreux
soupçons. Aujourd’hui, Davydenko
est dans le collimateur,
qu’en pensez-vous ?

– M. B. : on parle beaucoup de
Davydenko ces temps-ci, évidemment.
Il n’y a aucune preuve de quoi
que ce soit contre lui, mais on peut se
demander s’il ne fait pas tout pour
nuire à son sport. Et désormais, s’il
prend 6-1, 6-1, ça aura beau être
éventuellement parce que son
adversaire a joué formidablement
bien, en surchauffe, mais on n’y croira
pas vraiment. Ce qui est terrible
c’est qu’on peut toujours se poser la
question sans jamais rien savoir avec
certitude absolue.
– L’ATP avait proposé à beaucoup
de joueurs à Miami de
rencontrer un mafieux
repenti pour les prévenir
des dangersde lacorruption.
Y étiez-vous ?

– M. A. : j’y étais, oui,
c’était impressionnant
même si le mec en a rajouté,
à l’américaine. Lui, il pariait
des sommes folles en plus,
du genre un million de dollars
par jour. Il nous a expliqué
qu’après, tu ne sais plus
où tu t’arrêtes, qu’une fois que tu as
mis la main dedans, c’est l’engrenage.
Aujourd’hui, j’avoue que si un
mec vient me voir pour me faire une
proposition directe, ça pourrait me
faire flipper quand même. En même
temps, ce genre de choses ne se
passe pas n’importe où.
– M. B. : c’est évidemment hyper
dangereux d’entrer dans le processus,
de dire oui une fois. Les mecs
vont revenir te voir. Et si à un
moment donné tu dis non, ils vont
insister, genre : “On sait des choses
sur toi…”

– Le tennis est-il en danger ?

– M.B. : il faut faire super attention.
Là, le phénomène est en plein boom
et, si ça continue comme ça, ça peut
devenir très, très grave. Je pense que
pour l’image du tennis, c’est presque
plus dangereux que le dopage car il
n’y a aucun moyen de contrôler.

– Ce que mettent en place les
instances dirigeantes – ATP,
ITF,WTA– pour lutter contre ce
fléau vous satisfait-il ?
– M. B. : on ne sait rien de ce que
fait l’ATP exactement. Ils disent qu’il
y a une investigation, que Davydenko
va être interrogé, mais les moyens
qu’il faut mettre en place dans ce
domaine-là sont du niveau de ceux
qui existent pour les enquêtes criminelles.
– M.A. : quand on a reçu nos accréditations
et nos cadeaux de bienvenue
dans cet US Open, on avait aussi
une lettre qui précisait qu’on serait
poursuivi en cas d’implication quelconque
dans une activité liée aux
paris. Mais là, c’est Interpol, renseignements
généraux, écoutes téléphoniques
et compagnie s’ils veulent
lutter efficacement… »
JULIEN REBOULLET

Source: l'equipe

Un feu à circonscrire

de notre envoyé spécial
LESRUMEURSDEPARIS TRUQUÉS ne datent pas
d’hier en tennis, mais le feu a réellement été mis aux
poudres à la suite de mises d’une ampleur très suspecte
enregistrées par un site de paris en ligne au
début du mois, sur un match concernant Nikolay
Davydenko. La société a annulé toutes les transactions
(dix fois plus élevées qu’à l’accoutumée, soit
près de 5 millions d’euros misés) concernant cette
partie, perdue sur abandon par le Russe.
Ce dernier est censé passer un « interrogatoire » le
mois prochain, mais il ne sait pas face à qui. Kris Dent
est le seul employé de l’ATP (l’association qui régente
le circuit pro masculin), habilité à s’exprimer sur
l’enquête en cours. Et tout ce qu’il peut exprimer,
c’est qu’il ne peut rien dire. Les responsables du tennis
masculin sont très prudents sur le sujet, qui est sur
toutes les lèvres depuis le début de cet US Open. La
plupart des joueurs interrogés affirment découvrir la
chose : « Je n’ai jamais été contacté et personne ne
m’a parlé de ça, que ce soit dans les vestiaires ou en
dehors, affirma Lleyton Hewitt après son premier
tour. Mais il est évident que ces paris prennent de
l’ampleur et que le tennis est une course à deux chevaux…
Il va être intéressant de voir ce qui va se passer
dans l’affaire Davydenko. » « Je suis incapable de
dire quels sont les joueurs qui parient, déclara Novak
Djokovic, mais ce qui est certain, c’est qu’il faut
prendre des mesures pour montrer que c’est très
mal. » « Je ne suis pas persuadé que ça touche les
classements les plus hauts, expliqua Roger Federer,
qui n’avait jamais entendu parler de paris truqués
avant le dernier épisode en date. Moi je suis un mec
optimiste, j’espère que le problème n’est pas trop
grave. » Dans l’édition de mardi du quotidien USA
Today , l’Américain Paul Goldstein (97e) reconnaissait
avoir déjà été approché par un corrupteur.
Depuis, il a fait savoir via l’ATP qu’il ne s’exprimerait
plus sur le sujet.
Joueurs et entraîneurs sont depuis longtemps interdits
de paris, mais les mesures prennent de l’ampleur
à l’US Open. Ainsi, cette affiche placardée à l’attention
des journalistes en salle de presse, à Flushing
Meadows, juste à côté des tableaux du tournoi :
« Toute participation directe ou indirecte à toute
forme de pari impliquant le tennis est totalement
interdite. L’USTA applique une politique de tolérance
zéro qui résulterait, en cas d’infraction, en une action
disciplinaire immédiate. L’USTA a mis en place une
ligne téléphonique où les violations suspectées du
règlement peuvent être dénoncées de façon anonyme.
Il s’agit du 1-888-291… » La délation résoudra-
t-elle le problème ? – J. Re.

