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 LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe)

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blas
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MessageSujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe)   LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) - Page 7 I_icon_minitimeVen 25 Mai - 8:12

Merci arabem, cette interview de Federer ne nous apprend pas grand chose, pas mal de banalités je trouve .
Les deux autres infos ne m'interessent pas des masses Laughing
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Kid Stefano
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MessageSujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe)   LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) - Page 7 I_icon_minitimeVen 25 Mai - 8:15

arabem a écrit:
L'EQUIPE DU VENDREDI 25 MAI 2007


« Je repars de zéro»

ROGER FEDERER veut déjà oublier son succès de Hambourg pour se donner les meilleures chances à Roland-Garros.



– Aimeriez-vous avoir d’autres
rivaux que lui ?
– Si on regarde les Masters Series et
les Chelems, on se rend compte
qu’on gagne tout depuis deux, trois
ans. Il n’y a que treize ou quatorze
tournois importants chaque année et
on a quasiment tout pris ! C’est difficile
pour les autres en ce moment
parce qu’on couvre très bien toutes
les surfaces. Mais, moi, j’aime bien
affronter d’autres joueurs
.

Tu m'étonnes! :mdr: :mdr: :mdr: :mdr:

Presque tous les autres jouent battus d'avance, je crois même qu'il s'en rend très bien compte! :biggrin: :mdr:
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arabem
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MessageSujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe)   LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) - Page 7 I_icon_minitimeVen 25 Mai - 8:22

blas a écrit:
Merci arabem, cette interview de Federer ne nous apprend pas grand chose, pas mal de banalités je trouve .
Les deux autres infos ne m'interessent pas des masses Laughing

Je t'avoue que j'etais un peu inquiet ses derniers temps pour phm, je deviens parano quand un joueur a un probleme à la hanche !

Fort heuresement il n'a plus mal, il pourra faire peut etre une tres belle perf à Roland Garros cheers
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MessageSujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe)   LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) - Page 7 I_icon_minitimeVen 25 Mai - 8:26

De l’ombre à la lumière

Gaël Monfils, tombeur de Roddick en Autriche, et Aravane Rezaï, superstar en Turquie, oublient
leur désarroi du début d’année.

LOIN DES YEUX, loin les pleurs. À
Pörtschach comme à Istanbul,
contrées éloignées de l’agitation des
courts de Roland-Garros, Gaël Monfils
et Aravane Rezaï, vingt ans chacun,
ont essuyé leur chagrin d’un début de
saison calamiteux. La page blanche de
leurs perfs 2007 est tournée. Huit
défaites au premier tour pour lui, dix
pour elle : le trou noir. Et soudain la
lumière : il a battu hier Andy Roddick
(7-5, 6-3), numéro 3 mondial, elle a
confirmé sa brillante victoire de la
veille contre Venus Williams en éliminant
hier une autre Américaine,
Meghann Shaughnessy (1-6, 6-1, 6-4).
Les voilà tous deux en demi-finales.
Destins parallèles.
LE DÉSARROI
ELLE. – Il y a un an, Aravane Rezaï
empilait les victoires sur les circuits ITF,
la Division II féminine. Elle préparait
une razzia à Roland-Garros, des qualifications
jusqu’au troisième tour.
Douze mois plus tard, après avoir jailli
de la 189e à la 49e place mondiale en
2006, la confirmation attendue a tourné
au fiasco. « C’était mental et que
mental, éclaira hier son papa coach,
Arsalan. Jusqu’à ce début d’année,
Aravane avait toujours connu une progression
régulière. Là, elle était trop
dérangée par tous les problèmes extérieurs
au terrain. » M. Rezaï fait référence
à son accrochage avec Georges
Goven au CNE, qui donna lieu à une
vive polémique mi-février, puis à une
sanction : deux ans d’interdiction de
stade Roland-Garros pour Aravane,
sauf pendant le tournoi.
LUI. – Il y a douze mois, Gaël Monfils
descendait porte d’Auteuil nanti d’une
demi-finale en Masters Series (Rome),
victoire sur Andy Roddick à la clé. Le
fougueux Gaël creusa son sillon jusqu’en
huitièmes de finale. La 23e place
mondiale était pour lui. Cinquantedeux
semaines plus loin, le voilà 75e.
Entre-temps il a eu quatre coaches à
ses côtés : Champion, Gauthier,
Delaitre et Benhabiles. Hormis deux
brèves éclaircies en Challenger (victoire
à Sunrise, demies à Zagreb cette
année), « La Monf » n’était pas vraimentà
donf’. « Perdre au premier tour,
c’est une habitude, je ne fais que ça, je
suis dans la m… », résumait-il après
son récent échec romain.
LA RÉSURRECTION
ELLE. – Destination Istanbul pour une
opération de la dernière chance :
gagner, enfin, avant Roland-Garros.
Mercredi, elle a battu Venus Williams,
sous les yeux de Richard. « Son père
m’a dit : Wouah, votre fille a “tué” la
mienne, raconte Arsalan. En fait, Aravane
a surtout très bien retourné les
grands services de Venus. Elle l’a battue
avec sa tête. » Depuis, c’est Aravane
superstar. Autographes, photos,
elle a passé autant de temps avec ses
fans que sur le court. Elle a été la
vedette d’une soirée VIP barbecue
dans les jardins de l’hôtel officiel. La
chaîne tout info CNN Turquie a diffusé
un reportage sur Rezaï en prime time.
« Je ne veux pas me contenter de cette
victoire », martelait-elle. En remontant
hier le handicap d’un premier set
perdu 6-1, elle est passée aux actes, se
qualifiant pour sa première demifinale
sur le circuit principal.
LUI. –Accompagné de Mathieu Montcourt
jusqu’à son échauffement de
mercredi matin, Monfils est désormais
seul en Autriche. Quand il n’a pas égaré
son téléphone dans une voiture, il
s’entretient par téléphone ou SMS
avec Benhabiles. « J’ai hâte de le
retrouver, mais le plus tard possible…
» glissait-il hier. Pour l’heure,
le bilan est nickel. « J’ai eu des
matches assez serrés, mais je suis
content de m’en être sorti à chaque
fois en deux sets. Roddick avait une
tactique différente du match de Rome
l’an dernier. Il m’a bien agressé avec
son chip croisé, mais je m’étais bien
réglé la veille avec Lee. Tout ça n’est
pas facile, mais je réussis un peu à me
ressourcer… »
L’AVENIR
ELLE. – Maria Sharapova l’attend en
demi-finales. Absente du circuit depuis
Miami, la Russe, numéro 2mondiale, a
hier battu en trois sets la Polonaise
Radwanska, 43e mondiale. Mais Aravane,
aux dires de son papa, pète la
santé. « Elle rattrape le temps perdu
ces derniers mois. Elle est meilleure
qu’à l’US Open l’année dernière (huitièmes
de finale). Elle a une condition
physique améliorée, un service plus
performant et, surtout, tactiquement,
elle varie davantage. »
LUI. – Cap sur Lleyton Hewitt. Demifinaliste
à Hambourg, il a fait trembler
Rafael Nadal. Dans la foulée, il a collé
trois fessées à trois faire-valoir à
Pörtschach. « Ça risque de ne pas être
facile », prévoit Monfils. Mais, même
fatigué, il veut à tout prix emmener sa
wild-card en finale, quitte à griller
quelques cartouches pour Roland-
Garros.« Çame tire un peu partout. En
plus, ici, il fait chaud. J’espère que
j’aurai le temps de récupérer pour
Roland, où je me suis fixé un objectif
assez élevé. »
ROMAIN LEFEBVRE
(avec F. Be et Cem. Cetin
à Istanbul)
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arabem
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MessageSujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe)   LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) - Page 7 I_icon_minitimeDim 27 Mai - 18:57

L'EQUIPE DU DIMANCHE 27 MAI


« JE SAIS QUE J’AI UN TRUC »
RICHARD GASQUET, numéro 1 du tennis français, est certain de son talent et de sa volonté de réussir.


« POURQUOI AIMEZ-VOUS le
sport ?

– C’est vaste ! D’abord, comme pour
tous les gens qui font du sport, c’est
l’amusement, le plaisir. Depuis tout
jeune, c’est sur un terrain de sport que
j’ai mes meilleurs souvenirs. Même
quand je jouais au foot ou au rugby.
Entre dix et quatorze ans, je passais
ma journée au stade, et je tapais plus
de drops que de coups droits. Je me
régale à faire de beaux coups. Moi,
c’est le côté jeu quime plaît. Et puis on
a des idoles : Sampras, l’équipe de
Béziers de rugby...
– Si vous n’étiez pas devenu
s p o r t i f p r o f es s i o n n e l ,
qu’auriez-vous fait dans la vie ?
Plutôt ingénieur ou plutôt
artiste ?

– J’aimais bien les maths. Si j’avais
mis dans les études tout le travail que
j’aimis dans le tennis, ç’aurait pu donner
un assez bon résultat. J’ai toujours
pas mal travaillé quand j’étais jeune.
– Récemment, vous avez repris
des cours…
– J’essaye de faire quelques trucs
avec Sciences po. Ils m’envoient des
dossiers. Par exemple, pendant la
Coupe Davis, sur l’histoire de la Russie.
Ou pour apprendre bien l’anglais.
Je commence tout juste. J’essaie de
m’ouvrir un peu, de sortir du monde
du tennis, qui est quand même très,
très renfermé. Comme ça, tu sors
intelligemment de ton truc au lieu de
jouer à la PlayStation.
– L’idée est venue de vous ?
– Oui. Sur le circuit, tu peux t’abrutir
comme ce n’est pas permis. Tu es tellement
dans ta bulle ! À l’hôtel. Dans
ton classement, les points (ATP)…
Demain, le match… Tu peux devenir
idiot, gaga.
– Vous n’avez jamais pensé à
continuer des études normales
?
– Non. Sauf il y a trois ans, vers dixhuit
ans, quand je n’ai pas très bien
joué. Là, c’était vraiment grotesque.
Je n’avais même plus la certitude de
pouvoir mettre deux balles de suite
dans le court. Je n’avais pas confiance
en moi. L’adolescence est dure. On
peut se poser des centaines de questions
tous les jours. Tu peux très vite
partir en vrille. À l’époque, mes
parents m’ont dit : “Si tu veux, on te
met à mi-temps au lycée La Fontaine,
juste à côté.” Je me disais: pourquoi
pas ? Et puis j’ai tout de suite pas trop
mal rejoué.
– Même avec votre talent, on
peut douter à ce point-là ?
– Tu doutes tous les jours. Tout le
temps. J’ai toujours douté. Ce n’est
pas facile d’être catalogué à seize ou
dix-sept ans comme un gros talent, et
puis de commencer à perdre. Tu te
poses des questions. Ça ne te quitte
jamais. Tu subis toujours le
regard des gens. Dès que tu
commences à perdre… Ce
n’est pas évident.
– Vous pensez que
cette phasedevotre vie
est comparable à celle
que traverse Gaël Monfils
?
– C’est exactement la
même chose. Je me doutais
qu’à un moment donné
Gaël passerait par un truc
comme ça, parce que tu es
obligé de passer par là. Soit
tu es un mec très fort et tu
t’en sors ; soit ça te tue pour
toute ta carrière. Il faut être
fort. Gaël l’est. Il s’en sortira.
Le tennis, c’est être fort
dans la tête.
– Pendant le tournoi
de Rome, vous disiez
que vous lisiez tout ce
qui s’écrit sur vous.
N’auriez-vous pas intérêt à
l’ignorer ?
– Si, mais j’ai toujours lu L’Équipe,
depuis que je suis tout jeune. Tu as
toujours besoin de savoir si les gens
aiment bien ce que tu fais. Voir leurs
attentes… Et puis, chaque fois qu’il y
a des articles, je sais que, le jour
même, les gens pensent la même
chose. Vous avez un pouvoir énorme.
Ce n’est pas facile pour un joueur de
lire certains trucs… Je suis plutôt sensible.
Je ne suis pas le roc de base.
– Quand vous voulez
oublier le tennis que
faites-vous ?
Le seul moment, c’est
une semaine l’été et une
semaine après Bercy. L’été,
je vais jouer au golf dans le
sud de la France avec des
copains. Tous les autres
soirs, je suis au lit à l’heure.
On n’a pas le choix. Dès
que ma tête sort un
peu du tennis,
je sais que le tournoi est mort. Pour y arriver,
il faut vraiment ne penser qu’à ça.
– Qu’attendez-vous des quinze
jours qui viennent ?
– Déjà, atteindre la deuxième
semaine. Ce que je n’ai jamais fait (à
Paris). Et l’atteindre assez frais. Ensuite, tout peut
arriver. Je sais que je
suis capable de faire
de belles choses. Ce
qui est très important,
ce sont les deux premiers
tours. Pour ne
pas perdre de jus.
– Vous dites que
tout peut arriver.
Vraiment tout ?
– Vainqueur, je ne
dis pas. Il faudrait
battre Nadal et Federer
à la suite. Je n’ai
peut-être pas les
résultats pour dire ça.
Finaliste, non plus.
Mai s quar t s ou
demies, c’est largement
envisageable.
J’ai déjà fait quatre
huitièmes de Grand
Chelem. Ça ne serait
pas un hold-up.
– Vous évoquez souvent le plaisir
de jouer. Peut-on encore
prendre du plaisir dans le sport
pro ?
– Oui, dans les gros matches, quand
on joue bien. À l’inverse, quand il y a
beaucoup de public et que tu joues
mal, c’est le pire de tout. Là, c’est terrible.
– Est-ce que, pour être un
champion, il ne faut pas
aussi trouver du plaisir
à se fairemal ? Y
arrivez-vous ?
– Si, c’est clair. J’y
ar r ive un peu
mieux qu’avant.
Je peux y arriver
encore mieux. Si
on prend pour
références Federer
et Nadal,
c’est dur, mais il
faut s’en approcher.
L’un de
mes progrès est
que , même
quand ça ne va pas, j’arrive à m’accrocher.
Quand tu finis un
match fatigué, que le
match a été dur, que tu
le gagnes, que tu t’es
battu, c’est là que tu es
fier de toi.
– Vous pourriez
être satisfait de
votre ca r r ière
même sans avoir
gagné un tournoi
du Grand Chelem ?
– (Il réfléchit...) Je ne
peux pas savoi r .
J’aimerais beaucoup
gagner un Grand Chelem.
Je pense en être
capable. Je progresse
à ma vitesse, certes,
mais je suis assez
jeune. J’ai des années
et des années devant
moi. Ne pas en gagner
serait une déception.
Mais, si jeme suis donné
à cent pour cent et que je n’y arrive
pas, c’est que je n’étais pas assez fort,
tout simplement.
– Le fait d’avoir été le meilleur
dans les catégories de jeunes, et
de ne plus l’être à vingt ans, estce
dur à vivre ?
– Nadal à ses débuts – à dix-sept ou
dix-huit ans –, tu te compares encore
un peu à lui.Mais c’est un tel extraterrestre,
un tel génie du combat !Même
Borg, ce n’est rien à côté de lui.Avec le
niveau du tennis actuel, c’est vraiment
incroyable ! Tu dis bravo ! Dans
les cent ans à venir, il n’y en aura pas
un autre comme ça. C’est impossible.
Jemeconsidère plus du niveau de Djokovic
que de celui de Nadal. À Estoril,
j’étais vraiment tout près de lui.
– À vous écouter parler, à vous
côtoyer, on vous sent persuadé
que votre heure arrivera. C’est
vrai ?
– Je sais que j’ai un truc. Je sais que je
ne lâcherai pas. Je sais que je ferai tout
pour y arriver. Je me sens fort mentalement
pour y aller. À mon âge, j’ai
déjà beaucoup d’expérience, je sens
que je progresse. Je sais que je suis
bien placé pour gagner un Grand Chelem.
– Lequel ?
– Wimbledon me va très bien.
Il faudrait que Federer
baisse car, tant qu’il joue
à ce niveau, il sera dur à
battre. Mais le gazon,
c’est là où je peux le
mieux m’exprimer.
Et c’est là que les
joueurs sont le
moins bons. – Et Roland-Garros ? Quand
vous étiez enfant, vous imaginiez-
vous en train de le gagner ?
– Non. Je ne me suis jamais dit : j’ai
envie d’être exceptionnel, d’être le
meilleur du monde. Peut-être que ça
me dessert aujourd’hui, je n’en sais
rien. J’ai toujours eu le plaisir de jouer,
de taper dans la balle. Je neme posais
pas dix mille questions.
– Entre un tournoi du Grand
Chelem et la Coupe Davis, que
préféreriez-vous gagner ?
– Quand même un tournoi du Grand
Chelem. Le tennis est un sport individuel.
Mais la Coupe Davis, c’est
superbe. Le public est beaucoup avec
toi, c’est en équipe…
– Pourtant, depuis la dernière
rencontre avec la Russie, on a
l’impression que quelque chose
s’est cassé entre vous et Guy
Forget. Ça s’est arrangé ?
– Pas trop. Quand tu lis que tu n’as
pas fait de progrès depuis six mois, on
ne peut pas dire que ça fasse très plaisir.
Derrière, il faut remettre les choses
à plat.
– Il se pourrait qu’avant la prochaine
rencontre les joueurs
aient à se prononcer sur le nom
du capitaine. Voteriez-vous Forget
?
– Ça… (Embarrassé.) Je ne sais
pas…
– Avant la rencontre, Guy martelait
qu’il tenait en vous un vrai
leader.
– Je n’ai pas aimé ça non plus. La
semaine d’entraînement ou le mois
avant, j’avais l’impression d’être
Federer, Zidane et Ronaldinho réunis.
Et puis, après, je n’avais même plus le
niveau pour jouer des Futures ! Ce
décalage, ce n’est pas bien.
– Dans ce cadre-là, avez-vous
conscience d’être devenu un
enjeu dans le tennis français ?
D’un côté, on a l’impression que
Christian Bîmes veut vous utiliser
pour se débarrasser de Forget
; de l’autre, Arnaud Lagardère
fait de vous le héros de son
club, donc de ses entreprises…
– Oui, c’est clair. Aujourd’hui, si, en
extrapolant énormément, je quittais
Lagardère, ça donnerait une mauvaise
image pour eux. Ça peut peser,
mais j’en fais plus facilement abstraction
maintenant, parce que je sais que
j’ai déjà fait un truc honorable. Mais je
suis capable de faire bien mieux, j’en
suis persuadé. C’est pour cela que je
ferai tout pour aller plus haut.
– Même quitter votre casquette
?
– Je vous donne un scoop (il montre
ses cheveux coupés courts) : je jouerai
sans casquette ! Elle commençait à
me gêner… Si, si ! C’est vrai, je jouerai
sans casquette.
– Êtes-vous d’accord avec
l’idée que le tennis est avant
tout un sport de combat ?
– C’est à 80 % du combat. La
technique peut passer parfois
après le combat.
– Vous qui êtes quelqu’un
de gentil, de
sympa, vous ne
croyez pas que
vous aur iez intérêt à paraître plus dur…
– C’est vrai que les mecs ont plus
peur de moi par rapport à mon talent
qu’en raison de mon image.
– Et le jour où ça ne va pas
bien…
– … Ça se voit !
– Pour certains joueurs, le tennis,
c’est la guerre ?
– On ne peut pas dire que,
pour Federer, le tennis, ce
soit la guerre. Je serai toujours
plus près de Federer
que de Hewitt. Federer, lui,
a trouvé l’équilibre parfait.
C’est vers vingt-deux ou
vingt-trois ans qu’il a gommé
tous ses défauts. Il a pris
un virage exceptionnel.
– Une autre difficulté
du tennis est de mettre
en pratique les bonnes
r é s o l u t i o n s . P a r
exemple : avancer plus
dans le court. La difficulté
est-elle physique,
technique, mentale ?
– C’est simplement qu’il y
a deux ans, quand j’ai commencé
avec “Deblick” (Éric
Deblicker, son entraîneur),
je venais de faire une année
où je n’avais mis que des
“fracs”. C’était risible. Je
n’en mettais pas une…
– L’année du doute ?
– Oui, l’année de l’US Open 2004 (*).
J’essaye d’oublier. Ça me fout des frissons
! C’était très dur. C’était violent…
Et là, on s’est dit : tu bombes les
balles, tu ne prends pas de risque fou,
tu mets la balle dans le court. Ç’a très,
très bien marché. J’ai programmé le
disque dur. Ç’a été très bien pour
“monter quinzième”. Il fallait que je
me structure par rapport à un plan de
jeu. Maintenant, j’en ai un qui me fait
bien jouer. Mais, pour passer au
niveau au-dessus, il faut oser plus. Et
puis Federer aussi, contreNadal, on se
demande pourquoi il reste autant au
fond. Le tennis, c’est un sport tellement
mental. Quand tu t’es mis un
truc dans la tête…
– De même, vous démarrez les
matches lentement…
– Sur les gros tournois, je suis toujours
énormément crispé quand
j’entre sur le court. C’est la peur de
décevoir. Il n’est pas facile d’oublier le
regard des autres. Il y a des moments,
tu te dis : putain, imagine que ça parte
mal, que je ne prenne pas confiance,
que l’autre commence à bien jouer
que le public commence à siffler…
– Si vous repensez à votre victoire
contre Federer à Monte-
Carlo en 2005 : à cette époque,
imaginiez-vous que ça serait
aussi difficile ?
– À cette époque-là, tu es inconscient.
Tu joues Federer, tu n’as rien à
perdre. Personne ne m’attendait. Je
n’avais même pas eu de wild-card.
Après, ce qui devient plus dur, c’est de
confirmer ce que tout le monde attend
de toi.
– C’est plus difficile que vous ne
vous l’imaginiez ?
– Oui. C’est violent comme effort.
Mais il y a un énorme plaisir. Je
n’échangerais ça pour rien aumonde.
Peut-être que l’image “il a du talent,
mais il ne fait pas tout” était vraie.
Mais vraiment, depuis deux ans,
croyez-moi, je fais vraiment tout. Il
faut casser cette image.
– L’étiquette du “talent”, vous
en avez marre ?
– Aujourd’hui, [chez moi] il y a vraiment
plus de travail que de talent.
C’est pour cela que mon jeu est peutêtre
moins intuitif qu’à une époque. Il
faut maintenant que je trouve le
“mix” entre les deux. C’est un truc
capital. Ça va arriver. La saison est
longue, je suis quinzième à la Race.
Mais, maintenant, il faut retrouver
cette inconscience qui fait gagner. Ce
plaisir, pour faire de grandes choses.
C’est ce que Federer a fait. Prendre la
balle plus tôt, s’imposer un peu plus :
c’est ça qui me permettra de gagner
un grand tournoi. »
Entretien réalisé par
PHILIPPE BOUIN, PASCAL COVILLE
et JULIEN REBOULLET
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MessageSujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe)   LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) - Page 7 I_icon_minitimeDim 27 Mai - 19:01

