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| LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) | |
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+11Eddie Atchoumation champignon horrifique colin nat Babou David Agassi Kid Stefano AGASSI 91 arabem 15 participants | |
Auteur | Message |
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blas N°1 Mondial
Nombre de messages : 3202 Age : 40 Joueur : Coria, Nalbandian, Murray, Davydenko, Blake, Safin, Kuerten, Rios, Kafel Joueuse : Williams, Jankovic, Seles Points : 33258 Date d'inscription : 15/01/2007
| Sujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) Ven 25 Mai - 8:12 | |
| Merci arabem, cette interview de Federer ne nous apprend pas grand chose, pas mal de banalités je trouve . Les deux autres infos ne m'interessent pas des masses | |
| | | Kid Stefano N°1 Mondial
Nombre de messages : 13003 Age : 46 Localisation : Chez moi! Joueur : Agassi the ONE AND ONLY-Djokovic Gasquet Del Potro, Safin, Nalbandian Leconte Noah Joueuse : Seles, PHM!!!! Points : 42265 Date d'inscription : 25/10/2006
| Sujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) Ven 25 Mai - 8:15 | |
| - arabem a écrit:
- L'EQUIPE DU VENDREDI 25 MAI 2007
« Je repars de zéro»
ROGER FEDERER veut déjà oublier son succès de Hambourg pour se donner les meilleures chances à Roland-Garros.
– Aimeriez-vous avoir d’autres rivaux que lui ? – Si on regarde les Masters Series et les Chelems, on se rend compte qu’on gagne tout depuis deux, trois ans. Il n’y a que treize ou quatorze tournois importants chaque année et on a quasiment tout pris ! C’est difficile pour les autres en ce moment parce qu’on couvre très bien toutes les surfaces. Mais, moi, j’aime bien affronter d’autres joueurs.
Tu m'étonnes! :mdr: :mdr: :mdr: :mdr: Presque tous les autres jouent battus d'avance, je crois même qu'il s'en rend très bien compte! :biggrin: :mdr: | |
| | | arabem N°1 Mondial
Nombre de messages : 6046 Age : 44 Localisation : Paris Joueur : Gasquet,Tsonga,Monfils,Federer,nadal Joueuse : Rezai Points : 34251 Date d'inscription : 09/11/2006
| Sujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) Ven 25 Mai - 8:22 | |
| - blas a écrit:
- Merci arabem, cette interview de Federer ne nous apprend pas grand chose, pas mal de banalités je trouve .
Les deux autres infos ne m'interessent pas des masses Je t'avoue que j'etais un peu inquiet ses derniers temps pour phm, je deviens parano quand un joueur a un probleme à la hanche ! Fort heuresement il n'a plus mal, il pourra faire peut etre une tres belle perf à Roland Garros | |
| | | arabem N°1 Mondial
Nombre de messages : 6046 Age : 44 Localisation : Paris Joueur : Gasquet,Tsonga,Monfils,Federer,nadal Joueuse : Rezai Points : 34251 Date d'inscription : 09/11/2006
| Sujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) Ven 25 Mai - 8:26 | |
| De l’ombre à la lumière
Gaël Monfils, tombeur de Roddick en Autriche, et Aravane Rezaï, superstar en Turquie, oublient leur désarroi du début d’année.
LOIN DES YEUX, loin les pleurs. À Pörtschach comme à Istanbul, contrées éloignées de l’agitation des courts de Roland-Garros, Gaël Monfils et Aravane Rezaï, vingt ans chacun, ont essuyé leur chagrin d’un début de saison calamiteux. La page blanche de leurs perfs 2007 est tournée. Huit défaites au premier tour pour lui, dix pour elle : le trou noir. Et soudain la lumière : il a battu hier Andy Roddick (7-5, 6-3), numéro 3 mondial, elle a confirmé sa brillante victoire de la veille contre Venus Williams en éliminant hier une autre Américaine, Meghann Shaughnessy (1-6, 6-1, 6-4). Les voilà tous deux en demi-finales. Destins parallèles. LE DÉSARROI ELLE. – Il y a un an, Aravane Rezaï empilait les victoires sur les circuits ITF, la Division II féminine. Elle préparait une razzia à Roland-Garros, des qualifications jusqu’au troisième tour. Douze mois plus tard, après avoir jailli de la 189e à la 49e place mondiale en 2006, la confirmation attendue a tourné au fiasco. « C’était mental et que mental, éclaira hier son papa coach, Arsalan. Jusqu’à ce début d’année, Aravane avait toujours connu une progression régulière. Là, elle était trop dérangée par tous les problèmes extérieurs au terrain. » M. Rezaï fait référence à son accrochage avec Georges Goven au CNE, qui donna lieu à une vive polémique mi-février, puis à une sanction : deux ans d’interdiction de stade Roland-Garros pour Aravane, sauf pendant le tournoi. LUI. – Il y a douze mois, Gaël Monfils descendait porte d’Auteuil nanti d’une demi-finale en Masters Series (Rome), victoire sur Andy Roddick à la clé. Le fougueux Gaël creusa son sillon jusqu’en huitièmes de finale. La 23e place mondiale était pour lui. Cinquantedeux semaines plus loin, le voilà 75e. Entre-temps il a eu quatre coaches à ses côtés : Champion, Gauthier, Delaitre et Benhabiles. Hormis deux brèves éclaircies en Challenger (victoire à Sunrise, demies à Zagreb cette année), « La Monf » n’était pas vraimentà donf’. « Perdre au premier tour, c’est une habitude, je ne fais que ça, je suis dans la m… », résumait-il après son récent échec romain. LA RÉSURRECTION ELLE. – Destination Istanbul pour une opération de la dernière chance : gagner, enfin, avant Roland-Garros. Mercredi, elle a battu Venus Williams, sous les yeux de Richard. « Son père m’a dit : Wouah, votre fille a “tué” la mienne, raconte Arsalan. En fait, Aravane a surtout très bien retourné les grands services de Venus. Elle l’a battue avec sa tête. » Depuis, c’est Aravane superstar. Autographes, photos, elle a passé autant de temps avec ses fans que sur le court. Elle a été la vedette d’une soirée VIP barbecue dans les jardins de l’hôtel officiel. La chaîne tout info CNN Turquie a diffusé un reportage sur Rezaï en prime time. « Je ne veux pas me contenter de cette victoire », martelait-elle. En remontant hier le handicap d’un premier set perdu 6-1, elle est passée aux actes, se qualifiant pour sa première demifinale sur le circuit principal. LUI. –Accompagné de Mathieu Montcourt jusqu’à son échauffement de mercredi matin, Monfils est désormais seul en Autriche. Quand il n’a pas égaré son téléphone dans une voiture, il s’entretient par téléphone ou SMS avec Benhabiles. « J’ai hâte de le retrouver, mais le plus tard possible… » glissait-il hier. Pour l’heure, le bilan est nickel. « J’ai eu des matches assez serrés, mais je suis content de m’en être sorti à chaque fois en deux sets. Roddick avait une tactique différente du match de Rome l’an dernier. Il m’a bien agressé avec son chip croisé, mais je m’étais bien réglé la veille avec Lee. Tout ça n’est pas facile, mais je réussis un peu à me ressourcer… » L’AVENIR ELLE. – Maria Sharapova l’attend en demi-finales. Absente du circuit depuis Miami, la Russe, numéro 2mondiale, a hier battu en trois sets la Polonaise Radwanska, 43e mondiale. Mais Aravane, aux dires de son papa, pète la santé. « Elle rattrape le temps perdu ces derniers mois. Elle est meilleure qu’à l’US Open l’année dernière (huitièmes de finale). Elle a une condition physique améliorée, un service plus performant et, surtout, tactiquement, elle varie davantage. » LUI. – Cap sur Lleyton Hewitt. Demifinaliste à Hambourg, il a fait trembler Rafael Nadal. Dans la foulée, il a collé trois fessées à trois faire-valoir à Pörtschach. « Ça risque de ne pas être facile », prévoit Monfils. Mais, même fatigué, il veut à tout prix emmener sa wild-card en finale, quitte à griller quelques cartouches pour Roland- Garros.« Çame tire un peu partout. En plus, ici, il fait chaud. J’espère que j’aurai le temps de récupérer pour Roland, où je me suis fixé un objectif assez élevé. » ROMAIN LEFEBVRE (avec F. Be et Cem. Cetin à Istanbul) | |
| | | arabem N°1 Mondial
Nombre de messages : 6046 Age : 44 Localisation : Paris Joueur : Gasquet,Tsonga,Monfils,Federer,nadal Joueuse : Rezai Points : 34251 Date d'inscription : 09/11/2006
| Sujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) Dim 27 Mai - 18:57 | |
| L'EQUIPE DU DIMANCHE 27 MAI
« JE SAIS QUE J’AI UN TRUC » RICHARD GASQUET, numéro 1 du tennis français, est certain de son talent et de sa volonté de réussir.
« POURQUOI AIMEZ-VOUS le sport ?
– C’est vaste ! D’abord, comme pour tous les gens qui font du sport, c’est l’amusement, le plaisir. Depuis tout jeune, c’est sur un terrain de sport que j’ai mes meilleurs souvenirs. Même quand je jouais au foot ou au rugby. Entre dix et quatorze ans, je passais ma journée au stade, et je tapais plus de drops que de coups droits. Je me régale à faire de beaux coups. Moi, c’est le côté jeu quime plaît. Et puis on a des idoles : Sampras, l’équipe de Béziers de rugby... – Si vous n’étiez pas devenu s p o r t i f p r o f es s i o n n e l , qu’auriez-vous fait dans la vie ? Plutôt ingénieur ou plutôt artiste ?
– J’aimais bien les maths. Si j’avais mis dans les études tout le travail que j’aimis dans le tennis, ç’aurait pu donner un assez bon résultat. J’ai toujours pas mal travaillé quand j’étais jeune. – Récemment, vous avez repris des cours… – J’essaye de faire quelques trucs avec Sciences po. Ils m’envoient des dossiers. Par exemple, pendant la Coupe Davis, sur l’histoire de la Russie. Ou pour apprendre bien l’anglais. Je commence tout juste. J’essaie de m’ouvrir un peu, de sortir du monde du tennis, qui est quand même très, très renfermé. Comme ça, tu sors intelligemment de ton truc au lieu de jouer à la PlayStation. – L’idée est venue de vous ? – Oui. Sur le circuit, tu peux t’abrutir comme ce n’est pas permis. Tu es tellement dans ta bulle ! À l’hôtel. Dans ton classement, les points (ATP)… Demain, le match… Tu peux devenir idiot, gaga. – Vous n’avez jamais pensé à continuer des études normales ? – Non. Sauf il y a trois ans, vers dixhuit ans, quand je n’ai pas très bien joué. Là, c’était vraiment grotesque. Je n’avais même plus la certitude de pouvoir mettre deux balles de suite dans le court. Je n’avais pas confiance en moi. L’adolescence est dure. On peut se poser des centaines de questions tous les jours. Tu peux très vite partir en vrille. À l’époque, mes parents m’ont dit : “Si tu veux, on te met à mi-temps au lycée La Fontaine, juste à côté.” Je me disais: pourquoi pas ? Et puis j’ai tout de suite pas trop mal rejoué. – Même avec votre talent, on peut douter à ce point-là ? – Tu doutes tous les jours. Tout le temps. J’ai toujours douté. Ce n’est pas facile d’être catalogué à seize ou dix-sept ans comme un gros talent, et puis de commencer à perdre. Tu te poses des questions. Ça ne te quitte jamais. Tu subis toujours le regard des gens. Dès que tu commences à perdre… Ce n’est pas évident. – Vous pensez que cette phasedevotre vie est comparable à celle que traverse Gaël Monfils ? – C’est exactement la même chose. Je me doutais qu’à un moment donné Gaël passerait par un truc comme ça, parce que tu es obligé de passer par là. Soit tu es un mec très fort et tu t’en sors ; soit ça te tue pour toute ta carrière. Il faut être fort. Gaël l’est. Il s’en sortira. Le tennis, c’est être fort dans la tête. – Pendant le tournoi de Rome, vous disiez que vous lisiez tout ce qui s’écrit sur vous. N’auriez-vous pas intérêt à l’ignorer ? – Si, mais j’ai toujours lu L’Équipe, depuis que je suis tout jeune. Tu as toujours besoin de savoir si les gens aiment bien ce que tu fais. Voir leurs attentes… Et puis, chaque fois qu’il y a des articles, je sais que, le jour même, les gens pensent la même chose. Vous avez un pouvoir énorme. Ce n’est pas facile pour un joueur de lire certains trucs… Je suis plutôt sensible. Je ne suis pas le roc de base. – Quand vous voulez oublier le tennis que faites-vous ? Le seul moment, c’est une semaine l’été et une semaine après Bercy. L’été, je vais jouer au golf dans le sud de la France avec des copains. Tous les autres soirs, je suis au lit à l’heure. On n’a pas le choix. Dès que ma tête sort un peu du tennis, je sais que le tournoi est mort. Pour y arriver, il faut vraiment ne penser qu’à ça. – Qu’attendez-vous des quinze jours qui viennent ? – Déjà, atteindre la deuxième semaine. Ce que je n’ai jamais fait (à Paris). Et l’atteindre assez frais. Ensuite, tout peut arriver. Je sais que je suis capable de faire de belles choses. Ce qui est très important, ce sont les deux premiers tours. Pour ne pas perdre de jus. – Vous dites que tout peut arriver. Vraiment tout ? – Vainqueur, je ne dis pas. Il faudrait battre Nadal et Federer à la suite. Je n’ai peut-être pas les résultats pour dire ça. Finaliste, non plus. Mai s quar t s ou demies, c’est largement envisageable. J’ai déjà fait quatre huitièmes de Grand Chelem. Ça ne serait pas un hold-up. – Vous évoquez souvent le plaisir de jouer. Peut-on encore prendre du plaisir dans le sport pro ? – Oui, dans les gros matches, quand on joue bien. À l’inverse, quand il y a beaucoup de public et que tu joues mal, c’est le pire de tout. Là, c’est terrible. – Est-ce que, pour être un champion, il ne faut pas aussi trouver du plaisir à se fairemal ? Y arrivez-vous ? – Si, c’est clair. J’y ar r ive un peu mieux qu’avant. Je peux y arriver encore mieux. Si on prend pour références Federer et Nadal, c’est dur, mais il faut s’en approcher. L’un de mes progrès est que , même quand ça ne va pas, j’arrive à m’accrocher. Quand tu finis un match fatigué, que le match a été dur, que tu le gagnes, que tu t’es battu, c’est là que tu es fier de toi. – Vous pourriez être satisfait de votre ca r r ière même sans avoir gagné un tournoi du Grand Chelem ? – (Il réfléchit...) Je ne peux pas savoi r . J’aimerais beaucoup gagner un Grand Chelem. Je pense en être capable. Je progresse à ma vitesse, certes, mais je suis assez jeune. J’ai des années et des années devant moi. Ne pas en gagner serait une déception. Mais, si jeme suis donné à cent pour cent et que je n’y arrive pas, c’est que je n’étais pas assez fort, tout simplement. – Le fait d’avoir été le meilleur dans les catégories de jeunes, et de ne plus l’être à vingt ans, estce dur à vivre ? – Nadal à ses débuts – à dix-sept ou dix-huit ans –, tu te compares encore un peu à lui.Mais c’est un tel extraterrestre, un tel génie du combat !Même Borg, ce n’est rien à côté de lui.Avec le niveau du tennis actuel, c’est vraiment incroyable ! Tu dis bravo ! Dans les cent ans à venir, il n’y en aura pas un autre comme ça. C’est impossible. Jemeconsidère plus du niveau de Djokovic que de celui de Nadal. À Estoril, j’étais vraiment tout près de lui. – À vous écouter parler, à vous côtoyer, on vous sent persuadé que votre heure arrivera. C’est vrai ? – Je sais que j’ai un truc. Je sais que je ne lâcherai pas. Je sais que je ferai tout pour y arriver. Je me sens fort mentalement pour y aller. À mon âge, j’ai déjà beaucoup d’expérience, je sens que je progresse. Je sais que je suis bien placé pour gagner un Grand Chelem. – Lequel ? – Wimbledon me va très bien. Il faudrait que Federer baisse car, tant qu’il joue à ce niveau, il sera dur à battre. Mais le gazon, c’est là où je peux le mieux m’exprimer. Et c’est là que les joueurs sont le moins bons. – Et Roland-Garros ? Quand vous étiez enfant, vous imaginiez- vous en train de le gagner ? – Non. Je ne me suis jamais dit : j’ai envie d’être exceptionnel, d’être le meilleur du monde. Peut-être que ça me dessert aujourd’hui, je n’en sais rien. J’ai toujours eu le plaisir de jouer, de taper dans la balle. Je neme posais pas dix mille questions. – Entre un tournoi du Grand Chelem et la Coupe Davis, que préféreriez-vous gagner ? – Quand même un tournoi du Grand Chelem. Le tennis est un sport individuel. Mais la Coupe Davis, c’est superbe. Le public est beaucoup avec toi, c’est en équipe… – Pourtant, depuis la dernière rencontre avec la Russie, on a l’impression que quelque chose s’est cassé entre vous et Guy Forget. Ça s’est arrangé ? – Pas trop. Quand tu lis que tu n’as pas fait de progrès depuis six mois, on ne peut pas dire que ça fasse très plaisir. Derrière, il faut remettre les choses à plat. – Il se pourrait qu’avant la prochaine rencontre les joueurs aient à se prononcer sur le nom du capitaine. Voteriez-vous Forget ? – Ça… (Embarrassé.) Je ne sais pas… – Avant la rencontre, Guy martelait qu’il tenait en vous un vrai leader. – Je n’ai pas aimé ça non plus. La semaine d’entraînement ou le mois avant, j’avais l’impression d’être Federer, Zidane et Ronaldinho réunis. Et puis, après, je n’avais même plus le niveau pour jouer des Futures ! Ce décalage, ce n’est pas bien. – Dans ce cadre-là, avez-vous conscience d’être devenu un enjeu dans le tennis français ? D’un côté, on a l’impression que Christian Bîmes veut vous utiliser pour se débarrasser de Forget ; de l’autre, Arnaud Lagardère fait de vous le héros de son club, donc de ses entreprises… – Oui, c’est clair. Aujourd’hui, si, en extrapolant énormément, je quittais Lagardère, ça donnerait une mauvaise image pour eux. Ça peut peser, mais j’en fais plus facilement abstraction maintenant, parce que je sais que j’ai déjà fait un truc honorable. Mais je suis capable de faire bien mieux, j’en suis persuadé. C’est pour cela que je ferai tout pour aller plus haut. – Même quitter votre casquette ? – Je vous donne un scoop (il montre ses cheveux coupés courts) : je jouerai sans casquette ! Elle commençait à me