J'ai déjà appelé ce numéro une cinquantaine de fois pour dénoncer Chacal à mob... :biggrin: ... mais ils m'ont dit que la haine n'était pas une preuve suffisante!

L’ÉDITO

De tous les fleaux qui menacent le sport
dopage semblait le plus
redoutable. On sait désormais
qu’il y a sans doute pire,
quelque chose de beaucoup
plus compliqué à détecter et à
laquelle aucun laboratoire
n’aura jamais la parade : les
paris sportifs sur Internet ! On
lira par ailleurs dans ce journal
les révélations édifiantes de
deux joueurs professionnels de
tennis avouant avoir été
approchés pour perdre un
match moyennant une riche
rétribution. Or, de tous les
sports, le tennis apparaît
probablement le plus
vulnérable à cette tricherie
d’un nouveau genre, dès lors
qu’il n’implique que deux
personnes : le corrupteur et le
corrompu potentiel. Ni vu ni
connu…
Plusieurs affaires ont déjà
attiré la suspicion autour des
courts. La plus récente donne
actuellement lieu à une
enquête, elle concernait le
tournoi de Sopot et l’étrange
abandon de Nikolay
Davydenko contre l’Argentin
Vassallo Arguello, celui-ci
hiérarchiquement très inférieur
au classement ATP, mais sur la
victoire duquel 5 millions
d’euros de mises avaient été
soudain engagés sur le site
Betfair, même après le gain du
premier set par le joueur
russe !
Or, il est aujourd’hui possible
de parier sur tout dans les officines
de bookmakers ou sur
Internet, y compris sur des
tournois challengers au fin
fond du Brésil. Des événements
de troisième
importance, peut-être
les plus vulnérables, dès
lors qu’ils concernent
des joueurs aux gains
modestes et par conséquent
plus soumis à
la tentation.
Récemment, le Championnat
de Belgique de football a également
été gangrené par des
matches truqués. On suspecte
les mafias asiatiques ou des
pays d’Europe de l’Est de
s’être reconverties dans ce
grand banditisme des temps
modernes, beaucoup plus
opaque et moins exposé que le
proxénétisme ou le trafic de
drogue, et pourtant très
rémunérateur.
Ironie de la situation, l’affaire
éclate au moment même où
l’État français risque d’être mis
en demeure par la Communauté
européenne de renoncer à
l’exclusivité des paris consentie
à La Française des Jeux afin
de légaliser ces paris en ligne
qui inquiètent terriblement les
autorités du tennis et du sport
en général.

De nouveaux joueurs temoignent et cette fois-ci à visage decouvert...


Corruption: Deux joueurs témoignent

Deux joueurs belges, Gilles Elseneer et Dirk Norman ont déclaré avoir subi des tentatives de corruption. Le premier a refusé de perdre un match à WImbledon pour 100 000 $, le second a été approché sur un tournoi challenger il y a cinq ou six ans

source: eurosport.fr

arabem a écrit:

De nouveaux joueurs temoignent et cette fois-ci à visage decouvert...


Corruption: Deux joueurs témoignent

Deux joueurs belges, Gilles Elseneer et Dirk Norman ont déclaré avoir subi des tentatives de corruption. Le premier a refusé de perdre un match à WImbledon pour 100 000 $, le second a été approché sur un tournoi challenger il y a cinq ou six ans

Pourtant il y a pas besoin de les payer pour perdre eux.