L’ÂGE TENDRE DU DUR

Avant de devenir le patron de la terre, RAFAEL NADAL fut un enfant assez étonnant.
Le double tenant du titre à Roland-Garros fait presque peur physiquement
à ses adversaires. Et il n’a que vingt ans ! On a du mal à
croire que ce Titan de la terre battue, ce farouche combattant, sort
à peine d’une enfance harmonieuse, où il a été le chouchou d’une
famille de sportifs chambreurs qui considèrent que les bobards ne
nuisent pas à une bonne éducation !

LE GRAND JOUR est arrivé. Pour la
toute première fois, Rafael Nadal, petit
prince de Manacor, va disputer une rencontre
par équipes. Son adversaire a
douze ans ; lui n’en a que sept, tout juste
tassés. Et c’est face à ce géant presque
deux fois plus âgé que lui qu’il va devoir
jouer pour les siens. Premiers interclubs,
premières jambes qui flageolent. Toni,
son oncle, qui lui enseigne le tennis
depuis déjà quatre ans, tente l’apaisement
par l’humour : « Ne t’inquiète pas.
Si ça ne se passe pas bien, je provoquerai
une averse et ils interrompront la partie.
» Mené rapidement 3-0, le petit bonhomme,
déjà hors norme, marque les
deux jeux suivants. Mais il sent les premières
gouttes s’écraser sur son visage.
Interloqué, il se rapproche de son tonton
en secouant la tête et chuchote : « Euh, je
crois que tu peux arrêter la pluie parce
que je pense que je vais le battre, ce
gars-là… »
À force de tout croire, Rafael Nadal a fini
par croire en tout, surtout en lui. « Il faut
comprendre que Rafael a été le tout premier
enfant au sein de notre fratrie,
insiste Toni, frère de Sebastian (le père du
joueur), mais aussi de Miguel Angel et
d’un autre Rafael. Son statut lui a valu
d’être énormément chouchouté ; on
jouait tout le temps avec lui, on lui faisait
des blagues, et comme c’était un enfant
très innocent, il marchait à chaque fois. Et
puis j’avoue que, personnellement, je
fonctionnais comme ça avec tout le monde, j’adorais déguiser la réalité. Mais
mes bobards ne fonctionnent plus
aujourd’hui avec mes propres enfants. Ils
ne me croient jamais. »
Il y a une quinzaine d’années, Toni Nadal,
alors professeur de tennis au TC Manacor,
était-il plus doué pour la comédie
qu’à présent ? Ou son neveu était-il simplement
plus crédule qu’un enfant
d’aujourd’hui ? Toujours est-il que le tonton-
coach ne manque pas d’anecdotes
sur la faculté du petit à s’engouffrer dans
les brèches de ces gentils mensonges.
Celui dont il est le plus fier concerne le
football. Bien que son autre frère, Miguel
Angel, ait été un pilier historique du FC
Barcelone il y a une dizaine d’années, il a
réussi à le surpasser dans l’esprit de
Rafael, qui croyait dur comme fer que
tonton Toni avait brillé davantage
encore, mais dans le foot italien. « Un
jour où Txiki Beguiristain (membre de la
dream team catalane dirigée par Johan
Cruyff au début des années 1990, devenu
secrétaire technique du club) était venu
rendre visite à Miguel Angel, Rafa était
là. Il a vu ce grand joueur, qui était au
courant du subterfuge, venir vers moi et
lâcher, à peu près : " Dis donc, Toni,
quand est-ce que tu viens nous voir pour
nous expliquer comment on devient un
crack du football ? ” Du coup, Rafael
croyait vraiment que j’avais quelque
chose de spécial, et quand on jouait au
foot à deux contre deux, il voulait se
mettre avec moi, parce qu’il était sûr que
j’étais meilleur que mes deux frères, un
pro et un semi-pro ! »
L’oncle raconte aussi, dans le livre publié
récemment sur la vie de son neveu (*),
son souvenir d’un match d’Ivan Lendl à
l’US Open retransmis par la télé espagnole
et qu’il suivit avec son neveu. Il
affirma alors que Lendl jouait trop mal et
qu’il allait se concentrer pour le pousser à
abandonner. Quelques instants plus tard,
Lendl renonçait. Évidemment : la retransmission
était différée. Dans la tête d’un enfant, l’autoattribution
par un adulte de tant de pouvoirs
magiques aurait pu finir par jouer un rôle
néfaste : soit la vexation d’avoir été berné,
soit la soumission àune« gouroutisation
» malsaine. « Mais tout cela était
toujours fait très gentiment, avec beaucoup
de bienveillance, sourit Toni. Et,
aujourd’hui, je peux vous assurer que
Rafa n’a pas une confiance aveugle en
moi. Ça ne me plairait d’ailleurs pas du
tout. Moi non plus, je n’ai pas une
confiance aveugle en moi ! »
Paradoxalement, parvenir à l’émancipation
était une des priorités que s’était
fixées celui qui est devenu au fil des ans
un deuxième père pour Rafael : « Il a toujours
été clair pour tous qu’il était essentiel
de permettre à Rafa de jouir d’une
vraie indépendance. On l’a toujours préparé
pour qu’il
ait la tête sur
les épaules. On
lui a donné
beaucoup de
c o n s e i l s e t
d’avis, afin de
lui permettre
de se forger ses
propres idées
et se sentir
capabl e d e
prendre les
décisions qui le
concernent. Il peut choisir sans la nécessité
d’en référer à l’autre, moi en l’occurrence,
quand il s’agit de tennis. »
Au beau milieu de cette stratégie figure
d’ailleurs l’apprentissage de l’erreur par
l’erreur elle-même. Lors d’une de ses premières
compétitions à l’étranger, Nadal
s’était retrouvé en Italie, à un tournoi
dont le sponsor principal était un fabricant
de chocolat. Chaque participant
avait bien sûr reçu son petit lot de bienvenue
et le Majorquin est à peu près aussi
généreux dans l’effort que dans la gourmandise.
Bartolome Salva Vidal, de la
mêmeîle (Majorque) et de lamêmegénération
(1986) que lui, toujours un de ses
meilleurs amis aujourd’hui, l’accompagnait
à l’époque : « Rafael en avait tellement
ingurgité que, le soir, il était vraiment
mal en point. Son remède ? Il s’est
remis à manger encore plus de chocolat,
jusqu’à se faire vomir. Le lendemain, il a
mieux joué que jamais. »
Quelques années plus tard, Nadal avait
apparemment oublié sa leçon sucrée italienne.
À quelques instants de pénétrer
sur le court pour disputer son premier
tour des qualifications du tournoi de
Paris-Bercy, en 2003, il était attablé dans
le restaurant des joueurs, avec trois pains
au chocolat à portée de main. Carlos Costa,
ex-numéro 10 mondial devenu son
agent, était estomaqué. Toni raconte :
« Il m’interpelle discrètement et me dit :
“Mais tu ne vas quand même pas le laisser
manger ça avant son match ? ” Je lui
ai répondu : “ Moi je ne lui dis rien. Il va
les manger, avoir mal à l’estomac,
perdre, on va rentrer à Majorque et il le
saura pour la prochaine fois. ” C’est
comme ça qu’il apprend le mieux. Chacun
doit savoir assumer les conséquences
de ses actes. » Les conséquences
de l’époque : une défaite contre
Hanescu au tie-break du troisième set et
une indigestion… Un mal pour un bien
évidemment, car la méthode « Toni » ne
date pas d’hier et elle a fait ses preuves :
« Avec Rafa, depuis tout petit on fonctionne
comme ça : “ Où veux-tu arriver ?
Que veux-tu faire ? C’est toi qui choisis,
et, ensuite, on se met au travail pour y
parvenir. " Si, sur l’échelle du talent, à la
base, Rafa arrive à 5, alors que Gasquet
arrive à 7, alors j’explique à Rafa qu’il va
falloir qu’il travaille plus que Gasquet
pour atteindre ses objectifs et pour réussir
à battre Gasquet. Il a tout de suite
adhéré à cette logique. Petit, ça lui arrivait
parfois de préférer aller pêcher plutôt
que de s’entraîner, mais alors ses résultats
permettaient de le faire réfléchir :
“ Tu as vu, tu es allé pêcher, c’est bien,
mais tu as perdu. Il faut que tu saches ce
qui était le plus important sur ce coup-là,
aller pêcher ou gagner ? ” »
Aiguillé dans une très grande liberté,
Rafael Nadal a ainsi pu choisir sa voie luimême
tout en restant très simple. « La
clef du personnage, c’est l’éducation
qu’il a reçue, affirme Benito Perez-Barbadillo,
qui gère depuis le début de l’année
la communication du numéro 2 mondial
après avoir longtemps travaillé pour
l’ATP. Ses parents sont des gens normaux,
des gens bien. Contrairement à
d’autres jeunes stars du tennis, il n’a pas
dû souvent voir un caprice exaucé… »
Au contraire, le joueur a toujours su trouver
des « excuses » pour aller au bout de
lui-même. Ainsi, Salva Vidal se souvient
d’une autre épreuve par équipes chez les
jeunes. L’Espagne affrontait le Japon et
Nadal avait bien du mal dans la première
manche à se secouer contre son adversaire.
« Il avait l’air un peu figé en fait, se
souvient Salva Vidal. À un changement
de côté, notre capitaine lui a demandés’il
savait que les Japonais massacraient les
dauphins… Ça l’a tellement remonté, lui
qui adore la mer, qu’il s’est mis à cogner à
fond sur chaque frappe. Le Japonais n’a
plus marqué un jeu ! »
Il existe en revanche chez Nadal un
« défaut » sur lequel personne n’a
d’impact. Lui, le combattant inaltérable
des courts, qui ne craint jamais d’affronter
les heures d’entraînement et les balles
de break, est en fait plutôt prudent dans
la vie de tous les jours. « Il a très peur des
serpents mais aussi des chiens, avoue
Perez Barbadillo. Il est également impossible
de lui faire pratiquer des sports
extrêmes. Il y a dix jours, à Hambourg, il a
refusé catégoriquement de monter en
ballon. Vous ne le verrez jamais sauter à
l’élastique ou en parachute… Il y a un
décalage très fort entre son attitude sur le
court et son tempérament dans la vie. Ça
n’est peut-être pas un hasard s’il joue de
la main gauche alors qu’il écrit de la
droite… »
JULIEN REBOULLET
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Kid Stefano
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MessageSujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe)   LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) - Page 7 I_icon_minitimeDim 27 Mai - 19:11

Et bien voilà, ça, excellente, l'interview de Gasquet, c'est une interview sincère, sans aucune langue de bois, j'adore! :love:
Et qui change de toutes les bêtises qu'il sort en conf' de presse après chaque défaite, là, je le sens honnête pendant toute l'interview, ça fait plaisir! 😄

Merci arabem, je serais passé à côté sinon! :hello:

TRES TRES intéressante, l'interview, et qui me fait confirmer qu'il devrait être très fort vers 22/23 ans, dans 2/3 ans, et pas avant, ce que j'ai toujours pensé! :biggrin:
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MessageSujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe)   LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) - Page 7 I_icon_minitimeMar 29 Mai - 7:56

Merci arabem, j'ai adoré les deux interiews des jeunes prodiges.
Déja j'ai aussi trouvé l'interview de Gasquet, c'est un détail mais le fait qu'il enleve sa casquette peut etre qu'il fera moins enfant sur un court. J'aimerais vraiment qu'il fasse un bon RG.
Et j'ai encore plus apprécié l'interview de Nadal.
Je me retrouve en pas mal d'aspects, en particulier celui d'avoir peur de tout (du vide et des serpents principalement) , et aussi d'etre plutot très naif, je suis souvent une sorte de jouet pour mes amis. Laughing
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MessageSujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe)   LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) - Page 7 I_icon_minitimeMer 30 Mai - 10:14

Monfils remet ça
Encore une victoire en cinq sets à Roland-Garros pour le Français, qui rejoue dès aujourd’hui, contre Juan Ignacio Chela.