gêner… Si, si ! C’est vrai, je jouerai sans casquette. – Êtes-vous d’accord avec l’idée que le tennis est avant tout un sport de combat ? – C’est à 80 % du combat. La technique peut passer parfois après le combat. – Vous qui êtes quelqu’un de gentil, de sympa, vous ne croyez pas que vous aur iez intérêt à paraître plus dur… – C’est vrai que les mecs ont plus peur de moi par rapport à mon talent qu’en raison de mon image. – Et le jour où ça ne va pas bien… – … Ça se voit ! – Pour certains joueurs, le tennis, c’est la guerre ? – On ne peut pas dire que, pour Federer, le tennis, ce soit la guerre. Je serai toujours plus près de Federer que de Hewitt. Federer, lui, a trouvé l’équilibre parfait. C’est vers vingt-deux ou vingt-trois ans qu’il a gommé tous ses défauts. Il a pris un virage exceptionnel. – Une autre difficulté du tennis est de mettre en pratique les bonnes r é s o l u t i o n s . P a r exemple : avancer plus dans le court. La difficulté est-elle physique, technique, mentale ? – C’est simplement qu’il y a deux ans, quand j’ai commencé avec “Deblick” (Éric Deblicker, son entraîneur), je venais de faire une année où je n’avais mis que des “fracs”. C’était risible. Je n’en mettais pas une… – L’année du doute ? – Oui, l’année de l’US Open 2004 (*). J’essaye d’oublier. Ça me fout des frissons ! C’était très dur. C’était violent… Et là, on s’est dit : tu bombes les balles, tu ne prends pas de risque fou, tu mets la balle dans le court. Ç’a très, très bien marché. J’ai programmé le disque dur. Ç’a été très bien pour “monter quinzième”. Il fallait que je me structure par rapport à un plan de jeu. Maintenant, j’en ai un qui me fait bien jouer. Mais, pour passer au niveau au-dessus, il faut oser plus. Et puis Federer aussi, contreNadal, on se demande pourquoi il reste autant au fond. Le tennis, c’est un sport tellement mental. Quand tu t’es mis un truc dans la tête… – De même, vous démarrez les matches lentement… – Sur les gros tournois, je suis toujours énormément crispé quand j’entre sur le court. C’est la peur de décevoir. Il n’est pas facile d’oublier le regard des autres. Il y a des moments, tu te dis : putain, imagine que ça parte mal, que je ne prenne pas confiance, que l’autre commence à bien jouer que le public commence à siffler… – Si vous repensez à votre victoire contre Federer à Monte- Carlo en 2005 : à cette époque, imaginiez-vous que ça serait aussi difficile ? – À cette époque-là, tu es inconscient. Tu joues Federer, tu n’as rien à perdre. Personne ne m’attendait. Je n’avais même pas eu de wild-card. Après, ce qui devient plus dur, c’est de confirmer ce que tout le monde attend de toi. – C’est plus difficile que vous ne vous l’imaginiez ? – Oui. C’est violent comme effort. Mais il y a un énorme plaisir. Je n’échangerais ça pour rien aumonde. Peut-être que l’image “il a du talent, mais il ne fait pas tout” était vraie. Mais vraiment, depuis deux ans, croyez-moi, je fais vraiment tout. Il faut casser cette image. – L’étiquette du “talent”, vous en avez marre ? – Aujourd’hui, [chez moi] il y a vraiment plus de travail que de talent. C’est pour cela que mon jeu est peutêtre moins intuitif qu’à une époque. Il faut maintenant que je trouve le “mix” entre les deux. C’est un truc capital. Ça va arriver. La saison est longue, je suis quinzième à la Race. Mais, maintenant, il faut retrouver cette inconscience qui fait gagner. Ce plaisir, pour faire de grandes choses. C’est ce que Federer a fait. Prendre la balle plus tôt, s’imposer un peu plus : c’est ça qui me permettra de gagner un grand tournoi. » Entretien réalisé par PHILIPPE BOUIN, PASCAL COVILLE et JULIEN REBOULLET | |
| | | arabem N°1 Mondial
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| Sujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) Dim 27 Mai - 19:01 | |
| L’ÂGE TENDRE DU DUR
Avant de devenir le patron de la terre, RAFAEL NADAL fut un enfant assez étonnant. Le double tenant du titre à Roland-Garros fait presque peur physiquement à ses adversaires. Et il n’a que vingt ans ! On a du mal à croire que ce Titan de la terre battue, ce farouche combattant, sort à peine d’une enfance harmonieuse, où il a été le chouchou d’une famille de sportifs chambreurs qui considèrent que les bobards ne nuisent pas à une bonne éducation !
LE GRAND JOUR est arrivé. Pour la toute première fois, Rafael Nadal, petit prince de Manacor, va disputer une rencontre par équipes. Son adversaire a douze ans ; lui n’en a que sept, tout juste tassés. Et c’est face à ce géant presque deux fois plus âgé que lui qu’il va devoir jouer pour les siens. Premiers interclubs, premières jambes qui flageolent. Toni, son oncle, qui lui enseigne le tennis depuis déjà quatre ans, tente l’apaisement par l’humour : « Ne t’inquiète pas. Si ça ne se passe pas bien, je provoquerai une averse et ils interrompront la partie. » Mené rapidement 3-0, le petit bonhomme, déjà hors norme, marque les deux jeux suivants. Mais il sent les premières gouttes s’écraser sur son visage. Interloqué, il se rapproche de son tonton en secouant la tête et chuchote : « Euh, je crois que tu peux arrêter la pluie parce que je pense que je vais le battre, ce gars-là… » À force de tout croire, Rafael Nadal a fini par croire en tout, surtout en lui. « Il faut comprendre que Rafael a été le tout premier enfant au sein de notre fratrie, insiste Toni, frère de Sebastian (le père du joueur), mais aussi de Miguel Angel et d’un autre Rafael. Son statut lui a valu d’être énormément chouchouté ; on jouait tout le temps avec lui, on lui faisait des blagues, et comme c’était un enfant très innocent, il marchait à chaque fois. Et puis j’avoue que, personnellement, je fonctionnais comme ça avec tout le monde, j’adorais déguiser la réalité. Mais mes bobards ne fonctionnent plus aujourd’hui avec mes propres enfants. Ils ne me croient jamais. » Il y a une quinzaine d’années, Toni Nadal, alors professeur de tennis au TC Manacor, était-il plus doué pour la comédie qu’à présent ? Ou son neveu était-il simplement plus crédule qu’un enfant d’aujourd’hui ? Toujours est-il que le tonton- coach ne manque pas d’anecdotes sur la faculté du petit à s’engouffrer dans les brèches de ces gentils mensonges. Celui dont il est le plus fier concerne le football. Bien que son autre frère, Miguel Angel, ait été un pilier historique du FC Barcelone il y a une dizaine d’années, il a réussi à le surpasser dans l’esprit de Rafael, qui croyait dur comme fer que tonton Toni avait brillé davantage encore, mais dans le foot italien. « Un jour où Txiki Beguiristain (membre de la dream team catalane dirigée par Johan Cruyff au début des années 1990, devenu secrétaire technique du club) était venu rendre visite à Miguel Angel, Rafa était là. Il a vu ce grand joueur, qui était au courant du subterfuge, venir vers moi et lâcher, à peu près : " Dis donc, Toni, quand est-ce que tu viens nous voir pour nous expliquer comment on devient un crack du football ? ” Du coup, Rafael croyait vraiment que j’avais quelque chose de spécial, et quand on jouait au foot à deux contre deux, il voulait se mettre avec moi, parce qu’il était sûr que j’étais meilleur que mes deux frères, un pro et un semi-pro ! » L’oncle raconte aussi, dans le livre publié récemment sur la vie de son neveu (*), son souvenir d’un match d’Ivan Lendl à l’US Open retransmis par la télé espagnole et qu’il suivit avec son neveu. Il affirma alors que Lendl jouait trop mal et qu’il allait se concentrer pour le pousser à abandonner. Quelques instants plus tard, Lendl renonçait. Évidemment : la retransmission était différée. Dans la tête d’un enfant, l’autoattribution par un adulte de tant de pouvoirs magiques aurait pu finir par jouer un rôle néfaste : soit la vexation d’avoir été berné, soit la soumission àune« gouroutisation » malsaine. « Mais tout cela était toujours fait très gentiment, avec beaucoup de bienveillance, sourit Toni. Et, aujourd’hui, je peux vous assurer que Rafa n’a pas une confiance aveugle en moi. Ça ne me plairait d’ailleurs pas du tout. Moi non plus, je n’ai pas une confiance aveugle en moi ! » Paradoxalement, parvenir à l’émancipation était une des priorités que s’était fixées celui qui est devenu au fil des ans un deuxième père pour Rafael : « Il a toujours été clair pour tous qu’il était essentiel de permettre à Rafa de jouir d’une vraie indépendance. On l’a toujours préparé pour qu’il ait la tête sur les épaules. On lui a donné beaucoup de c o n s e i l s e t d’avis, afin de lui permettre de se forger ses propres idées et se sentir capabl e d e prendre les décisions qui le concernent. Il peut choisir sans la nécessité d’en référer à l’autre, moi en l’occurrence, quand il s’agit de tennis. » Au beau milieu de cette stratégie figure d’ailleurs l’apprentissage de l’erreur par l’erreur elle-même. Lors d’une de ses premières compétitions à l’étranger, Nadal s’était retrouvé en Italie, à un tournoi dont le sponsor principal était un fabricant de chocolat. Chaque participant avait bien sûr reçu son petit lot de bienvenue et le Majorquin est à peu près aussi généreux dans l’effort que dans la gourmandise. Bartolome Salva Vidal, de la mêmeîle (Majorque) et de lamêmegénération (1986) que lui, toujours un de ses meilleurs amis aujourd’hui, l’accompagnait à l’époque : « Rafael en avait tellement ingurgité que, le soir, il était vraiment mal en point. Son remède ? Il s’est remis à manger encore plus de chocolat, jusqu’à se faire vomir. Le lendemain, il a mieux joué que jamais. » Quelques années plus tard, Nadal avait apparemment oublié sa leçon sucrée italienne. À quelques instants de pénétrer sur le court pour disputer son premier tour des qualifications du tournoi de Paris-Bercy, en 2003, il était attablé dans le restaurant des joueurs, avec trois pains au chocolat à portée de main. Carlos Costa, ex-numéro 10 mondial devenu son agent, était estomaqué. Toni raconte : « Il m’interpelle discrètement et me dit : “Mais tu ne vas quand même pas le laisser manger ça avant son match ? ” Je lui ai répondu : “ Moi je ne lui dis rien. Il va les manger, avoir mal à l’estomac, perdre, on va rentrer à Majorque et il le saura pour la prochaine fois. ” C’est comme ça qu’il apprend le mieux. Chacun doit savoir assumer les conséquences de ses actes. » Les conséquences de l’époque : une défaite contre Hanescu au tie-break du troisième set et une indigestion… Un mal pour un bien évidemment, car la méthode « Toni » ne date pas d’hier et elle a fait ses preuves : « Avec Rafa, depuis tout petit on fonctionne comme ça : “ Où veux-tu arriver ? Que veux-tu faire ? C’est toi qui choisis, et, ensuite, on se met au travail pour y parvenir. " Si, sur l’échelle du talent, à la base, Rafa arrive à 5, alors que Gasquet arrive à 7, alors j’explique à Rafa qu’il va falloir qu’il travaille plus que Gasquet pour atteindre ses objectifs et pour réussir à battre Gasquet. Il a tout de suite adhéré à cette logique. Petit, ça lui arrivait parfois de préférer aller pêcher plutôt que de s’entraîner, mais alors ses résultats permettaient de le faire réfléchir : “ Tu as vu, tu es allé pêcher, c’est bien, mais tu as perdu. Il faut que tu saches ce qui était le plus important sur ce coup-là, aller pêcher ou gagner ? ” » Aiguillé dans une très grande liberté, Rafael Nadal a ainsi pu choisir sa voie luimême tout en restant très simple. « La clef du personnage, c’est l’éducation qu’il a reçue, affirme Benito Perez-Barbadillo, qui gère depuis le début de l’année la communication du numéro 2 mondial après avoir longtemps travaillé pour l’ATP. Ses parents sont des gens normaux, des gens bien. Contrairement à d’autres jeunes stars du tennis, il n’a pas dû souvent voir un caprice exaucé… » Au contraire, le joueur a toujours su trouver des « excuses » pour aller au bout de lui-même. Ainsi, Salva Vidal se souvient d’une autre épreuve par équipes chez les jeunes. L’Espagne affrontait le Japon et Nadal avait bien du mal dans la première manche à se secouer contre son adversaire. « Il avait l’air un peu figé en fait, se souvient Salva Vidal. À un changement de côté, notre capitaine lui a demandés’il savait que les Japonais massacraient les dauphins… Ça l’a tellement remonté, lui qui adore la mer, qu’il s’est mis à cogner à fond sur chaque frappe. Le Japonais n’a plus marqué un jeu ! » Il existe en revanche chez Nadal un « défaut » sur lequel personne n’a d’impact. Lui, le combattant inaltérable des courts, qui ne craint jamais d’affronter les heures d’entraînement et les balles de break, est en fait plutôt prudent dans la vie de tous les jours. « Il a très peur des serpents mais aussi des chiens, avoue Perez Barbadillo. Il est également impossible de lui faire pratiquer des sports extrêmes. Il y a dix jours, à Hambourg, il a refusé catégoriquement de monter en ballon. Vous ne le verrez jamais sauter à l’élastique ou en parachute… Il y a un décalage très fort entre son attitude sur le court et son tempérament dans la vie. Ça n’est peut-être pas un hasard s’il joue de la main gauche alors qu’il écrit de la droite… » JULIEN REBOULLET | |
| | | Kid Stefano N°1 Mondial
Nombre de messages : 13003 Age : 46 Localisation : Chez moi! Joueur : Agassi the ONE AND ONLY-Djokovic Gasquet Del Potro, Safin, Nalbandian Leconte Noah Joueuse : Seles, PHM!!!! Points : 42265 Date d'inscription : 25/10/2006
| Sujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) Dim 27 Mai - 19:11 | |
| Et bien voilà, ça, excellente, l'interview de Gasquet, c'est une interview sincère, sans aucune langue de bois, j'adore! :love: Et qui change de toutes les bêtises qu'il sort en conf' de presse après chaque défaite, là, je le sens honnête pendant toute l'interview, ça fait plaisir! Merci arabem, je serais passé à côté sinon! :hello: TRES TRES intéressante, l'interview, et qui me fait confirmer qu'il devrait être très fort vers 22/23 ans, dans 2/3 ans, et pas avant, ce que j'ai toujours pensé! :biggrin: | |
| | | blas N°1 Mondial
Nombre de messages : 3202 Age : 40 Joueur : Coria, Nalbandian, Murray, Davydenko, Blake, Safin, Kuerten, Rios, Kafel Joueuse : Williams, Jankovic, Seles Points : 33258 Date d'inscription : 15/01/2007
| Sujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) Mar 29 Mai - 7:56 | |
| Merci arabem, j'ai adoré les deux interiews des jeunes prodiges. Déja j'ai aussi trouvé l'interview de Gasquet, c'est un détail mais le fait qu'il enleve sa casquette peut etre qu'il fera moins enfant sur un court. J'aimerais vraiment qu'il fasse un bon RG. Et j'ai encore plus apprécié l'interview de Nadal. Je me retrouve en pas mal d'aspects, en particulier celui d'avoir peur de tout (du vide et des serpents principalement) , et aussi d'etre plutot très naif, je suis souvent une sorte de jouet pour mes amis. | |
| | | arabem N°1 Mondial
Nombre de messages : 6046 Age : 44 Localisation : Paris Joueur : Gasquet,Tsonga,Monfils,Federer,nadal Joueuse : Rezai Points : 34251 Date d'inscription : 09/11/2006
| Sujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) Mer 30 Mai - 10:14 | |