PARIS TRUQUÉS : DES ITALIENS SOUPÇONNÉS.

– Alors que Nikolay
Davydenko n’a toujours pas été auditionné dans le cadre de l’enquête sur
l’abandon suspect dont il s’est rendu l’auteur cet été à Sopot, d’autres joueurs
sont mis en cause dans d’éventuelles tricheries liées aux paris sportifs sur
Internet. Selon le Journal du Dimanche daté d’hier, l’ATP a découvert, grâce à
des informations fournies par l’association des principaux bookmakers du Net
(ESSA), que cinq joueurs italiens disposent d’un compte sur un site de paris
(Starace, Bracciali, Galimberti, Di Mauro, Luzzi). Cela ne signifie pour l’instant
pas qu’ils ont fraudé mais prouve que l’ATP continue d’oeuvrer pour mettre à
jour des corruptions liées aux jeux d’argent sur Internet. Et que les
bookmakers de la toile collaborent. Reste à prendre un tricheur.

Eh bien moi qui pensait que c'était une organisation bien rodéeV'la qu'on decouvre qu'ils payent des joueurs français et des joueurs belges pour perdreMais c'est pour gagner qu'il fallait les payerFinalement,ils sont sympa ces parieurs.Ils donnent de l'argent gratuitement à des joueurs qui ne le méritent pas

Federer triche aussi. Le salopiot parie sur ses victoires.

il y a un truc pas cohérent.
Combien tu veux donner à un mec pour perdre sur un challenger ?

Le price money doit être de 5000 dollars pour le vainqueur, les mises doivent être ridicules parce que l'enjeu est nul.

Si derrière il y a 5 millions d'euros de mise, forcément, tout le monde verra qu'il y a un loup.

C'est idiot.
Sur une demie de grand chelem, ca peut passer inaperçu.
Au challenger de Montluçon avec Dick Norman, c'est ridicule.

C'est ce qui me choque aussi.Aurait-on surrestimé ce phénomène de paris?En effet la police semble patiner dans l'affaire Davydenko et ce sont à présent des bien moins"gros"noms qui sont cités.

Gregmond a écrit:

il y a un truc pas cohérent.
Combien tu veux donner à un mec pour perdre sur un challenger ?

Le price money doit être de 5000 dollars pour le vainqueur, les mises doivent être ridicules parce que l'enjeu est nul.

Si derrière il y a 5 millions d'euros de mise, forcément, tout le monde verra qu'il y a un loup.

C'est idiot.
Sur une demie de grand chelem, ca peut passer inaperçu.
Au challenger de Montluçon avec Dick Norman, c'est ridicule.

C'est clair...payer des joueurs méconnus du grand public et voir des millions pariés sur des matches à très(trop) faibles enjeux ca parait ridicule.

C'est facile de faire exprès de perdre, mais faire exprès de gagner il n y a que fed qui sache le faire actuellement, je crois que je vais payer fed....

vdd a écrit:

Federer triche aussi. Le salopiot parie sur ses victoires.

:mdr:

Paris truqués : Djokovic déballe tout

publié le 27/09/2007 - 16h45, par SPORT / Gerald Mathieu

Les confessions de Djokovic vont faire grand bruit.
Nouveau rebondissement dans l'affaire des paris truqués : Novak Djokovic, n°3 mondial, a confié avoir été approché. L'ATP, elle, continue d'examiner attentivement les informations que lui envoient les sites concernés.


On prend les paris ? Le tennis mondial s'apprête à vivre des jours agités. Très agités, même. Si le cyclisme éprouve les pires difficultés à s'extirper des affaires de dopage, le tennis, lui, semble ne pas en avoir fini avec le scandale des paris truqués.

Dernier rebondissement de taille en date : les confessions de l'étoile montante du tennis mondial, Novak Djokovic (n°3 mondial), qui vient de révéler avoir refusé les 255 000 dollars (180 000 euros) qu'on lui proposait, la saison dernière, pour perdre un match au tournoi de Saint-Petersbourg. Avant de déclarer sagement forfait pour ce tournoi. D'après le tabloïd anglais The Sun, cette tentative de corruption émanerait de la mafia russe ou ukrainienne.