LOIN DE NOUS l’idée de nous
moquer du parler belge, mais Olivier
Rochus utilisa quelques expressions
savoureuses à l’heure de donner sa
version du match qu’il venait de
perdre en cinq sets face à Gaël Monfils
: « Au début, c’était une chose
bizarre. Il jouait très mal, faisait des
bêtes fautes (sic). Quand il est tombé
(à la fin du deuxième set), je croyais
bien qu’il allait arrêter, mais je n’y ai
pas trop pensé. Il en a rajouté, mais on
le connaît maintenant. Je regrette de
n’avoir paségalisé à 2-2aucinquième
set ni remonté à 2-4 alors que, sur ces
deux jeux, j’ai mené 40-15. La victoire
s’est jouée là, mais, depuis ce matin,
j’étaisun peu malade. J’avais la crève,
le nez bouché, il y avait du vent…
Gaël, c’estun gros fighter (un battant)
et moi, à force d’enchaîner les
défaites sur terre battue, j’ai perdu
l’esprit guerrier… Mais il n’avait pas
l’air très frais à la fin. Si je devais miser
sur Monfils (52e) ou Chela (21e), je
parierais sur Chela… »
Pour Tarik Benhabiles l’heure des pronostics
n’avait pas déjà pris le pas sur
le constat : « Gaël a fait preuve de
caractère, se réjouissait le nouveau
coach du Français. Il a fait la différence
au cinquième set grâce à son
courage. Il a été plus audacieux, a osé
davantage. » C’était la première fois,
hier, que Benhabiles suivait son poulain
live, après l’avoir un petit peu
entraîné ces dernières quarante-huit
heures sur court couvert.
Dans l’ensemble, Gaël Monfils était à
peu près autant satisfait que son
coach. Son vrai regard caché derrière
des lentilles teintées d’un bleu-gris
assorti à son tee-shirt, il y alla de son
couplet sur les médias qui l’auraient
un peu trop égratigné ces derniers
temps : « Je ne suis pas agacé, non ;
moi, je suis rodé, il faut les laisser parler,
mais c’est pour mes proches… De
même, il ne faut pas non plus exagérer,
je n’ai gagné qu’un match :
qu’est-ce que c’est ? Ce n’est rien…
Je ne suis pas au top ici. Je suis bien,
mais pas au top. Ma confiance… »
Tout d’un coup, il changea de cap
comme sur le court quand il choisit de
tenter l’amortie au lieu de frapper
sagement un bon coup droit, ce qui a
le don de déplaire à Benhabiles :« On
ne joue pas au petit jeu des amorties
avec Olivier Rochus. Personne ne fait
ça ! J’ai deux ou trois petites choses à
dire à Gaël. Il y a du boulot qui
m’attend. C’est intéressant. »
« Les crampes,
ça m’inquiète un peu »
Quant à Monfils, il poursuivit ses
confidences : « Après Monte-Carlo,
j’avais dit que je gardais confiance en
moi. Je savais que j’avais fait une
grosse préparation de douze jours à
Sophia Antipolis. J’avais de la caisse.
En écoutant les médias, on se met
dans le trou, mais la vraie confiance
en soi, on ne la perd pas comme ça ! Il
fallait forcer des passages, c’est ce
que j’ai fait en partant seul sur
quelques tournois (deux, à Zagreb
puis Pörtschach) pour retrouver mes
bases. Au fond, on sait que le travail
ça paie. »
Encore faut-il arriver à canaliser son
désir de faire plaisir à ceux qui vous
regardent. Précepte que le spectaculaire
Monfils a parfois du mal à respecter
: « Aujourd’hui, mon objectif
défini avec Tarik était de ne pas en
faire trop, de m’encourager, mais de
rester dans l’esprit tueur. J’ai réussi à
le faire… » Ce que consent « le professeur
» Benhabilès : « Gaël a réduit
son spectacle à 90 %. On ne peut pas
le réduire à 100 % d’un coup. Le tennis,
ça ne fonctionne pas avec des
miracles. »
Et du coup Monfils s’est offert au
moins deux roulés-boulés dignes d’un
cascadeur : « Je me suis fait très mal.
Ce n’était pas voulu. Pour l’une des
chutes, j’ai essayé de plonger (genou
gauche en vrac, hanche touchée,
appel du kiné à la fin du deuxième set)
et, sur une autre, jeme suis tapé sur le
bord d’un panneau publicitaire (à 2-1
pour lui 40-30 pour Rochus au cinquième,
juste sous le nez de son père
et de Benhabiles, assis côte à côte).
Cela m’a coupé le poignet ! »
Et les 3 h 13’ de jeu (286 points disputés
!) lui ont aussi coupé les jambes.
C’est pourquoi, hier soir, Monfils ne
pouvait qu’osciller entre méfiance et
confiance : « Les crampes, ça
m’inquiète un peu, mais j’attends de
voir comment je serai au réveil. Il y a
sûrement moyen de jouer plus économique,
mais c’est aussi cette
débauche d’énergie qui me fait bien
jouer. Cette question, je me la pose,
mais il vaut mieux l’éviter et rester à
100 %dans un esprit positif. Tarikme
l’a dit, il faut que j’arrive à croire en
moi ! » Comment faire, concrètement
? « Des choses sont prévues
entre lui et moi, que je ne peux pas
vous dévoiler… »
DOMINIQUE BONNOT




«Les coups sont là»
RICHARD GASQUET, irréprochable hier contre Mahut, sentait
qu’il allait sortir un gros match aujourd’hui contre le Belge Vliegen.


VOTRE ATTAQUE DETOURNOI a
été nette et sans bavure (3 sets
en 1 h 49’). Avez-vous perçu un
seul défaut dans ce premier
tour ?
– Non, je ne vois pas trop. J’ai bien
servi, mon revers amarché super et les
jambes aussi. Ça aurait pu devenir un
match plus compliqué, mais j’ai su
empêcher cela. Je me sens bien dans
mes coups, là-dessus je n’ai pas de
doute.
– Est-ce que cela sous-entend
quevousavez toujoursdes incertitudes
sur l’état de votre main
droite à cause des t rois
ampoules apparues la semaine
dernière ?
– Franchement, je n’ai pas du tout été
gêné. J’ai eu un peu peur parce que je
suis tombé surmamain lors du premier
point du match… Mais non, c’est de
l’histoire ancienne, je n’ai plus mal. De
toute façon, même si je n’ai pas pu
taper beaucoup ces derniers jours, ça
ne m’inquiétait pas. Je n’avais pas
besoin de jouer et de rejouer. Les coups
sont là.
– L’an dernier, sur le même
court, au même stade du tournoi,
vous aviez battuentrois sets
leTaïwanaisWangYeu-tzuoo, un
autre non-spécialiste de la terre
battue. Quelle comparaison
feriez-vous ?
– Ça n’a rien à voir. Aujourd’hui, j’ai
joué à un tout autre niveau. Mon bras
était vraiment relâché, ça sortait bien
de la raquette. Le point commun, c’est
que je n’ai pas joué cinq sets. Je suis
frais, et c’est tant mieux parce que je
d o i s enchaî n e r dè s demain
(aujourd’hui contre le Belge Kristof
Vliegen). Ce que je sais, c’est que, s’il
faut jouer cinq heures contre Vliegen,
ce ne sera pas un problème.
– En deux occasions, vous avez
toujours perdu contre Vliegen,
dont une fois sur terre battue…
– Parmi les deuxièmes tours possibles,
celui-là fait partie des plus difficiles.
Vliegen est un mec imprévisible,
avec un gros talent, un joli toucher,
capable de vous sortir un match de fou
à tout moment. Il a l’air nonchalant,
mais il ne faut pas se fier à cette
impression. Mais je sais déjà que je
ferai un gros ma



Kristof VLIEGEN (adversaire de Richard Gasquet aujourd’hui) : « Richard a
dit que j’avais du talent ? Eh bien, je vais vous donner un scoop : lui, il en a à
revendre. Richard, c’est un ami, on s’entraîne souvent ensemble, je l’aime bien.
J’aime lemec et j’aime le joueur. Il a un jeu gai à voir, c’est beau.Maintenant, beau
ou pas, ce sera à lui de me montrer qui est le plus fort. »



Jackpot pour Recouderc
Grâce à son succès héroïque sur l’Américain Querrey (67e ATP), le Toulousain (306e) va quintupler ses gains de l’année.


LAURENT RECOUDERC est un
vrai « smicard » du tennis. Il faut se
frotter les yeux pour y croire. Il
n’avait gagné cette année, avant
d’arriver à Roland-Garros, que 8252
dollars. Soit 6270 euros. Les fins de
mois ont dû être difficiles. Il repartira
de Paris avec au moins 23 760
euros supplémentaires. Et il ne les a
pas volés. Après un parcours flamboyant
en qualifications, qui lui
avait permis d’écarter notamment
le Néerlandais Sluiter et l’Argentin
Guzman (106e), il a été épatant hier,
pour le premier match de sa carrière
sur le circuit principal. Encouragé
follement par une poignée de ses
amis, il est venu à bout d’un grand
escogriffe qui le dominait a priori
sur tous les plans. Pas seulement
sous la toise, où il lui rendait vingt
centimètres (1,78mcontre 1,98 m).
Sam Querrey le devance aussi de
239 places au classement mondial.
Il a engrangé cette saison 13 victoires
sur le circuit, lui, zéro et – on y
revient – 123 425 dollars de plus.
Balayant toutes ces statistiques qui
l’enfonçaient, Laurent Recouderc a
joué le match de sa vie. En produisant
un tennis agressif, avec une
belle rapidité de bras. En couvrant
un terrain immense et en maîtrisant
parfaitement l’art de la glissade.
Bien sûr, Sam Querrey ne représente
pas le défi le plus insurmontable
sur cette surface. Il n’a pas
encore vingt ans et ça s’est vu hier
quand il ne porta pas l’estocade
dans la dernière manche, alors que
son adversaire, s’exposait sur son
service. Mais avec son engagement
décoiffant, le grand Sam est un véritable
espoir du tennis de l’Oncle
Sam. Il en aurait fallu plus pour priver
« Lolo » de sa première victoire
à Roland-Garros.
Un accident
de tronçonneuse
Pourtant, le scénario sembla déraper
quand il ne put transformer
deux balles de match au quatrième
set. Rien à se reprocher, puisque
Querrey les sauva avec autorité.
Allait-il trouver les ressources
morales de rebondir après avoir
tutoyé le ciel ? Il flageola bien,
s’exposant à quatre balles de break,
à 2-1 et 3-2. Mais une fois vacciné,
c’est lui qui finit le plus fort. Pas mal
pour quelqu’un qui, à vingt-deux
ans, n’avait encore jamais joué un
match en cinq sets. « Je suis
radieux, expliquait le héros. J’ai
réussi à ne pas medécourager après
les balles de match. J’ai continué à
avancer. C’est fabuleux de gagner
un match en cinq sets à l’arrache. »
Mais lui ne veut pas croire au
miracle. Il pense qu’il a construit sa
saga parisienne sur les tournois
Futures, le deuxième circuit inférieur
de l’ATP. En troisième division
! « J’ai accumulé beaucoup de
confiance en gagnant quatre
Futures d’affilée. » On a quand
même du mal à comprendre comment
il a planté dans cette terre
aride les graines de son éclosion à
Roland-Garros. Mais c’est comme
ça. Laurent Recouderc n’a jamais
rien fait comme les autres. Dès l’âge
de trois ans. « Si j’ai supporté
autant d’années de galère sur le circuit,
confie-t-il, c’est peut-être,
comme me le disent mes parents,
parce que j’ai été marqué très jeune
par un très grave accident qui m’a
en quelque sorte fortifié. » Il le
porte sur son visage balafré de part
et d’autre de l’oeil gauche. « Un
accident de tronçonneuse, préciset-
il. J’ai perdu beaucoup de vision
sur cet oeil, que j’ai ensuite récupérée
à la puberté. D’ailleurs maintenant,
j’ai même une vision exceptionnelle
qui me sert beaucoup sur
le terrain. »
Passé par le centre d’entraînement
fédéral, il connut son heure de
gloire en atteignant précisément la
finale du tournoi juniors, ici à
Roland-Garros en 2002 (défaite
contre Gasquet). Et après plus rien.
Le vide. « Eh oui, c’est mon chemin
à moi », répond-t-il, un peu énigmatique.
Ce qui n’est pas mystérieux,
c’est une double blessure au
poignet qui le priva de tennis pendant
un an et demi. Mais de là à ne
jamais faire mieux que la 339e place
ATP en quatre saisons… Recouderc
est un survivant. Souvent au point
de rupture. « C’est dur de passer sa
vie à l’ombre. De gagner des tournois
qui ne rapportent pas grandchose.
Heureusement que j’avais le
Stade Toulousain (son club), mon
seul revenu fixe. Ah ! j’en bavais,
même si je suis fier d’avoir réussi à
m’autofinancer pendant toutes ces
années. »
Mais il fut bien près de jeter
l’éponge. « Je me revois encore en
début d’année, prévenir mes amis,
que six mois plus tard, je serais
peut-être obligé de faire un autre
métier. »
PASCAL COVILLE
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MessageSujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe)   LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) - Page 7 I_icon_minitimeLun 4 Juin - 11:27

L'EQUIPE DU LUNDI 4 JUIN
Davydenko met le holà
Secoué par David Nalbandian, le Russe a évité le pire. Le voilà lancé dans une aventure impossible.

ON PEUT DIRE ce qu’on veut. Que
David Nalbandian n’a plus le physique
de l’emploi, qu’à sa façon de
trimbaler en tour de taille une petite
garniture pas très adéquate on le
devine plus intéressé par les contrebraquages
des voitures de son écurie
de rallye que par sa propre tenue de
route. On peut tout dire. Même son
contraire. Car l’Argentin, même ventru,
garde encore un pouvoir de nuisance
étonnant.
Depuis hier, Nikolay Davydenko peut
venir témoigner à la barre quand
vous voudrez. Il a survécu certes,
mais que cela lui coûtat ! En temps
(6-3, 7-6, 3-6, 7-6 en 3 h 24’) mais
plus encore en stress. Le Russe le
reconnut sans qu’on n’ait besoin de
le lui soutirer : quand Nalbandian,
mené deux sets à rien, se mit enfin à
frapper droit, à servir fort et à bouger
vite, la partie changea de faciès.
L’Argentin goba la troisièmemanche
puis servit à 5-4 pour recoller tout à
fait. Davydenko l’aspergea alors de
retours dont il a le secret. Mais, derrière,
le Russe fut sommé de sauver
trois nouvelles balles de break à 5-5.
Àcet instant, nous avions déjà oublié
l’à-peu-près du premier set, quand
Nalbandian regardait passer les
ogives. « Il croyait peut-être que
j’allais m’y prendre comme un Espagnol
avec du lift et de longs échanges
alors que je voulais jouer vite, très
vite », expliqua le numéro 4 mondial.
Le temps que Nalbandian s’en
arrange et nous avions basculé dans
du ping-pong presque culte. Revers
contre revers, la bataille volait très
haut. Et l’Argentin, demi-finaliste ici
l’an dernier, devenait de plus en plus
menaçant
« Franchement, si je ne gagne pas ce
quatrième set, je sais que je perds ce
match, reconnut le Russe. Je sentais
que Nalbandian montait, montait et
que je n’étais plus le même qu’au
début. Je n’étais plus du tout rapide,
j’étais fatigué et on connaît tous la
force de Nalbandian dans les cinquièmes
sets. En fait, je ne sais pas
pourquoi j’ai gagné aujourd’hui. »
Persuadé qu’il s’agissait de sa « dernière
chance de ne pas y passer »,
Davydenko fit comme au poker, « all
in »sur le tie-break. Il fut remercié de
son audace de chercher au plus vite
le coup définitif. Le tie-break ne lui fit
pas faux bond (2-2 puis 7-2). C’est
donc un grand « ouf ! » qu’il fallait
comprendre en entendant son hurlement
– rarissime venant de lui –
avant d’aller serrer la pogne du
« gringo ». « Possible que ç’aurait
pu basculer en cas de cinquième set,
accepta Nalbandian. En tout cas, ç’a
été un match très intense. Chaque
frappe faisait mal. Davydenko oblige
à super bien jouer. »
S’il veut aller au bout du bout de ce
tournoi, Davydenko n’en est sûrement
pas à son dernier « ouf ! ».
Hier, il a accepté le petit jeu de tennis-
fiction. « Nikolay, si vous acceptez
votre mission, vous devez battre
Nalbandian (c’est fait, bravo), puis
Guillermo Cañas (on verra demain,
ce sera votre troisième quart de
finale de suite ici), puis peut-être
Federer et sans doute Nadal. Seraitce
humain qu’une même personne
réussisse cela ? » « Écoutez, répondit-
il en se marrant, si je bats ces
types, si je gagne le tournoi, j’arrête
le tennis dimanche prochain. Ce
n’est même pas que j’arrête, c’est
que je vais mourir. Cañas, Federer, il
faut courir un moment avec ces
deux-là. Mais Nadal… Là, c’est
limite s’il faut ne pas commencer le
match à 11 heures le matin et le finir
à 21 heures pour le battre. Regardezmoi,
je pèse 70 kilos tout mouillé. Si
je fais ça, je vais peser 40 kilos
dimanche soir. »
Agent Nikolay, nous savons que
nous vous demandons l’impossible.
C’est pourquoi nous vous proposons
de commencer par le commencement
: Cañas. Oui, oui, celui qui vous
a battu trois fois sur quatre jusqu’ici.
Oui, oui, celui qui fait peur à
(presque) tout le monde depuis son
retour après quinze mois au frigo
pour un contrôle positif. Avez-vous
un plan, agent Nikolay ? « Euh…
non. Cañas court encore plus que
Nalbandian, vous imaginez ça ?
Avant, il jouait comme un robot.
Aujourd’hui, il joue toujours comme
un robot. Il vous fait énormément
travailler. Il y a du Nadal en lui. »
Sans doute par tropisme géographico-
médical, quelqu’un lui demanda
ensuite s’il n’avait pas eu l’impression
d’avoir été volé, en demi-finales
ici en 2005, quand Mariano Puerta,
bientôt attrapé par la police du
dopage, l’avait stoppé. « Puerta ne
m’a pas battu grâce au dopage, il
m’a battu parce qu’il était plus fort
que moi. Si demain je prends un produit,
ça ne veut pas dire que je vais
gagner Roland-Garros.
» S’il gagne
Roland-Garros (il en est à neuf victoires
de suite à Paris depuis Bercy
qu’il remporta l’an dernier), ça voudra
simplement dire qu’il a fait
l’infaisable. Ce serait bête d’arrêter
après ça.
FRÉDÉRIC BERNÈS (avec A. Ju.)

Cañas impressionne
LES TOURS PASSENT, Guillermo
Cañas se place. Le bison de Tapiales
(sa ville natale, située dans la banlieue
de Buenos Aires) a une nouvelle fois
réalisé un match de haut vol hier sur le
court Suzanne-Lenglen. Sa victime, un
homme pourtant en forme, Juan
Monaco,a été rapidement expédiéeen
2 h 4’ et trois petits sets. Et « Willy » a
tellement impressionné que le public
lui a offert une standing ovation.
Dès le début du match, Monaco s’est
certainement doutéque cet après-midi
ensoleillé allait devenir aussi sombre
que ses cheveux. La faute à un « Willy
» au jeu aussi solide qu’efficace.
Dans lequel les brèches semblent si
minuscules que ça en devient
injouable. Ainsi, il a fallu à « Pico »
Monaco quelque trente-sept minutes
etune première roue de bicyclette pour
inscrire son premier jeu. « Même si je
n’étais pas dans un bon jour, il faut féliciter
Willy. C’est un mur, il renvoie
tout. Il donne l’impression que le court
est tout petit. S’il continue à jouer
comme ça, il risque d’aller très loin
dans ce tournoi. » La recette, pour
l’instant magique, de Guillermo
Cañas, ne se limite pas à sa paire de
jambes. Hier, sa profondeur de balles,
son service et sa nouvelle manie de
venir terminer les points au filet l’ont
rendu intouchable. « Je suis de plus en
plus complet. Jemesuis rarement senti
aussi bien. Même le climat se met de
mon côté. Le soleil et la chaleur rendent
les courts et les balles plus
rapides. Ce n’est pas fait pour me
déplaire… » Le tout énoncé avec une
voix plus sereine que jamais. Il devra
garder cette zen attitude s’il veut se
qualifier pour sa première demi-finale
d’un tournoi du Grand Chelem. Car
face à lui se dresse un sérieux client,
Nikolay Davydenko. « C’est important
de ne pas avoir laissé trop de plumes
lors des quatre premiers tours (il n’a
perdu aucun set). Car je m’attends à
courir énormément face à lui. Je vais
devoirmemontrer très précis dansmes
coups et, surtout, continuer d’élever
mon niveau de jeu… »
ALEXANDRE JUILLARD

« Je ne suis pas stable »
MARCOS BAGHDATIS a surmonté ces derniers mois un cap très difficile. Et le voici huitième-finaliste surprise face à Andreev.
Rencontrer Marcos Baghdatis, c’est l’assurance de toucher du doigt les
réalités pas toujours bonnes à entendre d’un sport mentalement exténuant.
Parce qu’il est sensible et fragilisé par un parcours difficile, le
Chypriote raconte mieux que quiconque les pièges du tennis. Lui ne
s’est jamais remis d’avoir atteint la huitième place mondiale, sombrant
dansunedépressionavantdedéciderdereprendreunpeudesondestin
en main. Changeant de coach, aspirant à vivre plus souvent à Chypre, il
a voulu retrouver sa légèreté perdue. Hier, il s’entraînait à l’Académie
Mouratoglou, qui reste sa base de repli. Après une heure à peaufiner
son jeu de terre battue, il s’est confié sur les raisons de son mieux-être.