| Monfils remet ça Encore une victoire en cinq sets à Roland-Garros pour le Français, qui rejoue dès aujourd’hui, contre Juan Ignacio Chela. LOIN DE NOUS l’idée de nous moquer du parler belge, mais Olivier Rochus utilisa quelques expressions savoureuses à l’heure de donner sa version du match qu’il venait de perdre en cinq sets face à Gaël Monfils : « Au début, c’était une chose bizarre. Il jouait très mal, faisait des bêtes fautes (sic). Quand il est tombé (à la fin du deuxième set), je croyais bien qu’il allait arrêter, mais je n’y ai pas trop pensé. Il en a rajouté, mais on le connaît maintenant. Je regrette de n’avoir paségalisé à 2-2aucinquième set ni remonté à 2-4 alors que, sur ces deux jeux, j’ai mené 40-15. La victoire s’est jouée là, mais, depuis ce matin, j’étaisun peu malade. J’avais la crève, le nez bouché, il y avait du vent… Gaël, c’estun gros fighter (un battant) et moi, à force d’enchaîner les défaites sur terre battue, j’ai perdu l’esprit guerrier… Mais il n’avait pas l’air très frais à la fin. Si je devais miser sur Monfils (52e) ou Chela (21e), je parierais sur Chela… » Pour Tarik Benhabiles l’heure des pronostics n’avait pas déjà pris le pas sur le constat : « Gaël a fait preuve de caractère, se réjouissait le nouveau coach du Français. Il a fait la différence au cinquième set grâce à son courage. Il a été plus audacieux, a osé davantage. » C’était la première fois, hier, que Benhabiles suivait son poulain live, après l’avoir un petit peu entraîné ces dernières quarante-huit heures sur court couvert. Dans l’ensemble, Gaël Monfils était à peu près autant satisfait que son coach. Son vrai regard caché derrière des lentilles teintées d’un bleu-gris assorti à son tee-shirt, il y alla de son couplet sur les médias qui l’auraient un peu trop égratigné ces derniers temps : « Je ne suis pas agacé, non ; moi, je suis rodé, il faut les laisser parler, mais c’est pour mes proches… De même, il ne faut pas non plus exagérer, je n’ai gagné qu’un match : qu’est-ce que c’est ? Ce n’est rien… Je ne suis pas au top ici. Je suis bien, mais pas au top. Ma confiance… » Tout d’un coup, il changea de cap comme sur le court quand il choisit de tenter l’amortie au lieu de frapper sagement un bon coup droit, ce qui a le don de déplaire à Benhabiles :« On ne joue pas au petit jeu des amorties avec Olivier Rochus. Personne ne fait ça ! J’ai deux ou trois petites choses à dire à Gaël. Il y a du boulot qui m’attend. C’est intéressant. » « Les crampes, ça m’inquiète un peu » Quant à Monfils, il poursuivit ses confidences : « Après Monte-Carlo, j’avais dit que je gardais confiance en moi. Je savais que j’avais fait une grosse préparation de douze jours à Sophia Antipolis. J’avais de la caisse. En écoutant les médias, on se met dans le trou, mais la vraie confiance en soi, on ne la perd pas comme ça ! Il fallait forcer des passages, c’est ce que j’ai fait en partant seul sur quelques tournois (deux, à Zagreb puis Pörtschach) pour retrouver mes bases. Au fond, on sait que le travail ça paie. » Encore faut-il arriver à canaliser son désir de faire plaisir à ceux qui vous regardent. Précepte que le spectaculaire Monfils a parfois du mal à respecter : « Aujourd’hui, mon objectif défini avec Tarik était de ne pas en faire trop, de m’encourager, mais de rester dans l’esprit tueur. J’ai réussi à le faire… » Ce que consent « le professeur » Benhabilès : « Gaël a réduit son spectacle à 90 %. On ne peut pas le réduire à 100 % d’un coup. Le tennis, ça ne fonctionne pas avec des miracles. » Et du coup Monfils s’est offert au moins deux roulés-boulés dignes d’un cascadeur : « Je me suis fait très mal. Ce n’était pas voulu. Pour l’une des chutes, j’ai essayé de plonger (genou gauche en vrac, hanche touchée, appel du kiné à la fin du deuxième set) et, sur une autre, jeme suis tapé sur le bord d’un panneau publicitaire (à 2-1 pour lui 40-30 pour Rochus au cinquième, juste sous le nez de son père et de Benhabiles, assis côte à côte). Cela m’a coupé le poignet ! » Et les 3 h 13’ de jeu (286 points disputés !) lui ont aussi coupé les jambes. C’est pourquoi, hier soir, Monfils ne pouvait qu’osciller entre méfiance et confiance : « Les crampes, ça m’inquiète un peu, mais j’attends de voir comment je serai au réveil. Il y a sûrement moyen de jouer plus économique, mais c’est aussi cette débauche d’énergie qui me fait bien jouer. Cette question, je me la pose, mais il vaut mieux l’éviter et rester à 100 %dans un esprit positif. Tarikme l’a dit, il faut que j’arrive à croire en moi ! » Comment faire, concrètement ? « Des choses sont prévues entre lui et moi, que je ne peux pas vous dévoiler… » DOMINIQUE BONNOT
«Les coups sont là» RICHARD GASQUET, irréprochable hier contre Mahut, sentait qu’il allait sortir un gros match aujourd’hui contre le Belge Vliegen. VOTRE ATTAQUE DETOURNOI a été nette et sans bavure (3 sets en 1 h 49’). Avez-vous perçu un seul défaut dans ce premier tour ? – Non, je ne vois pas trop. J’ai bien servi, mon revers amarché super et les jambes aussi. Ça aurait pu devenir un match plus compliqué, mais j’ai su empêcher cela. Je me sens bien dans mes coups, là-dessus je n’ai pas de doute. – Est-ce que cela sous-entend quevousavez toujoursdes incertitudes sur l’état de votre main droite à cause des t rois ampoules apparues la semaine dernière ? – Franchement, je n’ai pas du tout été gêné. J’ai eu un peu peur parce que je suis tombé surmamain lors du premier point du match… Mais non, c’est de l’histoire ancienne, je n’ai plus mal. De toute façon, même si je n’ai pas pu taper beaucoup ces derniers jours, ça ne m’inquiétait pas. Je n’avais pas besoin de jouer et de rejouer. Les coups sont là. – L’an dernier, sur le même court, au même stade du tournoi, vous aviez battuentrois sets leTaïwanaisWangYeu-tzuoo, un autre non-spécialiste de la terre battue. Quelle comparaison feriez-vous ? – Ça n’a rien à voir. Aujourd’hui, j’ai joué à un tout autre niveau. Mon bras était vraiment relâché, ça sortait bien de la raquette. Le point commun, c’est que je n’ai pas joué cinq sets. Je suis frais, et c’est tant mieux parce que je d o i s enchaî n e r dè s demain (aujourd’hui contre le Belge Kristof Vliegen). Ce que je sais, c’est que, s’il faut jouer cinq heures contre Vliegen, ce ne sera pas un problème. – En deux occasions, vous avez toujours perdu contre Vliegen, dont une fois sur terre battue… – Parmi les deuxièmes tours possibles, celui-là fait partie des plus difficiles. Vliegen est un mec imprévisible, avec un gros talent, un joli toucher, capable de vous sortir un match de fou à tout moment. Il a l’air nonchalant, mais il ne faut pas se fier à cette impression. Mais je sais déjà que je ferai un gros ma
Kristof VLIEGEN (adversaire de Richard Gasquet aujourd’hui) : « Richard a dit que j’avais du talent ? Eh bien, je vais vous donner un scoop : lui, il en a à revendre. Richard, c’est un ami, on s’entraîne souvent ensemble, je l’aime bien. J’aime lemec et j’aime le joueur. Il a un jeu gai à voir, c’est beau.Maintenant, beau ou pas, ce sera à lui de me montrer qui est le plus fort. »
Jackpot pour Recouderc Grâce à son succès héroïque sur l’Américain Querrey (67e ATP), le Toulousain (306e) va quintupler ses gains de l’année. LAURENT RECOUDERC est un vrai « smicard » du tennis. Il faut se frotter les yeux pour y croire. Il n’avait gagné cette année, avant d’arriver à Roland-Garros, que 8252 dollars. Soit 6270 euros. Les fins de mois ont dû être difficiles. Il repartira de Paris avec au moins 23 760 euros supplémentaires. Et il ne les a pas volés. Après un parcours flamboyant en qualifications, qui lui avait permis d’écarter notamment le Néerlandais Sluiter et l’Argentin Guzman (106e), il a été épatant hier, pour le premier match de sa carrière sur le circuit principal. Encouragé follement par une poignée de ses amis, il est venu à bout d’un grand escogriffe qui le dominait a priori sur tous les plans. Pas seulement sous la toise, où il lui rendait vingt centimètres (1,78mcontre 1,98 m). Sam Querrey le devance aussi de 239 places au classement mondial. Il a engrangé cette saison 13 victoires sur le circuit, lui, zéro et – on y revient – 123 425 dollars de plus. Balayant toutes ces statistiques qui l’enfonçaient, Laurent Recouderc a joué le match de sa vie. En produisant un tennis agressif, avec une belle rapidité de bras. En couvrant un terrain immense et en maîtrisant parfaitement l’art de la glissade. Bien sûr, Sam Querrey ne représente pas le défi le plus insurmontable sur cette surface. Il n’a pas encore vingt ans et ça s’est vu hier quand il ne porta pas l’estocade dans la dernière manche, alors que son adversaire, s’exposait sur son service. Mais avec son engagement décoiffant, le grand Sam est un véritable espoir du tennis de l’Oncle Sam. Il en aurait fallu plus pour priver « Lolo » de sa première victoire à Roland-Garros. Un accident de tronçonneuse Pourtant, le scénario sembla déraper quand il ne put transformer deux balles de match au quatrième set. Rien à se reprocher, puisque Querrey les sauva avec autorité. Allait-il trouver les ressources morales de rebondir après avoir tutoyé le ciel ? Il flageola bien, s’exposant à quatre balles de break, à 2-1 et 3-2. Mais une fois vacciné, c’est lui qui finit le plus fort. Pas mal pour quelqu’un qui, à vingt-deux ans, n’avait encore jamais joué un match en cinq sets. « Je suis radieux, expliquait le héros. J’ai réussi à ne pas medécourager après les balles de match. J’ai continué à avancer. C’est fabuleux de gagner un match en cinq sets à l’arrache. » Mais lui ne veut pas croire au miracle. Il pense qu’il a construit sa saga parisienne sur les tournois Futures, le deuxième circuit inférieur de l’ATP. En troisième division ! « J’ai accumulé beaucoup de confiance en gagnant quatre Futures d’affilée. » On a quand même du mal à comprendre comment il a planté dans cette terre aride les graines de son éclosion à Roland-Garros. Mais c’est comme ça. Laurent Recouderc n’a jamais rien fait comme les autres. Dès l’âge de trois ans. « Si j’ai supporté autant d’années de galère sur le circuit, confie-t-il, c’est peut-être, comme me le disent mes parents, parce que j’ai été marqué très jeune par un très grave accident qui m’a en quelque sorte fortifié. » Il le porte sur son visage balafré de part et d’autre de l’oeil gauche. « Un accident de tronçonneuse, préciset- il. J’ai perdu beaucoup de vision sur cet oeil, que j’ai ensuite récupérée à la puberté. D’ailleurs maintenant, j’ai même une vision exceptionnelle qui me sert beaucoup sur le terrain. » Passé par le centre d’entraînement fédéral, il connut son heure de gloire en atteignant précisément la finale du tournoi juniors, ici à Roland-Garros en 2002 (défaite contre Gasquet). Et après plus rien. Le vide. « Eh oui, c’est mon chemin à moi », répond-t-il, un peu énigmatique. Ce qui n’est pas mystérieux, c’est une double blessure au poignet qui le priva de tennis pendant un an et demi. Mais de là à ne jamais faire mieux que la 339e place ATP en quatre saisons… Recouderc est un survivant. Souvent au point de rupture. « C’est dur de passer sa vie à l’ombre. De gagner des tournois qui ne rapportent pas grandchose. Heureusement que j’avais le Stade Toulousain (son club), mon seul revenu fixe. Ah ! j’en bavais, même si je suis fier d’avoir réussi à m’autofinancer pendant toutes ces années. » Mais il fut bien près de jeter l’éponge. « Je me revois encore en début d’année, prévenir mes amis, que six mois plus tard, je serais peut-être obligé de faire un autre métier. » PASCAL COVILLE
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| | | arabem N°1 Mondial
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| Sujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) Lun 4 Juin - 11:27 | |
| L'EQUIPE DU LUNDI 4 JUIN Davydenko met le holà Secoué par David Nalbandian, le Russe a évité le pire. Le voilà lancé dans une aventure impossible.
ON PEUT DIRE ce qu’on veut. Que David Nalbandian n’a plus le physique de l’emploi, qu’à sa façon de trimbaler en tour de taille une petite garniture pas très adéquate on le devine plus intéressé par les contrebraquages des voitures de son écurie de rallye que par sa propre tenue de route. On peut tout dire. Même son contraire. Car l’Argentin, même ventru, garde encore un pouvoir de nuisance étonnant. Depuis hier, Nikolay Davydenko peut venir témoigner à la barre quand vous voudrez. Il a survécu certes, mais que cela lui coûtat ! En temps (6-3, 7-6, 3-6, 7-6 en 3 h 24’) mais plus encore en stress. Le Russe le reconnut sans qu’on n’ait besoin de le lui soutirer : quand Nalbandian, mené deux sets à rien, se mit enfin à frapper droit, à servir fort et à bouger vite, la partie changea de faciès. L’Argentin goba la troisièmemanche puis servit à 5-4 pour recoller tout à fait. Davydenko l’aspergea alors de retours dont il a le secret. Mais, derrière, le Russe fut sommé de sauver trois nouvelles balles de break à 5-5. Àcet instant, nous avions déjà oublié l’à-peu-près du premier set, quand Nalbandian regardait passer les ogives. « Il croyait peut-être que j’allais m’y prendre comme un Espagnol avec du lift et de longs échanges alors que je voulais jouer vite, très vite », expliqua le numéro 4 mondial. Le temps que Nalbandian s’en arrange et nous avions basculé dans du ping-pong presque culte. Revers contre revers, la bataille volait très haut. Et l’Argentin, demi-finaliste ici l’an dernier, devenait de plus en plus menaçant « Franchement, si je ne gagne pas ce quatrième set, je sais que je perds ce match, reconnut le Russe. Je sentais que Nalbandian montait, montait et que je n’étais plus le même qu’au début. Je n’étais plus du tout rapide, j’étais fatigué et on connaît tous la force de Nalbandian dans les cinquièmes sets. En fait, je ne sais pas pourquoi j’ai gagné aujourd’hui. » Persuadé qu’il s’agissait de sa « dernière chance de ne pas y passer », Davydenko fit comme au poker, « all in »sur le tie-break. Il fut remercié de son audace de chercher au plus vite le coup définitif. Le tie-break ne lui fit pas faux bond (2-2 puis 7-2). C’est donc un grand « ouf ! » qu’il fallait comprendre en entendant son hurlement – rarissime venant de lui – avant d’aller serrer la pogne du « gringo ». « Possible que ç’aurait pu basculer en cas de cinquième set, accepta Nalbandian. En tout cas, ç’a été un match très intense. Chaque frappe faisait mal. Davydenko oblige à super bien jouer. » S’il veut aller au bout du bout de ce tournoi, Davydenko n’en est sûrement pas à son dernier « ouf ! ». Hier, il a accepté le petit jeu de tennis- fiction. « Nikolay, si vous acceptez votre mission, vous devez battre Nalbandian (c’est fait, bravo), puis Guillermo Cañas (on verra demain, ce sera votre troisième quart de finale de suite ici), puis peut-être Federer et sans doute Nadal. Seraitce humain qu’une même personne réussisse cela ? » « Écoutez, répondit- il en se marrant, si je bats ces types, si je gagne le tournoi, j’arrête le tennis dimanche prochain. Ce n’est même pas que j’arrête, c’est que je vais mourir. Cañas, Federer, il faut courir un moment avec ces deux-là. Mais Nadal… Là, c’est limite s’il faut ne pas commencer le match à 11 heures le matin et le finir à 21 heures pour le battre. Regardezmoi, je pèse 70 kilos tout mouillé. Si je fais ça, je vais peser 40 kilos dimanche soir. » Agent Nikolay, nous savons que nous vous demandons l’impossible. C’est pourquoi nous vous proposons de commencer par le commencement : Cañas. Oui, oui, celui qui vous a battu trois fois sur quatre jusqu’ici. Oui, oui, celui qui fait peur à (presque) tout le monde depuis son retour après quinze mois au frigo pour un contrôle positif. Avez-vous un plan, agent Nikolay ? « Euh… non. Cañas court encore plus que Nalbandian, vous imaginez ça ? Avant, il jouait comme un robot. Aujourd’hui, il joue toujours comme un robot. Il vous fait énormément travailler. Il y a du Nadal en lui. » Sans doute par tropisme géographico- médical, quelqu’un lui demanda ensuite s’il n’avait pas eu l’impression d’avoir été volé, en demi-finales ici en 2005, quand Mariano Puerta, bientôt attrapé par la police du dopage, l’avait stoppé. « Puerta ne m’a pas battu grâce au dopage, il m’a battu parce qu’il était plus fort que moi. Si demain je prends un produit, ça ne veut pas dire que je vais gagner Roland-Garros. » S’il gagne Roland-Garros (il en est à neuf victoires de suite à Paris depuis Bercy qu’il remporta l’an dernier), ça voudra simplement dire qu’il a fait l’infaisable. Ce serait bête d’arrêter après ça. FRÉDÉRIC BERNÈS (avec A. Ju.) Cañas impressionne LES TOURS PASSENT, Guillermo Cañas se place. Le bison de Tapiales (sa ville natale, située dans la banlieue de Buenos Aires) a une nouvelle fois réalisé un match de haut vol hier sur le court Suzanne-Lenglen. Sa victime, un homme pourtant en forme, Juan Monaco,a été rapidement expédiéeen 2 h 4’ et trois petits sets. Et « Willy » a tellement impressionné que le public lui a offert une standing ovation. Dès le début du match, Monaco s’est certainement doutéque cet après-midi ensoleillé allait devenir aussi sombre que ses cheveux. La faute à un « Willy » au jeu aussi solide qu’efficace. Dans lequel les brèches semblent si minuscules que ça en devient injouable. Ainsi, il a fallu à « Pico » Monaco quelque trente-sept minutes etune première roue de bicyclette pour inscrire son premier jeu. « Même si je n’étais pas dans un bon jour, il faut féliciter Willy. C’est un mur, il renvoie tout. Il donne l’impression que le court est tout petit. S’il continue à jouer comme ça, il risque d’aller très loin dans ce tournoi. » La recette, pour l’instant magique, de Guillermo Cañas, ne se limite pas à sa paire de jambes. Hier, sa profondeur de balles, son service et sa nouvelle manie de venir terminer les points au filet l’ont rendu intouchable. « Je suis de plus en plus complet. Jemesuis rarement senti aussi bien. Même le climat se met de mon côté. Le soleil et la chaleur rendent les courts et les balles plus rapides. Ce n’est pas fait pour me déplaire… » Le tout énoncé avec une voix plus sereine que jamais. Il devra garder cette zen attitude s’il veut se qualifier pour sa première demi-finale d’un tournoi du Grand Chelem. Car face à lui se dresse un sérieux client, Nikolay Davydenko. « C’est important de ne pas avoir laissé trop de plumes lors des quatre premiers tours (il n’a perdu aucun set). Car je m’attends à courir énormément face à lui. Je vais devoirmemontrer très précis dansmes coups et, surtout, continuer d’élever mon niveau de jeu… » ALEXANDRE JUILLARD « Je ne suis pas stable » MARCOS BAGHDATIS a surmonté ces derniers mois un cap très difficile. Et le voici huitième-finaliste surprise face à Andreev. Rencontrer Marcos Baghdatis, c’est l’assurance de toucher du doigt les réalités pas toujours bonnes à entendre d’un sport mentalement exténuant. Parce qu’il est sensible et fragilisé par un parcours difficile, le Chypriote raconte mieux que quiconque les pièges du tennis. Lui ne s’est jamais remis d’avoir atteint la huitième place mondiale, sombrant dansunedépressionavantdedéciderdereprendreunpeudesondestin en main. Changeant de coach, aspirant à vivre plus souvent à Chypre, il a voulu retrouver sa légèreté perdue. Hier, il s’entraînait à l’Académie Mouratoglou, qui reste sa base de repli. Après une heure à peaufiner son jeu de terre battue, il s’est confié sur les raisons de son mieux-être.