Dans la foulée, ce sont deux autres joueurs, les Belges Dick Norman et Gilles Elseneer qui ont -comme par enchantement- retrouvé la mémoire. Le premier cité, actuel 128e mondial, s'est ainsi souvenu avoir été contacté à deux reprises par le passé, à l'occasion de tournois challengers disputés en Italie et dans un pays de l'ex-Union Soviétique, pour perdre un match en échange d'une belle somme d'argent. " On m'avait proposé quelque chose comme 500.000 ou 1 million d'anciens francs belges (soit 12 500 ou 25 000 euros) pour que je m'incline, raconte-t-il à nos confrères bruxellois de La dernière heure. Je n'avais pas donné suite. On ne sait jamais dans quel engrenage on met les pieds. "

Ancien membre du top 100 (97e en 2004), Gilles Elseneer vient, de son côté, de confier au journal flamand Het Laatste Nieuws que quelqu'un lui avait proposé la somme de 100.000 € pour perdre un match du premier tour à Wimbledon, il y a deux ans, contre l'Italien Potito Starace. " Ce n'était pas un joueur ou un coach, mais bien quelqu'un du milieu. Sans quoi il n'aurait pu avoir accès aux vestiaires, raconte-t-il. Il m'a proposé 100.000 €, 50.000 avant le match et 50.000 après. Je n'ai pas accepté. "

L'ATP sur ses gardes

Après Paul Goldstein et Michaël Llodra lors du dernier US Open, de nouvelles langues viennent donc de se délier. Et il y a fort à parier que d'autres tentatives de malversations soient révélées au grand jour. Une rumeur fait, en effet, état d'une liste noire dressée par l'ATP de joueurs soupçonnés de corruption et qui aurait été envoyée aux principaux sites de paris sportifs en ligne (Unibet, Bwin, Sportingbet,...). Contactée par myfreesport, l'ATP dément cette information mais reconnaît être en contact permanent avec douze sites. "Il n'existe pas de black list, insiste Kris Dent, directeur de la communication. En revanche, il existe bien un accord qui prévoit un échange permanent entre ces sites et nous. Dès que quelque chose d'anormal se produit, les informations nous reviennent. Nous enquêtons et examinons ensuite les pistes en essayant de recouper, notamment, avec les noms de personne en notre possession qui font partie de l'entourage des joueurs. Car bien éviodemment, un joueur ne parie jamais en son nom."

A ce jour, c'est le Russe Nikolay Davydenko qui concentre tous les soupçons après avoir perdu de manière douteuse, début août, au 2e tour du tournoi de Sopot en Pologne. Une enquête de l'ATP est en cours...

arabem a écrit:

Selon le Journal du Dimanche daté d’hier, l’ATP a découvert, grâce à
des informations fournies par l’association des principaux bookmakers du Net
(ESSA), que cinq joueurs italiens disposent d’un compte sur un site de paris
(Starace, Bracciali, Galimberti, Di Mauro, Luzzi). Cela ne signifie pour l’instant
pas qu’ils ont fraudé mais prouve que l’ATP continue d’oeuvrer pour mettre à
jour des corruptions liées aux jeux d’argent sur Internet.

arabem a écrit:

Ancien membre du top 100 (97e en 2004), Gilles Elseneer vient, de son côté, de confier au journal flamand Het Laatste Nieuws que quelqu'un lui avait proposé la somme de 100.000 € pour perdre un match du premier tour à Wimbledon, il y a deux ans, contre l'Italien Potito Starace. "

Starace semble être un leitmotiv dans l'histoire

agassi the overgifted a écrit:

C'est clair...payer des joueurs méconnus du grand public et voir des millions pariés sur des matches à très(trop) faibles enjeux ca parait ridicule.

Mais non puisqu'en fait c'est une cote par match ! On s'en fout du niveau des joueurs. je te prend un exemple, sur le match MURRAY/CANAS la cote est de 1.57 pour une victoire de murry et 2.25 pour canas. cela veut dire que pour 1€ t'en gagne 1.57 si tu mise Murray et qu'il gagne et 2,25 si c Canas qui gagne et que t'as misé sur lui. Et c'est pareil pour tous les niveau que tu joue sur ce match la ou sur Lifschits/kukushkin en qualif de moscou ! Et vu que les joueurs de "faible niveau" doivent etre plus facile a corrompre (50 000 ou 100 000€ pour un joueur de ce niveau c'est pas rien!) ce sont eux qu'ils approchent prioritairement.
Moi toute cette histoire ne me surprend absolument pas. Je vous avez meme dis dans un autre topic il y a quelques temps que des français avaient été approchés!
Et oui les enfants, le fric dans le sport ......

Moi j'ai lu un article la dessus aussi, surtout sur Elseneer à Wimbledon, du coup il a refusé les 100 000 dollars et il a gagné son match je crois, mais il a perdu au tour suivant et il est reparti avec moins, meme avec une victoire, que ce qu'on lui proposait...

Et donc l'article expliquait que ça se faisait surtout dans les petits tournois, et surtout les challengers, ils cherchent des joueurs qui ont besoin de thune....