« DEPUIS LE DÉBUT du tournoi,
vous dites que vous jouez bien
quand vous vous sentez bien. Ça
veut dire que vous allez mieux ?
– C’est vrai que ça faisait un moment
que ça n’allait pas. Je n’ai eu que des
merdes pendant deux à trois mois. Et
là, je me sens mieux.
– Qu’est-ce qui n’allait pas ?
– Ben, je ne gagnais plus un match !
J’avais une pression de dingue. J’ai
vraiment touché le fond à l’Open
d’Australie. Je ne me suis jamais senti
aussi mal après une défaite qu’après
celle concédée à Monfils. C’est là que
la dépression a commencé. Même si
j’ai bien joué en salle, on a trop tiré sur
la corde. Avec mon coach, on avait
beaucoup travaillé après Melbourne.
Je tapais quatre heures par jour, on faisait
du physique, on était vraiment
dedans pendant quatre à cinq
semaines. Mais, après le tournoi de
Dubai, j’ai craqué. Je sentais que je ne
pouvais plus le faire. Je dis la vérité : je
ne peux pas. Je ne suis pas un mec qui
va aller cinq heures par jour sur le terrain
pendant un an. Surtout sans être
épanoui à côté.
– Pourtant, vous avez été huitième
mondial en 2006. Cela
aurait pu vous booster…
– Depuis des années, je vivais tout
seul pour arriver là-haut, je faisais des
sacrifices de dingue. Une fois là-haut,
j’aivu qu’il fallait faire lesmêmessacrifices.
Forcément, ça m’a mis un coup.
Je n’avais plus envie. Après ma demifinale
àWimbledon, j’ai réalisé qu’il ne
fallait faire que des sacrifices. Tout le
temps. Je me suis dit : " Ce n’est pas
possible, c’est injouable. Il faut faire
quelque chose. " En fait, j’avais envie
de relâcher un peu, tout simplement.
– Après votre finale à l’Open
d’Australie, vous aviez dit que
vous étiez en quelque sorte libéré
du projet paternel qui vous
avait guidé durant votre
enfance. Lerachatdevotre liberté
ne vous a-t-il pas laissé trop
seul ?
– Dans les mots, on peut dire que j’ai
racheté ma liberté. Mais pas dans les
faits. J’étais toujours dans l’Académie
à faire les mêmes sacrifices, avec la
même pression. Tout le monde attendait
que je fasse plus. J’étais huitième
mondial, mais il en fallait plus. Il fallait
être numéro 4, numéro 2…
« Voir ma famille,
des gens qui m’aiment
parce que je suis
Marcos »
–Votre but est-il d’êtrenuméro1
mondial ?
– Non, je veux être un joueur de tennis.
Je veux m’éclater sans me prendre
la tête, vivre le tennis comme un jeu.
Pas calculer les points pour être numéro
2 ou numéro 1. Après, si je suis deuxième,
pourquoi pas ? Si, l’année prochaine,
je commence par une finale de
Grand Chelem, je peux vous dire que je
finirai dans les deux premiers avec
l’expérience que j’ai acquise. Moi,
c’est maintenant que j’apprends à
jouer, dans le sens d’une meilleure
gestion de carrière. L’année dernière,
tout était nouveau pour moi, il ne faut
pas l’oublier. Les Masters Series, je ne
les avais jamais joués ! Je ne comprenais
plus rien. Tout le monde voulait,
voulait, voulait. Mais moi, j’étais nouveau.
Je sentais que je n’avais pas ma
place dans le circuit. Dans le vestiaire,
tu le sens. Les mecs ne te regardent pas
comme le numéro 8 mondial. J’avais
une grosse pression sur moi et, petit à
petit, j’ai enlevé cette pression, je commence
à vivre comme un être humain
normal.
– Vous dites que, pendant cette
période, vous et votre entourage
avez fait des erreurs…
– Mais ils sontcomme moi ! Personne
ne savait encore comment gérer un
champion ici. Maintenant, il faut être
intelligent, se poser les bonnes questions.
C’était devenu trop dur, seul
dans mon chalet de l’Académie. Le
problème, c’est moi, c’est ma vie. Je
n’ai pas trouvé un équilibre pour que
ça roule. C’est pour cela que je vais
désormais à Chypre de temps en
temps. J’ai envie d’avoir quelque
chose de stable. Voir ma famille, des
gens qui m’aiment parce que je suis
Marcos. Même deux semaines, ça fait
du bien. Avant ce choix, je n’y étais pas
rentré depuis août dernier… J’habite
unappartement avecmonfrère àNicosie
; le week-end, on va voir les
parents. Respirer un peu d’air, parler
malangue, ça fait plaisir. J’en avais été
privé toute mon adolescence.
– De quelle vie rêvez-vous ?
– D’une vie normale. Pas d’une vie à
se retrouver seul enfermé dans un chalet.
Tu ouvres les fenêtres, tu vois un
terrain de tennis. Tu les fermes, tu
penses au tennis. Je veux une récompense
quand je sors du tennis. Des
potes, pourquoi pas une copine ?… Il
n’y avait jamais d’équilibre avec moi.
Soit j’étais en transes, soit ça n’allait
pas.
– Vous avez souvent eu dans
votre carrière des passages
dépressifs…
– Oui, parce que j’ai grandi tout seul.
Honnêtement, je ne suis pas stable.
C’est normal. Mais, aujourd’hui, je
cherche une stabilité. Et avec ce que
j’ai commencé à faire, je pense que ma
carrière va durer plus longtemps. Parce
que si j’avais continué comme ça,
j’aurais encore fait deux ans, pas plus.
Maintenant, j’ai deux bases, deux systèmes,
c’est bien.
– Et vous voilà en huitièmes à
Roland-Garros…
– Honnêtement, je ne pensais pas
bien jouer ici. Je me foutais un peu de
Roland. Lemotest fort, mais vous comprenez
ce que je veux dire. Je perds,
tant pis ! Je gagne, tant mieux ! Ça
m’a permis d’être relâché. Et, avec un
peu de chance au tirage et quelques
ajustements sur une surface qui n’est
pas ma préférée, me voilà en seconde
semaine.
– Contre Andreev, un redoutable
outsider…
– Oui, je ne suis pas con, je sais que ça
va être dur à jouer. Mais je vais essayer
de le faire chier, c’est le mot, sans trop
lui donner de rythme. »
FRANCK RAMELLA

FEDERER, ROCHE ET SON
SALAIRE
. – La presse anglophone
s’est fait l’écho des dernières supputations
sur les causes de la rupture entre
Roger Federer et Tony Roche. Hier, le
Sunday Express confirmait l’explication
pécuniaire avancée juste après le
divorce entre le numéro 1 mondial et
son entraîneur australien. Le journal
anglais s’inspirait sans doute, sans le
nommer, du Herald Sun australien, qui
avait écrit : « Pour chaque victoire en
Grand Chelem, Federer donnait à
Roche un bonus qui était inférieur à
celui qu’il recevait d’Ivan Lendl dans
les mêmes conditions dans les
années 80. » Et le Herald poursuivait :
« Roche s’en était ouvert à une personne
de l’entourage de Federer, ce
qui avait provoqué la colère de sa compagne,
Mirka Vavrinec. »
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MessageSujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe)   LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) - Page 7 I_icon_minitimeMar 5 Juin - 6:51

arabem a écrit:

FEDERER, ROCHE ET SON
SALAIRE
. – La presse anglophone
s’est fait l’écho des dernières supputations
sur les causes de la rupture entre
Roger Federer et Tony Roche. Hier, le
Sunday Express confirmait l’explication
pécuniaire avancée juste après le
divorce entre le numéro 1 mondial et
son entraîneur australien. Le journal
anglais s’inspirait sans doute, sans le
nommer, du Herald Sun australien, qui
avait écrit : « Pour chaque victoire en
Grand Chelem, Federer donnait à
Roche un bonus qui était inférieur à
celui qu’il recevait d’Ivan Lendl dans
les mêmes conditions dans les
années 80. » Et le Herald poursuivait :
« Roche s’en était ouvert à une personne
de l’entourage de Federer, ce
qui avait provoqué la colère de sa compagne,
Mirka Vavrinec. »

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MessageSujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe)   LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) - Page 7 I_icon_minitimeMar 5 Juin - 7:55

Merci arabem, les passages concernant Davydenko (qui montre que c'est un faux triste) et Federer sont a la fois très instructif et très drole. Deja mirka elle a pas l'air commode, mais mirka en colere ca doit faire peur Laughing
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MessageSujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe)   LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) - Page 7 I_icon_minitimeMar 5 Juin - 11:09

L'EQUIPE DU MARDI 5 JUIN

Coup droit, coup du roi

Comme Rafael Nadal, deux autres des qualifiés du jour sont dotés d’un oup droit monstrueux. Le coup gagnant sur terre. Vainqueur de Lleyton Hewitt (6-3, 6-1, 7-6) Nadal n’a toujours pas perdu de set. Il
retrouvera en quarts son ancienne idole majorquine Carlos Moya, vainqueur de Björkman (7-6, 6-2, 7-5). L’autre quart du bas du tableau
opposera Djokovic à Andreev. Le Russe a éliminé Marcos Baghdatis (2-6, 6-1, 6-3, 6-4). COMME LE BON JAMBON, le bon coup droit de terre battue se doit d’être iberico. Rarement journée de tennis aura donné meilleure démonstration de ce précepte que ce second lundi de Roland-Garros. Quatre matches de simple étaient au programme, les quatre derniers huitièmes de finale du tournoi masculin ; dans chacun d’eux figuraitun des plus énormes coups droits du moment, de ces coups droits de terre battue qui tonnentcommedes grosses caisses et rebondissent comme des ressorts. Tous quatre forgés dans les ateliers de tennis espagnols : aux Baléares pour Carlos Moya et Rafael Nadal, à Madrid pour Fernando Verdasco et à Valence pour le Russe Igor Andreev, exilé outre-Pyrénées dès l’âge de quinze ans. Au terme de ces empoignades, le score est net. Coups droits : 3. Revers :
1. Le seul intrus du jour dans ce palmarès, Novak Djokovic, tombeur de
Fernando Verdasco, ne peut d’ailleurs être réduit à son seul revers. C’est
bien plutôt la complétude de son jeu qui lui a permis d’amortir les coups de
boutoirs de Verdasco. Résumer l’arsenal des trois autres vainqueurs à leur
seul coup droit serait aussi une erreur. C’est même sans doute grâce à la
qualité de son revers que Nadal est tant supérieur aujourd’hui à tous ses
semblables « coupdroitiers ». Pourtant, au terme de la journée, le total
des coups droits gagnants réalisé par les quatre hommes parle de luimême
: 84. Et vlan ! Pour faire un bon coup doit iberico, il ne suffit pas de nourrir le joueur de glands comme le cochon pata negra, mais, comme l’animal, le joueur doit aussi beaucoup courir. Car un grand coup droit à l’espagnole sans de bonnes jambes, c’est un bombardier sans ailes : son efficacité maximale étant obtenue dans les frappes décroisées, le « coupdroitier iberico » se décale presque systématiquementdans son replacement vers la moitié « revers » du terrain. Il laisse donc un espace très important à couvrir si, par malice, son adversaire s’avise de frapper un revers long de ligne. Björkman et Baghdatis cueillis au menton
C’est ce que fit si bien hier pendant deux sets un Novak Djokovic beaucoup plus en verve que contre OlivierPatience. Prenant la balle tôt, il empêchait Verdasco de le repousser et de conduire l’échange à sa perte. Et, frappant beaucoup long de ligne, il interdisait à l’Espagnol de prendre sa position préférentielle. L’affaire se compliqua singulièrement au troisième
set, car, deuxième derrière Nadal au nombre de matches gagnés cette saison, le Serbe arrive peu à peu au bout de ses réserves énergétiques.
Pour la première fois du tournoi, il laissa alors entrevoir son usure mentale,
parlant beaucoup, dressant les bras au ciel, lâchant sa raquette. Mais
il lui restait assez de force de concentration pour sauver trois balles de
break et surtout conclure par un tiebreak presque parfait (6-3, 6-3, 7-6).
Deux autres « généralistes » se cassèrent les pattes et la volonté presque
de la mêmemanière : Jonas Björkman contre Carlos Moya et Marcos Baghdatis contre Igor Andreev. Tous deux adeptes des surfaces dures et plutôt rapides, ils choisirent le parti des changements de rythme et de l’agressivité, avec un très net penchant pour le filet dans le cas du Suédois, pour l’amortie dans le cas du Chypriote.
Tous deux prirent le meilleur départ : Björkman mena 5-2 et servit à 5-3 ;
Baghdatis gagna le premier set. La suite fut moins riante. Il suffit d’un
petit relâchement, d’un rien d’inattention ou de fatigue pour que les
punches adverses les atteignent au menton. C’était fini car, en plus d’un
coup droit de forgeron, Moya et Andreev sont dotés d’un gros service
avec, pour le Russe, la palme du rebond le plus déportant de tous.
Majorque en fête L’amélioration du service de Nadal au
cours des douze derniers mois explique sans doute en partie sa relative
facilité à dominer hier Hewitt par rapport à l’année dernière au même
stade de la compétition. La température et des balles plus vives constituent, elles, l’une des raisons pour lesquelles l’Australien n’a pas pu lui ravir un set comme à Hambourg le mois dernier. Quand le lift du Majorquin vous saute à la gorge avec autant de vigueur, comment faire pour frapper la balle montante et entrer dans le court ? À la différence de Björkman et Baghdatis, Hewitt ne mise pas tant sur la variété que sur l’agression du côté ouvert, côté coup droit. Il lui fallut deux sets pour trouver un semblant de brèche. Il mit toute sa fierté sur le tapis pour remonter un break apparemment définitif à 6-5 au troisième set. Deux fois, il prit l’avantage d’un mini-break dans le tie-break. Mais il finit par caler quand son ultime attaque de coup droit accrocha la
bande. La défaite de l’Australien va permettre à Majorque de faire la fête
mercredi. Les deux héros du tennis de l’île se feront face sur le court philippe- Chatrier. D’un côté, Palma, la capitale, représentée par Carlos
Moya ; de l’autre, Manacor, deuxième cité de l’île et patrie de Rafael
Nadal. Le bar-restaurant Sa Punta, propriété de la famille Nadal, devrait
faire le plein. Dans le cas de Djokovic et Andreev, les lieux festifs seront dispersés dans toute l’Europe, car le Serbe a vécu à Monte-Carlo et à
Londres avant de revenir chez lui. Toutefois, s’il n’est pas passé par
l’Espagne, il n’en est pas moins averti du danger représenté par Andreev :
avec son dossard de 125e ATP, le Russe est le moins bien classé des
quart-finalistes du tournoi depuis Marcelo Filippini en 1999(140e), mais
c’est à une longue blessure qu’il doit son déclassement. Il fait désormais
partie du top 10 des meilleurs joueurs de terre battue, sans discussion possible, et des quatre meilleurs coups droits.
Pour Roger Federer, opposé en quarts aujourd’hui à Tommy Robredo, savoir cet arsenal rassemblé dans l’autre moitié de tableau est plutôt rassurant. De son côté à lui, ce sont plutôt les coureurs qui abondent. Contre eux, le K.-O. est plus rare. PHILIPPE BOUIN


PUERTA : ON Y EST.
– C’est
aujourd’hui en Italie, à Sassuolo, près de Bologne, que Mariano
Puerta effectuera son retour sur le circuit ATP après avoir purgé ses
deux ans de suspension pour dopage. Bien que le Challenger de
25 000 dollars organisé au Sporting Club de Sassuolo ait débuté hier,
l’Argentin y était invisible. Et pour cause, lundi, le finaliste de
Roland-Garros 2005 était encore sous le coup de sa suspension
effective à compter du 5 juin 2005, date de cette finale et du contrôle
positif qui a suivi. Il jouera ce soir à 20 heures contre l’Australien Joseph
Sirianni (250e à l’ATP) dans un paisible décor de collines
verdoyantes, à des années-lumière de l’effervescence de la Porte
d’Auteuil. – P. Co.