« DEPUIS LE DÉBUT du tournoi, vous dites que vous jouez bien quand vous vous sentez bien. Ça veut dire que vous allez mieux ? – C’est vrai que ça faisait un moment que ça n’allait pas. Je n’ai eu que des merdes pendant deux à trois mois. Et là, je me sens mieux. – Qu’est-ce qui n’allait pas ? – Ben, je ne gagnais plus un match ! J’avais une pression de dingue. J’ai vraiment touché le fond à l’Open d’Australie. Je ne me suis jamais senti aussi mal après une défaite qu’après celle concédée à Monfils. C’est là que la dépression a commencé. Même si j’ai bien joué en salle, on a trop tiré sur la corde. Avec mon coach, on avait beaucoup travaillé après Melbourne. Je tapais quatre heures par jour, on faisait du physique, on était vraiment dedans pendant quatre à cinq semaines. Mais, après le tournoi de Dubai, j’ai craqué. Je sentais que je ne pouvais plus le faire. Je dis la vérité : je ne peux pas. Je ne suis pas un mec qui va aller cinq heures par jour sur le terrain pendant un an. Surtout sans être épanoui à côté. – Pourtant, vous avez été huitième mondial en 2006. Cela aurait pu vous booster… – Depuis des années, je vivais tout seul pour arriver là-haut, je faisais des sacrifices de dingue. Une fois là-haut, j’aivu qu’il fallait faire lesmêmessacrifices. Forcément, ça m’a mis un coup. Je n’avais plus envie. Après ma demifinale àWimbledon, j’ai réalisé qu’il ne fallait faire que des sacrifices. Tout le temps. Je me suis dit : " Ce n’est pas possible, c’est injouable. Il faut faire quelque chose. " En fait, j’avais envie de relâcher un peu, tout simplement. – Après votre finale à l’Open d’Australie, vous aviez dit que vous étiez en quelque sorte libéré du projet paternel qui vous avait guidé durant votre enfance. Lerachatdevotre liberté ne vous a-t-il pas laissé trop seul ? – Dans les mots, on peut dire que j’ai racheté ma liberté. Mais pas dans les faits. J’étais toujours dans l’Académie à faire les mêmes sacrifices, avec la même pression. Tout le monde attendait que je fasse plus. J’étais huitième mondial, mais il en fallait plus. Il fallait être numéro 4, numéro 2… « Voir ma famille, des gens qui m’aiment parce que je suis Marcos » –Votre but est-il d’êtrenuméro1 mondial ? – Non, je veux être un joueur de tennis. Je veux m’éclater sans me prendre la tête, vivre le tennis comme un jeu. Pas calculer les points pour être numéro 2 ou numéro 1. Après, si je suis deuxième, pourquoi pas ? Si, l’année prochaine, je commence par une finale de Grand Chelem, je peux vous dire que je finirai dans les deux premiers avec l’expérience que j’ai acquise. Moi, c’est maintenant que j’apprends à jouer, dans le sens d’une meilleure gestion de carrière. L’année dernière, tout était nouveau pour moi, il ne faut pas l’oublier. Les Masters Series, je ne les avais jamais joués ! Je ne comprenais plus rien. Tout le monde voulait, voulait, voulait. Mais moi, j’étais nouveau. Je sentais que je n’avais pas ma place dans le circuit. Dans le vestiaire, tu le sens. Les mecs ne te regardent pas comme le numéro 8 mondial. J’avais une grosse pression sur moi et, petit à petit, j’ai enlevé cette pression, je commence à vivre comme un être humain normal. – Vous dites que, pendant cette période, vous et votre entourage avez fait des erreurs… – Mais ils sontcomme moi ! Personne ne savait encore comment gérer un champion ici. Maintenant, il faut être intelligent, se poser les bonnes questions. C’était devenu trop dur, seul dans mon chalet de l’Académie. Le problème, c’est moi, c’est ma vie. Je n’ai pas trouvé un équilibre pour que ça roule. C’est pour cela que je vais désormais à Chypre de temps en temps. J’ai envie d’avoir quelque chose de stable. Voir ma famille, des gens qui m’aiment parce que je suis Marcos. Même deux semaines, ça fait du bien. Avant ce choix, je n’y étais pas rentré depuis août dernier… J’habite unappartement avecmonfrère àNicosie ; le week-end, on va voir les parents. Respirer un peu d’air, parler malangue, ça fait plaisir. J’en avais été privé toute mon adolescence. – De quelle vie rêvez-vous ? – D’une vie normale. Pas d’une vie à se retrouver seul enfermé dans un chalet. Tu ouvres les fenêtres, tu vois un terrain de tennis. Tu les fermes, tu penses au tennis. Je veux une récompense quand je sors du tennis. Des potes, pourquoi pas une copine ?… Il n’y avait jamais d’équilibre avec moi. Soit j’étais en transes, soit ça n’allait pas. – Vous avez souvent eu dans votre carrière des passages dépressifs… – Oui, parce que j’ai grandi tout seul. Honnêtement, je ne suis pas stable. C’est normal. Mais, aujourd’hui, je cherche une stabilité. Et avec ce que j’ai commencé à faire, je pense que ma carrière va durer plus longtemps. Parce que si j’avais continué comme ça, j’aurais encore fait deux ans, pas plus. Maintenant, j’ai deux bases, deux systèmes, c’est bien. – Et vous voilà en huitièmes à Roland-Garros… – Honnêtement, je ne pensais pas bien jouer ici. Je me foutais un peu de Roland. Lemotest fort, mais vous comprenez ce que je veux dire. Je perds, tant pis ! Je gagne, tant mieux ! Ça m’a permis d’être relâché. Et, avec un peu de chance au tirage et quelques ajustements sur une surface qui n’est pas ma préférée, me voilà en seconde semaine. – Contre Andreev, un redoutable outsider… – Oui, je ne suis pas con, je sais que ça va être dur à jouer. Mais je vais essayer de le faire chier, c’est le mot, sans trop lui donner de rythme. » FRANCK RAMELLA
FEDERER, ROCHE ET SON SALAIRE. – La presse anglophone s’est fait l’écho des dernières supputations sur les causes de la rupture entre Roger Federer et Tony Roche. Hier, le Sunday Express confirmait l’explication pécuniaire avancée juste après le divorce entre le numéro 1 mondial et son entraîneur australien. Le journal anglais s’inspirait sans doute, sans le nommer, du Herald Sun australien, qui avait écrit : « Pour chaque victoire en Grand Chelem, Federer donnait à Roche un bonus qui était inférieur à celui qu’il recevait d’Ivan Lendl dans les mêmes conditions dans les années 80. » Et le Herald poursuivait : « Roche s’en était ouvert à une personne de l’entourage de Federer, ce qui avait provoqué la colère de sa compagne, Mirka Vavrinec. » | |
| | | Fedfan N°1 Mondial
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| | | | blas N°1 Mondial
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| Sujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) Mar 5 Juin - 7:55 | |
| Merci arabem, les passages concernant Davydenko (qui montre que c'est un faux triste) et Federer sont a la fois très instructif et très drole. Deja mirka elle a pas l'air commode, mais mirka en colere ca doit faire peur | |
| | | arabem N°1 Mondial
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| Sujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) Mar 5 Juin - 11:09 | |
| L'EQUIPE DU MARDI 5 JUIN
Coup droit, coup du roi
Comme Rafael Nadal, deux autres des qualifiés du jour sont dotés d’un oup droit monstrueux. Le coup gagnant sur terre. Vainqueur de Lleyton Hewitt (6-3, 6-1, 7-6) Nadal n’a toujours pas perdu de set. Il retrouvera en quarts son ancienne idole majorquine Carlos Moya, vainqueur de Björkman (7-6, 6-2, 7-5). L’autre quart du bas du tableau opposera Djokovic à Andreev. Le Russe a éliminé Marcos Baghdatis (2-6, 6-1, 6-3, 6-4). COMME LE BON JAMBON, le bon coup droit de terre battue se doit d’être iberico. Rarement journée de tennis aura donné meilleure démonstration de ce précepte que ce second lundi de Roland-Garros. Quatre matches de simple étaient au programme, les quatre derniers huitièmes de finale du tournoi masculin ; dans chacun d’eux figuraitun des plus énormes coups droits du moment, de ces coups droits de terre battue qui tonnentcommedes grosses caisses et rebondissent comme des ressorts. Tous quatre forgés dans les ateliers de tennis espagnols : aux Baléares pour Carlos Moya et Rafael Nadal, à Madrid pour Fernando Verdasco et à Valence pour le Russe Igor Andreev, exilé outre-Pyrénées dès l’âge de quinze ans. Au terme de ces empoignades, le score est net. Coups droits : 3. Revers : 1. Le seul intrus du jour dans ce palmarès, Novak Djokovic, tombeur de Fernando Verdasco, ne peut d’ailleurs être réduit à son seul revers. C’est bien plutôt la complétude de son jeu qui lui a permis d’amortir les coups de boutoirs de Verdasco. Résumer l’arsenal des trois autres vainqueurs à leur seul coup droit serait aussi une erreur. C’est même sans doute grâce à la qualité de son revers que Nadal est tant supérieur aujourd’hui à tous ses semblables « coupdroitiers ». Pourtant, au terme de la journée, le total des coups droits gagnants réalisé par les quatre hommes parle de luimême : 84. Et vlan ! Pour faire un bon coup doit iberico, il ne suffit pas de nourrir le joueur de glands comme le cochon pata negra, mais, comme l’animal, le joueur doit aussi beaucoup courir. Car un grand coup droit à l’espagnole sans de bonnes jambes, c’est un bombardier sans ailes : son efficacité maximale étant obtenue dans les frappes décroisées, le « coupdroitier iberico » se décale presque systématiquementdans son replacement vers la moitié « revers » du terrain. Il laisse donc un espace très important à couvrir si, par malice, son adversaire s’avise de frapper un revers long de ligne. Björkman et Baghdatis cueillis au menton C’est ce que fit si bien hier pendant deux sets un Novak Djokovic beaucoup plus en verve que contre OlivierPatience. Prenant la balle tôt, il empêchait Verdasco de le repousser et de conduire l’échange à sa perte. Et, frappant beaucoup long de ligne, il interdisait à l’Espagnol de prendre sa position préférentielle. L’affaire se compliqua singulièrement au troisième set, car, deuxième derrière Nadal au nombre de matches gagnés cette saison, le Serbe arrive peu à peu au bout de ses réserves énergétiques. Pour la première fois du tournoi, il laissa alors entrevoir son usure mentale, parlant beaucoup, dressant les bras au ciel, lâchant sa raquette. Mais il lui restait assez de force de concentration pour sauver trois balles de break et surtout conclure par un tiebreak presque parfait (6-3, 6-3, 7-6). Deux autres « généralistes » se cassèrent les pattes et la volonté presque de la mêmemanière : Jonas Björkman contre Carlos Moya et Marcos Baghdatis contre Igor Andreev. Tous deux adeptes des surfaces dures et plutôt rapides, ils choisirent le parti des changements de rythme et de l’agressivité, avec un très net penchant pour le filet dans le cas du Suédois, pour l’amortie dans le cas du Chypriote. Tous deux prirent le meilleur départ : Björkman mena 5-2 et servit à 5-3 ; Baghdatis gagna le premier set. La suite fut moins riante. Il suffit d’un petit relâchement, d’un rien d’inattention ou de fatigue pour que les punches adverses les atteignent au menton. C’était fini car, en plus d’un coup droit de forgeron, Moya et Andreev sont dotés d’un gros service avec, pour le Russe, la palme du rebond le plus déportant de tous. Majorque en fête L’amélioration du service de Nadal au cours des douze derniers mois explique sans doute en partie sa relative facilité à dominer hier Hewitt par rapport à l’année dernière au même stade de la compétition. La température et des balles plus vives constituent, elles, l’une des raisons pour lesquelles l’Australien n’a pas pu lui ravir un set comme à Hambourg le mois dernier. Quand le lift du Majorquin vous saute à la gorge avec autant de vigueur, comment faire pour frapper la balle montante et entrer dans le court ? À la différence de Björkman et Baghdatis, Hewitt ne mise pas tant sur la variété que sur l’agression du côté ouvert, côté coup droit. Il lui fallut deux sets pour trouver un semblant de brèche. Il mit toute sa fierté sur le tapis pour remonter un break apparemment définitif à 6-5 au troisième set. Deux fois, il prit l’avantage d’un mini-break dans le tie-break. Mais il finit par caler quand son ultime attaque de coup droit accrocha la bande. La défaite de l’Australien va permettre à Majorque de faire la fête mercredi. Les deux héros du tennis de l’île se feront face sur le court philippe- Chatrier. D’un côté, Palma, la capitale, représentée par Carlos Moya ; de l’autre, Manacor, deuxième cité de l’île et patrie de Rafael Nadal. Le bar-restaurant Sa Punta, propriété de la famille Nadal, devrait faire le plein. Dans le cas de Djokovic et Andreev, les lieux festifs seront dispersés dans toute l’Europe, car le Serbe a vécu à Monte-Carlo et à Londres avant de revenir chez lui. Toutefois, s’il n’est pas passé par l’Espagne, il n’en est pas moins averti du danger représenté par Andreev : avec son dossard de 125e ATP, le Russe est le moins bien classé des quart-finalistes du tournoi depuis Marcelo Filippini en 1999(140e), mais c’est à une longue blessure qu’il doit son déclassement. Il fait désormais partie du top 10 des meilleurs joueurs de terre battue, sans discussion possible, et des quatre meilleurs coups droits. Pour Roger Federer, opposé en quarts aujourd’hui à Tommy Robredo, savoir cet arsenal rassemblé dans l’autre moitié de tableau est plutôt rassurant. De son côté à lui, ce sont plutôt les coureurs qui abondent. Contre eux, le K.-O. est plus rare. PHILIPPE BOUIN
PUERTA : ON Y EST. – C’est aujourd’hui en Italie, à Sassuolo, près de Bologne, que Mariano Puerta effectuera son retour sur le circuit ATP après avoir purgé ses deux ans de suspension pour dopage. Bien que le Challenger de 25 000 dollars organisé au Sporting Club de Sassuolo ait débuté hier, l’Argentin y était invisible. Et pour cause, lundi, le finaliste de Roland-Garros 2005 était encore sous le coup de sa suspension effective à compter du 5 juin 2005, date de cette finale et du contrôle positif qui a suivi. Il jouera ce soir à 20 heures contre l’Australien Joseph Sirianni (250e à l’ATP) dans un paisible décor de collines verdoyantes, à des années-lumière de l’effervescence de la Porte d’Auteuil. – P. Co.