Et ça m'a fait trop rire, tous les Italiens dans le collimateur, et leur ligne de défense (je sais plus lequel a dit ça!!!), c'est "les Italiens sont propres, pas comme les Russes"!!!!
Bravo.... en + maintenant les joueurs vont se cracher dessus, ha j'aimerais bien une rencontre de CD Italie/Russie bien saignante!!!!

moi je me demande surtout ou est ce qu'ils parrient tous ces "corrupteurs"

je ne connais pas un seul book qui accepte des paris sur des challengers ou des mises enormes sur des matchs pourris entre fantomas même si c'est à wimbledon

Tuco Benedicto Pacifico a écrit:

moi je me demande surtout ou est ce qu'ils parrient tous ces "corrupteurs"

je ne connais pas un seul book qui accepte des paris sur des challengers ou des mises enormes sur des matchs pourris entre fantomas même si c'est à wimbledon

Il m'arrive de jouer sur Unibet et y'a des matchs bien pourris quand meme ! Je sais pas par contre s'il y' a une limite de mise

David a écrit:

Tuco Benedicto Pacifico a écrit:

moi je me demande surtout ou est ce qu'ils parrient tous ces "corrupteurs"

je ne connais pas un seul book qui accepte des paris sur des challengers ou des mises enormes sur des matchs pourris entre fantomas même si c'est à wimbledon

Il m'arrive de jouer sur Unibet et y'a des matchs bien pourris quand meme ! Je sais pas par contre s'il y' a une limite de mise

oui mais quand même pas les challengers !

pour le reste agassi avait en parti raison sur les enjeux
Unibet par exemple connait très bien les enjeux que genere ce genre de match si ils voyent que 5.000.000 $ viennent d'arriver sur un joueur inconnu dans un match pourri ils vont soupçonner un acte de corruption et donc limiter les mises ou annuler les paris...

maintenant peut être que ces types repartissent leur mise chez des dizaines books pour eviter ce genre de problème

David a écrit:

agassi the overgifted a écrit:

C'est clair...payer des joueurs méconnus du grand public et voir des millions pariés sur des matches à très(trop) faibles enjeux ca parait ridicule.

Mais non puisqu'en fait c'est une cote par match ! On s'en fout du niveau des joueurs. je te prend un exemple, sur le match MURRAY/CANAS la cote est de 1.57 pour une victoire de murry et 2.25 pour canas. cela veut dire que pour 1€ t'en gagne 1.57 si tu mise Murray et qu'il gagne et 2,25 si c Canas qui gagne et que t'as misé sur lui. Et c'est pareil pour tous les niveau que tu joue sur ce match la ou sur Lifschits/kukushkin en qualif de moscou ! Et vu que les joueurs de "faible niveau" doivent etre plus facile a corrompre (50 000 ou 100 000€ pour un joueur de ce niveau c'est pas rien!) ce sont eux qu'ils approchent prioritairement.
Moi toute cette histoire ne me surprend absolument pas. Je vous avez meme dis dans un autre topic il y a quelques temps que des français avaient été approchés!
Et oui les enfants, le fric dans le sport ......

Je sais aps si un nicolas coutelot, le mec le plus pauvre de la terre a pu résister à cette opportunité.... :biggrin: Le genre de mec qui se plaint tout le temps de son statut...Et qui était quand meme dans les 100/150....

Tuco Benedicto Pacifico a écrit:

oui mais quand même pas les challengers !

Il m'est arrivé de jouer sur des matchs de challenger sur Unibet !

David a écrit:

Tuco Benedicto Pacifico a écrit:

oui mais quand même pas les challengers !

Il m'est arrivé de jouer sur des matchs de challenger sur Unibet !

ah alors j'ai du les louper... je regarde rarement chez unibet

enfin la par exemple il n'y a ni celui de medellin ou de mons ou encore de tarragona

Tuco Benedicto Pacifico a écrit:

David a écrit:

Tuco Benedicto Pacifico a écrit:

oui mais quand même pas les challengers !

Il m'est arrivé de jouer sur des matchs de challenger sur Unibet !

ah alors j'ai du les louper... je regarde rarement chez unibet

enfin la par exemple il n'y a ni celui de medellin ou de mons ou encore de tarragona

J'avou que je n'y vais plusq depuis un moment mais a une époque tu pouvais parier sur tout et n'importe quoi dans n'importe quelle discipline. Peut etre qu'ils ont arreter justement pour pallier a ce probleme

TRÈS NET, PAS CLAIR

Paris en ligne suspects, tentatives de corruption dénoncées, le tennis vit dans la paranoïa et la crainte du scandale.