Andreev sur le podium
« DANS CES HUITIÈMES de finale masculins, ces deux derniers jours,
j’ai vu beaucoup de bonnes choses. Mais j’ai surtout vu un certain Igor
Andreev botter les fesses de Baghdatis. Et je le sens bien capable de botter les fesses de n’importe qui.Même celles de Nadal et de Federer ? Là, je n’en mettrai pas ma main à couper. Mais de tous les autres, oui, ça j’en suis sûr. De tous les quart-finalistes encore en course, je le place sans hésiter sur le podium des prétendants au titre, derrière Nadal et
Federer. Il est fort physiquement et mentalement, il court bien, pratique
un jeu très simple, ne commet presque pas de fautes, frappe des
coups gagnants à gogo et, ce qui m’épate le plus, met un lift
incroyable avec une préparation des plus courtes. Quand on voit jouer
Nadal, on comprend pourquoi il parvient à faire gicler autant sa balle.
Quand on voit le geste en coup droit d’Andreev, cela devient proprement
sidérant. Je me demande toujours, dans ces conditions, comment il peut
donner autant de puissance à ses coups et, surtout, si bien les contrôler.
J’ajouterai aussi à sa panoplie un service qui , pour paraître anodin et
banalement monolithique, n’en est pas moins redoutable sur terre battue,
car l’adversaire ne sait jamais, littéralement, sur quel pied danser. Il le
f o r c e a i n s i à prendre sans arrêt la bonne décision – prendre la balle tôt ou reculer, prendre des risques ou jouer la sécurité ? –, ce qui, sur terre battue, est toujoursmentalement usant à la longue. Même s’il a perdu un set, sa victoire d’hier contre Baghdatis m’a très fortement
mpressionné. Baghdatis est certainement un joueur meilleur
qu’Andreev, dans le sens où son jeu est plus complet, plus
varié. Mais, face à un j oueur comme le Russe, il perd beaucoup
d’efficacité sur terre battue. Marcos a passé son temps à courir
après la balle et il n’a, par conséquent, pratiquement jamais été en mesure de développer son jeu. Je pense dès lors que Djokovic, qui joue
un peu comme Baghdatis – avec encore un peu plus de talent – va
également souffrir contre Andreev en quarts. L’un et l’autre représentent,
à leur manière, les meilleurs prototypes actuels des joueurs modernes. Mais, si je pense que le Serbe a plus de chances que le Russe sur dur ou sur gazon, je crois aussi qu’Andreev a une longueur d’avance sur terre battue. Djokovic et Baghdatis possèdent globalement un jeu
plus attractif, ce qui, vous vous en doutez, ne peut que me plaire. Mais
celui d’Andreev me paraît autrement plus efficace sur terre. C’est la raison
pour laquelle je persiste et signe pour affirmer aujourd’hui que, parmi tous les joueurs restants en course, s’il y en a un qui peut décrocher le
gros lot, derrière Nadal et Federer, que je place toujours au-dessus de
tout, c’est bien Igor Andreev ! »



Cañas ou l’art du contre
L’Argentin, adversaire de Davydenko aujourd’hui, est l’un des meilleurs
défenseurs du circuit. Mais ses qualités ne se limitent pas à une bonne paire
de jambes.
« IL EST CAPABLE de remettre des balles que personne, à part Nadal, n’oserait aller chercher. Pour lui, rien n’est impossible. Et, surtout, il a le don de rendre compliquée pour l’autre une situation qui paraît au départ compliquée pour lui. » L’analyste du jeu de défense de Guillermo Cañas se
nomme Luis Lobo, entraîneur de Carlos Moya de son état. Pour lui comme pour d’autres, la substantifique moelle du tennis de l’Argentin va bien au-delà de ses jambes trapues. « Même si, comme il l’ajoute, son pressionnante condition physique est essentielle dans son jeu de ontreattaque. » En clair, pour finir par piquer son adversaire là où ça lui fait mal, « Willy » doit avoir de la caisse et un mental sans faille afin de pouvoir enchaîner les rallyes. Le clan Cañas ne lésine donc pas sur les moyens pour le mettre dans une condition physique optimale. C’est le travail de Fernando Cao : « En défense, Willy a besoin de beaucoup de forces dans les jambes pour pouvoir vite repartir de l’autre côté du court
lorsqu’il est déporté. Son secret, c’est une énorme force explosive mais aussi et surtout sa résistance. Il a la faculté de récupérer très vite de ses efforts entre les points, les matches et les tournois. On fait tout pour mettre son physique au service de son jeu. C’est une nuance importante. » Et ce n’est certainement pas Gaston Etlis, l’entraîneur du « Bisonde Tapiales », qui le contredira :« Willy est un joueur d’abord intelligent car, si ses jambes et son coup d’oeil lui permettent d’arriver vite sur la balle, il fait très souvent le bon choix. Il peut s’appuyer par exemple sur son coup droit avec lequel il peut jouer des balles longues et lentes ou au
contraire lâcher une grosse accélération. Il lit très bien le jeu, ce qui lui permet de contre-attaquer dès qu’il le peut. » Si Etlis parle avec autant de conviction du coup droit de Cañas, c’est certainement parce que ce coup est le gros point fort de l’Argentin. « Et ça se ressent dans son jeu défensif, note Luis Lobo. Cañas est en effet bien meilleur dans ses éplacements vers la droite. D’ailleurs, son coup le plus fort, c’est le coup droit croisé de défense. Son lob de défense est aussi très efficace. »
Et si toutefois son adversaire venait à lui remettre la balle, « Willy » n’hésiterait plus à attaquer. Gaston Etlis a en effet convaincu son poulain qu’il devait ajouter une corde à son arc : l’agressivité offensive.« Un bon coup de défense doit se transformer tout le temps en une attaque. Maintenant “Willy” n’hésite plus à monter au filet. Il a les armes pour faire
changer très rapidement le cours d’un point. Et c’est important de se donner les moyens de raccourcir les échanges. » Même si le jeu de Cañas a profondément évolué depuis quelques mois, lui préfère se définir comme un simple guerrier : « Mon premier objectif est de me battre sur chaque
balle. Ensuite, de faire le moins de fautes possibles et de mettre un point de plus que mon adversaire. Mais une chose est sûre : je n’ai pas peur de souffrir sur un court. »Ni de faire souffrir les autres… ALEXANDRE JUILLARD
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MessageSujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe)   LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) - Page 7 I_icon_minitimeMar 5 Juin - 11:11

CoupeDavis, l’embrouille
Nicolas Escudé s’est vu proposer le capitanat de Coupe Davis. Il l’a refusé. Depuis, ce ne sont que rumeurs...


INAMOVIBLE CAPITAINE de Coupe
Davis depuis 1999, Guy Forget est
aujourd’hui menacé de perdre son
poste. Le tennis masculin français se
trouve en effet scindé en deux groupes
distincts : les pro et les anti. Depuis la
défaite en quarts de finale contre la
Russie, en avril, le milieu bruit de ondit
et de coups bas. Jusqu’à présent,
Forget peut s’appuyer sur son bilan et
l’absence de candidat désigné. Mais
pour combien de temps ?
ESCUDÉ
ET LA PROPOSITION
INDÉCENTE
Lorsque Nicolas Escudé arrive au tournoi
de Monte-Carlo, l’équipe de France
de Coupe Davis sort à peine d’une
courte défaite en quarts de finale
contre le Russie, à Moscou (3-2).
L’ambiance n’est pas au beau fixe
entre Guy Forget et Richard Gasquet.
Ce dernier reproche au capitaine
d’avoir étalé dans la presse ses lacunes
du moment. Pis : il se braque quand
Forget évoque son désir de s’investir
davantage au sein de sa structure
d’entraînement. En coulisses, Éric
Deblicker fulmine. Escudé, connu pour
son soutien indéfectible à Forget,
raconte : « J’arrive à Monte-Carlo et
quelqu’un de l’entourage de la Fédération
m’approche pour me proposer le
poste de capitaine. Je réponds que ça
m’intéresse grandement, mais que la
question n’est absolument pas
d’actualité. Plus tard, j’ai appelé Guy
et les gars de l’équipe. J’ai vu que le feu
partait dans tous les sens. Mais je ne
suis plus sur le circuit, je ne participe
plus aux débriefings de Coupe Davis,
donc je ne suis pas au courant de ce qui
se passe en interne. »
Aucun membre de l’équipe, Forget
compris, n’est au courant de la proposition
faite à Escudé. Beaucoup tombent
des nues. Certains voient dans
cette étrange manoeuvre une initiative
de Christian Bîmes, dont l’inimitié avec
Forget est un secret de Polichinelle.
Sollicité, le président n’a pas donné
suite. Quant à Patrice Dominguez,
directeur technique national, il s’est
contenté d’un no comment : « Je ne
suis au courant de rien. »
LE REPAS DES SIX
Le jeudi 24 mai, Guy Forget réunit
autour d’un repas les cinq joueurs
ayant participé à la rencontre de
Coupe Davis contre la Russie (Gasquet,
Mathieu, Grosjean, Llodra, Clément).
Quelques jours plus tôt, il s’est
longuement entretenu avec Richard
Gasquet. L’objectif était évident : crever
l’abcès né du malaise post-moscovite.
« Richard est quelqu’un de
pudique et je voulais le voir en tête à
tête, raconte Forget. Je suis sorti de ce
rendez-vous rassuré parce que, pour la
première fois, j’ai eu le sentiment que
Richard n’hésitait pas à me sortir ce
qu’il avait sur le coeur. Même si je
n’étais pas forcément d’accord avec
tout ce qu’il me disait, au moins, on
s’est parlé franchement. C’est très bien
pour le fonctionnement de l’équipe. »
Lors du repas du 24, la grande majorité
des joueurs renouvellent leur
confiance à Forget. « Pour moi, il y a
zéro malaise entre nous, estime
Arnaud Clément. J’entends dire que
“Paulo” (Mathieu) ne serait pas forcément
à cent pour cent avec nous. Mais
c’est des conneries : Paulo m’a assuré
du contraire les yeux dans les yeux.
Donc, je le crois. » Pour avoir, depuis
des années, presque exclusivement
fonctionné avec les mêmes joueurs,
Forget sait pouvoir compter sur un
noyau dur (Grosjean, Clément, Llodra).
Mais l’émergence d’une nouvelle
génération (Monfils, Benneteau,
Simon, etc.), qu’il estime encore incapable
d’assumer ses responsabilitésen
Coupe Davis, le fragilise. Déçus de ne
pas « en être », parfois remontés par
unentourage qui supportede moinsen
moins la prééminence et les choix stratégiques
de Forget, ces « exclus » grognent.
Et estiment qu’un fossé existe
entre les « élus du capitaine » et eux.
LE CONSENSUS
IMPOSSIBLE
C’est un problème vieux comme le
monde, dans n’importe quelle situation
où un choix supérieur intervient,
une frontière se crée : d’un côté, ceux
qui en sortent confortés, de l’autre
ceux qui en souffrent. En ce moment,
l’élite française vit ce schisme de façon
très aiguë puisque, contrairement aux
années précédentes, certaines sélections
(on pense à Grosjean contre la
Roumanie et la Russie cette saison)
prêtent plus à réserves à cause d’un
vaste resserrement des valeurs. Ceux
qui ont droit à la confiance du capitaine
ont naturellement intérêt à ce
qu’il reste à la barre. Dans ce « tiroir »,
on trouve Grosjean, Mathieu, Llodra et
Clément. Certains d’entre eux n’ont
pas apprécié les revendications des
prétendants avant la rencontre àMoscou
quand plusieurs voix avaient
ouvertement douté du bien-fondé de
voyager avec Grosjean, voire Clément.
En ouvrant l’autre « tiroir », on tombe
sur Benneteau, Simon, Monfils, Gicquel
et Serra, qui ont tous le point commun
de s’être sentis « plus que sélectionnables
» à un moment donné et de
n’avoir encore jamais joué en Coupe
Davis. Ils trouvent le fonctionnement
de Forget trop sécuritaire.
On sait que les prises de position
récentes de Simon ou de Benneteau
ont déplu àGrosjean ou Clément. Voilà
comment naissent les clans. « Il n’y
pas de clans, faut arrêter, dit Llodra.
On continue à se parler comme avant,
à s’entraîner les uns avec les autres.
C’est normal que certains soient
dégoûtés de ne pas être retenus. Moi
aussi, j’ai attendu. »
Richard Gasquet, leader incontesté,
n’est, lui, ni d’un bord ni de l’autre.
Donc, il est menacé de récupération
par tout le monde. Par Forget, qui a
besoin de son appui. Et par les « nouveaux
», qui militent pour un renouvellement
des cadres. « Mais non, répond
Clément. Ça voudrait dire que Guy
n’est pas impartial. Je n’y crois pas une
seconde. Ça m’est arrivé de ne pas être
pris ou d’être pris et de ne pas jouer.
Alors, quoi ? » Mais le jeu des pressions
fait son office. Le président
Bîmes doit aussi voir l’intérêt qu’il
aurait à ce que Gasquet se désolidarise
de Forget. En ce moment, rien n’est
simple à la FFT.
FRÉDÉRIC BERNÈS
et VINCENT COGNET





GILLES SIMON et JULIEN BENNETEAU expliquent
ce qui les froisse dans le mode de sélection de Guy Forget.
« Parle-moi, demande-moi ! »

PARMI LES QUATRE OU CINQ frissonnant aux portes de
la sélection, Gilles Simon, seul vainqueur français avec Paul-
Henri Mathieu d’un tournoi cette année, à Marseille, et
Julien Benneteau, actuel numéro 2 national, sont sûrement
ceux qui ont avalé le plus péniblement les pilules de leur nonsélection
ces derniers mois. En exergue, chacun tient à assurer
qu’il n’a « aucune animosité personnelle contre Guy Forget
». Cela dit, ils dressent leur cahier de doléances. Pour
Benneteau, le grief le plus sensible concerne la communication
du capitaine en place. « Je trouve qu’il ne me parle pas
suffisamment sur une saison, qu’il n’échange pas assez avec
mesentraîneurs. Et donc qu’il n’a qu’une opinion incomplète
de la situation. »
Sur ce créneau-là, Gilles Simon a la même religion. « Je
pense que Guy ne vient pas nous voir jouer assez souvent. Il
ne peut pas me connaître, ce n’est pas possible. J’en ai parlé
avec d’autres gars qui sont demon avis. J’ai envie de lui dire :
“Parle-moi, demande moi !” Il n’était pas àMarseille, alors
que tous les meilleurs Français étaient là. C’était une occasion
en or. Mais non… » Cela pose le problème de la philosophie
générale du capitaine. Voyage-t-il assez ? Dialoguet-
il trop peu ? « S’il avait un programme de quinze ou vingt
semaines sur le circuit, ce serait mieux, imagine Benneteau.
Par exemple, j’ai peur que la sélection pour le premier tour
l’an prochain ne se décide que sur l’Open d’Australie. Peutêtre
aussi est-il trop seul ? Si oui, pourquoi ne pas lui
adjoindre un “manager” qui serait davantage en contact
avec nous ? »
Viennent ensuite les désapprobations appliquées aux critères
de choix du capitaine. Et principalement sa foi toutepuissante
en l’expérience. Simon se lance. « Premier tour
cette année : on joue la Roumanie. On ne trouvera pas plus
faible, mais Guy n’ouvre pas son équipe. Deuxième tour
cette année : on joue la Russie. On ne trouvera pas plus fort,
mais Guy n’ouvre toujours pas le groupe. Mais il nous lance
quand, alors ? Il faut nous laisser les jouer, les matches, pour
savoir si on peut ou non. Attention, je ne dis pas que c’est
facile. Je ne dis pas non plus : “À moi, à moi, à moi !”
Àl’époque de la Roumanie, je n’étais pas bien. Fallait pasme
prendre. Mais, pour la Russie, là… » – F. Be.
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MessageSujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe)   LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) - Page 7 I_icon_minitimeMar 5 Juin - 11:35

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MessageSujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe)   LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) - Page 7 I_icon_minitimeVen 8 Juin - 11:08

L'EQUIPE DU 7 JUIN


Les joueurs
les plus complets
par Fabrice SANTORO
1/ Roger FEDERER

« Physiquement, c’est l’athlète complet,
puissant, rapide, endurant,
coordonné, relâché… Il consomme
moins d’essence que les autres. C’est
lui quipossède le meilleur coup droit.
Son service n’est pas le plus rapide,
mais le plus varié. Il trouve des zones
extrêmement courtes et, comme il
possède le meilleur " deuxième
coup " du monde, il s’engouffre
dans le trou ou joue le contre-pied.
Mentalement, je n’en parle même
pas : depuis trois ans et demi, il est
attendu sur tous les courts du monde
et il perd quatre ou cinqmatches par
an… »

2/ Novak DJOKOVIC

« Comme Federer, il est incroyablement
" détaché " par rapport à
l’événement. À vingt ans, c’est
exceptionnel. Semaine après
semaine, il s’adapte à toutes les surfaces,
à tous les adversaires. Mentalement
et physiquement, il est très
fort. Techniquement, je retiens surtout
sa deuxième balle, qui rebondit
très haut. Doit progresser à la
volée. »

3/ Richard GASQUET

« Il est fort quelle que soit la surface.
Il s’adapte à tous les rebonds, toutes
les vitesses, parce qu’il a l’oeil et possède
une excellente technique. Sur
un coup, il peut faire très mal des
deux côtés. Excellent en retour de
service. Une très bonne main. »





Les derniers remparts
Novak Djokovic et Nikolay Davydenko restent les seuls à pouvoir court-circuiter une finale Federer-Nadal.