Andreev sur le podium « DANS CES HUITIÈMES de finale masculins, ces deux derniers jours, j’ai vu beaucoup de bonnes choses. Mais j’ai surtout vu un certain Igor Andreev botter les fesses de Baghdatis. Et je le sens bien capable de botter les fesses de n’importe qui.Même celles de Nadal et de Federer ? Là, je n’en mettrai pas ma main à couper. Mais de tous les autres, oui, ça j’en suis sûr. De tous les quart-finalistes encore en course, je le place sans hésiter sur le podium des prétendants au titre, derrière Nadal et Federer. Il est fort physiquement et mentalement, il court bien, pratique un jeu très simple, ne commet presque pas de fautes, frappe des coups gagnants à gogo et, ce qui m’épate le plus, met un lift incroyable avec une préparation des plus courtes. Quand on voit jouer Nadal, on comprend pourquoi il parvient à faire gicler autant sa balle. Quand on voit le geste en coup droit d’Andreev, cela devient proprement sidérant. Je me demande toujours, dans ces conditions, comment il peut donner autant de puissance à ses coups et, surtout, si bien les contrôler. J’ajouterai aussi à sa panoplie un service qui , pour paraître anodin et banalement monolithique, n’en est pas moins redoutable sur terre battue, car l’adversaire ne sait jamais, littéralement, sur quel pied danser. Il le f o r c e a i n s i à prendre sans arrêt la bonne décision – prendre la balle tôt ou reculer, prendre des risques ou jouer la sécurité ? –, ce qui, sur terre battue, est toujoursmentalement usant à la longue. Même s’il a perdu un set, sa victoire d’hier contre Baghdatis m’a très fortement mpressionné. Baghdatis est certainement un joueur meilleur qu’Andreev, dans le sens où son jeu est plus complet, plus varié. Mais, face à un j oueur comme le Russe, il perd beaucoup d’efficacité sur terre battue. Marcos a passé son temps à courir après la balle et il n’a, par conséquent, pratiquement jamais été en mesure de développer son jeu. Je pense dès lors que Djokovic, qui joue un peu comme Baghdatis – avec encore un peu plus de talent – va également souffrir contre Andreev en quarts. L’un et l’autre représentent, à leur manière, les meilleurs prototypes actuels des joueurs modernes. Mais, si je pense que le Serbe a plus de chances que le Russe sur dur ou sur gazon, je crois aussi qu’Andreev a une longueur d’avance sur terre battue. Djokovic et Baghdatis possèdent globalement un jeu plus attractif, ce qui, vous vous en doutez, ne peut que me plaire. Mais celui d’Andreev me paraît autrement plus efficace sur terre. C’est la raison pour laquelle je persiste et signe pour affirmer aujourd’hui que, parmi tous les joueurs restants en course, s’il y en a un qui peut décrocher le gros lot, derrière Nadal et Federer, que je place toujours au-dessus de tout, c’est bien Igor Andreev ! »
Cañas ou l’art du contre L’Argentin, adversaire de Davydenko aujourd’hui, est l’un des meilleurs défenseurs du circuit. Mais ses qualités ne se limitent pas à une bonne paire de jambes. « IL EST CAPABLE de remettre des balles que personne, à part Nadal, n’oserait aller chercher. Pour lui, rien n’est impossible. Et, surtout, il a le don de rendre compliquée pour l’autre une situation qui paraît au départ compliquée pour lui. » L’analyste du jeu de défense de Guillermo Cañas se nomme Luis Lobo, entraîneur de Carlos Moya de son état. Pour lui comme pour d’autres, la substantifique moelle du tennis de l’Argentin va bien au-delà de ses jambes trapues. « Même si, comme il l’ajoute, son pressionnante condition physique est essentielle dans son jeu de ontreattaque. » En clair, pour finir par piquer son adversaire là où ça lui fait mal, « Willy » doit avoir de la caisse et un mental sans faille afin de pouvoir enchaîner les rallyes. Le clan Cañas ne lésine donc pas sur les moyens pour le mettre dans une condition physique optimale. C’est le travail de Fernando Cao : « En défense, Willy a besoin de beaucoup de forces dans les jambes pour pouvoir vite repartir de l’autre côté du court lorsqu’il est déporté. Son secret, c’est une énorme force explosive mais aussi et surtout sa résistance. Il a la faculté de récupérer très vite de ses efforts entre les points, les matches et les tournois. On fait tout pour mettre son physique au service de son jeu. C’est une nuance importante. » Et ce n’est certainement pas Gaston Etlis, l’entraîneur du « Bisonde Tapiales », qui le contredira :« Willy est un joueur d’abord intelligent car, si ses jambes et son coup d’oeil lui permettent d’arriver vite sur la balle, il fait très souvent le bon choix. Il peut s’appuyer par exemple sur son coup droit avec lequel il peut jouer des balles longues et lentes ou au contraire lâcher une grosse accélération. Il lit très bien le jeu, ce qui lui permet de contre-attaquer dès qu’il le peut. » Si Etlis parle avec autant de conviction du coup droit de Cañas, c’est certainement parce que ce coup est le gros point fort de l’Argentin. « Et ça se ressent dans son jeu défensif, note Luis Lobo. Cañas est en effet bien meilleur dans ses éplacements vers la droite. D’ailleurs, son coup le plus fort, c’est le coup droit croisé de défense. Son lob de défense est aussi très efficace. » Et si toutefois son adversaire venait à lui remettre la balle, « Willy » n’hésiterait plus à attaquer. Gaston Etlis a en effet convaincu son poulain qu’il devait ajouter une corde à son arc : l’agressivité offensive.« Un bon coup de défense doit se transformer tout le temps en une attaque. Maintenant “Willy” n’hésite plus à monter au filet. Il a les armes pour faire changer très rapidement le cours d’un point. Et c’est important de se donner les moyens de raccourcir les échanges. » Même si le jeu de Cañas a profondément évolué depuis quelques mois, lui préfère se définir comme un simple guerrier : « Mon premier objectif est de me battre sur chaque balle. Ensuite, de faire le moins de fautes possibles et de mettre un point de plus que mon adversaire. Mais une chose est sûre : je n’ai pas peur de souffrir sur un court. »Ni de faire souffrir les autres… ALEXANDRE JUILLARD | |
| | | arabem N°1 Mondial
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| Sujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) Mar 5 Juin - 11:11 | |
| CoupeDavis, l’embrouille Nicolas Escudé s’est vu proposer le capitanat de Coupe Davis. Il l’a refusé. Depuis, ce ne sont que rumeurs... INAMOVIBLE CAPITAINE de Coupe Davis depuis 1999, Guy Forget est aujourd’hui menacé de perdre son poste. Le tennis masculin français se trouve en effet scindé en deux groupes distincts : les pro et les anti. Depuis la défaite en quarts de finale contre la Russie, en avril, le milieu bruit de ondit et de coups bas. Jusqu’à présent, Forget peut s’appuyer sur son bilan et l’absence de candidat désigné. Mais pour combien de temps ? ESCUDÉ ET LA PROPOSITION INDÉCENTE Lorsque Nicolas Escudé arrive au tournoi de Monte-Carlo, l’équipe de France de Coupe Davis sort à peine d’une courte défaite en quarts de finale contre le Russie, à Moscou (3-2). L’ambiance n’est pas au beau fixe entre Guy Forget et Richard Gasquet. Ce dernier reproche au capitaine d’avoir étalé dans la presse ses lacunes du moment. Pis : il se braque quand Forget évoque son désir de s’investir davantage au sein de sa structure d’entraînement. En coulisses, Éric Deblicker fulmine. Escudé, connu pour son soutien indéfectible à Forget, raconte : « J’arrive à Monte-Carlo et quelqu’un de l’entourage de la Fédération m’approche pour me proposer le poste de capitaine. Je réponds que ça m’intéresse grandement, mais que la question n’est absolument pas d’actualité. Plus tard, j’ai appelé Guy et les gars de l’équipe. J’ai vu que le feu partait dans tous les sens. Mais je ne suis plus sur le circuit, je ne participe plus aux débriefings de Coupe Davis, donc je ne suis pas au courant de ce qui se passe en interne. » Aucun membre de l’équipe, Forget compris, n’est au courant de la proposition faite à Escudé. Beaucoup tombent des nues. Certains voient dans cette étrange manoeuvre une initiative de Christian Bîmes, dont l’inimitié avec Forget est un secret de Polichinelle. Sollicité, le président n’a pas donné suite. Quant à Patrice Dominguez, directeur technique national, il s’est contenté d’un no comment : « Je ne suis au courant de rien. » LE REPAS DES SIX Le jeudi 24 mai, Guy Forget réunit autour d’un repas les cinq joueurs ayant participé à la rencontre de Coupe Davis contre la Russie (Gasquet, Mathieu, Grosjean, Llodra, Clément). Quelques jours plus tôt, il s’est longuement entretenu avec Richard Gasquet. L’objectif était évident : crever l’abcès né du malaise post-moscovite. « Richard est quelqu’un de pudique et je voulais le voir en tête à tête, raconte Forget. Je suis sorti de ce rendez-vous rassuré parce que, pour la première fois, j’ai eu le sentiment que Richard n’hésitait pas à me sortir ce qu’il avait sur le coeur. Même si je n’étais pas forcément d’accord avec tout ce qu’il me disait, au moins, on s’est parlé franchement. C’est très bien pour le fonctionnement de l’équipe. » Lors du repas du 24, la grande majorité des joueurs renouvellent leur confiance à Forget. « Pour moi, il y a zéro malaise entre nous, estime Arnaud Clément. J’entends dire que “Paulo” (Mathieu) ne serait pas forcément à cent pour cent avec nous. Mais c’est des conneries : Paulo m’a assuré du contraire les yeux dans les yeux. Donc, je le crois. » Pour avoir, depuis des années, presque exclusivement fonctionné avec les mêmes joueurs, Forget sait pouvoir compter sur un noyau dur (Grosjean, Clément, Llodra). Mais l’émergence d’une nouvelle génération (Monfils, Benneteau, Simon, etc.), qu’il estime encore incapable d’assumer ses responsabilitésen Coupe Davis, le fragilise. Déçus de ne pas « en être », parfois remontés par unentourage qui supportede moinsen moins la prééminence et les choix stratégiques de Forget, ces « exclus » grognent. Et estiment qu’un fossé existe entre les « élus du capitaine » et eux. LE CONSENSUS IMPOSSIBLE C’est un problème vieux comme le monde, dans n’importe quelle situation où un choix supérieur intervient, une frontière se crée : d’un côté, ceux qui en sortent confortés, de l’autre ceux qui en souffrent. En ce moment, l’élite française vit ce schisme de façon très aiguë puisque, contrairement aux années précédentes, certaines sélections (on pense à Grosjean contre la Roumanie et la Russie cette saison) prêtent plus à réserves à cause d’un vaste resserrement des valeurs. Ceux qui ont droit à la confiance du capitaine ont naturellement intérêt à ce qu’il reste à la barre. Dans ce « tiroir », on trouve Grosjean, Mathieu, Llodra et Clément. Certains d’entre eux n’ont pas apprécié les revendications des prétendants avant la rencontre àMoscou quand plusieurs voix avaient ouvertement douté du bien-fondé de voyager avec Grosjean, voire Clément. En ouvrant l’autre « tiroir », on tombe sur Benneteau, Simon, Monfils, Gicquel et Serra, qui ont tous le point commun de s’être sentis « plus que sélectionnables » à un moment donné et de n’avoir encore jamais joué en Coupe Davis. Ils trouvent le fonctionnement de Forget trop sécuritaire. On sait que les prises de position récentes de Simon ou de Benneteau ont déplu àGrosjean ou Clément. Voilà comment naissent les clans. « Il n’y pas de clans, faut arrêter, dit Llodra. On continue à se parler comme avant, à s’entraîner les uns avec les autres. C’est normal que certains soient dégoûtés de ne pas être retenus. Moi aussi, j’ai attendu. » Richard Gasquet, leader incontesté, n’est, lui, ni d’un bord ni de l’autre. Donc, il est menacé de récupération par tout le monde. Par Forget, qui a besoin de son appui. Et par les « nouveaux », qui militent pour un renouvellement des cadres. « Mais non, répond Clément. Ça voudrait dire que Guy n’est pas impartial. Je n’y crois pas une seconde. Ça m’est arrivé de ne pas être pris ou d’être pris et de ne pas jouer. Alors, quoi ? » Mais le jeu des pressions fait son office. Le président Bîmes doit aussi voir l’intérêt qu’il aurait à ce que Gasquet se désolidarise de Forget. En ce moment, rien n’est simple à la FFT. FRÉDÉRIC BERNÈS et VINCENT COGNET
GILLES SIMON et JULIEN BENNETEAU expliquent ce qui les froisse dans le mode de sélection de Guy Forget. « Parle-moi, demande-moi ! » PARMI LES QUATRE OU CINQ frissonnant aux portes de la sélection, Gilles Simon, seul vainqueur français avec Paul- Henri Mathieu d’un tournoi cette année, à Marseille, et Julien Benneteau, actuel numéro 2 national, sont sûrement ceux qui ont avalé le plus péniblement les pilules de leur nonsélection ces derniers mois. En exergue, chacun tient à assurer qu’il n’a « aucune animosité personnelle contre Guy Forget ». Cela dit, ils dressent leur cahier de doléances. Pour Benneteau, le grief le plus sensible concerne la communication du capitaine en place. « Je trouve qu’il ne me parle pas suffisamment sur une saison, qu’il n’échange pas assez avec mesentraîneurs. Et donc qu’il n’a qu’une opinion incomplète de la situation. » Sur ce créneau-là, Gilles Simon a la même religion. « Je pense que Guy ne vient pas nous voir jouer assez souvent. Il ne peut pas me connaître, ce n’est pas possible. J’en ai parlé avec d’autres gars qui sont demon avis. J’ai envie de lui dire : “Parle-moi, demande moi !” Il n’était pas àMarseille, alors que tous les meilleurs Français étaient là. C’était une occasion en or. Mais non… » Cela pose le problème de la philosophie générale du capitaine. Voyage-t-il assez ? Dialoguet- il trop peu ? « S’il avait un programme de quinze ou vingt semaines sur le circuit, ce serait mieux, imagine Benneteau. Par exemple, j’ai peur que la sélection pour le premier tour l’an prochain ne se décide que sur l’Open d’Australie. Peutêtre aussi est-il trop seul ? Si oui, pourquoi ne pas lui adjoindre un “manager” qui serait davantage en contact avec nous ? » Viennent ensuite les désapprobations appliquées aux critères de choix du capitaine. Et principalement sa foi toutepuissante en l’expérience. Simon se lance. « Premier tour cette année : on joue la Roumanie. On ne trouvera pas plus faible, mais Guy n’ouvre pas son équipe. Deuxième tour cette année : on joue la Russie. On ne trouvera pas plus fort, mais Guy n’ouvre toujours pas le groupe. Mais il nous lance quand, alors ? Il faut nous laisser les jouer, les matches, pour savoir si on peut ou non. Attention, je ne dis pas que c’est facile. Je ne dis pas non plus : “À moi, à moi, à moi !” Àl’époque de la Roumanie, je n’étais pas bien. Fallait pasme prendre. Mais, pour la Russie, là… » – F. Be.