Depuis le mois d’août et l’éclatement d’une supposée
affaire Davydenko, pas une semaine ou presque sans
son pari louche sur Internet ou son déballage de
magouilles avortées. La crise ne se dégonfle pas ; pis,
onsedemandesi la sortieestenvue.Danscette glu, les
instances dirigeantes du tennis sortent le bouclier et
les bookmakers défendent leur bonne foi.



C’ÉTAIT L’ÉTÉ. Au camping, on
jetait des boules près d’un cochonnet
ou pas loin ; à Paris, on avait
encore inventé de fausses plages
sous un vrai temps pourri ; et quand
la chaleur osait se montrer, eu égard
à la couche d’ozone, les écolos
rêvaient de voir tout le monde sur un
Vélib’. C’était un été comme un
autre. Enfin, pas partout. À
l’US Open, trop de conversations
tournaient autour des paris supposés
truqués dans le tennis d’élite
pour faire l’autruche. Depuis ce
match à l’air frelaté du 2 août entre
Davydenko et Vassallo Argüello, à
Sopot, on ne cause presque que de
cela. Sopot, petite bourgade de
Pologne, s’écrit
dans toutes les
l angues avec
hélas ! la mention
peu enviable de
« lieu où la corruption
a peutêtre
sévi ». Ce
j o u r - l à , l e s
parieurs avaient
eu la souris lourde
( 5 m i l l i o n s
d’euros placés, dix fois plus que
d’habitude), la plupart des mises
s’étaient bizarrement reportées sur
l’outsider argentin, mêmeaprès qu’il
eut perdu le premier set. Hum, hum !
Goutte d’eau qui déborde du vase,
Davydenko, pied gauche de travers,
avait fini par abandonner au troisième
set (2-6, 6-3, 2-1, abandon).
Franchement, ça faisait beaucoup.
C’était même trop pour l’opérateur
anglais de paris sur Internet Betfair,
qui décida le lendemain d’une
mesure inédite : trop douteux, ce pari
devenait nul et non avenu. Pas un
centime ne fut payé.
L’été, le circuit voyage en Amérique.
À Montréal, à Cincinnati, à New
York, ça jasait à qui mieuxmieux. En
off et sous le manteau, on se passait
les vieilles histoires. De celui-là qui
avait remarqué un type patibulaire
parler dans tel vestiaire avec tel
joueur, qui, plus tard, perdrait son
match sans avoir l’air de tenir à le
gagner. On parlait de cet autre qui
avait reçu dans sa chambre d’hôtel
un coup de fil d’une voix mystère lui
demandant s’il ne voulait pas « jouer
relax demain ».
« Relax » : oh ! le joli concept ! Pendant
l’US Open, personne ne l’était
vraiment. Initiative radicale, la Fédération
américaine (USTA) avait
ouvert le standard d’une hot line
pour permettre à toute personne
apercevant un journaliste surfer sur
un site de paris en ligne en salle de
presse de le dénoncer. « Allô, ce
serait pour balancer… » On l’aura
compris, il y a comme de la paranoïa
dans le fond de l’air, comme une
gêne dans les tuyaux.
À New York, une conférence de
presse qui n’aurait pas eu sa question
sur l’affaire Davydenko - Vassallo
Argüello aurait presque juré. Les
préposés de l’Association des tennismen
professionnels (ATP) à la bonne
marche des interviews d’après
match de Davydenko ont ainsi passé
leur été à surveiller, voire à décourager,
toute tentative journalistique de
tirage de vers du nez. Davydenko,
lui, ne demandait pas tant de protection.
Son humour à froid ferait
l’affaire. Il devait être entendu par
l’ATP le mois dernier mais l’audition
n’a toujours pas eu lieu. « Parce que
cette affaire est très complexe et que
nous enquêtons toujours », justifie
Kris Dent, de l’ATP.
Depuis, l’attention médiatique a
trouvé d’autres prises. En deux mois,
les témoignages – anonymes ou
non – de joueurs qu’on aurait tenté
de corrompre pour des poignées de
dollars (et qui disent tous avoir refusé)
sont tombés en secouant l’arbre.
C’est généralement ce qu’on
observe lorsqu’un sujet tabou se
brise. On en viendrait même à se
demander ce qu’on trouverait si
l’ATP et l’Association du tennis féminin
(WTA) lançaient une vaste
consultation auprès de leurs affiliés
sur le thème : « Avez-vous de près ou
de loin eu connaissance d’une tentative
de corruption ou d’une quelconque
irrégularité touchant à l’honnêteté
d’un match ? »
Sans attendre ce sondage non commandé,
les récentes prises de parole
de certains joueurs – Andy Murray
n’y est pas allé avec le dos de la cuillère
hier – ont déclenché l’alerte
rouge : oui, il existe un péril sérieux
pour le tennis avec les paris sur le
Net ; oui, il y a un problème, un gros.
Ce qui manque, c’est la preuve d’un
match truqué ; ce qu’on redoute,
c’est l’ampleur du phénomène.
La menace d’une corruption à travers
le canal très jeune des paris on
line ne peut naturellement pas se circonscrire
au seul tennis. Mais c’est là
que les risques sont les plus aigus.
Parce qu’il sera toujours plus facile
d’acheter un joueur que cinq ou
quinze. Parce que, dans un sport
individuel, le délit d’initié sera toujours
plus rentable qu’ailleurs : si A
est blessé, malade ou a une pressante
envie de rentrer à la maison et
que le parieur l’apprend, il misera
gros sur B, à coup presque sûr. Mais
aussi parce que la profusion de
matches sur l’ensemble de la saison
peut rendre la tricherie presque indétectable
et, comme on dit, « pas vu,
pas pris ». Parce que, enfin, le tas de
combinaisons de paris proposées sur
le Net permet des arrangements qui
ne coûtent pas toujours cher à celui
qui y cède (exemples : « Qui va
gagner le premier point du
match ? », « Qui va être breaké le
premier ? »).
« C’est vrai mais il faut le relativiser,
freine un ancien parieur professionnel.
Pour rentabiliser des offres de
corruption de 100 000 dollars,
comme on l’a lu, il faut miser très,
très gros derrière. Et donc risquer