VOUS ÊTES FRIAND d’inattendu, de coup
de grisou, de vraie surprise ? Laissez votre
occupation du moment, courez brûler un
cierge ou cajolez votre grigri favori. L’heure
est venue pour vous d’intervenir. Si la
logique triomphe cet après-midi, vous assisterez
dimanche à une finale Federer-Nadal.
La deuxième d’affilée. Pour les amoureux
d’étagères bien rangées, un régal. Pour
vous, un cauchemar. Il vous reste tout de
mêmeune solutionmoins soumise aux aléas
du paranormal : encourager très fort Novak
Djokovic et Nikolay Davydenko, les deux
adversaires des ogres lors de ces demifinales.
Le Serbe et le Russe représentent en effet les
derniers remparts à la coda attendue.Ni l’un
ni l’autre ne partira favori. Tous deux ont
pourtant de bonnes raisons d’y croire.
En premier lieu, Novak Djokovic. À vingt
ans, le Serbe a déjà fait plus fort que tous ses
pairs (Murray, Gasquet, Berdych) réunis.
Personne ne mérite davantage que lui le
rang de numéro 3 mondial – qu’il occupe
d’ailleurs à la Race, le classement mondial
depuis le 1er janvier. En faisant preuve d’une
constance impressionnante, il s’est imposé
sur les deux surfaces majeures du circuit, le
dur (àMiami) et la terre battue (Estoril).« Ce
n’est pas compliqué, chaque semaine, il fait
demies ou finale… » résume Fabrice Santoro
en forçant à peine le trait.
« Prototype du joueur moderne » (dixit
Emmanuel Planque, l’un des coaches du
Français), il fait surtout preuve d’une audace
et d’un sang-froid presque effrayants pour
un minot de son âge. Il ne craint personne.
Même pas Rafael Nadal, qu’il a occis cette
année en quarts de finale deMiami. Nikolay
Davydenko affiche moins ouvertement cette
confiance qui frise l’insolence. Pourtant,
quand il le veut vraiment, c’est-à-dire quand
il ne court pas le cacheton dans des tournois
de moindre importance, le Russe joue àmerveille
le rôle de révélateur.
Rapide, increvable, capable de prendre la
balle tôt des deux côtés, il peut contraindre
l’adversaire à disputer un marathon. Quand
il sait la tactique perdante, il en change
(commeface àCañas cette année). Il est probablement
le plus sous-estimé des membres
du top 10 (4e). Même mené 8-0 dans ses
face-à-face, il a déjà inquiété Roger Federer,
son adversaire du jour. Notamment en
quarts de finale de l’Open d’Australie 2006,
où il posséda six balles de deux sets à un. Ce
jour-là, Davydenko l’avait joué fine : « J’ai
essayé de jouer un peu comme si j’étais sur
terre battue, de mettre du lift et de ralentir la
cadence. Et ça a un peu détraqué son revers,
puis son coup droit… » Pourfendeurs de
logique, réjouissez-vous : aux dernières
nouvelles, Roland-Garros se dispute toujours
sur terre battue.
VINCENT COGNET
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MessageSujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe)   LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) - Page 7 I_icon_minitimeVen 8 Juin - 11:09

Djokovic, vrai diamant

AU DEPART, Novak Djokovic semblait plutôt mal
parti. Une vue imparfaite et une double déviation de
la cloison nasale l’empêchaient de bien voir et respirer,
deux tares rédhibitoires sur un court de tennis.
Pour la première, le recours aux lentilles apporta une
solution évidente. Pour les problèmes respiratoires,
qui mettaient parfois le Serbe dans des états de fatigue
aussi impressionnants qu’inexpliqués, l’opération
des sinus en décembre 2004 ne résolut pas tout
tout de suite. Habitué à faire circuler l’air par la
bouche, Djokovic dut patiemment réapprendre à respirer
par le nez avant de songer à un plan de carrière
linéaire.
Passé progressivement de l’état de poisson à celui
d’humain classique, le jeune Serbe put alors se
concentrer sur une pédagogie plus basique des coups
de tennis. Est-ce un hasard si, enfin débarrassé de ces
légendaires coup de pompe (on se souvient de ses
cinq interruptions de jeu face à Monfils lors de l’US
Open 2005), il finit par donner la pleine mesure de
son talent cette saison ?« Quand je l’ai pris avec moi,
raconte son coach Marian Vajda, j’ai vu que Novak
était déjà très solide, très talentueux. Mais son grand
talent est surtout de comprendre vite. Par rapport à
Dominik Hrbaty dont je m’occupais avant par
exemple, il n’a pas besoin de travailler autant. Il
intègre plus vite les nouveautés et il les adopte sans
hésiter car il veut s’approcher de la perfection et il
pense pouvoir le faire. Quand tu leur donnes des
consignes, beaucoup de joueurs te disent : “Oui, oui,
O.K.”, mais ils n’arrivent pas à les mettre en application.
Lui comprend tout de suite les choses. »
Demandeur, c’est lui qui anticipe dans le binôme les
grandes orientations stratégiques.ÀIndian Wells, il a
décidé qu’il fallait impérativement un conseiller
volée pour faire évoluer sonjeu. Et c’est ainsi qu’à son
initiative l’Australien Mark Woodforde (numéro 1
mondial en double en 1992) a été associé au clan. En
faisant ainsi sans cesse évoluer son jeu, Djokovic a
rapidementmuéen prototype du joueur moderne.Au
départ, il a acquis une technique très propre avec
Jelena Gencic, genre de gourou yougoslave, gardienne
de but de l’équipe nationale de handball
avant de s’occuper de Monica Seles et de voyager
avec Goran Ivanisevic.
Accélération
à la commande
Passé ensuite par l’école allemande, d’abord à
Munich, à l’académie Pilic, puis à Francfort, au côté
de Dirk Hordorff (l’entraîneur de Rainer Schüttler), il a
reconnu avoir beaucoup appris au niveau de la
rigueur. Vivant l’accession au plus haut niveau mondial
d’Ivan Ljubicic (un temps numéro 3 ATP), avec
qui il partagea un temps l’entraîneur Ricardo Piatti, il
assista enfin aux premières loges aux ajustements
nécessaires pour atteindre le nirvana. Après ce stage
en accéléré, Djokovic pouvait voler de ses propres
ailes, progressant de façon impressionnante ces derniers
mois.
« Avant, il frappait un peu sur tout et n’importe quoi,
explique Éric Deblicker. Maintenant, il a modifié son
systèmede jeu. Il peut remettre cinquante fois la balle
dans le court tout en continuant à faire le jeu. Il a un
très bon service et un super revers. Et il a franchement
amélioré son coup droit, même si, comme Safin, il
peut rater sur des balles hautes et lentes. Il se déplace
bien. Globalement, il est moins impétueux et plus
compact. »
Devenu l’un des meilleurs au monde dans la faculté à
bouger l’adversaire en accélérant long de ligne à la
commande (« Presque un gag tellement il le fait
bien », gémissait Julien Benneteau à Hambourg), le
Serbe dompte la prise de risque avec une sûreté technique
sans faille et un mental hors norme. « Et
comme on s’est toujours dit qu’il fallait se protéger
avec une bonne seconde balle, je trouve qu’il a désormais
l’un des meilleurs deuxièmes services du circuit
», ajoute Vajda.
Mais peut-il battre Nadal sur terre battue ? Dominé
ici l’année dernière par l’Espagnol, il avait estimé
« que la différence n’était pas énorme ». Vainqueur
du Majorquin il y a deux mois à Miami en prenant
l’initiative, il « a compris le truc », comme le dit son
coach. Alors…
FRANCK RAMELLA
(avec F. Be et Ph. B)




Davydenko, faux robot

POUR ATTAQUER une réponse, Nikolay Davydenko
choisira toujours le bon vieux « niet » poil à gratter
plutôt que le petit« da » tout simple et tout sucré.
Qu’on le complimente sur sa modestie, c’est :« Niet,
je fais le garçon humble juste pour la presse. » Qu’on
le cuisine sur l’indifférence qu’il déclenche chez
M. Tout-le-monde malgré un classement fortiche – 4e
mondial –et un curriculum notable – deuxième demifinale
à Roland-Garros tout à l’heure –, c’est re-
« niet ». « Que voulez-vous, je suis mal né... Je ne
suis qu’un petit Russe et même pas un Safin. »
Cette fois, nous avions rendez-vous pour papoter travail.
Son jeu, sa technique… Nous avons reçu notre
quota de « niet » mais, même en procédant par antinomies,
Davydenko fendille toujours la coquille.
Poids plume, crâne pelé, il ressuscite dans bien des
esprits le souvenir d’un certain Andre Agassi. Moins
Steffi, moins Las Vegas, moins star-système, moins
Nike et les actrices américaines, mais cette faculté de
se planter à l’intérieur du court et d’arroser dans
toutes les lucarnes en touchant la balle au plus tôt.
« Niet, Agassi était surtout un joueur de dur. Moi, je
le suis moins mais je bouge mieux latéralement que
lui sur terre battue. En le regardant jouer à la télé
quand j’étais petit, il m’amis sur la voie mais ça s’est
arrêté là. » Toujours en embuscade, Edouard, grand
frère et coach à vie, l’aide à appuyer sur la pédale de
frein : « Agassi insistait souvent dans la diagonale en
revers alors queNiko cherche plus vite le coup long de
ligne. Niko se sert moins que lui de l’amortie. »
Bon, il faut se faire une raison, on a tous rêvé. C’est
ça ? « Niet, comme Agassi, je suis obsédé par l’idée
de mettre de la vitesse le plus longtemps possible.
Commelui, je ne veux pas que ce soit l’autre qui joue.
C’est moi qui dois être le boss. Mon quart ici contre
Cañas résume tout : je commets des tas de fautes, lui
presque aucune. Ç’a l’air suicidaire, mais pas du tout.
La clé,quand tu jouescommeça, c’est quetu dois être
sûrde ne pas craindre pour ta confiance sous prétexte
que tu fais des fautes. Tu dois croire aux fautes nécessaires.
»
« Il n’y a aucune
raison pour
que je gagne »
À force d’heures et d’heures de ping-pong écoeurantes
pour le commun des mortels du circuit, Davydenko
s’est tressé la réputation d’un automate
déshumanisé. Les citations post-traumatiques ne
manquent pas sur « la machine », « le robot »,
« l’androïde ». Cette cadence de dingue qu’il
impose, ce désespoir qu’il inocule chez l’autre parce
que tout va (presque) toujours revenir, cette figure de
marchand d’armes soviétique qui ne le quitte jamais,
comme s’il apprenait une mauvaise nouvelle entre
chaque point, tout concorde. « Moi, un robot ? C’est
un gag, s’esclaffe-t-il. Ou alors c’est une nouvelle
génération de robot tout léger et tout maigre. Un
robot, ça ne fait jamais de fautes, ça ne se trompe
jamais, moi si. Mon jeu n’est pas aussi répétitif que
ça ; je cherche des angles, je sais m’adapter. Un
robot, c’est bête. Je ne suis pas bête. »
Et puis un robot n’aurait pas évolué comme il a su le
faire : « Longtemps, je raisonnais ainsi : lui est trentième,
moi soixantième, je dois perdre. Du coup, je
tentais des chosesque je ne savais pas faire parce que
je croyais quemonjeu ne suffirait pas. »Ne risque-t-il
pas de replonger tout à l’heure ? De vouloir en faire
trop de peur d’en manquer ?
Car ceM. Federer qui s’avance reste insoluble pour le
Russe. Huit fois il a essayé, huit fois il s’est ramassé.
Pardon d’insister, Nikolay, mais auriez-vous sur vous
une bonne raison pour que ça change ? « Il n’y a
aucune raison pour que je gagne. Je ne suis pas le
type qui est sûr d’un truc qu’il n’a jamais fait. Désolé,
la personne que vous cherchez, ce n’est pas moi. »
Son frère rigolecommeun bossu et glisse : « Àl’Open
d’Australie en 2006, Niko l’avait vraiment inquiété.
Roger m’avait dit que sur le terrain il pensait ne pas
pouvoir gagner ce match. » Et ils s’en vont, l’air de
rien, comme des ombres que personne ne remarque.
FRÉDÉRIC BERNES
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MessageSujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe)   LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) - Page 7 I_icon_minitimeSam 9 Juin - 10:01

Le marche noir fait fureur a Roland-Garros

IL EST 10 heures, avenue dAuteuil. Un
étrange ballet vient de commencer aux
abords de Roland-Garros où se joue de-
main la finale des internationaux de ten- Inis de Paris. Face à lentréeMarcel-Ber-
nard et aux guichets officiels, les vendeurs de
billets à la sauvette arpentent sans relâche le
trottoir, haranguant le client…Sous loeil de la
police urbaine de proximité (PUP) qui a ins-
tallé son quartier général de lautre côté de la
chaussée : cinq bâtiments préfabriqués à demi
dissimulés dans la verdure, où les revendeurs
interpellés en flagrant délit sont amenés, tout
au long de la journée, pour être auditionnés.
Entre le 27mai et le 6 juin, 231 dentre eux y
ont été conduits et 620 billets saisis. Après des-
truction de ces billets, préalablement scannés,
et confiscation de largent de la revente, les
contrevenants repartent, avec, en main, un
simple procès-verbal… Et, quelques minutes
plus tard, reprennent leurs affaires.
Avenue dAuteuil, ils sont près de 200 rabat-
teurs et vendeurs à se partager le trottoir. Lacti-
vité plutôt lucrative est désastreuse pour la Fé-
dération française de tennis. En fonction des
matchs, le prix du billet vendu sous lemanteau
peut atteindre dix fois la valeur officielle. « On a
vu des billets écoulés à 2 500 , 3 000  pour
une finale, soutient un enquêteur. Mais en gé-
néral, les prix varient entre 100et 200pour
des billets qui en valent un peu plus de 40. »
Le billet vendu 100  au lieu de 45
« Chaque réseau a son territoire, ajoute un
lieutenant de la PUP. Ils sont en concurrence et
nempiètent pas sur le terrain de leurs rivaux.
Tout le monde connaît les règles du jeu. Il y a
les vendeurs de Marcel-Bernard, ceux de la
porte dAuteuil, ceux de la station demétro…»
Alors, chaque jour, de 10 heures à 17 heures,
15 policiers en civil, et par groupes de deux, sil-
lonnent la foule, à la recherche du flagrant délit,
condition indispensable pour quune procé-
dure aille jusquau tribunal de police.
Franck* vient de se faire prendre alors quil
tentait de vendre 100  un billet qui en vaut
45 . Tout sourire, sous son chapeau de paille,
il suit les policiers : « Jai pas de chance au-
jourdhui, soupire-t-il, en haussant les épaules.
Et en plus, les matchs de femmes, ça ne paie
pas…»Une demi-heure plus tard, il réapparaît
sur le trottoir. Le jeu du chat et de la souris peut
recommencer. « Nous sommes comme deux
athlètes qui se font face et jaugent leurs
forces », analyse un commissaire.
« Si on est là, cest quon a besoin dargent !
soutient agacé un vendeur à la sauvette. Moi, je
ne gagne que 1 300  par mois, alors tous les
ans je prends quinze jours pour faire Roland-
Garros. Il y a plein de petits jeunes des cités qui
attendent le tournoi pour travailler. On peut
bien se faire un peu dargent, non ? » Avenue
dAuteuil, leffervescence des vendeurs décroît
lentement au fil de la journée pour séteindre
vers 17 heures. Aujourdhui pour la finale
dames, et demain pour la finale hommes, le tra-
fic reprendra, aux mêmes horaires, au même
rythme, comme un tour parfaitement réglé, et
puis, les trafiquants iront vers dautres événe-
ments sportifs. « Ce sont lesmêmes que lon re-
trouve partout », soutient un policier.Un vrai bu-
siness.
Cecile Beaulieu
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MessageSujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe)   LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) - Page 7 I_icon_minitimeSam 9 Juin - 10:58

La chronique de Mats Wilander, ce matin dans l'Equipe: très intéressante, même si on peut bien sûr ne pas être d'accord sur tout.

La promesse
d’un beau dimanche
« BIEN QU’ELLES NE SE SOIENT jouées qu’en trois sets
chacune, les demi-finales du tableau masculin ont été d’une
excellente qualité et d’une très forte densité. Quel contraste,
en tout cas, avec celles de la veille dans le tableau féminin !
Des demi-finales comme ça, c’est une aubaine, voire une
bénédiction pour un tournoi. On en redemanderait
volontiers tous les ans. Mais, si
on a pu voir que les quatre meilleurs étaient
bien là, on a pu aussi constater, au final,
combien le fossé s’était creusé entre les
deux meilleurs et leurs deux poursuivants.
Ce fut particulièrement frappant dans le
match entre Federer et Davydenko. En
termes de qualité de jeu, c’était quasiment
du cinquante-cinquante. À l’issue des deux
premières manches, les deux joueurs
avaient gagné exactement le même nombre
de points (100). Mais Roger menait déjà
deux sets à zéro. Pourquoi ? Parce que le
tennis n’est pas une simple question d’arithmétique.
Parce que l’essence de ce sport, ce
n’est pas forcément de remporter plus de
points que son adversaire, c’est de gagner
ceux qui sont les plus importants, qui comptent vraiment. Or
Federer est incontestablement le maître du monde en la
matière. Et Nadal n’est pas mal non plus...
La bonne nouvelle dans tout ça, c’est que, chaque fois qu’ils
ont été poussés dans leurs retranchements, comme ce fut le
cas hier pour l’un par Davydenko et pour l’autre par Djokovic
– du moins dans les deux premiers sets –, ces deux hommes
ont été capables d’élever leur niveau de jeu pour atteindre
un palier encore supérieur. Ils l’ont fait hier, mais ils l’avaient
déjà fait dans leurs tours précédents. Cela n’a cessé d’aller
crescendo et me paraît être la meilleure promesse d’une
finale qui, j’en suis persuadé, sera d’un
niveau encore au-dessus de ce qu’a pu être
celui des demi-finales hier. Car ces deux
hommes ne cessent de progresser, à leur
manière, et sont en conséquence un aiguillon
l’un pour l’autre. Alors, dans ce contexte,
qu’attendre de ce nouveau grand rendezvous
entre Nadal et Federer demain ? À part
vous dire que ce sera un match extraordinaire,
je me garderai de tout pronostic. Ce
dont je suis sûr en revanche, c’est que Federer
ne sera pas dans le même état d’esprit
que l’an dernier. Il sera peut-être encore une
fois battu par Nadal. Mais il ne quittera pas
le court sur cette désagréable impression de
malaise qui m’avait rendu si triste et tellement
en colère à la fois. Je me souviens que
je lui avais alors beaucoup reproché d’avoir
craqué face à Rafa et que c’était bien là la raison essentielle
de son échec. Or Roger a fait, depuis, des progrès considérables
mentalement. Et si je n’avais qu’un seul pari à faire
pour dimanche, ce serait celui-là : Roger Federer, cette fois,
ne “mouillera” pas devant Rafael Nadal. »
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MessageSujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe)   LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) - Page 7 I_icon_minitimeMer 13 Juin - 12:38

bon j'ai un peu hésité avant de poster cet article mais bon... Laughing

Citation :
Coria sues vitamin maker over ban

TRENTON, N.J. (AP) -- Pro tennis player Guillermo Coria, once ranked No. 3 worldwide, is suing a New Jersey supplement manufacturer, claiming its steroid-contaminated vitamins led to a positive drug test and a suspension that cost him millions.

In a trial set to begin Monday in New Jersey Superior Court in New Brunswick, N.J., Coria will seek to clear his name and will ask a jury to award him in excess of $10 million for lost prize money and endorsements, his lawyers said.

"Guillermo was suspended at the time when he was rising to the top of the world in tennis ... when he was really most valuable," attorney Will Nystrom said Tuesday.

He said Coria was 19 when he was suspended in July 2001 after he had a positive urine test for steroids while playing at a tournament in Barcelona, Spain.

Nystrom said the only supplement Coria was taking then was a multivitamin made by Universal Nutrition of New Brunswick. So, the Argentine player's family had the multivitamins tested by a lab, which found them to be contaminated with steroids. That led the governing authority for men's tennis, the Association of Tennis Professionals, to reduce his suspension from two years to the seven months that had already passed.

Coria then had to battle back in the rankings.

"He grew up in a village in Argentina. He was named after (tennis great) Guillermo Villas. His father was a tennis coach and he's been playing tennis all his life," Nystrom said.

Since the lawsuit was filed in 2003, Universal Nutrition has admitted in court that it made steroid-containing products and multivitamins on the same machines on the same day at its factory, Nystrom said.

A spokesman for Universal Nutrition did not immediately return calls seeking comment. The company also does business under the name Universal Protein Supplement Corp., according to Coria's lawyers.

As a result of his suspension, his lawyer said Coria lost bonuses he could have earned based on his ranking and tournament performances under endorsement contracts he had with Prince, a maker of tennis rackets, and Adidas, the sneaker and apparel manufacturer.