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| Sujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) Mar 5 Juin - 11:35 | |
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| | | arabem N°1 Mondial
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| Sujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) Ven 8 Juin - 11:08 | |
| L'EQUIPE DU 7 JUIN Les joueurs les plus complets par Fabrice SANTORO 1/ Roger FEDERER « Physiquement, c’est l’athlète complet, puissant, rapide, endurant, coordonné, relâché… Il consomme moins d’essence que les autres. C’est lui quipossède le meilleur coup droit. Son service n’est pas le plus rapide, mais le plus varié. Il trouve des zones extrêmement courtes et, comme il possède le meilleur " deuxième coup " du monde, il s’engouffre dans le trou ou joue le contre-pied. Mentalement, je n’en parle même pas : depuis trois ans et demi, il est attendu sur tous les courts du monde et il perd quatre ou cinqmatches par an… »
2/ Novak DJOKOVIC « Comme Federer, il est incroyablement " détaché " par rapport à l’événement. À vingt ans, c’est exceptionnel. Semaine après semaine, il s’adapte à toutes les surfaces, à tous les adversaires. Mentalement et physiquement, il est très fort. Techniquement, je retiens surtout sa deuxième balle, qui rebondit très haut. Doit progresser à la volée. »
3/ Richard GASQUET « Il est fort quelle que soit la surface. Il s’adapte à tous les rebonds, toutes les vitesses, parce qu’il a l’oeil et possède une excellente technique. Sur un coup, il peut faire très mal des deux côtés. Excellent en retour de service. Une très bonne main. »
Les derniers remparts Novak Djokovic et Nikolay Davydenko restent les seuls à pouvoir court-circuiter une finale Federer-Nadal. VOUS ÊTES FRIAND d’inattendu, de coup de grisou, de vraie surprise ? Laissez votre occupation du moment, courez brûler un cierge ou cajolez votre grigri favori. L’heure est venue pour vous d’intervenir. Si la logique triomphe cet après-midi, vous assisterez dimanche à une finale Federer-Nadal. La deuxième d’affilée. Pour les amoureux d’étagères bien rangées, un régal. Pour vous, un cauchemar. Il vous reste tout de mêmeune solutionmoins soumise aux aléas du paranormal : encourager très fort Novak Djokovic et Nikolay Davydenko, les deux adversaires des ogres lors de ces demifinales. Le Serbe et le Russe représentent en effet les derniers remparts à la coda attendue.Ni l’un ni l’autre ne partira favori. Tous deux ont pourtant de bonnes raisons d’y croire. En premier lieu, Novak Djokovic. À vingt ans, le Serbe a déjà fait plus fort que tous ses pairs (Murray, Gasquet, Berdych) réunis. Personne ne mérite davantage que lui le rang de numéro 3 mondial – qu’il occupe d’ailleurs à la Race, le classement mondial depuis le 1er janvier. En faisant preuve d’une constance impressionnante, il s’est imposé sur les deux surfaces majeures du circuit, le dur (àMiami) et la terre battue (Estoril).« Ce n’est pas compliqué, chaque semaine, il fait demies ou finale… » résume Fabrice Santoro en forçant à peine le trait. « Prototype du joueur moderne » (dixit Emmanuel Planque, l’un des coaches du Français), il fait surtout preuve d’une audace et d’un sang-froid presque effrayants pour un minot de son âge. Il ne craint personne. Même pas Rafael Nadal, qu’il a occis cette année en quarts de finale deMiami. Nikolay Davydenko affiche moins ouvertement cette confiance qui frise l’insolence. Pourtant, quand il le veut vraiment, c’est-à-dire quand il ne court pas le cacheton dans des tournois de moindre importance, le Russe joue àmerveille le rôle de révélateur. Rapide, increvable, capable de prendre la balle tôt des deux côtés, il peut contraindre l’adversaire à disputer un marathon. Quand il sait la tactique perdante, il en change (commeface àCañas cette année). Il est probablement le plus sous-estimé des membres du top 10 (4e). Même mené 8-0 dans ses face-à-face, il a déjà inquiété Roger Federer, son adversaire du jour. Notamment en quarts de finale de l’Open d’Australie 2006, où il posséda six balles de deux sets à un. Ce jour-là, Davydenko l’avait joué fine : « J’ai essayé de jouer un peu comme si j’étais sur terre battue, de mettre du lift et de ralentir la cadence. Et ça a un peu détraqué son revers, puis son coup droit… » Pourfendeurs de logique, réjouissez-vous : aux dernières nouvelles, Roland-Garros se dispute toujours sur terre battue. VINCENT COGNET
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| | | arabem N°1 Mondial
Nombre de messages : 6046 Age : 44 Localisation : Paris Joueur : Gasquet,Tsonga,Monfils,Federer,nadal Joueuse : Rezai Points : 34251 Date d'inscription : 09/11/2006
| Sujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) Ven 8 Juin - 11:09 | |
| Djokovic, vrai diamant AU DEPART, Novak Djokovic semblait plutôt mal parti. Une vue imparfaite et une double déviation de la cloison nasale l’empêchaient de bien voir et respirer, deux tares rédhibitoires sur un court de tennis. Pour la première, le recours aux lentilles apporta une solution évidente. Pour les problèmes respiratoires, qui mettaient parfois le Serbe dans des états de fatigue aussi impressionnants qu’inexpliqués, l’opération des sinus en décembre 2004 ne résolut pas tout tout de suite. Habitué à faire circuler l’air par la bouche, Djokovic dut patiemment réapprendre à respirer par le nez avant de songer à un plan de carrière linéaire. Passé progressivement de l’état de poisson à celui d’humain classique, le jeune Serbe put alors se concentrer sur une pédagogie plus basique des coups de tennis. Est-ce un hasard si, enfin débarrassé de ces légendaires coup de pompe (on se souvient de ses cinq interruptions de jeu face à Monfils lors de l’US Open 2005), il finit par donner la pleine mesure de son talent cette saison ?« Quand je l’ai pris avec moi, raconte son coach Marian Vajda, j’ai vu que Novak était déjà très solide, très talentueux. Mais son grand talent est surtout de comprendre vite. Par rapport à Dominik Hrbaty dont je m’occupais avant par exemple, il n’a pas besoin de travailler autant. Il intègre plus vite les nouveautés et il les adopte sans hésiter car il veut s’approcher de la perfection et il pense pouvoir le faire. Quand tu leur donnes des consignes, beaucoup de joueurs te disent : “Oui, oui, O.K.”, mais ils n’arrivent pas à les mettre en application. Lui comprend tout de suite les choses. » Demandeur, c’est lui qui anticipe dans le binôme les grandes orientations stratégiques.ÀIndian Wells, il a décidé qu’il fallait impérativement un conseiller volée pour faire évoluer sonjeu. Et c’est ainsi qu’à son initiative l’Australien Mark Woodforde (numéro 1 mondial en double en 1992) a été associé au clan. En faisant ainsi sans cesse évoluer son jeu, Djokovic a rapidementmuéen prototype du joueur moderne.Au départ, il a acquis une technique très propre avec Jelena Gencic, genre de gourou yougoslave, gardienne de but de l’équipe nationale de handball avant de s’occuper de Monica Seles et de voyager avec Goran Ivanisevic. Accélération à la commande Passé ensuite par l’école allemande, d’abord à Munich, à l’académie Pilic, puis à Francfort, au côté de Dirk Hordorff (l’entraîneur de Rainer Schüttler), il a reconnu avoir beaucoup appris au niveau de la rigueur. Vivant l’accession au plus haut niveau mondial d’Ivan Ljubicic (un temps numéro 3 ATP), avec qui il partagea un temps l’entraîneur Ricardo Piatti, il assista enfin aux premières loges aux ajustements nécessaires pour atteindre le nirvana. Après ce stage en accéléré, Djokovic pouvait voler de ses propres ailes, progressant de façon impressionnante ces derniers mois. « Avant, il frappait un peu sur tout et n’importe quoi, explique Éric Deblicker. Maintenant, il a modifié son systèmede jeu. Il peut remettre cinquante fois la balle dans le court tout en continuant à faire le jeu. Il a un très bon service et un super revers. Et il a franchement amélioré son coup droit, même si, comme Safin, il peut rater sur des balles hautes et lentes. Il se déplace bien. Globalement, il est moins impétueux et plus compact. » Devenu l’un des meilleurs au monde dans la faculté à bouger l’adversaire en accélérant long de ligne à la commande (« Presque un gag tellement il le fait bien », gémissait Julien Benneteau à Hambourg), le Serbe dompte la prise de risque avec une sûreté technique sans faille et un mental hors norme. « Et comme on s’est toujours dit qu’il fallait se protéger avec une bonne seconde balle, je trouve qu’il a désormais l’un des meilleurs deuxièmes services du circuit », ajoute Vajda. Mais peut-il battre Nadal sur terre battue ? Dominé ici l’année dernière par l’Espagnol, il avait estimé « que la différence n’était pas énorme ». Vainqueur du Majorquin il y a deux mois à Miami en prenant l’initiative, il « a compris le truc », comme le dit son coach. Alors… FRANCK RAMELLA (avec F. Be et Ph. B)
Davydenko, faux robot POUR ATTAQUER une réponse, Nikolay Davydenko choisira toujours le bon vieux « niet » poil à gratter plutôt que le petit« da » tout simple et tout sucré. Qu’on le complimente sur sa modestie, c’est :« Niet, je fais le garçon humble juste pour la presse. » Qu’on le cuisine sur l’indifférence qu’il déclenche chez M. Tout-le-monde malgré un classement fortiche – 4e mondial –et un curriculum notable – deuxième demifinale à Roland-Garros tout à l’heure –, c’est re- « niet ». « Que voulez-vous, je suis mal né... Je ne suis qu’un petit Russe et même pas un Safin. » Cette fois, nous avions rendez-vous pour papoter travail. Son jeu, sa technique… Nous avons reçu notre quota de « niet » mais, même en procédant par antinomies, Davydenko fendille toujours la coquille. Poids plume, crâne pelé, il ressuscite dans bien des esprits le souvenir d’un certain Andre Agassi. Moins Steffi, moins Las Vegas, moins star-système, moins Nike et les actrices américaines, mais cette faculté de se planter à l’intérieur du court et d’arroser dans toutes les lucarnes en touchant la balle au plus tôt. « Niet, Agassi était surtout un joueur de dur. Moi, je le suis moins mais je bouge mieux latéralement que lui sur terre battue. En le regardant jouer à la télé quand j’étais petit, il m’amis sur la voie mais ça s’est arrêté là. » Toujours en embuscade, Edouard, grand frère et coach à vie, l’aide à appuyer sur la pédale de frein : « Agassi insistait souvent dans la diagonale en revers alors queNiko cherche plus vite le coup long de ligne. Niko se sert moins que lui de l’amortie. » Bon, il faut se faire une raison, on a tous rêvé. C’est ça ? « Niet, comme Agassi, je suis obsédé par l’idée de mettre de la vitesse le plus longtemps possible. Commelui, je ne veux pas que ce soit l’autre qui joue. C’est moi qui dois être le boss. Mon quart ici contre Cañas résume tout : je commets des tas de fautes, lui presque aucune. Ç’a l’air suicidaire, mais pas du tout. La clé,quand tu jouescommeça, c’est quetu dois être sûrde ne pas craindre pour ta confiance sous prétexte que tu fais des fautes. Tu dois croire aux fautes nécessaires. » « Il n’y a aucune raison pour que je gagne » À force d’heures et d’heures de ping-pong écoeurantes pour le commun des mortels du circuit, Davydenko s’est tressé la réputation d’un automate déshumanisé. Les citations post-traumatiques ne manquent pas sur « la machine », « le robot », « l’androïde ». Cette cadence de dingue qu’il impose, ce désespoir qu’il inocule chez l’autre parce que tout va (presque) toujours revenir, cette figure de marchand d’armes soviétique qui ne le quitte jamais, comme s’il apprenait une mauvaise nouvelle entre chaque point, tout concorde. « Moi, un robot ? C’est un gag, s’esclaffe-t-il. Ou alors c’est une nouvelle génération de robot tout léger et tout maigre. Un robot, ça ne fait jamais de fautes, ça ne se trompe jamais, moi si. Mon jeu n’est pas aussi répétitif que ça ; je cherche des angles, je sais m’adapter. Un robot, c’est bête. Je ne suis pas bête. » Et puis un robot n’aurait pas évolué comme il a su le faire : « Longtemps, je raisonnais ainsi : lui est trentième, moi soixantième, je dois perdre. Du coup, je tentais des chosesque je ne savais pas faire parce que je croyais quemonjeu ne suffirait pas. »Ne risque-t-il pas de replonger tout à l’heure ? De vouloir en faire trop de peur d’en manquer ? Car ceM. Federer qui s’avance reste insoluble pour le Russe. Huit fois il a essayé, huit fois il s’est ramassé. Pardon d’insister, Nikolay, mais auriez-vous sur vous une bonne raison pour que ça change ? « Il n’y a aucune raison pour que je gagne. Je ne suis pas le type qui est sûr d’un truc qu’il n’a jamais fait. Désolé, la personne que vous cherchez, ce n’est pas moi. » Son frère rigolecommeun bossu et glisse : « Àl’Open d’Australie en 2006, Niko l’avait vraiment inquiété. Roger m’avait dit que sur le terrain il pensait ne pas pouvoir gagner ce match. » Et ils s’en vont, l’air de rien, comme des ombres que personne ne remarque. FRÉDÉRIC BERNES
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| | | arabem N°1 Mondial
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| Sujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) Sam 9 Juin - 10:01 | |
| Le marche noir fait fureur a Roland-Garros
IL EST 10 heures, avenue dAuteuil. Un étrange ballet vient de commencer aux abords de Roland-Garros où se joue de- main la finale des internationaux de ten- Inis de Paris. Face à lentréeMarcel-Ber- nard et aux guichets officiels, les vendeurs de billets à la sauvette arpentent sans relâche le trottoir, haranguant le client…Sous loeil de la police urbaine de proximité (PUP) qui a ins- tallé son quartier général de lautre côté de la chaussée : cinq bâtiments préfabriqués à demi dissimulés dans la verdure, où les revendeurs interpellés en flagrant délit sont amenés, tout au long de la journée, pour être auditionnés. Entre le 27mai et le 6 juin, 231 dentre eux y ont été conduits et 620 billets saisis. Après des- truction de ces billets, préalablement scannés, et confiscation de largent de la revente, les contrevenants repartent, avec, en main, un simple procès-verbal… Et, quelques minutes plus tard, reprennent leurs affaires. Avenue dAuteuil, ils sont près de 200 rabat- teurs et vendeurs à se partager le trottoir. Lacti- vité plutôt lucrative est désastreuse pour la Fé- dération française de tennis. En fonction des matchs, le prix du billet vendu sous lemanteau peut atteindre dix fois la valeur officielle. « On a vu des billets écoulés à 2 500 , 3 000 pour une finale, soutient un enquêteur. Mais en gé- néral, les prix varient entre 100et 200pour des billets qui en valent un peu plus de 40. » Le billet vendu 100 au lieu de 45 « Chaque réseau a son territoire, ajoute un lieutenant de la PUP. Ils sont en concurrence et nempiètent pas sur le terrain de leurs rivaux. Tout le monde connaît les règles du jeu. Il y a les vendeurs de Marcel-Bernard, ceux de la porte dAuteuil, ceux de la station demétro…» Alors, chaque jour, de 10 heures à 17 heures, 15 policiers en civil, et par groupes de deux, sil- lonnent la foule, à la recherche du flagrant délit, condition indispensable pour quune procé- dure aille jusquau tribunal de police. Franck* vient de se faire prendre alors quil tentait de vendre 100 un billet qui en vaut 45 . Tout sourire, sous son chapeau de paille, il suit les policiers : « Jai pas de chance au- jourdhui, soupire-t-il, en haussant les épaules. Et en plus, les matchs de femmes, ça ne paie pas…»Une demi-heure plus tard, il réapparaît sur le trottoir. Le jeu du chat et de la souris peut recommencer. « Nous sommes comme deux athlètes qui se font face et jaugent leurs forces », analyse un commissaire. « Si on est là, cest quon a besoin dargent ! soutient agacé un vendeur à la sauvette. Moi, je ne gagne que 1 300 par mois, alors tous les ans je prends quinze jours pour faire Roland- Garros. Il y a plein de petits jeunes des cités qui attendent le tournoi pour travailler. On peut bien se faire un peu dargent, non ? » Avenue dAuteuil, leffervescence des vendeurs décroît lentement au fil de la journée pour séteindre vers 17 heures. Aujourdhui pour la finale dames, et demain pour la finale hommes, le tra- fic reprendra, aux mêmes horaires, au même rythme, comme un tour parfaitement réglé, et puis, les trafiquants iront vers dautres événe- ments sportifs. « Ce sont lesmêmes que lon re- trouve partout », soutient un policier.Un vrai bu- siness. Cecile Beaulieu | |
| | | colin N°1 Mondial
Nombre de messages : 3772 Age : 42 Points : 32491 Date d'inscription : 12/02/2007
| Sujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) Sam 9 Juin - 10:58 | |
| La chronique de Mats Wilander, ce matin dans l'Equipe: très intéressante, même si on peut bien sûr ne pas être d'accord sur tout.
La promesse d’un beau dimanche « BIEN QU’ELLES NE SE SOIENT jouées qu’en trois sets chacune, les demi-finales du tableau masculin ont été d’une excellente qualité et d’une très forte densité. Quel contraste, en tout cas, avec celles de la veille dans le tableau féminin ! Des demi-finales comme ça, c’est une aubaine, voire une bénédiction pour un tournoi. On en redemanderait volontiers tous les ans. Mais, si on a pu voir que les quatre meilleurs étaient bien là, on a pu aussi constater, au final, combien le fossé s’était creusé entre les deux meilleurs et leurs deux poursuivants. Ce fut particulièrement frappant dans le match entre Federer et Davydenko. En termes de qualité de jeu, c’était quasiment du cinquante-cinquante. À l’issue des deux premières manches, les deux joueurs avaient gagné exactement le même nombre de points (100). Mais Roger menait déjà deux sets à zéro. Pourquoi ? Parce que le tennis n’est pas une simple question d’arithmétique. Parce que l’essence de ce sport, ce n’est pas forcément de remporter plus de points que son adversaire, c’est de gagner ceux qui sont les plus importants, qui comptent vraiment. Or Federer est incontestablement le maître du monde en la matière. Et Nadal n’est pas mal non plus... La bonne nouvelle dans tout ça, c’est que, chaque fois qu’ils ont été poussés dans leurs retranchements, comme ce fut le cas hier pour l’un par Davydenko et pour l’autre par Djokovic – du moins dans les deux premiers sets –, ces deux hommes ont été capables d’élever leur niveau de jeu pour atteindre un palier encore supérieur. Ils l’ont fait hier, mais ils l’avaient déjà fait dans leurs tours précédents. Cela n’a cessé d’aller crescendo et me paraît être la meilleure promesse d’une finale qui, j’en suis persuadé, sera d’un niveau encore au-dessus de ce qu’a pu être celui des demi-finales hier. Car ces deux hommes ne cessent de progresser, à leur manière, et sont en conséquence un aiguillon l’un pour l’autre. Alors, dans ce contexte, qu’attendre de ce nouveau grand rendezvous entre Nadal et Federer demain ? À part vous dire que ce sera un match extraordinaire, je me garderai de tout pronostic. Ce dont je suis sûr en revanche, c’est que Federer ne sera pas dans le même état d’esprit que l’an dernier. Il sera peut-être encore une fois battu par Nadal. Mais il ne quittera pas le court sur cette désagréable impression de malaise qui m’avait rendu si triste et tellement en colère à la fois. Je me souviens que je lui avais alors beaucoup reproché d’avoir craqué face à Rafa et que c’était bien là la raison essentielle de son échec. Or Roger a fait, depuis, des progrès considérables mentalement. Et si je n’avais qu’un seul pari à faire pour dimanche, ce serait celui-là : Roger Federer, cette fois, ne “mouillera” pas devant Rafael Nadal. » | |
| | | tango N°2 Mondial
Nombre de messages : 1092 Age : 36 Points : 32898 Date d'inscription : 20/01/2007
| Sujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) Mer 13 Juin - 12:38 | |
| bon j'ai un peu hésité avant de poster cet article mais bon... - Citation :
- Coria sues vitamin maker over ban
TRENTON, N.J. (AP) -- Pro tennis player Guillermo Coria, once ranked No. 3 worldwide, is suing a New Jersey supplement manufacturer, claiming its steroid-contaminated vitamins led to a positive drug test and a suspension that cost him millions.
In a trial set to begin Monday in New Jersey Superior Court in New Brunswick, N.J., Coria will seek to clear his name and will ask a jury to award him in excess of $10 million for lost prize money and endorsements, his lawyers said.
"Guillermo was suspended at the time when he was rising to the top of the world in tennis ... when he was really most valuable," attorney Will Nystrom said Tuesday.
He said Coria was 19 when he was suspended in July 2001 after he had a positive urine test for steroids while playing at a tournament in Barcelona, Spain.
Nystrom said the only supplement Coria was taking then was a multivitamin made by Universal Nutrition of New Brunswick. So, the Argentine player's family had the multivitamins tested by a lab, which found them to be contaminated with steroids. That led the governing authority for men's tennis, the Association of Tennis Professionals, to reduce his suspension from two years to the seven months that had already passed.
Coria then had to battle back in the rankings.
"He grew up in a village in Argentina. He was named after (tennis great) Guillermo Villas. His father was a tennis coach and he's been playing tennis all his life," Nystrom said.
Since the lawsuit was filed in 2003, Universal Nutrition has admitted in court that it made steroid-containing products and multivitamins on the same machines on the same day at its factory, Nystrom said.
A spokesman for Universal Nutrition did not immediately return calls seeking comment. The company also does business under the name Universal Protein Supplement Corp., according to Coria's lawyers.