d’éveiller les soupçons. Car les sites
de paris tiennent des bases de données
sophistiquées sur le comportement
des parieurs. Si vous pariez très
gros, trop gros et souvent sur le
même joueur, ça se remarque facilement
et vous allez vous faire pincer.
»
Pourtant, les soupçons s’éveillent. Il
circule chez les bookmakers une liste
noire de matches de tennis présentant
tous une anomalie dans les flux
d’argent misé. « Il s’agit de documents
internes et à caractère non
officiel mais ils détaillent avec précision
comment la cote d’un joueur
monte soudain alors qu’elle n’a
aucune raison logique de le faire,
éclaire un bookmaker. Par exemple,
un joueur est mené d’un set et un
break mais sa cote grimpe sans
arrêt. » Nous avons eu accès à un
inventaire d’une vingtaine de
matches récents (août 2004 - août
2007) ayant donné lieu à des mouvements
massifs de paris anormaux.
Rien ne permet de conclure à une
gruge délibérée d’un joueur. Il se
peut qu’une information privée
(blessure, méforme…) ait fuité à son
insu, il se peut même qu’elle ait été
vendue. « Ce que nous constatons,
poursuit l’informateur, c’est qu’il se
passe dans le comportement de
quelques parieurs un truc pas normal.
C’est tout. » Dans ce relevé des
bizarreries, on trouve des noms qui
reviennent avec insistance. « Celui
de Vassallo Argüello, celui de Davydenko,
cel u i de Volandr i »,
remarque le bookmaker. Récemment,
pour la première fois, la liste
s’est enrichie d’un cas féminin (voir
par ailleurs).
Le temps est au
soupçon mais
encore faudrait-il
ne pas tomber
dans le grand
n’importe quoi.
Qu’un joueur de
tennis possède un
compte sur un site
de paris et qu’il
s’en serve pour miser sur le Calcio ou
la Bundesliga n’a rien de répréhensible.
Il est hors la loi si lui ou un
membre de son entourage (parent,
coach, agent…) mise sur n’importe
quel match de tennis. Donc du
calme.
Hélas pour lui, le tennis contient un
terreau favorable à cette cybertruanderie,
au contraire de ce qu’a
pu dire, pendant l’US Open, le président
de l’ATP, Étienne de Villiers : « Je ne crois pas qu’il y ait un problème
de corruption dans le tennis. »
Il devrait pourtant se souvenir que,
du temps où il travaillait encore chez
Disney, une affaire avait déjà fait du
raffut. En 2003, au tournoi de Lyon,
Betfair (déjà) avait suspendu les
transactions concernant le match
Kafelnikov-Vicente. L’Espagnol, que
la logique donnait perdant, avait
recueilli sur son nom trop d’argent.
Et, bien entendu, il avait gagné (6-2,
6-3). À l’époque, il s’agissait de
130 000 euros. Depuis, l’inflation
des mises, on l’a vu avec l’affaire de
Sopot, a plus que galopé. « Je ne suis
pas sûre que nous ayons réellement
compris le danger des paris pour
notre sport », reconnaît Stacey
Allaster, la directrice de la WTA. Les
hautes instances du tennis ne perçoivent
aucune source de revenus des
transactions générées sur leur dos,
qui pèsent 10 % du volume global
des paris sportifs sur Internet. Fermer
les yeux sur les effets cancérigènes
d’un Gamblinggate serait
inexcusable. « Oui et c’est pourquoi
nous parlons d’une tolérance zéro,
tranche David Shoemaker, numéro 2
de la WTA. Nous surveillons activement
et en permanence ce qui se
passe. »
Sujet ultra sensible, le problème des
paris a poussé l’ATP, la WTA et la
Fédération internationale (ITF)
– pour les tournois du Grand
Chelem – à se réunir plusieurs fois
cette année pour se structurer contre
cet ennemi public no 1. L’idée d’une
brigade anticorruption commune,
comme il en existe dans le cricket,
serait à l’étude. En début d’année,
l’ATP et laWTAavaient déjà signé un
protocole d’accord avec l’European
Sports Security Association (ESSA).
Basé à Marbella, cet organisme a
pour vocation d’être la tour de
contrôle des principaux opérateurs
européens et de servir d’interface
entre les sites et les autorités sportives.
La liaison a l’air de bien fonctionner.
Dans l’affaire de Sopot, Betfair
a alerté l’ESSA, qui a elle-même
bipé l’ATP. Tout ceci, disent-ils, n’a
pas pris une heure. Les informations
remontent mais, en bout de chaîne,
n’est-il pas déjà trop tard ? L’ESSA
est sans doute un outil efficace pour
constater les arnaques, pas pour les
empêcher. On peut croire à la propreté
des sites qui ont pignon sur rue,
mais quid des autres ?
« Il existe des filtres pour empêcher
les irrégularités, fait remarquer
Sigrid Ligné, secrétaire générale de
l’EGBA (European Gaming and Betting
Association), association européenne
regroupant les principaux
acteurs de jeux en ligne. Le moindre
pari est stocké et la traçabilité est
totale. Plusieurs opérateurs possèdent
même des logiciels qui dépistent
les mouvements de marché
louches. Ne perdez pas de vue qu’un
match truqué crée un double préjudice
à l’opérateur : le premier
s’attaque à l’image et à la crédibilité,
ce qui est d’autant plus grave que
certains sites sont cotés en Bourse et
que cela peut affecter le cours de
l’action ; le second, c’est que, tout
bêtement, les sites perdent de
l’argent si fraude il y a. »
Que faire pour contrôler l’incontrôlable
? Interdire les paris sur les premiers
tours des petits tournois, plus
propices aux arrangements ? Obliger
qui souhaite parier à souscrire
plusieurs matches groupés à la fois,
ce qui réduirait les risques ? Fixer un
plafond pour tout pari touchant au
sport ? On ne sait. En son temps,
Mark Miles, prédécesseur de De Villiers
à la direction de l’ATP, avançait
une piste : « Si ça ne tenait qu’à moi,
j’éjecterais du sport tous les
parieurs. » En voilà une idée.
FRÉDÉRIC BERNÈS