Nystrom said Coria also missed out on endorsements from companies outside the sports world, including ones that pay hundreds of thousands of dollars a year to have tennis players wear patches with corporate logos on their shirts.

Coria, who is from Venado Tuerto, about 200 miles west of Buenos Aires, plans to attend the trial with his wife and parents. It should last about 10 days.

Now 25, Coria worked his way back up in the sport and was ranked in the Top 10 in 2003, 2004 and 2005, his lawyer said. Injuries have since kept Coria out of the Top 100, and he didn't play in the just-concluded French Open.

ça peut etre rigolo :mdr:
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MessageSujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe)   LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) - Page 7 I_icon_minitimeLun 18 Juin - 9:43

L'EQUIPE DU LUNDI 18 JUIN



Salué comme un champion


Battu par Roddick 4-6, 7-6, 7-6 après avoir eu une balle de match, Nicolas Mahut a reçu une ovation monstre du public.

MÊME CEUX de nos confrères britanniques
qui avaient encore en tête la
superbe finale 1998 remportée par
Pete Sampras sur Tim Henman 6-7,
6-4, 7-6 ne gardaient pas le souvenir
d’une bataille aussi intense. Celle
d’hier, arrachée par Andy Roddick aux
dépens de Nicolas Mahut (4-6, 7-6,
7-6), dépassa en intensité et en qualité
de jeu toutes celles de l’histoire du
tournoi. « Je pense qu’il faut remonter
àBoris Becker pour retrouverun jeu sur
gazon d’une telle qualité », s’extasiait
Sue Barker en interviewant les deux
joueurs sur le court pour la télévision
britannique.
Après deux heures et dix-sept minutes
d’une lutte épique, Andy Roddick
venait de serrer longuement le Français
dans ses bras. Il avait fini par remporter
son quatrième titre ici, en
s’appropriant les tie-breaks des deuxième
et troisième sets après avoir perdu
le premier 6-4 et sauvé une balle de
match au tie-break du deuxième set, à
7 points à 6. Comme il le reconnaissait
volontiers, cette finale avait été l’une
des plus dures de sa carrière. « Nicolas
a été incroyable, il m’a mis sous pression
durant tout le match, il m’a fait
souffrir pendant plus de deux heures et
je m’en sors finalement avec beaucoup
de chance. Je n’ai jamais joué un
match d’une telle intensité dans ce
tournoi. Nicolas est un grand joueur et
s’il continue à jouer à ce niveau, on le
reverra souvent dans des finales et je
suis certain qu’il finira par gagner des
tournois… »
Pour donner une idée de l’intensité
évoquée par Roddick, il suffisait de
relever les chiffres les plus significatifs
de la feuille de statistiques. Le plus
important, et de loin, concernait le service
de Mahut : dix-sept jeux remportés
sur sonengagement sur dix-sept, et
une seule balle de break à sauver
durant tout le match. Dans ce
domaine, ce n’était pas mal non plus
du côté de Roddick, avec un seul jeu de
service perdu sur une seule balle de
break offerte à Mahut.
À un passing près
Impressionnant aussi était le nombre
de montées au filet de Mahut terminées
sur une volée gagnante ou un
passing raté de l’adversaire. Sur les
207 points que dura la partie, le Français
monta 112 fois au filet, où il remporta
80 %des points. Ce qui fit dire à
Roddick après sa victoire : « Nicolas a
fait une véritable démonstration dujeu
de volée. »
Malgré cette démonstration au filet,
malgré la qualité de son service,
Mahut a cependant perdu. À un point
près. Il se souviendra longtemps de
cette balle de match ratée au tie-break
du deuxième set, à 7-6 service Roddick.
Après un excellent retour, le Français
tira deux bons passings de revers
bien remis par Roddick et, alors que le
troisième passing, sur le coup droit
celui-là, paraissait plus facile parce
que frappé à mi-court, Mahut le mit
dans le filet. Roddick n’allait plus lui
offrir d’occasion de victoire dans ce tiebreak,
conclu 9-7 avec, il faut le souligner,
un seul point perdu par les serveurs.
En d’autres temps, Mahut se
serait sans doute décomposé après la
perte du deuxième set. Il resta totalement
concentré sur son match et offrit
ce qu’il avait de plus beau à sortir de sa
raquette pour essayer de forcer la décision
au troisième. Ses efforts, ses plongeons,
sa manière de donner tout ce
qu’il avait dans le ventre enthousiasmèrent
le public londonien, qui avait
pourtant fait de Roddick son favori dès
le début de la finale. Arrivé au tiebreak
du troisième set, Mahut céda un
premier point de service sur un passing
de Roddick qui accrocha la bande du
filet, puis un deuxième sur un formidable
retour gagnant, le deuxième
seulement depuis le début du match
pour l’Américain. Nanti d’une confortable
avance, Roddick préserva son
acquis pour s’imposer, salué par une
pantomime de son coach, Jimmy
Connors. La désillusion fut brutale
pour le Français. Il enfouit sa tête sous
sa serviette pour pleurer pendant que
Roddick saluait le public.
Mais l’ovation que lui réserva ce public
au moment de la remise des trophées
restera dans les annales du tournoi
comme l’un des plus grands moments
de reconnaissance jamais accordé à un
joueur. On devrait d’ailleurs dire
« remise du trophée » car ici, au
Queen’s, le finaliste n’a droit qu’à une
poignée de main : celle de son altesse
royale la duchesse de Gloucester. Sympathique,
sans doute,mais ce n’est pas
ce geste qui remplira l’armoire aux
souvenirs de Nicolas Mahut.
ALAIN DEFLASSIEUX


NICOLAS MAHUT pensait plus à la défaite qu’à la qualité de son jeu
en sortant du court, et ne pouvait cacher sa déception.


« C’est dur à vivre »
«VOUS ÊTES SORTI DU COURT les mains
vides. Il n’y a donc pas de trophée pour le
finaliste ?
– Je ne sais pas, en tout cas, on ne m’a rien donné.
Comme quoi il fallait vraiment gagner pour repartir
avec un souvenir.
– Avez-vous conscience d’avoir joué un
énorme match de gazon ?

– C’est difficile à dire juste après la partie. C’est dur à
vivrecommemoment, car je croyais vraiment à la victoire.
Je me sentais bien, j’avais tellement envie de
mettre mon nom sur le trophée que la déception est
énorme. Avant le match, j’étais dans le Players
LoungeDesert avec Olivier (Olivier Soules, son coach)
et nous regardions toutes les photos des anciens
vainqueurs qui tapissent les murs. On se disait qu’il y
avait peut-être une place pour moi et, sincèrement, je
croyais fort à la victoire. Et, depuis que je suis sorti du
court, l’image de la balle de match que je rate tourne
dans ma tête. Je revois ce coup droit. J’en ai tapé des
milliers à l’entraînement et je le rate. Alors, on a beau
me dire que j’ai fait un très grand match, que je n’ai
pas à être déçu, il n’y a que ça qui me reste en tête.
– Vous vous rendez tout demêmecompte de
la qualité du jeu…

– Non, c’est difficile. Tout ce que je peux dire, c’est
que je suis fier d’être entré sur le court sans avoir
peur, en me disant que la victoire était à ma portée.
C’est fou, mais j’ai noté un vrai changement dans ma
mentalité cette semaine. Il s’est passé plein de choses
et dans ma tête, une seule chose comptait : gagner le
tournoi. Mais là c’est dur, dur.
– Pourtant, après avoir perdu le deuxième
set, vous êtes reparti tête baissée dans le
troisième set, sans paraître atteint…

– C’est vrai qu’après avoir perdu le deuxième set, je
n’ai pas trop repensé à la balle de match. Jeme disais
plutôt : tu es au troisième set, tu vas gagner le
Queen’s. En même temps, j’avais analysé pourquoi
j’avais raté ma balle de match : pas assez traversé la
balle, trop joué avec le bras en forçant sous la tension.
Et j’imaginais que si jemeretrouvais en position
de gagner, je ne commettrais plus la même erreur.
Mais, à l’attaque du troisième set, j’étais bien et à la
fin aussi, d’ailleurs. J’avais l’impression de pouvoir
jouer cinq heures, que rien ne pouvaitmesortir dema
volonté de jouer et de gagner. Du coup, après avoir
perdu, l’adrénaline est brusquement retombée et je
me suis senti très fatigué dans le vestiaire.
– Votre entraîneur doit tout de même être
content de vous…

– Olivier m’a dit : “Pour la première fois que je suis
avec toi, je n’étais plus coach au bord du court mais
spectateur. Ce que tu as fait est énorme. Tu étais au
top dans ton attitude et ton niveau de jeu.”
– Et le public a dû vous réchauffer le coeur…
– J’aurais tellement voulu soulever la coupe devant
lui. C’est vrai qu’il a été incroyable. Voir tous ces gens
debout qui m’acclamaient, ça m’a donné des frissons,
j’avais la chair de poule et les larmes aux yeux,
tellement c’était fort.
– Et maintenant, il vous faut penser tout de
suite aux qualifications de Wimbledon. Dès
ce lundi, vous serez sur le court…

– Sauf si, au dernier moment, il y a un forfait. Je crois
que je suis le premier à entrer. Ce serait un fantastiquecadeau
si je pouvais éviter les qualifs etmetrouver
directement dans le tableau final. Ça me permettrait
de récupérer pendant deux, trois jours. » – A. D.



Berdych saisit l’occasion

Très solide contre Baghdatis en finale (7-5, 6-4), le Tchèque succède au palmarès à Federer, absent.

IL YA DES ABSENTS qu’on voit partout. La première
phrase de Berdych après son premier titre
en un an et demi fut éloquente : « Mon principal
avantage cette année était que Roger n’était pas
là. » On s’attendait plutôt à ce qu’il nous raconte
comment il était venu à bout d’un Baghdatis
estampillé gazon depuis sa demi-finale de
Wimbledon l’an passé et encore très à son aise sur
l’herbe allemande. Qu’il nous dise comment il
avait gâché le vingt-deuxième anniversaire du
Chypriote en jugulant ses forces, en réussissant à
effacer deux balles de premier set et en imposant
ensuite un contrôle sur la rencontre seulement
interrompu brièvement quand il servit pour le
match. Non, pour lui, la clé de son titre, c’était le
forfait de Roger. Berdych a le débit monotone
d’un ecclésiastique psalmodiant. Même quand il
gagne. Parlant au micro du stade après sa victime,
le Tchèque se rendit à l’évidence : « Marcos
a déjà tout dit ! » Mais le numéro 13 mondial
s’était déjà montré éloquent raquette en main
pour conquérir le premier titre de sa carrière sur
herbe (le troisième au total). Voici deux bonnes
raisons de croire en lui pour Wimbledon.
UNE REDOUTABLE PREMIÈRE FRAPPE. –
Baghdatis souligne la vigueur de son service,
mais ce n’est ni Karlovic, ni Roddick. Il a tourné
toute la semaine à 8 aces et 2 doubles fautes par
match avec un pourcentage de premières avoisinant
les 60 %. Bien, mais pas exceptionnel. C’est
plutôt sa puissance du fond de court qui impressionne.
Sans un poil de lift, sa balle avance très
vite. Surtout en coup droit. Et, comme il a une
excellente vision du court, il met rapidement
l’adversaire sur la marche arrière. C’estcomme ça
qu’il s’en sortit sur la première balle de set de
Baghdatis, après avoir loupé sa première balle de
service. Le problème posé par le Tchèque sur
gazon est plutôt la combinaison d’un bon service
et d’une redoutable première frappe. Si le retour
est simplement correct, la punition arrive vite.
« C’est un ensemble de choses qui marchent bien
pour moi sur gazon : je sers bien et je suis capable
de mettre la pression du fond du court », explique
l’intéressé. Quid de sa capacité à supporter la
pression adverse ? Pas facile de virevolter quand
on fait 1,96 m. « Le déplacement a longtemps été
ma faiblesse sur herbe, reconnaissait-il hier.
Mais, à force de travail, j’y suis arrivé. »
QUI GAGNE HALLE S’IMPOSE ENSUITE
À…– L’histoire dit – en tout cas, celle des quatre
dernières saisons sur gazon – que le vainqueur au
Gerry Weber Stadion fait de même àWimbledon.
Mais Berdych n’a pas mordu à cet hameçon :
« L’histoire, c’est Federer qui l’écrit. » Mais si on
lui pique son stylo ? « Pour moi, Berdych fait partie
du top 4 sur gazon, affirmait hier Baghdatis.
J’ai été battu aujourd’hui par plus fort que moi. »
Pourtant, le Chypriote des Yvelines se voit réussir
aussi bien que sa demie de l’an passé. Berdych n’a
pas voulu préciser ses ambitions pour la cathédraledu
tennis. Par superstition : « Avant Roland-
Garros, j’avais dit que je voulais franchir le cap du
quatrième tour en Grand Chelem (qu’il a atteint
cinq fois) et je me suis fait sortir au premier. Donc,
je me tais. » Mais il reconnaît par ailleurs : « Je
vais arriver invaincu sur gazon à Wimbledon.
C’est un plus. » Invaincu certes, mais par défaut.
PASCAL COVILLE
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MessageSujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe)   LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) - Page 7 I_icon_minitimeLun 18 Juin - 9:45

Coria au tribunal

Toujours absent du circuit, l’Argentin attaque
une compagnie américaine en justice.



DEPUIS PLUSIEURS MOIS, Guillermo
Coria brille par sa discrétion. Lessivé
mentalement, touché physiquement,
« el Mago » (« le Magicien »),
finaliste à Roland-Garros en 2004, a
disparu du circuit. Sa dernière apparition
date du mois de septembre 2006
(défaite au premier tourdu challenger
de Szczecin, en Pologne, contre le
Roumain Razvan Sabau). Et personne,
ni même son entraîneur, Hernan
Gumy, n’est capable de prévoir
aujourd’hui le retour de l’Argentin,
tombé dans les méandres du classement
ATP (344e). Selon ses proches,
Coria (25 ans) reviendra dès lors que
sa blessure aux abdominaux (contractée début mai) le laissera en
paix. Son nom revient pourtant
aujourd’hui dans l’actualité, mais
judiciaire. L’Argentin accuse en effet
la compagnie Universal Nutrition
d’être la responsable de son contrôle
positif aux stéroïdes lors du tournoi
de Barcelone en 2001. Il demande
10 millions de dollars de dommages
et intérêts (un peu plus de 7,5 millions
d’euros). Ce procès débutera lundi
devant le tribunal supérieur de New
Jersey. Il devrait durer une dizaine de
jours. Le joueur a prévu de se rendre
sur place accompagné de sa femme et
de ses proches.
En2001, Coria consommait régulièrement
des suppléments vitaminés
fabriqués par cette entreprise américaine.
Et, selon lui, la présence de stéroïdes
dans ces produits n’a jamais
été indiquée, ni sur les boîtes ni sur les
notices. Après une enquête menée
par l’ATP, qui avait conclu que le complément
était bien contaminé, sa suspension
était passée de deux ans à
sept mois d’interdiction de compétition.
Pour son avocat, Will Nystrom,
la demande de l’Argentin est donc
légitime : « Guillermo avait dix-neuf
ans lorsqu’il a été suspendu, à un
moment important de sa carrière. Il
était en pleine progression. Il a donc
perdu son classement et beaucoup
d’argent, puisqu’il n’a pas pu participer
à de nombreux tournois et n’a pas
pu toucher les bonus de ses
sponsors. »
ALEXANDRE JUILLARD



 GASQUET REPART EN CAMPAGNE. – Double tenant du titre et tête de
série no 1 à Notthingham, Richard Gasquet reprend du service sur gazon cette
semaine, après un surprenant faux pas au Queen’s. Battu prématurément par
un joueur pakistanais classé 304e à l’ATP, Aisam Ul-Haq Quershi, le Français a
passé la semaine dernière à s’entraîner, avec juste un bref aller et retour
d’une journée à Paris : « Ça va, rassure Éric Deblicker, son coach. Richard a
bien travaillé, il lâche ses coups, il a le moral. » Opposé à l’Américain Vince
Spadea – « joueur un peu fantasque dont il faut se méfier », dixit Deblicker –,
Gasquet pourrait rencontrer au deuxième tour le vainqueur de Nicolas
Lapentti et d’un qualifié, avec vue sur un quart face à Arnaud Clément.
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MessageSujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe)   LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) - Page 7 I_icon_minitimeMer 20 Juin - 7:26

Le sport le plus pratique a Paris

LE TENNIS à Paris, ce nest pas L seulement quinze jours de
passion pendant Roland-Garros.
Cest surtout le sport le plus prati-
qué dans la capitale. Avec
39 013 licenciés à la Ligue de ten-
nis de Paris, cette discipline dé-
passe largement le football, qui
naffiche « que » 20 000 adhérents.
La ligue regroupe 165 clubs et
50 sections corporatives (dentre-
prises) ainsi que 970 équipes. Elle
organise 449 tournois par an !Une
pratique en pleine expansion qui
pose de nombreux problèmes à la
mairie de Paris : le nombre de ter-
rains municipaux est trop res-
treint (41), et certains mériteraient
dêtre mieux entretenus. Surtout, la
liste dattente est longue pour
jouer en club et plus de 6 000 en-
fants nont pu être intégrés, cette
année, dans les cours municipaux.