As a result of his suspension, his lawyer said Coria lost bonuses he could have earned based on his ranking and tournament performances under endorsement contracts he had with Prince, a maker of tennis rackets, and Adidas, the sneaker and apparel manufacturer.
Nystrom said Coria also missed out on endorsements from companies outside the sports world, including ones that pay hundreds of thousands of dollars a year to have tennis players wear patches with corporate logos on their shirts.
Coria, who is from Venado Tuerto, about 200 miles west of Buenos Aires, plans to attend the trial with his wife and parents. It should last about 10 days.
Now 25, Coria worked his way back up in the sport and was ranked in the Top 10 in 2003, 2004 and 2005, his lawyer said. Injuries have since kept Coria out of the Top 100, and he didn't play in the just-concluded French Open. ça peut etre rigolo :mdr: | |
| | | arabem N°1 Mondial
Nombre de messages : 6046 Age : 44 Localisation : Paris Joueur : Gasquet,Tsonga,Monfils,Federer,nadal Joueuse : Rezai Points : 34251 Date d'inscription : 09/11/2006
| Sujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) Lun 18 Juin - 9:43 | |
| L'EQUIPE DU LUNDI 18 JUIN
Salué comme un champion
Battu par Roddick 4-6, 7-6, 7-6 après avoir eu une balle de match, Nicolas Mahut a reçu une ovation monstre du public.
MÊME CEUX de nos confrères britanniques qui avaient encore en tête la superbe finale 1998 remportée par Pete Sampras sur Tim Henman 6-7, 6-4, 7-6 ne gardaient pas le souvenir d’une bataille aussi intense. Celle d’hier, arrachée par Andy Roddick aux dépens de Nicolas Mahut (4-6, 7-6, 7-6), dépassa en intensité et en qualité de jeu toutes celles de l’histoire du tournoi. « Je pense qu’il faut remonter àBoris Becker pour retrouverun jeu sur gazon d’une telle qualité », s’extasiait Sue Barker en interviewant les deux joueurs sur le court pour la télévision britannique. Après deux heures et dix-sept minutes d’une lutte épique, Andy Roddick venait de serrer longuement le Français dans ses bras. Il avait fini par remporter son quatrième titre ici, en s’appropriant les tie-breaks des deuxième et troisième sets après avoir perdu le premier 6-4 et sauvé une balle de match au tie-break du deuxième set, à 7 points à 6. Comme il le reconnaissait volontiers, cette finale avait été l’une des plus dures de sa carrière. « Nicolas a été incroyable, il m’a mis sous pression durant tout le match, il m’a fait souffrir pendant plus de deux heures et je m’en sors finalement avec beaucoup de chance. Je n’ai jamais joué un match d’une telle intensité dans ce tournoi. Nicolas est un grand joueur et s’il continue à jouer à ce niveau, on le reverra souvent dans des finales et je suis certain qu’il finira par gagner des tournois… » Pour donner une idée de l’intensité évoquée par Roddick, il suffisait de relever les chiffres les plus significatifs de la feuille de statistiques. Le plus important, et de loin, concernait le service de Mahut : dix-sept jeux remportés sur sonengagement sur dix-sept, et une seule balle de break à sauver durant tout le match. Dans ce domaine, ce n’était pas mal non plus du côté de Roddick, avec un seul jeu de service perdu sur une seule balle de break offerte à Mahut. À un passing près Impressionnant aussi était le nombre de montées au filet de Mahut terminées sur une volée gagnante ou un passing raté de l’adversaire. Sur les 207 points que dura la partie, le Français monta 112 fois au filet, où il remporta 80 %des points. Ce qui fit dire à Roddick après sa victoire : « Nicolas a fait une véritable démonstration dujeu de volée. » Malgré cette démonstration au filet, malgré la qualité de son service, Mahut a cependant perdu. À un point près. Il se souviendra longtemps de cette balle de match ratée au tie-break du deuxième set, à 7-6 service Roddick. Après un excellent retour, le Français tira deux bons passings de revers bien remis par Roddick et, alors que le troisième passing, sur le coup droit celui-là, paraissait plus facile parce que frappé à mi-court, Mahut le mit dans le filet. Roddick n’allait plus lui offrir d’occasion de victoire dans ce tiebreak, conclu 9-7 avec, il faut le souligner, un seul point perdu par les serveurs. En d’autres temps, Mahut se serait sans doute décomposé après la perte du deuxième set. Il resta totalement concentré sur son match et offrit ce qu’il avait de plus beau à sortir de sa raquette pour essayer de forcer la décision au troisième. Ses efforts, ses plongeons, sa manière de donner tout ce qu’il avait dans le ventre enthousiasmèrent le public londonien, qui avait pourtant fait de Roddick son favori dès le début de la finale. Arrivé au tiebreak du troisième set, Mahut céda un premier point de service sur un passing de Roddick qui accrocha la bande du filet, puis un deuxième sur un formidable retour gagnant, le deuxième seulement depuis le début du match pour l’Américain. Nanti d’une confortable avance, Roddick préserva son acquis pour s’imposer, salué par une pantomime de son coach, Jimmy Connors. La désillusion fut brutale pour le Français. Il enfouit sa tête sous sa serviette pour pleurer pendant que Roddick saluait le public. Mais l’ovation que lui réserva ce public au moment de la remise des trophées restera dans les annales du tournoi comme l’un des plus grands moments de reconnaissance jamais accordé à un joueur. On devrait d’ailleurs dire « remise du trophée » car ici, au Queen’s, le finaliste n’a droit qu’à une poignée de main : celle de son altesse royale la duchesse de Gloucester. Sympathique, sans doute,mais ce n’est pas ce geste qui remplira l’armoire aux souvenirs de Nicolas Mahut. ALAIN DEFLASSIEUX
NICOLAS MAHUT pensait plus à la défaite qu’à la qualité de son jeu en sortant du court, et ne pouvait cacher sa déception.
« C’est dur à vivre » «VOUS ÊTES SORTI DU COURT les mains vides. Il n’y a donc pas de trophée pour le finaliste ?– Je ne sais pas, en tout cas, on ne m’a rien donné. Comme quoi il fallait vraiment gagner pour repartir avec un souvenir. – Avez-vous conscience d’avoir joué un énorme match de gazon ? – C’est difficile à dire juste après la partie. C’est dur à vivrecommemoment, car je croyais vraiment à la victoire. Je me sentais bien, j’avais tellement envie de mettre mon nom sur le trophée que la déception est énorme. Avant le match, j’étais dans le Players LoungeDesert avec Olivier (Olivier Soules, son coach) et nous regardions toutes les photos des anciens vainqueurs qui tapissent les murs. On se disait qu’il y avait peut-être une place pour moi et, sincèrement, je croyais fort à la victoire. Et, depuis que je suis sorti du court, l’image de la balle de match que je rate tourne dans ma tête. Je revois ce coup droit. J’en ai tapé des milliers à l’entraînement et je le rate. Alors, on a beau me dire que j’ai fait un très grand match, que je n’ai pas à être déçu, il n’y a que ça qui me reste en tête. – Vous vous rendez tout demêmecompte de la qualité du jeu… – Non, c’est difficile. Tout ce que je peux dire, c’est que je suis fier d’être entré sur le court sans avoir peur, en me disant que la victoire était à ma portée. C’est fou, mais j’ai noté un vrai changement dans ma mentalité cette semaine. Il s’est passé plein de choses et dans ma tête, une seule chose comptait : gagner le tournoi. Mais là c’est dur, dur. – Pourtant, après avoir perdu le deuxième set, vous êtes reparti tête baissée dans le troisième set, sans paraître atteint… – C’est vrai qu’après avoir perdu le deuxième set, je n’ai pas trop repensé à la balle de match. Jeme disais plutôt : tu es au troisième set, tu vas gagner le Queen’s. En même temps, j’avais analysé pourquoi j’avais raté ma balle de match : pas assez traversé la balle, trop joué avec le bras en forçant sous la tension. Et j’imaginais que si jemeretrouvais en position de gagner, je ne commettrais plus la même erreur. Mais, à l’attaque du troisième set, j’étais bien et à la fin aussi, d’ailleurs. J’avais l’impression de pouvoir jouer cinq heures, que rien ne pouvaitmesortir dema volonté de jouer et de gagner. Du coup, après avoir perdu, l’adrénaline est brusquement retombée et je me suis senti très fatigué dans le vestiaire. – Votre entraîneur doit tout de même être content de vous… – Olivier m’a dit : “Pour la première fois que je suis avec toi, je n’étais plus coach au bord du court mais spectateur. Ce que tu as fait est énorme. Tu étais au top dans ton attitude et ton niveau de jeu.” – Et le public a dû vous réchauffer le coeur… – J’aurais tellement voulu soulever la coupe devant lui. C’est vrai qu’il a été incroyable. Voir tous ces gens debout qui m’acclamaient, ça m’a donné des frissons, j’avais la chair de poule et les larmes aux yeux, tellement c’était fort. – Et maintenant, il vous faut penser tout de suite aux qualifications de Wimbledon. Dès ce lundi, vous serez sur le court… – Sauf si, au dernier moment, il y a un forfait. Je crois que je suis le premier à entrer. Ce serait un fantastiquecadeau si je pouvais éviter les qualifs etmetrouver directement dans le tableau final. Ça me permettrait de récupérer pendant deux, trois jours. » – A. D.
Berdych saisit l’occasion
Très solide contre Baghdatis en finale (7-5, 6-4), le Tchèque succède au palmarès à Federer, absent.
IL YA DES ABSENTS qu’on voit partout. La première phrase de Berdych après son premier titre en un an et demi fut éloquente : « Mon principal avantage cette année était que Roger n’était pas là. » On s’attendait plutôt à ce qu’il nous raconte comment il était venu à bout d’un Baghdatis estampillé gazon depuis sa demi-finale de Wimbledon l’an passé et encore très à son aise sur l’herbe allemande. Qu’il nous dise comment il avait gâché le vingt-deuxième anniversaire du Chypriote en jugulant ses forces, en réussissant à effacer deux balles de premier set et en imposant ensuite un contrôle sur la rencontre seulement interrompu brièvement quand il servit pour le match. Non, pour lui, la clé de son titre, c’était le forfait de Roger. Berdych a le débit monotone d’un ecclésiastique psalmodiant. Même quand il gagne. Parlant au micro du stade après sa victime, le Tchèque se rendit à l’évidence : « Marcos a déjà tout dit ! » Mais le numéro 13 mondial s’était déjà montré éloquent raquette en main pour conquérir le premier titre de sa carrière sur herbe (le troisième au total). Voici deux bonnes raisons de croire en lui pour Wimbledon. UNE REDOUTABLE PREMIÈRE FRAPPE. – Baghdatis souligne la vigueur de son service, mais ce n’est ni Karlovic, ni Roddick. Il a tourné toute la semaine à 8 aces et 2 doubles fautes par match avec un pourcentage de premières avoisinant les 60 %. Bien, mais pas exceptionnel. C’est plutôt sa puissance du fond de court qui impressionne. Sans un poil de lift, sa balle avance très vite. Surtout en coup droit. Et, comme il a une excellente vision du court, il met rapidement l’adversaire sur la marche arrière. C’estcomme ça qu’il s’en sortit sur la première balle de set de Baghdatis, après avoir loupé sa première balle de service. Le problème posé par le Tchèque sur gazon est plutôt la combinaison d’un bon service et d’une redoutable première frappe. Si le retour est simplement correct, la punition arrive vite. « C’est un ensemble de choses qui marchent bien pour moi sur gazon : je sers bien et je suis capable de mettre la pression du fond du court », explique l’intéressé. Quid de sa capacité à supporter la pression adverse ? Pas facile de virevolter quand on fait 1,96 m. « Le déplacement a longtemps été ma faiblesse sur herbe, reconnaissait-il hier. Mais, à force de travail, j’y suis arrivé. » QUI GAGNE HALLE S’IMPOSE ENSUITE À…– L’histoire dit – en tout cas, celle des quatre dernières saisons sur gazon – que le vainqueur au Gerry Weber Stadion fait de même àWimbledon. Mais Berdych n’a pas mordu à cet hameçon : « L’histoire, c’est Federer qui l’écrit. » Mais si on lui pique son stylo ? « Pour moi, Berdych fait partie du top 4 sur gazon, affirmait hier Baghdatis. J’ai été battu aujourd’hui par plus fort que moi. » Pourtant, le Chypriote des Yvelines se voit réussir aussi bien que sa demie de l’an passé. Berdych n’a pas voulu préciser ses ambitions pour la cathédraledu tennis. Par superstition : « Avant Roland- Garros, j’avais dit que je voulais franchir le cap du quatrième tour en Grand Chelem (qu’il a atteint cinq fois) et je me suis fait sortir au premier. Donc, je me tais. » Mais il reconnaît par ailleurs : « Je vais arriver invaincu sur gazon à Wimbledon. C’est un plus. » Invaincu certes, mais par défaut. PASCAL COVILLE | |
| | | arabem N°1 Mondial
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| Sujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) Lun 18 Juin - 9:45 | |
| Coria au tribunal
Toujours absent du circuit, l’Argentin attaque une compagnie américaine en justice.
DEPUIS PLUSIEURS MOIS, Guillermo Coria brille par sa discrétion. Lessivé mentalement, touché physiquement, « el Mago » (« le Magicien »), finaliste à Roland-Garros en 2004, a disparu du circuit. Sa dernière apparition date du mois de septembre 2006 (défaite au premier tourdu challenger de Szczecin, en Pologne, contre le Roumain Razvan Sabau). Et personne, ni même son entraîneur, Hernan Gumy, n’est capable de prévoir aujourd’hui le retour de l’Argentin, tombé dans les méandres du classement ATP (344e). Selon ses proches, Coria (25 ans) reviendra dès lors que sa blessure aux abdominaux (contractée début mai) le laissera en paix. Son nom revient pourtant aujourd’hui dans l’actualité, mais judiciaire. L’Argentin accuse en effet la compagnie Universal Nutrition d’être la responsable de son contrôle positif aux stéroïdes lors du tournoi de Barcelone en 2001. Il demande 10 millions de dollars de dommages et intérêts (un peu plus de 7,5 millions d’euros). Ce procès débutera lundi devant le tribunal supérieur de New Jersey. Il devrait durer une dizaine de jours. Le joueur a prévu de se rendre sur place accompagné de sa femme et de ses proches. En2001, Coria consommait régulièrement des suppléments vitaminés fabriqués par cette entreprise américaine. Et, selon lui, la présence de stéroïdes dans ces produits n’a jamais été indiquée, ni sur les boîtes ni sur les notices. Après une enquête menée par l’ATP, qui avait conclu que le complément était bien contaminé, sa suspension était passée de deux ans à sept mois d’interdiction de compétition. Pour son avocat, Will Nystrom, la demande de l’Argentin est donc légitime : « Guillermo avait dix-neuf ans lorsqu’il a été suspendu, à un moment important de sa carrière. Il était en pleine progression. Il a donc perdu son classement et beaucoup d’argent, puisqu’il n’a pas pu participer à de nombreux tournois et n’a pas pu toucher les bonus de ses sponsors. » ALEXANDRE JUILLARD
GASQUET REPART EN CAMPAGNE. – Double tenant du titre et tête de série no 1 à Notthingham, Richard Gasquet reprend du service sur gazon cette semaine, après un surprenant faux pas au Queen’s. Battu prématurément par un joueur pakistanais classé 304e à l’ATP, Aisam Ul-Haq Quershi, le Français a passé la semaine dernière à s’entraîner, avec juste un bref aller et retour d’une journée à Paris : « Ça va, rassure Éric Deblicker, son coach. Richard a bien travaillé, il lâche ses coups, il a le moral. » Opposé à l’Américain Vince Spadea – « joueur un peu fantasque dont il faut se méfier », dixit Deblicker –, Gasquet pourrait rencontrer au deuxième tour le vainqueur de Nicolas Lapentti et d’un qualifié, avec vue sur un quart face à Arnaud Clément. | |
| | | arabem N°1 Mondial
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| Sujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) Mer 20 Juin - 7:26 | |
| Le sport le plus pratique a Paris
LE TENNIS à Paris, ce nest pas L seulement quinze jours de passion pendant Roland-Garros. Cest surtout le sport le plus prati- qué dans la capitale. Avec 39 013 licenciés à la Ligue de ten- nis de Paris, cette discipline dé- passe largement le football, qui naffiche « que » 20 000 adhérents. La ligue regroupe 165 clubs et 50 sections corporatives (dentre- prises) ainsi que 970 équipes. Elle organise 449 tournois par an !Une pratique en pleine expansion qui pose de nombreux problèmes à la mairie de Paris : le nombre de ter- rains municipaux est trop res- treint (41), et certains mériteraient dêtre mieux entretenus. Surtout, la liste dattente est longue pour jouer en club et plus de 6 000 en- fants nont pu être intégrés, cette année, dans les cours municipaux.