MICHAEL FRANZESE, repenti de la mafia new-yorkaise, a été mandaté par l’Association des tennismen


professionels (ATP) pour sensibiliser les joueurs aux dangers des paris truqués.
« Ne jamais embrasser le diable »

« PENDANT LE TOURNOI DE MIAMI, en mars, vous êtes intervenu
auprès des joueurs. Que leur avez-vous dit ?

– Je leur ai raconté mon ancienne vie. Dans le milieu des années 80, je contrôlais
deux bookmakers et, à travers eux, je proposais de l’argent à des athlètes pour
trafiquer des matches de basket universitaire ou de foot US. Je leur ai dit qu’accepter
un jour, une seule fois, la corruption, ce n’était pas de la rigolade. Il ne faut
jamais mettre les doigts dans la prise, sinon…

– Donc vous pensez que les paris sportifs peuvent intéresser des
organisations criminelles...

– C’est évident. La mafia est à l’affût du moindre tuyau soit pour gagner de
l’argent soit pour le blanchir. L’apparition puis le boom des paris sportifs sur Internet
ont rendu cela plus facile. Et le tennis est une cible préférentielle pour qui veut
arranger un match.

– Est-ce qu’à Miami, des joueurs vous ont dit avoir été approchés
pour “se coucher” ?

– Oui !Mais je ne dirai pas qui. J’ai senti que le problème était très sensible pour
eux. Il leur faut résister et ne jamais embrasser le diable. » – F. Be.