Le club huppe s’ouvre aux espoirs du tennis


Uen train de se tourner : le très « sélect » Cercle du bois de
Boulogne, club sportif huppé, sis
près du jardin dAcclimatation, de-
vrait sous peu accueillir des cham-
pions de tennis en herbe. Le projet
dun « pôle dexcellence » a été pré-
senté hier par la Ligue de tennis de
Paris et ladjoint (PS) de Bertrand
Delanoë chargé des sports, Pascal
Cherki, aux groupes politiques du
Conseil de Paris.
Le Cercle du bois de Boulogne,
surnommé « tir aux pigeons »,
puisquon y pratiquait jusquà ré-
cemment le tir aux galettes dargile,
est un de ces prestigieux clubs qui
occupent depuis plus de cent ans
des sites municipaux des bois pari-
siens. Les 7 000 membres du club
doivent sacquitter de plus de
8 000  de droits dinscription puis
de 800chaque année pour bénéfi-
cier de la piscine, du club house et
des 21 terrains de tennis. Or depuis
son arrivée à lHôtel de Ville, léquipe
municipale semploie à « démocrati-
ser » ces concessions, tout en rééva-
luant les loyers des clubs huppés. Ce
fut le cas lannée dernière pour le site
de la Croix-Catelan, concédé à La-
gardère, ou les hippodromes. Le
Cercle du bois de Boulogne évoluera
selon la même logique : lamairie va
récupérer la moitié du site, notam-
ment deux petits étangs et un vaste
espace vert, pour les ouvrir aux pro-
meneurs. Lautre moitié sera occu-
pée par la Ligue de tennis de Paris en
partenariat avec le Cercle du bois de
Boulogne, qui partagera les investis-
sements nécessaires (4 M) ainsi
que le loyer, qui sera augmenté.
« Si le projet aboutit, cest
un rêve qui se réalise »
« Pour nous, si le projet aboutit, cest
un rêve qui se réalise, se réjouit
Hughes Cavallin, président de la li-
gue de tennis de Paris. Nous
sommes une des seules ligues à ne
pas avoir de pôle dexcellence, alors
que nous sommes les leaders en
France au niveau sportif avec des
garçons comme Richard Gasquet
ou Gaël Monfils. »
Sur le site, la ligue pourra installer
son pôle espoir régional, qui ras-
semble les futurs grands champions
du tennis français ainsi quun centre
de formation aux métiers du tennis.
Les 21 courts permettront aussi dor-
ganiser des compétitions. « Actuelle-
ment toutes ces activités sont écla-
tées aux quatre coins de Paris »,
poursuit Hughes Cavallin. Le projet
prévoit aussi une ouverture au grand
public et aux scolaires.
Hier, le projet a été plutôt bien ac-
cueilli par les élus,même si les com-
munistes ou les Verts auraient pré-
féré une remunicipalisation totale
du site et le départ du Cercle du bois
de Boulogne. Le projet pourrait être
présenté au Conseil de Paris de juil-
let.
Sebastien Ramnoux


Source:le parisien
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MessageSujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe)   LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) - Page 7 I_icon_minitimeDim 24 Juin - 10:01

L'EQUIPE DU DIMANCHE 24 JUIN


Clément trop court

Le Français avait gagné le premier set de la finale, mais le Croate Karlovic l’a assommé à coup d’aces (3-6, 6-4, 6-4).



LES TRENTE-SIX centimètres qui séparent
Arnaud Clément (1,72 m) d’Ivo Karlovic
(2,08 m) ont joué leur rôle hier. Sous un soleil
revenu, sur un court bucolique arborant les
même bâches rouges que celui du Queen’s,
où, la semaine dernière, le Français avait battu
le Croate en quarts de finale, Ivo Karlovic a
fait donner à plein régime le lance-fusée de
son service : 21 aces (101 pour la semaine),
74 % et 83 % de premières balles aux deuxième
et troisième sets, et le record européen
du service le plus rapide de l’histoire avec
246 km/h, à 3 km/h du record absolu d’Andy
Roddick.
« C’est sûr, on n’a pas la même fenêtre de
tir », regrettait, avec le sourire, le Français,
qui admettait la supériorité de son adversaire
sans rechigner dans cette finale, la dixième
de sa carrière. Pourtant, après dix-sept
minutes de jeu, il avait déjà fait mieux que les
quatre adversaires précédents du Croate à
Nottingham : il lui avait pris son service grâce
à d’excellentes anticipations au retour.
Un coup de pouce du sort
Il garda la main jusqu’au milieu du deuxième
set. Sa chance passa quand, à 2-2, 30-40, il
expédia un retour de revers dans le couloir :
« J’ai vraiment des regrets, car j’avais la balle
dans le centre de ma raquette. Cela dit, sur
une première balle à 230 km/h, ce n’est pas
facile, mais, contre lui, il faut considérer ça
comme une occasion. »
Peu à peu, entre le géant qui donne l’impression
de pouvoir toucher les deux poteaux de
filet en écartant les bras et le tricoteur de foulées
minutieuses, la balance pencha du mauvais
côté. En partie grâce à l’agressivité du
Croate, mais aussi grâce à un coup de pouce
du sort : deux balles let dans le même jeu
pour réussir le break au deuxième set, puis
une déviation gagnante du filet sur la balle de
match.
« Mais ça, c’est le gazon, acceptait le Français.
Sur l’ensemble du match, il méritait sa
victoire. Il a été plus agressif que moi. Il a
beaucoup mieux joué qu’au Queen’s, où
j’avais pu me contenter de faire des premières-
secondes au service et d’attendre ses
fautes. Là, il m’amême claqué quelques passings.
»
Vue du bord du court, par les yeux de son
frère et coach Bruno, la partie s’était aussi un
peu jouée la veille quand Clément avait dû
disputer deux matches, contre un seul à son
adversaire : « Arnaud a manqué de tonus
toute la partie. Contre un type comme ça, ça
ne pardonne pas. On n’a pas d’échanges
pour se remettre dans le rythme. »
La récupération sera donc essentielle en vue
du troisième acte de la saison sur gazon :
Wimbledon. Les deux frères projetaient de
rejoindre le soir même, par la route, leurmaison
de Wimbledon Village, distante de
200 km, pour que le finaliste malheureux
puisse se reposer : « Entre le Queen’s et ici,
j’ai beaucoup joué (9 matches) en deux
semaines. Je ressens donc une fatigue, plus
mentale que physique, d’ailleurs. Mais je
pense qu’une journée de reposmesuffira. Ici,
celle que j’ai eue grâce à la pluie m’avait déjà
fait beaucoup de bien. Et je veux réussir enfin
à bien jouer en Grand Chelem. »
Malheureusement pour lui, son premier tour,
demain, ne sera ni des plus confortables, ni
des plus faciles, puisqu’il retrouvera Nicolas
Mahut, son vainqueur de la demi-finale du
Queen’s. Ivo Karlovic, lui, s’attaquera à
Fabrice Santoro, un adversaire dont il se
méfie. « Il est très dangereux, car il joue
comme Arnaud », dit-il, comme s’il avait
oublié qu’après deux défaites sur gazon
contre ce dernier il venait de prendre sa
revanche.
PHILIPPE BOUIN




WIMBLEDON(Grand Chelem, gazon)

Murray veut y croire

Wimbledon, qui commence demain, respire car l’Écossais devrait disputer le tournoi, malgré sa blessure au poignet.


LES FANS DE TENNIS britanniques
attendaient ce moment depuis plus
d’un mois. Plus précisément depuis le
15 mai, date de l’abandon d’Andy
Murray au premier tour du tournoi de
Hambourg. Victime ce jour-là d’une
sale blessure à un tendon du poignet
droit, l’Écossais se savait condamné à
une course contre la montre s’il voulait
disputer « The Championship ». Il
semble qu’il l’ait gagnée : hier, il a mis
fin à toutes les spéculations en affirmant
qu’il serait présent sur le court ce
lundi après-midi. À condition, of
course, que son poignet ne le lâche pas
d’ici là.
Avant-hier, Murray se livra à une
courte séance d’entraînement sur
les courts d’Aorangi Park. En dix
minutes, le temps que la pluie rappelle
à tous que l’on était bel et bien àWimbledon,
il n’eut pas l’occasion de montrer
grand-chose. Sauf qu’il ne frappait
pas son coup droit à cent pour cent,
loin de là. « Je me suis remis à frapper
des coups droits liftés il y a cinq jours
seulement, confie-t-il. Mais je ne veux
pas forcer trop tôt, trop vite. Je verrai
demain (aujourd’hui) si je peux taper
plus fort. Et je prendrai ensuite ma
décision définitive. »
La prière
de Mardy Fish
Dans son esprit, elle est déjà prise.
« C’est clair dans ma tête : si je suis là,
c’est pour disputer le tournoi, dit-il.
L’état de mon poignet s’améliore de
jour en jour. Selon les médecins, je ne
peux en aucun cas me blesser à nouveau.
Donc j’y crois. Mais je serai prudent
: j’ai travaillé très dur depuis cinq
semaines et demie pour être prêt le
jour J. Je ne veux pas tout gâcher en
prenant une décision stupide. »
Des joueurs tels que Federer, Blake ou
Henmanl’ont déjà incité à la prudence.
Selon eux, il serait idiot de compromettre
le reste de sa saison pour jouer
coûte que coûte un seul tournoi, fût-ce
Wimbledon. Murray ne l’entend pas de
cette oreille. «Ce sont de grands
joueurs, mais ils ne connaissent même
pas la nature de mablessure, assène-til.
Je n’en ai jamais parlé avec Tim, par
exemple. Je pense que ce qu’ils veulent
dire, c’est : “Si tu n’est pas prêt, ne joue
pas.” Mais je n’ai jamais eu l’intention
d’agir autrement ! »
Son éventuel forfait ne ferait l’affaire
ni de Wimbledon ni de la presse
anglaise : Henman sur le déclin, l’Écossais
bougon est devenu la principale
vache à lait des reporters de Sa Majesté.
En revanche, il arrangerait bien
quelques joueurs. À commencer par
James Blake et Mardy Fish. Si ce forfait
intervient aujourd’hui avant midi,
Blake deviendrait en effet tête de série
no 8 et squatterait sa place dans le
tableau. Catapulté sur le tard « tête de
série no 33 », Fish échapperait alors à
un premier tour contre Rafael Nadal.
Deux Français suivront également
avec attention l’évolution du cas Murray
: opposés lors du premier tour, Jo-
Wilfried Tsonga et Julien Benneteau
sont programmés pour l’affronter, en
cas de victoire fratricide, au deuxième.
Mais il n’est pas certain que tous deux
souhaitent son renoncement : entre un
Blake en pleine possession de ses
moyens et un Murray diminué, l’Écossais
semble en effet un choix moins
déraisonnable.
VINCENT COGNE




Nadal un peu las

LONDRES –
de notre envoyé spécial
DEPUIS SON ARRIVÉE à Wimbledon, mercredi,
Rafael Nadal ne chôme pas. Avant-hier, il disputait
ainsi une exhibition contre Carlos Moya, à Hurlingham,
dans l’ouest de Londres. Nadal perdit le
match, mais admit surtout ressentir un début de lassitude.
« Vous savez, j’ai joué énormément de matches
depuis le début de l’année (52, dont 45 victoires),
souligna-t-il. Et beaucoup de ces matches se sont
joués sur terre battue, ce qui exige une énorme
dépense physique. Donc, je me sens un petit peu fatigué
de tout. Toutes ces semaines d’affilée, à jouer
tous les jours… C’est difficile… »
Hier, il affichait un visage moins las. Le guerrier qui
sommeillait s’était en partie réveillé. Mais pas question,
non plus, de jouer les matamores : malgré sa
finale de l’an dernier, l’Espagnol ne se considère pas
comme l’un des favoris du tournoi. « Pour moi, sur
gazon, il y a Federer et les autres, dit-il. Ce que je
trouve difficile, c’est d’adapter mon jeu à l’herbe en
un laps de temps aussi réduit. Combien j’ai eu, au
total ? Une semaine et demie ? Le point positif, c’est
d’avoir joué le Queen’s. Même si j’ai perdu en quarts
(contre Nicolas Mahut), ça m’a fait du bien. Après, je
n’ai pas touché la raquette pendant quelques jours.
Je ne l’ai reprise que mardi, à Majorque… sur terre
battue. Mais je n’ai fait que des services et des
volées ! » Averti du danger que représente Mardy
Fish sur cette surface, il a déjà son idée sur la question.
« Il faudra absolument que je contrôle mes jeux
de service, explique-t-il. Si j’y parviens, je resterai
calme. Alors, tout sera possible. » – V. C.
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MessageSujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe)   LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) - Page 7 I_icon_minitimeLun 25 Juin - 17:18

L'EQUIPE DU LUNDI 25 JUIN


Federer défie Borg

Sans préparation, le Suisse s’attaque dès aujourd’hui au record de cinq titres d’affilée à Wimbledon du légendaire champion suédois.
25 JUIN 2002-25 JUIN 2007 : il y a
cinq ans jour pour jour, Roger Federer
quittait le Centre Court de Wimbledon
tête basse, balayé dès le premier
tour par un jeune loup de dix-huit ans,
Mario Ancic (6-3, 7-6, 6-3). Depuis
cette sortie de route, l’« homme de
vert » n’a plus jamais plié sur gazon.
Quarante-huit victoires, quatre
années de monarchie absolue et toujours
cette implacable routine : un
titre en Allemagne en guise d’amusebouche
et un sacre dans le temple du
tennis, histoire de boucler la (courte)
saison herbeuse sur une série de
douze matches sans défaite.
Seulement voilà, cette année le
numéro 1 mondial ne gagnera pas
plus de sept parties sur son aire de jeu
préférée. Pour la première fois depuis
2000, il a fait l’impasse sur Halle. Il
aborde son neuvième tournoi de
Wimbledon sans un match, sans une
exhibition sous la semelle.
Hier, tout de blanc vêtu, le front caché
sous une casquette brodée de ses initiales
« RF » dorées, le boss du All
England Club n’attachait guère
d’importance à ce changement
d’habitude. « Si tu es superstitieux, tu
peux penser que j’aurais dû jouer
encore à Halle. Mais ce n’est pas mon
genre. Ma santé d’abord. Je sentais
(après Roland-Garros) que j’avais mal
au dos et aux adducteurs. Ces deux
dernières années, quand je suis allé
directement à Halle après Paris, mes
quadriceps et mon dos me tuaient
(sic). J’ai quand même joué là-bas et
je suis allé au bout. Mais cette fois
j’étais si fatigué que je n’ai pas jugé
bon de recommencer. »
Sa deuxième défaite en finale de
Roland-Garros face à Rafael Nadal
aurait donc laissé des traces. Mais à
l’écouter elles seraient plus physiques
que mentales. « Après Roland-Garros,
je suis tombé dans un trou pendant
un ou deux jours parce que la
terre battue est très consommatrice
d’énergie. Mais je suis surpris de la
manière dont je suis arrivé à digérer
(sous-entendu mentalement) une
défaite comme celle-là. Après une
demi-heure ça allait déjà mieux. J’ai
dû tout de suite penser à ce que
j’allais faire de mieux pour réussir l’an
prochain. La décision de ne pas jouer
à Halle a été immédiate, cela m’a permis
de me projeter très vite dans le
futur. »
Parties de cartes
et petites bouffes
Unfutur immédiat qui aura ressemblé
à celui d’un retraité. Une fois n’est pas
coutume, dans son nouvel appartement
de Zurich Federer s’est adonné
aux joies du cocooning. Au planning :
partie de cartes avec son père, petites
bouffes entre potes et pas une miette
de tennis pendant cinq jours. Mais
depuis son arrivée à Londres, le samedi
16 juin, le Suisse n’est plus à la
noce. « Je manque de matches mais
sur gazon c’est le cas de beaucoup de
monde. C’est pour cela que je me suis
entraîné plus intensément, en jouant
beaucoup de points avec de bons
joueurs. Et j’espère taper encore une
petite heure aujourd’hui (hier). »
C’est ainsi qu’hier, après sa traditionnelle
conférence de presse, le tenant
du titre errait dans les allées du All
England Club, sac de raquettes sur le
dos et portable collé à l’oreille, dans
l’attente d’une éclaircie qui permettrait
de débâcher les courts d’entraînement
d’Aorangi Park. Seul et sans
coach. Ce n’est pourtant pas faute
d’avoir reçu une quarantaine d’offres
depuis qu’il s’est séparé de Tony
Roche, « provenant de gens dont je
n’avais jamais entendu parler ! ».
Mais pas besoin de mentor quand on
s’appelle Federer et qu’on s’attaque à
la forteresse londonienne : « Ça fait
tellement longtemps que je n’ai pas
perdu sur gazon que je m’y sens vrai vraiment
fort. La transition sur herbe est
toujours très facile pour moi, parce
que ça me paraît tellement naturel.
Mais enmêmetemps cette surface est
dangereuse, tu peux te laisser piéger
par n’importe quel adversaire à
n’importe quel tour. Il n’y a pas beaucoup
de joueurs capables de gagner le
titre, mais il y en a beaucoup qui peuvent
battre le meilleur. Mon premier
tour (contre le Russe Gabashvili,
85e mondial) sera très important. Et
c’est toujours le cas, avec ou sans
match de préparation. »
Tout à l’heure, lorsqu’il pénétrera sur
le Centre Court, Roger Federer se lancera
dans un défi à sa démesure : égaler
le record de cinq victoires d’affilée
de Björn Borg. « Je ne veux pas être
l’ennemi du passé », glisse-t-il joliment
comme pour s’excuser de vouloir
s’adjuger un à un les records des
grands anciens. D’autant que le Suédois
compte parmi ses idoles. « J’ai vu
des documentaire sur lui à la télé.
C’était intéressant de voir à quel point
il a rendu le tennis populaire, sans
pour autant être au centre de l’attention.
Et puis son attitude sur le
court… tellement cool. Pour beaucoup,
il était un héros. J’ai eu l’occasion
de taper avec lui àDubaï l’an dernier.
J’étais fou de joie. »
ROMAIN LEFEBVRE



Mahut : « Maintenant, je sais… »
LONDRES –


de notre envoyé spécial
« VOUS VENEZ DE VIVRE deux
semaines riches : la finale du
Queen’s avec une balle de match
contre Roddick, puis un parcours
sans faute en qualifs de Wimbledon.
Qu’avez-vous appris ?

– Avec le recul, j’ai pris conscience de
plein de choses et je me dis qu’il n’y a
pas de raison pour que je ne continue
pas à garder le niveau que j’avais au
Queen’s, car là-bas, je n’ai jamais eu la
sensation de faire des miracles. Maintenant,
je sais que je peux jouer contre
les plus grands avec l’ambition de
gagner le match ce qui n’était pas forcément
le cas avant. Les félicitations
de Jimmy Connors dans le vestiaire,
après la finale du Queen’s, et celles
d’Andy Roddick, que j’ai retrouvé à Wimbledon, m’ont conforté.

– Ça change la vie ?

– En tout cas ça change mon programme
de l’été. Au lieu de retourner
jouer des Challengers après Wimbledon,
je vais partir pour les États-Unis.
Je serai à Newport (le seul tournoi sur
gazon post-Wimbledon) puis à
Washington, je jouerai ensuite les qualifs
de Montréal et de Cincinnati ; tout
cela m’amènera à l’US Open où, cette
fois, je serai pris dans le tableau. Mon
ambition est maintenant de gagner un
tournoi sur le circuit ATP.

– Mais votre prochaine étape
s’appelle Arnaud Clément, et
c’est aujourd’hui…


– C’est dur de devoir à nouveau jouer
contre un de ses meilleurs copains
(Mahut l’avait battu en demi-finale du
Queen’s). Mais bon, à moi de montrer
mon professionnalisme en faisant abstraction
de l’identité de mon adversaire.
» – A. D.
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