Le club huppe s’ouvre aux espoirs du tennis
Uen train de se tourner : le très « sélect » Cercle du bois de Boulogne, club sportif huppé, sis près du jardin dAcclimatation, de- vrait sous peu accueillir des cham- pions de tennis en herbe. Le projet dun « pôle dexcellence » a été pré- senté hier par la Ligue de tennis de Paris et ladjoint (PS) de Bertrand Delanoë chargé des sports, Pascal Cherki, aux groupes politiques du Conseil de Paris. Le Cercle du bois de Boulogne, surnommé « tir aux pigeons », puisquon y pratiquait jusquà ré- cemment le tir aux galettes dargile, est un de ces prestigieux clubs qui occupent depuis plus de cent ans des sites municipaux des bois pari- siens. Les 7 000 membres du club doivent sacquitter de plus de 8 000 de droits dinscription puis de 800chaque année pour bénéfi- cier de la piscine, du club house et des 21 terrains de tennis. Or depuis son arrivée à lHôtel de Ville, léquipe municipale semploie à « démocrati- ser » ces concessions, tout en rééva- luant les loyers des clubs huppés. Ce fut le cas lannée dernière pour le site de la Croix-Catelan, concédé à La- gardère, ou les hippodromes. Le Cercle du bois de Boulogne évoluera selon la même logique : lamairie va récupérer la moitié du site, notam- ment deux petits étangs et un vaste espace vert, pour les ouvrir aux pro- meneurs. Lautre moitié sera occu- pée par la Ligue de tennis de Paris en partenariat avec le Cercle du bois de Boulogne, qui partagera les investis- sements nécessaires (4 M) ainsi que le loyer, qui sera augmenté. « Si le projet aboutit, cest un rêve qui se réalise » « Pour nous, si le projet aboutit, cest un rêve qui se réalise, se réjouit Hughes Cavallin, président de la li- gue de tennis de Paris. Nous sommes une des seules ligues à ne pas avoir de pôle dexcellence, alors que nous sommes les leaders en France au niveau sportif avec des garçons comme Richard Gasquet ou Gaël Monfils. » Sur le site, la ligue pourra installer son pôle espoir régional, qui ras- semble les futurs grands champions du tennis français ainsi quun centre de formation aux métiers du tennis. Les 21 courts permettront aussi dor- ganiser des compétitions. « Actuelle- ment toutes ces activités sont écla- tées aux quatre coins de Paris », poursuit Hughes Cavallin. Le projet prévoit aussi une ouverture au grand public et aux scolaires. Hier, le projet a été plutôt bien ac- cueilli par les élus,même si les com- munistes ou les Verts auraient pré- féré une remunicipalisation totale du site et le départ du Cercle du bois de Boulogne. Le projet pourrait être présenté au Conseil de Paris de juil- let. Sebastien Ramnoux
Source:le parisien | |
| | | arabem N°1 Mondial
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| Sujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) Dim 24 Juin - 10:01 | |
| L'EQUIPE DU DIMANCHE 24 JUIN
Clément trop court
Le Français avait gagné le premier set de la finale, mais le Croate Karlovic l’a assommé à coup d’aces (3-6, 6-4, 6-4).
LES TRENTE-SIX centimètres qui séparent Arnaud Clément (1,72 m) d’Ivo Karlovic (2,08 m) ont joué leur rôle hier. Sous un soleil revenu, sur un court bucolique arborant les même bâches rouges que celui du Queen’s, où, la semaine dernière, le Français avait battu le Croate en quarts de finale, Ivo Karlovic a fait donner à plein régime le lance-fusée de son service : 21 aces (101 pour la semaine), 74 % et 83 % de premières balles aux deuxième et troisième sets, et le record européen du service le plus rapide de l’histoire avec 246 km/h, à 3 km/h du record absolu d’Andy Roddick. « C’est sûr, on n’a pas la même fenêtre de tir », regrettait, avec le sourire, le Français, qui admettait la supériorité de son adversaire sans rechigner dans cette finale, la dixième de sa carrière. Pourtant, après dix-sept minutes de jeu, il avait déjà fait mieux que les quatre adversaires précédents du Croate à Nottingham : il lui avait pris son service grâce à d’excellentes anticipations au retour. Un coup de pouce du sort Il garda la main jusqu’au milieu du deuxième set. Sa chance passa quand, à 2-2, 30-40, il expédia un retour de revers dans le couloir : « J’ai vraiment des regrets, car j’avais la balle dans le centre de ma raquette. Cela dit, sur une première balle à 230 km/h, ce n’est pas facile, mais, contre lui, il faut considérer ça comme une occasion. » Peu à peu, entre le géant qui donne l’impression de pouvoir toucher les deux poteaux de filet en écartant les bras et le tricoteur de foulées minutieuses, la balance pencha du mauvais côté. En partie grâce à l’agressivité du Croate, mais aussi grâce à un coup de pouce du sort : deux balles let dans le même jeu pour réussir le break au deuxième set, puis une déviation gagnante du filet sur la balle de match. « Mais ça, c’est le gazon, acceptait le Français. Sur l’ensemble du match, il méritait sa victoire. Il a été plus agressif que moi. Il a beaucoup mieux joué qu’au Queen’s, où j’avais pu me contenter de faire des premières- secondes au service et d’attendre ses fautes. Là, il m’amême claqué quelques passings. » Vue du bord du court, par les yeux de son frère et coach Bruno, la partie s’était aussi un peu jouée la veille quand Clément avait dû disputer deux matches, contre un seul à son adversaire : « Arnaud a manqué de tonus toute la partie. Contre un type comme ça, ça ne pardonne pas. On n’a pas d’échanges pour se remettre dans le rythme. » La récupération sera donc essentielle en vue du troisième acte de la saison sur gazon : Wimbledon. Les deux frères projetaient de rejoindre le soir même, par la route, leurmaison de Wimbledon Village, distante de 200 km, pour que le finaliste malheureux puisse se reposer : « Entre le Queen’s et ici, j’ai beaucoup joué (9 matches) en deux semaines. Je ressens donc une fatigue, plus mentale que physique, d’ailleurs. Mais je pense qu’une journée de reposmesuffira. Ici, celle que j’ai eue grâce à la pluie m’avait déjà fait beaucoup de bien. Et je veux réussir enfin à bien jouer en Grand Chelem. » Malheureusement pour lui, son premier tour, demain, ne sera ni des plus confortables, ni des plus faciles, puisqu’il retrouvera Nicolas Mahut, son vainqueur de la demi-finale du Queen’s. Ivo Karlovic, lui, s’attaquera à Fabrice Santoro, un adversaire dont il se méfie. « Il est très dangereux, car il joue comme Arnaud », dit-il, comme s’il avait oublié qu’après deux défaites sur gazon contre ce dernier il venait de prendre sa revanche. PHILIPPE BOUIN
WIMBLEDON(Grand Chelem, gazon)
Murray veut y croire
Wimbledon, qui commence demain, respire car l’Écossais devrait disputer le tournoi, malgré sa blessure au poignet.
LES FANS DE TENNIS britanniques attendaient ce moment depuis plus d’un mois. Plus précisément depuis le 15 mai, date de l’abandon d’Andy Murray au premier tour du tournoi de Hambourg. Victime ce jour-là d’une sale blessure à un tendon du poignet droit, l’Écossais se savait condamné à une course contre la montre s’il voulait disputer « The Championship ». Il semble qu’il l’ait gagnée : hier, il a mis fin à toutes les spéculations en affirmant qu’il serait présent sur le court ce lundi après-midi. À condition, of course, que son poignet ne le lâche pas d’ici là. Avant-hier, Murray se livra à une courte séance d’entraînement sur les courts d’Aorangi Park. En dix minutes, le temps que la pluie rappelle à tous que l’on était bel et bien àWimbledon, il n’eut pas l’occasion de montrer grand-chose. Sauf qu’il ne frappait pas son coup droit à cent pour cent, loin de là. « Je me suis remis à frapper des coups droits liftés il y a cinq jours seulement, confie-t-il. Mais je ne veux pas forcer trop tôt, trop vite. Je verrai demain (aujourd’hui) si je peux taper plus fort. Et je prendrai ensuite ma décision définitive. » La prière de Mardy Fish Dans son esprit, elle est déjà prise. « C’est clair dans ma tête : si je suis là, c’est pour disputer le tournoi, dit-il. L’état de mon poignet s’améliore de jour en jour. Selon les médecins, je ne peux en aucun cas me blesser à nouveau. Donc j’y crois. Mais je serai prudent : j’ai travaillé très dur depuis cinq semaines et demie pour être prêt le jour J. Je ne veux pas tout gâcher en prenant une décision stupide. » Des joueurs tels que Federer, Blake ou Henmanl’ont déjà incité à la prudence. Selon eux, il serait idiot de compromettre le reste de sa saison pour jouer coûte que coûte un seul tournoi, fût-ce Wimbledon. Murray ne l’entend pas de cette oreille. «Ce sont de grands joueurs, mais ils ne connaissent même pas la nature de mablessure, assène-til. Je n’en ai jamais parlé avec Tim, par exemple. Je pense que ce qu’ils veulent dire, c’est : “Si tu n’est pas prêt, ne joue pas.” Mais je n’ai jamais eu l’intention d’agir autrement ! » Son éventuel forfait ne ferait l’affaire ni de Wimbledon ni de la presse anglaise : Henman sur le déclin, l’Écossais bougon est devenu la principale vache à lait des reporters de Sa Majesté. En revanche, il arrangerait bien quelques joueurs. À commencer par James Blake et Mardy Fish. Si ce forfait intervient aujourd’hui avant midi, Blake deviendrait en effet tête de série no 8 et squatterait sa place dans le tableau. Catapulté sur le tard « tête de série no 33 », Fish échapperait alors à un premier tour contre Rafael Nadal. Deux Français suivront également avec attention l’évolution du cas Murray : opposés lors du premier tour, Jo- Wilfried Tsonga et Julien Benneteau sont programmés pour l’affronter, en cas de victoire fratricide, au deuxième. Mais il n’est pas certain que tous deux souhaitent son renoncement : entre un Blake en pleine possession de ses moyens et un Murray diminué, l’Écossais semble en effet un choix moins déraisonnable. VINCENT COGNE
Nadal un peu las
LONDRES – de notre envoyé spécial DEPUIS SON ARRIVÉE à Wimbledon, mercredi, Rafael Nadal ne chôme pas. Avant-hier, il disputait ainsi une exhibition contre Carlos Moya, à Hurlingham, dans l’ouest de Londres. Nadal perdit le match, mais admit surtout ressentir un début de lassitude. « Vous savez, j’ai joué énormément de matches depuis le début de l’année (52, dont 45 victoires), souligna-t-il. Et beaucoup de ces matches se sont joués sur terre battue, ce qui exige une énorme dépense physique. Donc, je me sens un petit peu fatigué de tout. Toutes ces semaines d’affilée, à jouer tous les jours… C’est difficile… » Hier, il affichait un visage moins las. Le guerrier qui sommeillait s’était en partie réveillé. Mais pas question, non plus, de jouer les matamores : malgré sa finale de l’an dernier, l’Espagnol ne se considère pas comme l’un des favoris du tournoi. « Pour moi, sur gazon, il y a Federer et les autres, dit-il. Ce que je trouve difficile, c’est d’adapter mon jeu à l’herbe en un laps de temps aussi réduit. Combien j’ai eu, au total ? Une semaine et demie ? Le point positif, c’est d’avoir joué le Queen’s. Même si j’ai perdu en quarts (contre Nicolas Mahut), ça m’a fait du bien. Après, je n’ai pas touché la raquette pendant quelques jours. Je ne l’ai reprise que mardi, à Majorque… sur terre battue. Mais je n’ai fait que des services et des volées ! » Averti du danger que représente Mardy Fish sur cette surface, il a déjà son idée sur la question. « Il faudra absolument que je contrôle mes jeux de service, explique-t-il. Si j’y parviens, je resterai calme. Alors, tout sera possible. » – V. C. | |
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| Sujet: Re: LA PRESSE SUR LE TENNIS (l'equipe) Lun 25 Juin - 17:18 | |
| L'EQUIPE DU LUNDI 25 JUIN
Federer défie Borg
Sans préparation, le Suisse s’attaque dès aujourd’hui au record de cinq titres d’affilée à Wimbledon du légendaire champion suédois. 25 JUIN 2002-25 JUIN 2007 : il y a cinq ans jour pour jour, Roger Federer quittait le Centre Court de Wimbledon tête basse, balayé dès le premier tour par un jeune loup de dix-huit ans, Mario Ancic (6-3, 7-6, 6-3). Depuis cette sortie de route, l’« homme de vert » n’a plus jamais plié sur gazon. Quarante-huit victoires, quatre années de monarchie absolue et toujours cette implacable routine : un titre en Allemagne en guise d’amusebouche et un sacre dans le temple du tennis, histoire de boucler la (courte) saison herbeuse sur une série de douze matches sans défaite. Seulement voilà, cette année le numéro 1 mondial ne gagnera pas plus de sept parties sur son aire de jeu préférée. Pour la première fois depuis 2000, il a fait l’impasse sur Halle. Il aborde son neuvième tournoi de Wimbledon sans un match, sans une exhibition sous la semelle. Hier, tout de blanc vêtu, le front caché sous une casquette brodée de ses initiales « RF » dorées, le boss du All England Club n’attachait guère d’importance à ce changement d’habitude. « Si tu es superstitieux, tu peux penser que j’aurais dû jouer encore à Halle. Mais ce n’est pas mon genre. Ma santé d’abord. Je sentais (après Roland-Garros) que j’avais mal au dos et aux adducteurs. Ces deux dernières années, quand je suis allé directement à Halle après Paris, mes quadriceps et mon dos me tuaient (sic). J’ai quand même joué là-bas et je suis allé au bout. Mais cette fois j’étais si fatigué que je n’ai pas jugé bon de recommencer. » Sa deuxième défaite en finale de Roland-Garros face à Rafael Nadal aurait donc laissé des traces. Mais à l’écouter elles seraient plus physiques que mentales. « Après Roland-Garros, je suis tombé dans un trou pendant un ou deux jours parce que la terre battue est très consommatrice d’énergie. Mais je suis surpris de la manière dont je suis arrivé à digérer (sous-entendu mentalement) une défaite comme celle-là. Après une demi-heure ça allait déjà mieux. J’ai dû tout de suite penser à ce que j’allais faire de mieux pour réussir l’an prochain. La décision de ne pas jouer à Halle a été immédiate, cela m’a permis de me projeter très vite dans le futur. » Parties de cartes et petites bouffes Unfutur immédiat qui aura ressemblé à celui d’un retraité. Une fois n’est pas coutume, dans son nouvel appartement de Zurich Federer s’est adonné aux joies du cocooning. Au planning : partie de cartes avec son père, petites bouffes entre potes et pas une miette de tennis pendant cinq jours. Mais depuis son arrivée à Londres, le samedi 16 juin, le Suisse n’est plus à la noce. « Je manque de matches mais sur gazon c’est le cas de beaucoup de monde. C’est pour cela que je me suis entraîné plus intensément, en jouant beaucoup de points avec de bons joueurs. Et j’espère taper encore une petite heure aujourd’hui (hier). » C’est ainsi qu’hier, après sa traditionnelle conférence de presse, le tenant du titre errait dans les allées du All England Club, sac de raquettes sur le dos et portable collé à l’oreille, dans l’attente d’une éclaircie qui permettrait de débâcher les courts d’entraînement d’Aorangi Park. Seul et sans coach. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir reçu une quarantaine d’offres depuis qu’il s’est séparé de Tony Roche, « provenant de gens dont je n’avais jamais entendu parler ! ». Mais pas besoin de mentor quand on s’appelle Federer et qu’on s’attaque à la forteresse londonienne : « Ça fait tellement longtemps que je n’ai pas perdu sur gazon que je m’y sens vrai vraiment fort. La transition sur herbe est toujours très facile pour moi, parce que ça me paraît tellement naturel. Mais enmêmetemps cette surface est dangereuse, tu peux te laisser piéger par n’importe quel adversaire à n’importe quel tour. Il n’y a pas beaucoup de joueurs capables de gagner le titre, mais il y en a beaucoup qui peuvent battre le meilleur. Mon premier tour (contre le Russe Gabashvili, 85e mondial) sera très important. Et c’est toujours le cas, avec ou sans match de préparation. » Tout à l’heure, lorsqu’il pénétrera sur le Centre Court, Roger Federer se lancera dans un défi à sa démesure : égaler le record de cinq victoires d’affilée de Björn Borg. « Je ne veux pas être l’ennemi du passé », glisse-t-il joliment comme pour s’excuser de vouloir s’adjuger un à un les records des grands anciens. D’autant que le Suédois compte parmi ses idoles. « J’ai vu des documentaire sur lui à la télé. C’était intéressant de voir à quel point il a rendu le tennis populaire, sans pour autant être au centre de l’attention. Et puis son attitude sur le court… tellement cool. Pour beaucoup, il était un héros. J’ai eu l’occasion de taper avec lui àDubaï l’an dernier. J’étais fou de joie. » ROMAIN LEFEBVRE
Mahut : « Maintenant, je sais… » LONDRES –
de notre envoyé spécial « VOUS VENEZ DE VIVRE deux semaines riches : la finale du Queen’s avec une balle de match contre Roddick, puis un parcours sans faute en qualifs de Wimbledon. Qu’avez-vous appris ? – Avec le recul, j’ai pris conscience de plein de choses et je me dis qu’il n’y a pas de raison pour que je ne continue pas à garder le niveau que j’avais au Queen’s, car là-bas, je n’ai jamais eu la sensation de faire des miracles. Maintenant, je sais que je peux jouer contre les plus grands avec l’ambition de gagner le match ce qui n’était pas forcément le cas avant. Les félicitations de Jimmy Connors dans le vestiaire, après la finale du Queen’s, et celles d’Andy Roddick, que j’ai retrouvé à Wimbledon, m’ont conforté.
– Ça change la vie ?
– En tout cas ça change mon programme de l’été. Au lieu de retourner jouer des Challengers après Wimbledon, je vais partir pour les États-Unis. Je serai à Newport (le seul tournoi sur gazon post-Wimbledon) puis à Washington, je jouerai ensuite les qualifs de Montréal et de Cincinnati ; tout cela m’amènera à l’US Open où, cette fois, je serai pris dans le tableau. Mon ambition est maintenant de gagner un tournoi sur le circuit ATP.
– Mais votre prochaine étape s’appelle Arnaud Clément, et c’est aujourd’hui…
– C’est dur de devoir à nouveau jouer contre un de ses meilleurs copains (Mahut l’avait battu en demi-finale du Queen’s). Mais bon, à moi de montrer mon professionnalisme en faisant abstraction de l’identité de mon adversaire. » – A. D. | |
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